La réforme de la Semaine Sainte (1955)

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archi
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La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par archi » ven. 01 avr. 2011, 13:18

Le site de la schola Sainte-Cécile, de la Paroisse St Eugène Ste Cécile à Paris, a mis en ligne le début d'une série d'articles consacrés à la réforme de la Semaine Sainte en 1955.

Les 2 premiers articles sont là:
- présentation générale
http://www.schola-sainte-cecile.com/201 ... -generale/

- le Dimanche des Rameaux
http://www.schola-sainte-cecile.com/201 ... s-rameaux/

Même si c'est un peu long, ça vaut le coup de lire ces textes pour se rendre compte de ce qu'a été le rite romain et mieux découvrir ce qui est le patrimoine de toute l'Eglise.

Un point que je relève parmi d'autres, l'aspect véritablement consécratoire de la bénédiction des rameaux, directement effectuée sur l'autel, avec une structure proche de celle de la messe, que la réforme a transformé en bénédiction "face au peuple" très simplifiée, perdant ainsi la plus grande partie de la signification du geste. Comment de tels changements ont-ils pu passer à l'époque comme une lettre à la poste?

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par PaxetBonum » ven. 01 avr. 2011, 13:47

Je n'ai pas encore tout lu mais c'est passionnant !
Merci
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archi
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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par archi » jeu. 14 avr. 2011, 13:20

La 2e partie est disponible:
http://www.schola-sainte-cecile.com/201 ... edi-saint/

Egalement, le site Disputationes Theologicae vient de mettre en ligne la traduction française d'une étude italienne consacrée au même sujet, pour l'instant en 2 parties jusqu'au Vendredi Saint inclus:
http://disputationes.over-blog.com/arti ... 64895.html
http://disputationes.over-blog.com/arti ... 76566.html

On reste vraiment stupéfait devant la multitude de changements arbitraires et d'appauvrissements qui ont pu avoir lieu. :(

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Laurent L.
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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par Laurent L. » sam. 23 avr. 2011, 21:30

Archi a écrit :On reste vraiment stupéfait devant la multitude de changements arbitraires et d'appauvrissements qui ont pu avoir lieu. :(
Oui. D'ailleurs, de nombreux éminents liturgistes ont mangé leur chapeau à la vue de la chose.

Néanmoins, ne peut-on pas se féliciter tout de même du fait que la célébration de la veillée pascale soit à nouveau célébrée la nuit du samedi au dimanche ? L'anticipation médiévale de la joie pascale en plein samedi saint n'était-elle pas étrange ?

Dom Guéranger semblait critique :
L'année liturgique a écrit :De toute antiquité, la journée d’aujourd’hui, comme celle d’hier, s’est passée sans l’offrande du divin Sacrifice. Hier, l’Église ne la célébrait pas, parce que l’anniversaire de la mort du Christ lui semblait remplir de ses souvenirs le jour tout entier, et qu’une sainte terreur lui interdisait d’appeler sur ses autels la victime du Calvaire. La même raison la porte à se priver aujourd’hui encore de la célébration du Sacrifice. La sépulture du Christ est la suite de sa Passion ; et pendant que son corps repose inanimé dans le tombeau, il ne convient pas de renouveler le divin mystère dans lequel il est offert glorieux et ressuscité. L’Église grecque elle-même qui, dans le cours du Carême, affecte de ne pas jeûner le Samedi, imite l’Église latine, en étendant à cette journée ses plus austères pratiques ; elle s’abstient même de célébrer aujourd’hui la Messe des Présanctifiés.

Depuis environ huit siècles, une modification importante s’est introduite, en ce jour, dans les Églises de l’Occident, relativement à la célébration de la Messe. On n’a pas dérogé à la coutume antique qui omet au Samedi saint l’offrande du Sacrifice ; mais on a cru devoir anticiper à cette journée la Messe qui se célébrait durant la nuit prochaine, vers l’heure de la résurrection du Sauveur. L’adoucissement du jeûne a amené insensiblement ce changement dans la Liturgie. Dans les premiers siècles, les fidèles veillaient toute la nuit à l’Église, en attendant le moment où le Christ triomphant de la mort s’échappa du sépulcre. Ils prenaient part en même temps, comme témoins, à l’administration solennelle du Baptême conféré aux catéchumènes ; fonction sublime dans laquelle se manifestait le passage de la mort spirituelle à la vie de la grâce. De toutes les Veilles saintes de l’année, aucune n’était fréquentée avec autant d’affluence et d’enthousiasme ; mais on comprend aisément qu’elle dut perdre une grande partie de son intérêt, lorsque le christianisme ayant triomphé partout où il avait été prêché, il n’y eut plus d’adultes à baptiser. Les Orientaux ont continué cependant jusqu’à nos jours à suivre l’antique tradition ; mais dans l’Occident, à partir du XIe siècle, on a peu à peu anticipé l’heure de la Messe nocturne de la Résurrection, jusqu’à ce qu’enfin on l’ait définitivement avancée jusqu’au matin même du Samedi saint. Durand de Mende, qui écrivait son Rational des divins Offices vers la fin du XIIIe siècle, atteste que, de son temps, quelques Églises à peine étaient restées fidèles à la coutume primitive ; et elles ne tardèrent pas à se réunir à la pratique générale de l’Église latine.

Il résulte de cette modification une sorte de contradiction entre le mystère de cette journée et le service divin que l’on y célèbre. Le Christ est encore dans le tombeau, et l’on célèbre sa résurrection ; les heures qui précèdent la Messe sont encore données à la tristesse, et dès le milieu du jour l’allégresse pascale a déjà rempli les cœurs des fidèles. Nous nous conformerons à ces formes actuelles de la sainte Liturgie, entrant ainsi dans l’esprit de l’Église, qui a jugé à propos de donner à ses enfants, dès aujourd’hui, un avant-goût des joies chrétiennes qui devront éclater demain. Nous allons d’abord tracer le plan de l’auguste fonction qui va s’accomplir ; nous en exposerons ensuite toutes les parties.

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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par archi » dim. 24 avr. 2011, 8:00

Laurent L. a écrit :Néanmoins, ne peut-on pas se féliciter tout de même du fait que la célébration de la veillée pascale soit à nouveau célébrée la nuit du samedi au dimanche ? L'anticipation médiévale de la joie pascale en plein samedi saint n'était-elle pas étrange ?

Dom Guéranger semblait critique :
Oui, c'était d'ailleurs l'idée de départ de la réforme: remettre la magnifique Vigile Pascale à sa place et en refaire une vigile avec une assistance nombreuse. Pie XII avait d'ailleurs ordonné dès 1951 que la Vigile soit célébrée à l'horaire normal.

A vrai dire, la première messe traditionnelle à laquelle j'ai assisté était une vigile pascale, et c'est ça qui m'avait enfin poussé à pratiquer régulièrement ma religion - j'avais particulièrement été marqué par le rite de bénédiction de l'eau... Donc je dois être reconnaissant de ce changement-là.

Je pense aussi que la cérémonie du feu nouveau sous la forme d'un "feu de joie" à l'extérieur de l'église, même si c'est une innovation, est une innovation réussie (pour une fois), enfin sauf les jours d'orage (j'y ai échappé de peu hier soir :-D ). De même, même si c'est délicat de réduire les 12 leçons traditionnelles de la vigile à 4, je me demande comment il aurait été possible de faire autrement. J'aime beaucoup le rite byzantin, mais les 15 leçons de leur vigile à eux, comment dire... il faut de la motivation! :sonne: D'ailleurs je ne suis pas sûr qu'ils célèbrent toujours la Vigile pascale le soir de Pâques, j'ai vu sur Internet quelques horaires de Vigile "anticipée" au matin comme nous le faisions avant 1951, et la liturgie du Dimanche de Pâques anticipée au Samedi soir.

Maintenant, je ne vois toujours pas en quoi tout ça rendait nécessaire tous les changements pour le Dimanche des Rameaux :incertain: , qui a été le plus atteint, et dans une mesure un peu moindre pour le Vendredi Saint. L'idée de base de la réforme était bonne, mais elle a été mise à profit par certains liturgistes pour préparer la révolution liturgique en commençant par des cérémonies moins communes pour la plupart des chrétiens: je pense notamment à la bénédiction simple des Rameaux sur une table face au peuple, au lieu d'être sur l'autel avec une structure traditionnelle (lectures, Préface, bénédiction). Et de façon plus générale à habituer les gens à l'arbitraire liturgique.

In Xto,
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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par Laurent L. » dim. 24 avr. 2011, 13:07

Archi a écrit :J'aime beaucoup le rite byzantin, mais les 15 leçons de leur vigile à eux, comment dire... il faut de la motivation! :sonne:
Contrairement aux latins, les grecs débarquent souvent en pleine messe (très longue) pour n'assister qu'aux parties "obligatoires", ce qui ne se fait pas chez nous. (De plus, il n'y a pas de chaises pour s'asseoir. :-@ )

Joyeuses Pâques ! RESVRREXIT SICVT DIXIT, ALLELVIA !!!

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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par steph » dim. 24 avr. 2011, 18:14

Christ est Ressuscité!

Que sa Vie, sa Joie et sa Paix nous transforment toujours davantage!

Voici quelques extraits du Triode de Carême traduit par la R.P. D. Guillaume:
Le jeudi saint à Matines
Les Matines sont célébrées soit le jeudi matin, soit le mercredi soir.
Le jeudi saint à Vêpres
Les Vêpres sont habituellement célébrées dans la matinée, à cause de la liturgie qui les suit ou parce que le soir on doit célébrer les Matines du Vendredi saint (offices des XII évangiles ou des Saintes Souffrances).

VENDREDI SAINT
Matines des XII évangiles ou des Saintes Souffrances
Les Matines sont habituellement célébrées le jeudi soir et commencent par l'office royal.
Le Vendredi saint
A Vêpres
Les Vêpres sont habituellement célébrées en début d'après-midi.

SAMEDI SAINT
Office des Myrophores
Le Samedi saint à Matines
Les Matines sont habituellement célébrées le vendredi soir et commencent par l'office royal.

Vigile Pascale et Liturgie de Saint Basile
Les Vêpres sont habituellement célébrées dans la matinée.

Ces notes sont présentées comme des rubriques : sont-elles ajoutées par le traducteur ou apparaissent-elles dans les livres grecs et ou russes ? Le grec porte : « Περὶ ὥραν η' σημαίνει » (pour les vêpres du jeudi saint) : on annonce (sonne) vers la 8e heure. Reste à savoir si c’est la huitième heure antique qui est visée ou la huitième heure actuelle (donc 14h ou 8h)… Je penche plutôt pour la première possibilité.
Donc la Vigile pascale est célébrée le samedi matin MAIS, pendant la nuit, on célèbre l’office de Minuit (hyper abrégé), les Matines et la Liturgie de St Jean Chrysostome : cet office dure facilement quatre heures ! si l’on devait dire la Vigile pascale à l’heure juste, le grec porte « Περὶ ὥραν δεκάτην τῆς ἡμέρας σημαίνει » : on sonne vers 17h et si l’on fait effectivement précéder l’office de Minuit-Matines-Liturgie de la lecture des Actes des Apôtres, on arriverait à une célébration de presque neuf heures ! Ce qui est peut-être ambitieux…

Pour ce qui est des 15 prophéties de la Vigile byzantine, c’est vrai qu’il faut être courageux (mais on s’assied quand même, hein !), même à Chevetogne, il n’en lisent que entre 7 et 12… Il faut savoir qu’on y lit entre autre l’intégralité du livre de Jonas, etc. !

Très bonne Octave à tous!
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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par Laurent L. » lun. 25 avr. 2011, 1:06

A propos, voici un article intéressant sur la veillée pascale à Jérusalem, toujours célébrée le samedi matin :
http://www.lpj.org/index.php?option=com ... 30&lang=fr.

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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par AdoramusTe » mar. 26 avr. 2011, 9:12

Bonjour,

J'ai vécu ma première Vigile Pascale de forme extraordinaire, à l'église parisienne
de Saint Eugène-Sainte Cécile, ce fut réellement fabuleux.
Malgré la réforme de Pie XII, ce fut un fort moment liturgique.

Vive la messe traditionnelle ! :-D
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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par Lux Æterna » mar. 26 avr. 2011, 17:11

oui, je crains qu'on ne fasse des critiques exagérées à la réforme de Pie XII, surtout parce que la commission liturgique qui les a proposées est celle qui a ensuite rénové les missel pour la réforme de 1969... Pourtant, il serait dommage de jeter le bébé avec l'eau du bain et de vouloir revenir à la situation précédant 1955 sous prétexte de tradition !... Objectivement, même Don Guéranger estimait qu'il y avait un problème pour la vigile pascale dont l'anticipation finissait par lui faire perdre tout sens...

Ce qu'il est nécessaire de rappeler, c'est que la vigile pascale ressemble véritablement à la forme de la messe telle qu'elle se célébrait dans les premiers temps de l'Eglise : on se réunissait à la tombée de la nuit, par crainte des persécutions et puis parce que les premiers pratiquant à Rome étaient les esclaves qui devaient être, dans la journée, au service de leurs maîtres... La messe commençait par des prières de pardon, puis des lectures : on lisait les lettres envoyées aux communautés par les Apôtres, celles de St Paul et des autres, les récits de la vie du Christ puis les Evangiles quand ils furent rédigés et diffusés, mais aussi l'ancien Testament et c'est vraiment ce qu'on retrouve dans les lectures de la veillée pascale... le tout entrecoupé d'hymnes, de chants... C'était l'occasion de découvrir, d'expliquer la foi, donc avec des homélies dont celles de Saint jean Chrysostome sont restées célèbres... puis le rituel du baptême avec encore des prières de supplication, de pardon (les litanies...) puis je crois que les non baptisés quittaient l'assemblée et les nouveaux étaient admis aux mystères... qui démarraient par les prières universelles...

Ce qui est intéressant aussi, c'est que la forme de la veillée pascale nocturne la rapproche terriblement de la liturgie orientale, notamment de la liturgie de St Jean Chrysostome... bref, la réforme de Pie XII est un progrès de simplification (car 12 lectures, c'était un peu long !), de retour aux sources et de recherche d'unité et tous ces points sont essentiels dans la vie de l'Eglise, de mon point de vue...

Par ailleurs, le fait de faire perdre à la bénédiction des rameaux cette forme de messe sèche est aussi un progrès, je trouve : cela permet de montrer que la seule messe des présanctifiés, c'est celle du vendredi Saint en raison de la mort du Christ... même si les rameaux bénits sur l'autel exprimaient sans doute plus leur offrande au christ pour lui rendre hommage... je viens d'ailleurs de comprendre qu'on met un morceau de rameau aux crucifix pour honorer le Christ, comme l'hommage des palmes lors de l'entrée triomphante à Jérusalem : c'est une façon de reconnaître sa royauté en quelque sorte...
Ce qui est bleu est plus grand que le reste...

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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par steph » mar. 26 avr. 2011, 20:54

Il ne faut en effet, pas jeter le bébé avec l'eau du bain!
Ce n'est pas parce qu'on se trompait d'horaire (entre none et vêpres officiellement, le matin dans les fait) qu'il fallait nécessairement changer les rites et les textes^^
Les byzantins, on l'a vu ont des horaires "adaptés" et non plus solaires pour les jours saints, mais dans les livres liturgiques, rien n'empêche que l'on revienne à un horaire plus régulier (et donc plus exigent); dans les faits, les 15 prophéties sont simplifiées... 12 n'est pas de trop... Parce que'alors, 7 aussi et finalement 3 peut-être encore: pourquoi ne pas faire la vigile pascale avec une seule lecture de chaque type: A.T., Epître, Evangile?!
Il faut laisser la faculté de simplifier, mais sans laisser simplifier à l'extrême...

Maintenant, 55 a peut-être apporté de réelles nouvelles et belles choses, autres que des questions disciplinaires d'horaire ou de livres dont l'emploi est permis ou pas...
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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par archi » sam. 09 mars 2013, 19:21

archi a écrit :Le site de la schola Sainte-Cécile, de la Paroisse St Eugène Ste Cécile à Paris, a mis en ligne le début d'une série d'articles consacrés à la réforme de la Semaine Sainte en 1955.

Les 2 premiers articles sont là:
- présentation générale
http://www.schola-sainte-cecile.com/201 ... -generale/

- le Dimanche des Rameaux
http://www.schola-sainte-cecile.com/201 ... s-rameaux/
La suite s'est faite attendre mais un 3e article vient d'arriver:
http://www.schola-sainte-cecile.com/201 ... -tenebres/

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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par jeanbaptiste » sam. 09 mars 2013, 22:44

L'Office des Ténèbres est en effet une grande perte, mais il y a une adaptation de cet office réalisé par des bénédictins, je crois, pour la forme ordinaire.

L'ampleur incroyable de la réforme de Paul VI aura au moins eu un mérite : nous mettre face à la question du sens d'une réforme de la liturgie ; nous obliger à nous réapproprier la Tradition.

Je viens de relire et d'annoter Sacrosanctun Concilium, la PGMR et la PLH.

Il est clair que la réforme liturgique est une réponse systémique à SC. Tout ce que demande SC a été réalisé. Mais ça a été clairement beaucoup plus loin, et parfois même contre SC : contre la demande de réaliser des réformes que si cela est nécessaire, avec prudence, et uniquement si cela est un bien pour les fidèles ; et contre la demande de SC de bien mettre en valeur la pénitence pendant le carême (on sait que toutes les oraisons ont été réécrites pour atténuer la dimension pénitentielle, notamment en supprimant totalement les références à la mortification).

Je pense personnellement qu'il y a énormément de bonnes choses dans la liturgie de 1969. Je pense notamment à la nouvelle répartition des psaumes, ainsi qu'à l'enrichissement des capitules dans la LH qui me permet vraiment, à moi laïc, de prier TOUT l'Office tous les jours. Ce qui est impossible avec le psautier de la forme extra.

Et pourtant, allant à la messe extra (pour le grégorien en fait) tous les dimanches, Dieu sait que je préférerais prier avec l'Office monastique d'avant la Réforme afin de n'avoir pas à jongler avec deux calendriers.

Seulement, seul le nouvel Office me permet vraiment de bénéficier de toutes la richesse de l'Opus Dei.

Pour moi, c'est clairement une réussite.

Malheureusement, la restructuration complètes des heures dans la LH, achève de rompre cet Office avec toute la tradition romaine, pour des raisons incompréhensibles (place des hymnes, suppression du Kyrie, restructuration complète des Complies etc.).

Je pense donc ceci :

La réforme a apportée énormément de bonnes choses, mais je pense qu'elle est allée trop loin en certains domaines. Ce sont ces points là qu'ils faut ramener à la tradition romaine.

Si par bonheur cela était fait (à supposer que mon opinion soit bonne), alors je pense que nous bénéficierions (nous ou les générations à venir), d'une liturgie vraiment "extraordinaire" (à supposer que cela s'accompagne d'une formation générale du peuple chrétien à la liturgie et d'une vraie redécouverte du sens du sacré, du surnaturel).

Il y a des choses magnifiques dans la forme ordinaire :

- La LH rendue vraiment accessible au laïc

- Le Graduale Simplex qui est un outil magnifique d'assimilation du grégorien (et qui retrouve la simplicité antique des psaumes responsoriaux).

- Le vernaculaire qui permet la création d'une vraie "mémoire liturgique" en langue maternelle (mais qui est à "double tranchant").

- La restauration des pièces grégoriennes et la suppression des signes rythmiques (cf. les Heures Grégoriennes, l'Antiphonale Romanum et Monasticum, et le Graduale Novum entre autres). Les travaux de Saulnier sont d'une grande importance, malheureusement méconnus du monde "tradi".

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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par steph » sam. 09 mars 2013, 23:22

jeanbaptiste a écrit :on sait que toutes les oraisons ont été réécrites pour atténuer la dimension pénitentielle, notamment en supprimant totalement les références à la mortification
Effectivement. Il ne faut pas oublier pourtant qu'il y avait déjà deux oraisons par jour dans la forme extra, dont on ne disait la deuxième qu'à vêpres (en fait, si mon souvenir est exact, ces deux oraisons de l'office correspondaient à la collecte de la messe (Matines) + la prière sur le peuple incliné (Vêpres)).
Souvent, on retrouve les idées du deuxième type de prière, rarement de la première qui, en fait de mortification, ne mentionne quotidiennement que le jeûne de viande. Avec le défaut de faire trop pencher l'attention sur cet aspect du Carême... qui n'est plus trop à l'honneur de nos jours...

Merci Archi

Bon Carême à tous: déjà la Laetare!
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Suliko
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Re: La réforme de la Semaine Sainte (1955)

Message non lu par Suliko » lun. 17 avr. 2017, 22:54

Bonjour,

Je fais remonter un vieux fil !
Dans les articles proposés par archi, je n'ai pas réussi à trouver si c'est la réforme de la Semaine sainte de 1955 qui a permis aux fidèles de communier le Vendredi saint. En lisant Dom Guéranger, je constate qu'autrefois, ce n'était pas autorisé. Pourrait-on m'expliquer la raison de cette réforme ?

J'en profite pour faire une petite remarque sur une réflexion de Lux Aeterna :
oui, je crains qu'on ne fasse des critiques exagérées à la réforme de Pie XII, surtout parce que la commission liturgique qui les a proposées est celle qui a ensuite rénové les missel pour la réforme de 1969...
C'est justement parce que la commission liturgique fut la même qu'il existe de solides arguments en faveur de la non réception des réformes de 1955.
D'ailleurs, quelqu'un saurait-il me dire s'il existe des paroisses non sédévacantistes qui célèbrent le Triduum pascal selon le rite traditionnel d'avant les réformes des années 1950 ? J'aimerais vraiment y assister un jour.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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