Je voudrais revenir sur le fond du sujet en discussion, et pour cela reprendre un post de Toto, fier intégriste dans sa latine catholicité devant l'éternel, et à qui il arrive d'employer de vrais arguments...!
Toto a écrit : ↑mer. 15 mars 2017, 19:34
Pourquoi suis-je totalement opposé à l'ordination d'hommes mariés?
le seul argument trouvé, à savoir l'augmentation des vocations, n'est qu'un lamentable prétexte.
Là dessus nous sommes d'accord (sans tomber dans la facile réponse : c'est parce que vous êtes intégriste !), mais aussi s'il y a prétexte c'est qu'il y a derrière elle une occasion de réfléchir à fond sur un sujet qui n' a pas encore trouvé la pleine expression de la vérité du Christ. Or toute réflexion pour être intègre demande à ce que le résultat ne soit pas connu ou postulé, or ce qui vous embarrasse c'est que vous le ressentez comme une faiblesse vu qu'aujourd'hui c'est encore votre position qui le donne.
Ce qui fait que vous refusez de reconnaître les vraies faiblesses de la situation présente, n'y voyant que prétexte à remettre en question : ce qui n'est pas objectif
De quoi avez-vous peur ? Manqueriez-vous de foi ? Craindriez-vous d'avoir tort ?
Toto a écrit : ↑mer. 15 mars 2017, 19:34
Je suis contre parce que l'Eglise n'est pas en très bonne situation ; chute des vocations en Europe, tensions provoquées par les réformes voulues par François, cardinaux qui se critiquent...Est-ce réellement le bon moment, où on est encore en train de digérer péniblement Amoris Laetitia, de rajouter une nouvelle couche de crise, de tensions et de problèmes? Franchement!
Et si cette mauvaise situation était due au fait que l'Eglise n'était pas tout à fait dans les clous où elle devrait être ? Ou voulue par Dieu pour la faire évoluer comme il le souhaite ? Il n'y a pas de mauvais moment, il n'y a que de mauvais perdants - parfois gagnants.
C'est à nous de nous donner les occasions de faire ce que nous devons faire, de quitter l'événementiel pour atteindre à l'éternel. Or si le sujet est d'actualité d'une façon qui n'a rien de circonstancielle, qui dépasse les événements de l'actualité, c'est qu'il na pas été résolu. Avoir la foi, ce n'est pas agir pour éviter les écarts des autres ou les excuser à la manière de ce roi de l'astéroïde 325 dans le petit prince , mais se donner le devoir de fixer la vérité en se disant que Dieu pourvoira au recrutement : je suis certain que Toto sera d'accord sur le principe, même si je l'emploie ici d'une façon qui lui sera déplaisante par son sous-entendu, et même si cela explose pas mal d'arguments défensifs employés à l'envers
Toto a écrit : ↑mer. 15 mars 2017, 19:34
Je suis contre parce que c'est piétiner les Ecritures ; à ce que je sache, Jésus n'était pas marié, et il a plusieurs fois (comme Saint Paul) évoqué la question de la virginité
Mauvais argument, car Jésus est unique et il a lui-même choisi des disciples qui étaient mariés. Il n'est nulle part précisé qu'il leur ai demandé de ne plus coucher avec leur femme, ni posé comme conditions à leur apostolat qu'ils appliquent la perfection évangélique. Ce ne sont pas deux choses distinctes mais complémentaires, or il n'y a pas d'incompatibilité prononcée entre le mariage et la prêtrise, pas d'anathème de sa part. Il n'a prôné la virginité qu'en opposition au divorce, à l'amour non durable, aux disputes, et pour défendre le mariage !
Toto a écrit : ↑mer. 15 mars 2017, 19:34
je suis contre parce que c'est piétiner le Magistère, qui s'est élevé plusieurs fois, arguments théologiques, moraux, doctrinaux, à l'appui (et voir que l'on ose invoquer des problèmes de gros sous ne fait que montrer le parti-pris et l'indigence de l'analyse) contre la remise en cause du célibat ecclésiastique
Je suis contre parce que c'est piétiner au moins 1700 ans, et plus probablement 2000 ans, de Tradition
Allons, allons ! S'l y a tant eu de rappel pour défendre la chasteté/le célibat des prêtres, c'est que la question a toujours taraudé l'église et ne lui a pas semblé pouvoir être résolue de façon satisfaisante et définitive ainsi. La question contemporaine de la pédophilie a eu par le passé bien d'autres antécédents divers et variés pour représenter des arguments contraires. La problématique historique de l'héritage qui a pris une valeur supérieure à celle d'un prétexte, n'est pas à la gloire d'une doctrine pure... Il est bon d'avoir et de reprendre ces arguments que vous évoquez, mais de mettre en face aussi d'autres arguments, et de se promettre d'en discuter vraiment sans connaître d'avance quel doit être le résultat, car ce serait déjà avoir tort et faire preuve d'un refus d'ouverture à la grâce
Toto a écrit : ↑mer. 15 mars 2017, 19:34
je suis contre parce que cela tend à avoir un prêtre qui ressemble de plus en plus aux laïcs ; habillé comme eux, il deviendra marié comme eux.
Je pense que c'est là une des clés dont il reste à découvrir toutes les serrures qu'elle ouvre, et ce qu'il y a derrière leurs portes. C'est un point si important que je vais le développer à part, dans un autre post et qui défendra le mariage des prêtres, à titre d'hypothèse et de réalisme, pour équilibrer tous ces arguments qui existent déjà en très grand nombre, à en donner le tournis (mais se craint davantage aujourd'hui celui donné par le virus dit moderniste...) et qui prononcés alors qu'il n'y avait pas d'autre autorité reconnue que la leur et leur résultat, n'ont pas tous fait dans l'intégrité intellectuelle, mais plutôt dans la manoeuvre habile ou le romantisme spirituel, la démagogie
Toto a écrit : ↑mer. 15 mars 2017, 19:34
Je suis contre parce que cela dégrade la vocation, qui deviendra d'un appel, un simple "coup de main", du style "oh, s'il en faut un, je veux bien m'y coller, mais bon, pas à plein temps parce que j'ai ma femme à côté"
Mais ce serait tout le contraire. Aucun statut ne protégera le prêtre de sa médiocrité, sinon d'être un prêtre. Aucun ne le fera choisir, sinon d'être fervent, exemplaire en tout ce qu'il fera et quelle que sera sa situation matrimoniale ou civile
Toto a écrit : ↑mer. 15 mars 2017, 19:34
Je suis contre parce que cela posera un grand nombre de problèmes pratiques que manifestement personne ne s'est posé, comme la question du prêtre divorcé. En attendant, sans doute, les grands débats sur l'ordination d'hommes divorcés remariés, ce qui permettrait de joindre les deux réformes modernistes...Restera à voir si les hommes mariés à d'autres hommes pourront être ordonnés. U
Ce sera une très bonne chose que de se les poser et de les résoudre, d'en poser les conditions pour l'avenir et cela aura des retombées pour toute vie chrétienne