Bonsoir.Thurar a écrit : ↑dim. 09 févr. 2020, 20:46Eh bien non parce que pour vivre, même si on est moine trappiste, il faut se nourrir, s'habiller, se chauffer, se loger, se soigner... et tout cela ne tombe pas du ciel, on ne vit pas d'amour et d'eau fraîche.Riou a écrit : ↑dim. 09 févr. 2020, 19:31
Bonjour.
La vie spirituelle ne doit elle pas être affranchie du critère d'utilité et d'efficacité selon nos normes sociales?
La spiritualité pour moi c'est d'être une personne honnête, vertueuse, utile pour la communauté. Personne ne peut se retirer du monde et vivre dans son coin comme les ermites anachorètes, on dépend forcément des autres, et inversement.
Lorsque Notre Seigneur a dit à Marthe que Marie aurait ''la meilleure part'' en l'écoutant, ça ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire et vivre de contemplation/méditation. Il voulait dire que ça ne servait à rien de s'agiter, qu'il faut avant tout agir avec discernement, dans le but de servir Dieu, autrement tous nos efforts sont vains. St Ignace de Loyola parle de ''purifier son intention'' dans ses exercices spirituels je crois ?
Je suis d'accord avec vous pour une bonne part. La vie monastique accomplit d'ailleurs des tâches productives, mais dans un cadre tout imprégné de contemplation, où la vie profane est restreinte. Leur vœu de pauvreté matérielle leur permet d'être moins dépendants matériellement du monde. Par ailleurs ils vendent des produits de leur fabrication dans le monde, et ils ont donc une certaine utilité sociale et économique. Je voulais dire par là qu'on ne peut pas disqualifier la vie monastique sous pretexte qu'elle serait inutile, car l'utilité n'est pas l'alpha et l'omega de la vie et de la vocation.
Pour Marthe et Marie, d'accord également. D'ailleurs Marie travaillait sans doute au champ ou pratiquait une autre activité, puisqu'elle est décrite en train de s'asseoir. Il ne s'agit pas de dire que Marie doit vivre de contemplation sans rien faire d'autre, mais de dire que tout ce qui est fait doit être ancré dans la contemplation (l'unique nécessaire), ce que Marthe ne fait pas, car elle considère exclusivement l'utilité et en oublie la "meilleure part", qui dépasse le simple cadre de l'utilité. Saint Augustin ira dans ce sens dans ses sermons sur ce passage de Saint Luc.