Synode sur la synodalité (2021-2023)
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Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Déjà, le logo:
Ensuite la présentation française:
https://eglise.catholique.fr/vatican/le ... 2021-2023/
Et pour finir un vademecum de 60 pages:
https://www.synod.va/content/dam/synod/ ... -tutto.pdf
Bon courage et bonne chance !
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Cher Léon,
merci pour ces documents.
Mais j'avoue que je ne comprends pas tout. Qui peut participer au synode, où et quand, comment cela se passe-t-il concrètement, quel en est le but, rien de tout cela n'est clair dans ma tête!
merci pour ces documents.
Mais j'avoue que je ne comprends pas tout. Qui peut participer au synode, où et quand, comment cela se passe-t-il concrètement, quel en est le but, rien de tout cela n'est clair dans ma tête!
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)
Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Bonjour Prodigal,
comme vous, je n'ai pas tout compris, c'est pourquoi j'ai posé la question...
De prime abord, j'ai compris que normalement ce synode mondial est ouvert à tous sans exception, et que c'est à chaque Evêque de le mettre en place chez lui, dans chaque diocèse, dès ce mois d'octobre sur une durée de 2 ans, et de faire remonter une synthèse à Rome à l'issue...
Au stade actuel, je ne sais pas comment ça se passe concrètement... Excepté le fait de répondre probablement à la liste de questions située à la fin du vade-mecum ci-dessus.
Le but semble de vouloir "démocratiser" l'Eglise et "coresponsabiliser" ses membres... et d'évangéliser aussi.
En attendant plus de clarté et de compréhension, je pense que le Pape et l'Eglise ont besoin de prière plus que jamais.
- Perlum Pimpum
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
https://eglise.catholique.fr/vatican/le ... t-mission/
Je suis étonné d’apprendre que la rigueur religieuse est désormais perçue par l’épiscopat comme l’indice d’un esprit satanique (au n° 21)…
Je suis étonné d’apprendre que la rigueur religieuse est désormais perçue par l’épiscopat comme l’indice d’un esprit satanique (au n° 21)…
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »
Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Absolument chaque baptisé est invité à participer, et même au-delà...
Dans ma paroisse, c'est chaque groupe constitué qui réfléchit à un thème sur les 4 au choix. Ceux qui ne font pas partie d'un groupe constitué (équipe liturgique, musique, art floral, ménage etc.) sont invité à un après-midi.
Chaque groupe rédige quelque lignes de synthèse, la paroisse synthétise, ensuite une équipe diocésaine synthétise, ensuite l'Eglise de France synthétise pour au final transmettre 50 pages à Rome....
Autant dire qu'il va en ressortir des "passe-partout" du type : veiller à la communion, mettre en place des actions missionnaires, être accueillant.... bref, on ne sera pas plus avancé....
Dans ma paroisse, c'est chaque groupe constitué qui réfléchit à un thème sur les 4 au choix. Ceux qui ne font pas partie d'un groupe constitué (équipe liturgique, musique, art floral, ménage etc.) sont invité à un après-midi.
Chaque groupe rédige quelque lignes de synthèse, la paroisse synthétise, ensuite une équipe diocésaine synthétise, ensuite l'Eglise de France synthétise pour au final transmettre 50 pages à Rome....
Autant dire qu'il va en ressortir des "passe-partout" du type : veiller à la communion, mettre en place des actions missionnaires, être accueillant.... bref, on ne sera pas plus avancé....
- Fée Violine
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Voici le passage concerné :Perlum Pimpum a écrit : ↑mar. 21 déc. 2021, 15:13 https://eglise.catholique.fr/vatican/le ... t-mission/
Je suis étonné d’apprendre que la rigueur religieuse est désormais perçue par l’épiscopat comme l’indice d’un esprit satanique (au n° 21)…
Le piège qui divise – et qui entrave donc un cheminement commun – se manifeste aussi bien sous les formes de la rigueur religieuse, de l’injonction morale, qui se présente comme plus exigeante que celle de Jésus, ou sous celles de la séduction d’une sagesse politique mondaine qui se veut plus efficace qu’un discernement des esprits.
- Perlum Pimpum
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
S’agit t’il du rigorisme, doctrine morale qu’on peut tenir pour soi-même mais sans l’imposer aux autres, ou de rigueur théologique ?
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Je n'ai encore rien lu de cette documentation touffue dont je crains d'avance le jargon mais il faudra bien essayer de la lire dans les lignes et entre les lignes.
Autant dire que je partage les doutes,questions et appréhensions ci-dessus.Mais gardons l'éspérance.
Cela dit ,concernant le passage incriminé par Perlum Pimpum,il faut reconnaitre qu'une explication de vocabulaire s'imposerait:
-comment définir la "rigueur religieuse" ,supposée être le premier des deux écueils ? Est-ce la "rigueur religieuse" en soi qui fait problème ou son excès, de type janséniste par exemple ? Quid de l'"injonction morale"? S'agit-il de ne plus respecter le Décalogue ou les principes traditionnels de la morale chrétienne, de les considérer comme caducs ? Ou seulement de ne pas partir bille en tête en les assénant à nos contemporains avant de les avoir placé dans leur cadre évangélique? Avec le risque de ne plus du tout en parler sous couvert d'esprit de miséricorde.
-ce qui serait peut-être procéder de la" sagesse politique mondaine", autre concept méritant d'être éclairci.Quant au "discernement des esprits", de quels esprits s'agit-il ? Les nôtres,ceux de nos contemporains? Ou ceux des anges et des saints? Pas clair,tout ça,je trouve.
Quoiqu'il en soit de ce cheminement,il me semble qu'il ne faut surtout pas laisser la chaise vide et le terrain à ceux qui aimeraient utiliser cette opportunité pour conduire l'Eglise là où elle ne saurait aller sans perdre son âme.
Autant dire que je partage les doutes,questions et appréhensions ci-dessus.Mais gardons l'éspérance.
Cela dit ,concernant le passage incriminé par Perlum Pimpum,il faut reconnaitre qu'une explication de vocabulaire s'imposerait:
-comment définir la "rigueur religieuse" ,supposée être le premier des deux écueils ? Est-ce la "rigueur religieuse" en soi qui fait problème ou son excès, de type janséniste par exemple ? Quid de l'"injonction morale"? S'agit-il de ne plus respecter le Décalogue ou les principes traditionnels de la morale chrétienne, de les considérer comme caducs ? Ou seulement de ne pas partir bille en tête en les assénant à nos contemporains avant de les avoir placé dans leur cadre évangélique? Avec le risque de ne plus du tout en parler sous couvert d'esprit de miséricorde.
-ce qui serait peut-être procéder de la" sagesse politique mondaine", autre concept méritant d'être éclairci.Quant au "discernement des esprits", de quels esprits s'agit-il ? Les nôtres,ceux de nos contemporains? Ou ceux des anges et des saints? Pas clair,tout ça,je trouve.
Quoiqu'il en soit de ce cheminement,il me semble qu'il ne faut surtout pas laisser la chaise vide et le terrain à ceux qui aimeraient utiliser cette opportunité pour conduire l'Eglise là où elle ne saurait aller sans perdre son âme.
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Personnellement ce qui me gêne dans l’Église d’aujourd’hui, c’est la tendance diffuse à confondre la nature déchue, masse de damnation, et la grâce… Trois exemples.
1. Charité et philanthropie naturelle. La charité est un amour théologal, autrement dit un amour pour Dieu, le vrai Dieu, en tant qu’il est souverainement aimable. C’est le premier commandement. Mais qui est ce Dieu ? Est-ce Apollon, Zeus, Baal zébul, Bouddha, Allah ? Non. C’est le Dieu Trine et Incarné, Tête de l’Église en grâce qui est son corps. Aussi l’amour pour le prochain n’est-il un acte de charité que s’il s’enracine et s’articule à cet amour pour le Dieu de la foi chrétienne : la première des charités pour le prochain est de le vouloir en Dieu, en Christ, et corrélativement de vouloir qu’il échappe à la damnation. C’est pourquoi les ouvres principales de la charité envers le prochain sont les œuvres de miséricorde spirituelle, comme par exemple l’activité missionnaire ou apologétique. Quant aux œuvres de miséricorde temporelle, comme nourrir les affamés, vêtir ceux qui sont nus, soigner les malades, consoler les affligés, elles sont importantes, à preuve l’enseignement du Christ sur le jugement dernier : ce que vous n’avez pas fait aux autres, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait ; allez maudits au feu éternel. Mais nonobstant, les œuvres de miséricorde temporelle n’ont de valeur surnaturelle aux yeux du Christ, ne sont surnaturellement méritoires de la vie éternelle, qu’enracinées dans l’amour pour le Dieu de la foi. Un athée qui se livrerait à des activités philanthropiques agirait bien, mais cet agir ne sera pas un acte de charité : ses actes naturellement bons ne seront pas méritoire de la vie éternelle. Car comment pourraient-ils être des actes de la vertu théologale de charité, si le Dieu de la foi théologale n’est pas aimé ?
2. La paix du Christ. Ce n’est pas la paix des corps, à preuve la Passion du Christ. Ce n’est pas d’avantage la paix de l’âme, si on entend par là la tranquillité d’esprit, la sérénité, le fait d’être relax, calme, reposé : l’agonie du jardin des Oliviers, où l’âme du Christ était si troublée qu’il en était à suer du sang, l’atteste. Ce n’est pas d’avantage la paix civile, la paix des armes, puisqu’à ce sujet le Christ déclare qu’il n’est pas venu apporter la paix mais la guerre (le glaive) et que désormais il sera un signe de division, et chaque famille sera divisée, les uns pour lui, les autres contre lui. La paix du Christ, c’est d’être désormais en paix avec Dieu, réconciliés et pardonnés par infusion de la grâce sanctifiante.
3. La fraternité. La fraternité chrétienne n’est pas la fraternité humaine. Deux hommes, l’un au Ciel, l’autre en Enfer, sont toujours frères en humanité ; ils ne sont pourtant pas frères en Christ. Pour être frères en Christ, il faut que le Père nous adopte surnaturellement par infusion de la grâce sanctifiante, par laquelle le Christ est l’aîné d’une multitude de frères.
Ce qui me gêne ensuite, c’est la négation de certains attributs divins, comme la justice vindicative de Dieu. Comment prétendre parler du Dieu de la foi, si on le nie ?
Enfin l’articulation de la mission et du dialogue me semble suspecte.
Dans le triptyque synodal - communion, participation, mission - la mission est en vue de la conversion, pour que l’auditeur commence à vivre en Christ. Ce qui requiert précisément de dire aux infidèles qu’ils sont des infidèles, s’il est vrai qu’il n’est pas d’autre nom donné aux hommes que celui de Jésus pour leur salut. Aussi l’Apôtre dit-il que sans la foi nul n’est peut plaire à Dieu ; les théologiens de préciser que la foi théologale est nécessaire au salut de l’adulte de nécessité de moyen absolu (aucune suppléance n’est possible) précisément par ce que les actes théologaux d’espérance et de charité ne sont posés que pour un motif de foi. Je me demande donc comment les évêques vont concilier la chèvre et le choux, la mission apostolique et le dialogue inter-religieux…
1. Charité et philanthropie naturelle. La charité est un amour théologal, autrement dit un amour pour Dieu, le vrai Dieu, en tant qu’il est souverainement aimable. C’est le premier commandement. Mais qui est ce Dieu ? Est-ce Apollon, Zeus, Baal zébul, Bouddha, Allah ? Non. C’est le Dieu Trine et Incarné, Tête de l’Église en grâce qui est son corps. Aussi l’amour pour le prochain n’est-il un acte de charité que s’il s’enracine et s’articule à cet amour pour le Dieu de la foi chrétienne : la première des charités pour le prochain est de le vouloir en Dieu, en Christ, et corrélativement de vouloir qu’il échappe à la damnation. C’est pourquoi les ouvres principales de la charité envers le prochain sont les œuvres de miséricorde spirituelle, comme par exemple l’activité missionnaire ou apologétique. Quant aux œuvres de miséricorde temporelle, comme nourrir les affamés, vêtir ceux qui sont nus, soigner les malades, consoler les affligés, elles sont importantes, à preuve l’enseignement du Christ sur le jugement dernier : ce que vous n’avez pas fait aux autres, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait ; allez maudits au feu éternel. Mais nonobstant, les œuvres de miséricorde temporelle n’ont de valeur surnaturelle aux yeux du Christ, ne sont surnaturellement méritoires de la vie éternelle, qu’enracinées dans l’amour pour le Dieu de la foi. Un athée qui se livrerait à des activités philanthropiques agirait bien, mais cet agir ne sera pas un acte de charité : ses actes naturellement bons ne seront pas méritoire de la vie éternelle. Car comment pourraient-ils être des actes de la vertu théologale de charité, si le Dieu de la foi théologale n’est pas aimé ?
2. La paix du Christ. Ce n’est pas la paix des corps, à preuve la Passion du Christ. Ce n’est pas d’avantage la paix de l’âme, si on entend par là la tranquillité d’esprit, la sérénité, le fait d’être relax, calme, reposé : l’agonie du jardin des Oliviers, où l’âme du Christ était si troublée qu’il en était à suer du sang, l’atteste. Ce n’est pas d’avantage la paix civile, la paix des armes, puisqu’à ce sujet le Christ déclare qu’il n’est pas venu apporter la paix mais la guerre (le glaive) et que désormais il sera un signe de division, et chaque famille sera divisée, les uns pour lui, les autres contre lui. La paix du Christ, c’est d’être désormais en paix avec Dieu, réconciliés et pardonnés par infusion de la grâce sanctifiante.
3. La fraternité. La fraternité chrétienne n’est pas la fraternité humaine. Deux hommes, l’un au Ciel, l’autre en Enfer, sont toujours frères en humanité ; ils ne sont pourtant pas frères en Christ. Pour être frères en Christ, il faut que le Père nous adopte surnaturellement par infusion de la grâce sanctifiante, par laquelle le Christ est l’aîné d’une multitude de frères.
Ce qui me gêne ensuite, c’est la négation de certains attributs divins, comme la justice vindicative de Dieu. Comment prétendre parler du Dieu de la foi, si on le nie ?
Enfin l’articulation de la mission et du dialogue me semble suspecte.
Dans le triptyque synodal - communion, participation, mission - la mission est en vue de la conversion, pour que l’auditeur commence à vivre en Christ. Ce qui requiert précisément de dire aux infidèles qu’ils sont des infidèles, s’il est vrai qu’il n’est pas d’autre nom donné aux hommes que celui de Jésus pour leur salut. Aussi l’Apôtre dit-il que sans la foi nul n’est peut plaire à Dieu ; les théologiens de préciser que la foi théologale est nécessaire au salut de l’adulte de nécessité de moyen absolu (aucune suppléance n’est possible) précisément par ce que les actes théologaux d’espérance et de charité ne sont posés que pour un motif de foi. Je me demande donc comment les évêques vont concilier la chèvre et le choux, la mission apostolique et le dialogue inter-religieux…
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Oui, du rigorisme, s'agit de morale et non de théologie. En théologie, je ne vois pas comment la rigueur pourrait être un défaut. En morale par contre, dans les relations avec les autres, il faut non seulement des qualités intellectuelles mais aussi des qualités humaines.Perlum Pimpum a écrit : ↑mar. 21 déc. 2021, 20:24 S’agit-il du rigorisme, doctrine morale qu’on peut tenir pour soi-même mais sans l’imposer aux autres, ou de rigueur théologique ?
Mais quand vous parlez de
, n'est-ce pas un point de vue janséniste ?la nature déchue, masse de damnation,
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
1. Si le défaut n’est pas dans la rigueur doctrinale mais dans son absence, l’assertion pontificale que les unions homosexuelles sont légitimes est défectueuse… Il est à craindre que certains, par fausse conception de la charité, fassent tomber dans le rigorisme moral ce qui n’en relève pas… Ainsi, à vous opposer à des doctrines erronées qui prennent l’ombre pour la lumière et le péché pour un acte moralement neutre sinon bon, certains vous réputeront rigoriste ou pharisien pour mieux continuer d’ânonner leurs attentats à la doctrine…Fée Violine a écrit : ↑mer. 22 déc. 2021, 22:08
Oui, du rigorisme, s'agit de morale et non de théologie. En théologie, je ne vois pas comment la rigueur pourrait être un défaut. En morale par contre, dans les relations avec les autres, il faut non seulement des qualités intellectuelles mais aussi des qualités humaines.
Mais quand vous parlez de, n'est-ce pas un point de vue janséniste ?la nature déchue, masse de damnation,
2. C’est le point de vue authentiquement catholique. La nature sans la grâce habituelle et sanctifiante n’est que déchue ; sa fin est la damnation. Ce n’est qu’absous de la tâche du péché originel et du péché actuel, par infusion de la grâce sanctifiante, que nous échappons à la damnation en commençant à vivre en Christ. L’œuvre rédemptrice du Christ consiste précisément à nous arracher du péché où nous gisions afin que nous cessions d’être des fils de la rébellion (Eph. II, 2), enfants de la colère par nature (Eph. II, 3), pour devenir, par l’infusion de la grâce sanctifiante, fils adoptifs de Dieu par grâce, surnaturellement adoptés par le Père.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Bonjour Gaudens, je répondrai : les deux mon général.
La rigueur dans son acception première est synonyme de «sévérité, dureté, inflexibilité». Ce n'est donc pas de la rigueur théologique dont on parle, laquelle est plutôt une rigueur méthodologique au sens d'exactitude, de logique et de précision.
On peut aussi y apposer le «scrupule» qui est loin d'être une vertu.
Il y a dans la formulation relayée par Fée Violine un repère à un certain pharisaïsme, mais aussi à « une forme subtile de pélagianisme » (Gaudete et Exultate, chapitre 2) faisant référence à un élitisme de la vertu (religieuse); ennemie de la sainteté car elle met en avant la volonté humaine sans l'humilité, l'effort personnel (pour reprendre les termes de l'exhortation).
Sans nous en rendre compte, en pensant que tout dépend de l’effort humain canalisé par des normes et des structures ecclésiales, nous compliquons l’Evangile et nous devenons esclaves d’un schéma qui laisse peu de place pour que la grâce agisse. - (§ 59).
Belles fêtes de la Nativité à toutes et à tous.
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Chère Violine,
Pour achever de vous répondre, l’erreur (l’hérésie) janséniste suraccentuait la déchéance de la nature déchue, à la manière des protestants et de leur serf-arbitre, en prétendant que les vertus des infidèles sont des vices. Ils niaient que déchue la nature puisse moralement bien agir, soit capable d’une vertu quelconque. Or c’est faux. Car même déchue la nature reste capable d’œuvres bonnes, naturellement bonnes, mais ces œuvres ne seront pas surnaturellement méritoires de la vie éternelle. En vérité les vertus morales naturelles sont de vraies vertus (et non des vices), mais elles sont viciées par leur déconnexion à la grâce sanctifiante, qui fait défaut à ceux qui ne sont pas justifiés. C’est pourquoi on peut tout à la fois être naturellement vertueux et damné. Pour être sauvé il faut vivre en Christ, par la grâce sanctifiante, par les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, et par la communion au Dieu-hostie. À défaut que la nature déchue soit rénovée par la grâce du Christ, elle reste une masse de damnation, ce quelques soient les œuvres moralement bonnes qu’elle pose ou puisse poser. Pour que les vertus morales du quidam aient une valeur salutaire, il faut qu’elles soient surnaturelles (ici les théologiens débattent quant à savoir si elles sont surnaturelles quant à la substance [par leur objet] ou quand au mode [par l’influence de la charité] ; les thomistes sont du premier avis, les scotistes du second). Le simple fait que je doive préciser que les actes des vertus morales ne sont méritoires de la vie éternelle que si ils émanent de vertus morales surnaturelles, qu’il ne suffit pas d’être naturellement honnête pour être sauvé mais qu’il faut vivre en Christ, corrobore mon précédent propos en lequel je dénonçais « la tendance diffuse à confondre la nature déchue, masse de damnation, et la grâce ».
Cordialement.
Pour achever de vous répondre, l’erreur (l’hérésie) janséniste suraccentuait la déchéance de la nature déchue, à la manière des protestants et de leur serf-arbitre, en prétendant que les vertus des infidèles sont des vices. Ils niaient que déchue la nature puisse moralement bien agir, soit capable d’une vertu quelconque. Or c’est faux. Car même déchue la nature reste capable d’œuvres bonnes, naturellement bonnes, mais ces œuvres ne seront pas surnaturellement méritoires de la vie éternelle. En vérité les vertus morales naturelles sont de vraies vertus (et non des vices), mais elles sont viciées par leur déconnexion à la grâce sanctifiante, qui fait défaut à ceux qui ne sont pas justifiés. C’est pourquoi on peut tout à la fois être naturellement vertueux et damné. Pour être sauvé il faut vivre en Christ, par la grâce sanctifiante, par les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, et par la communion au Dieu-hostie. À défaut que la nature déchue soit rénovée par la grâce du Christ, elle reste une masse de damnation, ce quelques soient les œuvres moralement bonnes qu’elle pose ou puisse poser. Pour que les vertus morales du quidam aient une valeur salutaire, il faut qu’elles soient surnaturelles (ici les théologiens débattent quant à savoir si elles sont surnaturelles quant à la substance [par leur objet] ou quand au mode [par l’influence de la charité] ; les thomistes sont du premier avis, les scotistes du second). Le simple fait que je doive préciser que les actes des vertus morales ne sont méritoires de la vie éternelle que si ils émanent de vertus morales surnaturelles, qu’il ne suffit pas d’être naturellement honnête pour être sauvé mais qu’il faut vivre en Christ, corrobore mon précédent propos en lequel je dénonçais « la tendance diffuse à confondre la nature déchue, masse de damnation, et la grâce ».
Cordialement.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »
Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
Personnellement, si j'avais la permission de dire mon mot (j'ai cru comprendre que tout le monde disposait de cette permission mais je n'ai pas bien compris par quel moyen user de ce droit concédé), je dirais que cette phrase exprime dans un langage administratif assez indigeste l'idée qu'il ne faut être ni jésuite ni, surtout, être janséniste. Ou, autrement dit, que l'indulgence mondaine (pécher n'est pas grave, puisque Dieu pardonne tout) a beau être inefficace, c'est encore pire de jouer les pères "La Morale" à tout bout de champ.Le piège qui divise – et qui entrave donc un cheminement commun – se manifeste aussi bien sous les formes de la rigueur religieuse, de l’injonction morale, qui se présente comme plus exigeante que celle de Jésus, ou sous celles de la séduction d’une sagesse politique mondaine qui se veut plus efficace qu’un discernement des esprits.
Et si on me demandait de préciser ma pensée, j'irais jusqu'à dire que cette façon binaire de poser les questions ne mène nulle part, et dans le cas qui nous occupe ne nous éclaire pas sur les liens entre morale, spiritualité et salut. Chacun sait, de toutes façons, que l'excès en tout nuit.
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Re: Synode général 2021-2023, c'est quoi ?
N'aimez pas ? On peut vous demander ce que vous reprocheriez à ce genre de design publicitaire ?Léon a écrit :Déjà, le logo
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