La peine capitale en question

« Par moi les rois règnent, et les souverains décrètent la justice ! » (Pr 8.15)

Êtes-vous favorable à la peine capitale ?

Oui
12
13%
Oui mais seulement dans certains cas exceptionnels
15
16%
Non
67
71%
 
Nombre total de votes : 94

FMD
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La peine capitale en question

Message non lu par FMD » lun. 31 mai 2004, 18:17

[align=justify]Suite à l'initiative de quelques députés de l'UMP souhaitant rétablir la peine de mort pour les terroristes, le débat sur la peine de mort en France est brusquement revenu sur le devant de la scène plus d'une vingtaine d'années après son abolition.[/align]

Tout d'abord, voici un petit rappel :
Catéchisme de l’Église Catholique a écrit :À considérer la pleine reconnaissance de l'identité et de la responsabilité du coupable, l'enseignement traditionnel de l'Église n'exclut pas le recours à la peine de mort si cette dernière s'avère être la seule voie praticable dans la défense efficace de la vie des êtres humains face à l'agresseur injuste. Si, à l'inverse, ces moyens pacifiques sont suffisants pour se défendre de l'agresseur et pour protéger la sécurité des personnes, l'autorité se limitera à ces derniers, étant donné qu'ils sont les plus à même de répondre aux conditions concrètes du bien commun et les plus conformes à la dignité de la personne humaine. De fait aujourd'hui, le fait que l'État a la possibilité de réprimer efficacement le crime, rendant inoffensif qui l'a commis sans lui enlever la possibilité de se racheter, les cas de nécessité absolue de la suppression du délit 'demeurent extrêmement rares voir inexistants.
[align=justify]Personnellement je suis opposé à la peine de mort car bien souvent elle s'apparente plus à un désir de vengeance que de justice, ce qui est moralement condamnable. De plus, il est de nos jours possible de protéger la société des personnes dangereuses sans pour autant les éliminer, au contraire nous devons essayer de les aider ou bien en les soignant ou bien en leur permettant d'atténuer quelque peu leur faute en travaillant pour la société dans le cadre carcéral. Enfin et surtout, nous devons constamment garder en mémoire les paroles de Notre Seigneur « J'étais prisonnier et vous êtes venus me voir » pour ne jamais oublier que le pire des criminels peut devenir le plus grand des chrétiens s’il accepte le sacrifice du Christ. :heart:[/align]

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Ma vision des choses

Message non lu par Christophe » lun. 31 mai 2004, 19:14

J'ai également voté "non", bien qu'il puisse exister certaines circonstances qui la justifient.

Je pense, en particulier, aux périodes de guerre et et aux menaces de troubles à l'ordre public.

Un Ben Laden vivant, même en prison est un danger permanent... ses partisans seraient prêts à tout (et surtout au pire) pour le libérer. Et il est probable qu'ils y arriveraient...

Après la "marche blanche", un Marc Dutroux vivant et susceptible de s'évader à nouveau (grâce à des complicités occultes) est pure folie... cela provoquerait une crise d'Etat qui mettrait le Roi des Belges à genoux.

Donc, "non" à la peine de mort de droit commun, mais "oui" à un droit de vie et de mort du souverain, une fois qu'un tribunal compétent aura reconnu la culpabilité de l'accusé. En temps de guerre, les cours martiales doivent également avoir la possibilité de prononcer la peine capitale.
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Abus et circonstances exceptionnelles

Message non lu par FMD » lun. 31 mai 2004, 22:12

[align=justify]Il est vrai qu’en tant de guerre les choses sont hélas bien différentes, mais le problème que pose le terrorisme islamique est sans précédent ou presque : ces personnes méprisent la vie, que ce soit leur vie ou celle de leurs victimes. Le « martyre » - cela me fait mal au cœur d’assimiler un si beau terme à ces actes de barbarie - est leur but ultime.

Dans un tout autre registre, je pense que certaines affaires délicates ne devraient pas être tant médiatisées, imaginez ce qu’aurait pu donner le procès d’Outreau si la peine de mort était toujours en vigueur. :unsure: [/align]

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Message non lu par VexillumRegis » jeu. 03 juin 2004, 13:44

Il ne faut cependant pas oublier que St Thomas a légitimé de manière très convaincante l'emploi de la peine de mort dans certaines circonstances bien précises.

Il faut cependant convenir qu'elle est immorale dans nos sociétés modernes, puisque celles-ci refusent la vie après la mort (qui serait donc une fin) et la valeur expiatoire de la peine de mort.

Mais dans un état chrétien, la peine de mort n'est pas foncièrement immorale.

- vR -
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L'Évangile et la peine de mort

Message non lu par FMD » sam. 05 juin 2004, 14:05

Pour alimenter le débat, voici plusieurs passages de l’Évangile où le Christ est confronté à des condamnés à mort :
Évangile de Jésus-Christ a écrit :Jn 8,1. Or Jésus se rendit sur la montagne des Oliviers.
Jn 8,2. Et, de grand matin, Il vint de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à Lui; et S'étant assis, Il les enseignait.
Jn 8,3. Alors les scribes et les pharisiens Lui amenèrent une femme surprise en adultère; et ils la placèrent au milieu de la foule.
Jn 8,4. Et ils dirent à Jésus: Maître, cette femme vient d'être surprise en adultère.
Jn 8,5. Or Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Vous donc, que dites-Vous?
Jn 8,6. Ils disaient cela pour Le tenter, afin de pouvoir L'accuser. Mais Jésus, Se baissant, écrivait avec Son doigt sur la terre.
Jn 8,7. Et comme ils persistaient à L'interroger, Il Se releva, et leur dit: Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier.
Jn 8,8. Puis, Se baissant de nouveau, Il écrivait sur la terre.
Jn 8,9. Mais, ayant entendu cela, ils se retirèrent l'un après l'autre, en commençant par les plus âgés; et Jésus demeura seul avec cette femme, qui était debout au milieu.
Jn 8,10. Alors Jésus, Se relevant, lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée?
Jn 8,11. Elle dit: Personne, Seigneur. Jésus lui dit: Moi non plus, Je ne te condamnerai pas; va, et désormais ne pèche plus.
Évangile de Jésus-Christ a écrit :Lc 23,38. Il y avait aussi au-dessus de Lui une inscription, écrite en grec, en latin et en hébreu: Celui-ci est le roi des Juifs.
Lc 23,39. Or l'un des voleurs suspendus en croix Le blasphémait, en disant: Si Tu es le Christ, sauve-Toi Toi-même, et nous avec Toi.
Lc 23,40. Mais l'autre le reprenait, en disant: Toi non plus, tu ne crains donc pas Dieu, toi qui es condamné au même supplice?
Lc 23,41. Encore, pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos oeuvres; mais Celui-ci n'a fait aucun mal.
Lc 23,42. Et il disait à Jésus: Seigneur, souvenez-Vous de moi, lorsque Vous serez arrivé dans Votre royaume.
Lc 23,43. Et Jésus lui dit: En vérité, Je te le dis, tu seras aujourd'hui avec Moi dans le paradis.

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Message non lu par VexillumRegis » sam. 05 juin 2004, 21:51

Je suis d'accord avec vous: l'exemple de pardon du Christ est très fort et semble prôner en faveur du refus de la peine de mort.

Mais en même temps, lorsque l'on a à faire à des crimes parfois abominables, il me semble difficile de pouvoir "pardonner".

En somme, un criminel qui a commis des actes affreux mérite-t'il encore sa dignité humaine? Ne l'a-t'il pas abdiqué de facto en commetant ses méfaits? Car si l'on admet que dans certains cas extrêmes le criminel abdique sa condition humaine, alors l'on peut aussi admettre que les préceptes du Christ envers notre "prochain" ne peuvent plus lui être appliqués.

Qu'en pensez-vous?

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Message non lu par Christophe » mer. 23 juin 2004, 22:46

VexillumRegis a écrit :Je suis d'accord avec vous: l'exemple de pardon du Christ est très fort et semble prôner en faveur du refus de la peine de mort.
Pardonner ce n'est pas refuser de punir. (Sinon, toute punition serait moralement condamnable et ce n'est pas le cas.) Le pardon n'est pas l'impunité.
Mais en même temps, lorsque l'on a à faire à des crimes parfois abominables, il me semble difficile de pouvoir "pardonner".
La religion chrétienne est une religion exigeante et le commandement d'amour est un commandement difficile à mettre en oeuvre.
S'il faut toujours accorder le pardon à ce qui le demandent d'un coeur sincère, il ne faut en revanche ni oublier ni relativiser le pêché en innocentant les coupables.
En somme, un criminel qui a commis des actes affreux mérite-t'il encore sa dignité humaine? Ne l'a-t'il pas abdiqué de facto en commetant ses méfaits? Car si l'on admet que dans certains cas extrêmes le criminel abdique sa condition humaine, alors l'on peut aussi admettre que les préceptes du Christ envers notre "prochain" ne peuvent plus lui être appliqués.
Je ne suis pas du tout d'accord.

La dignité humaine est, par définition, liée à la nature humaine. Et (serait-ce en le voulant) nul homme ne peut abdiquer cette nature. Le pêché est incapable de corrompre la dignité humaine.

Si certains crimes démettaient l'Homme de sa dignité, alors quelle dignité conserve l'Humanité après le deicide ?
La dignité humaine est la conséquence de l'amour du Père pour les hommes et cet amour, Il ne le refuse à aucun d'entre nous : même pas au plus petit d'entre les notres, même pas au plus pêcheur d'entre les notres.

Jésus n'est pas venu pour les justes mais pour les pêcheurs...
Jésus a été livré à la mort en échange de la délivrance de Barrabas...


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Message non lu par ConcombreCharlie » jeu. 24 juin 2004, 1:43

Dans des cas bien précis qui relèvent de l'ordre public du pays, et de son Peuple, ordonné par le seul Président de la République et surement pas à la légére comme aux Etats Unis notament, la peine de mort à pour seul caractère positif la dissuasion et l'élimination du danger lorsqu'il est irraisonable... C'est cependant une porte vers le totalitarisme. La peine de mort est en effet l'avatar même de tout les Etats où c'est la peur qui se veut prophête d'un avenir "radieux"... :-x

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Message non lu par Mzaray » lun. 28 juin 2004, 22:55

La peine de mort, pour n'importe quel crime est une abomination.
Que certains députés français veulent la remettre en place montre d'une part qu'ils oublient que l'union européenne interdit un tel châtiment et d'autre part qu'ils diabolisent à outrance des actes répréhensibles certes, mais condamnables d'une autre manière.

La peine de mort n'est pas une simple punition: c'est le refus de reconnaitre le condamné comme une personne à part entière, un humain comme un autre.
Plusieurs choses sont à noter:
-l'effet dissuasif suite à des exécutions n'a pas été prouvé plus fort dans le cas d'une exécution plutôt que d'un enfermement prolongé.
-la conviction de la cupabilité de la personne exécutée n'est jamais égale à 100%. Lire pour cela l'excellent livre de M. Badinter et les exécutions ayant eut lieu dans les années 1970 (Roger Bontems), en particulier. Sachant cela, on peut très bien tuer un innocent, pensant bien faire. Cette simple possibilité décrédibilise tout recours à la peine de mort.
-l'attente avant l'exécution, peut durer des années. Camus, par exemple, préconisait, à défaut de mieux, une exécution rapide après le jugement. Car cette attente n'est rien d'autre qu'une torture, et toute torture est illégitime, aussi bien en tant de paix qu'en tant de guerre.
Il est vrai qu’en tant de guerre les choses sont hélas bien différentes, mais le problème que pose le terrorisme islamique est sans précédent ou presque : ces personnes méprisent la vie, que ce soit leur vie ou celle de leurs victimes. Le « martyre » - cela me fait mal au cœur d’assimiler un si beau terme à ces actes de barbarie - est leur but ultime.
Il n'empèche, nous ne sommes pas des assassins, et le gouvernement en place n'a pas à l'être à notre place.
Se justifier par les actes des meurtriers c'est devenir meurtriers "avec ses propres excuses".
Le terrorisme actuel a des précédents. C'est aussi une erreur de le penser nouveau, même s'il utilise de nouvelles formes d'attaques.

Et enfin, le pardon, qui parait 'si difficile' pour certain doit être la seule solution possible, parce que justement cela est difficile, cela et de l'ordre du surhumain parfois. Mais la bassesse consistant à dire qu'une personne meurtrière a perdu son humanité et est pire qu'un objet sans âme, n'a rien de réconfortant ni de salutaire.
Mais dans un état chrétien, la peine de mort n'est pas foncièrement immorale.
Elle l'est, immorale. Vivant dans un état chrétien ou non, elle n'a pas de base salvatrice.
Mais en même temps, lorsque l'on a à faire à des crimes parfois abominables, il me semble difficile de pouvoir "pardonner".
C'est bien là le problème: ne pas se laisser tenter par la solution de facilité.
En somme, un criminel qui a commis des actes affreux mérite-t'il encore sa dignité humaine? Ne l'a-t'il pas abdiqué de facto en commetant ses méfaits? Car si l'on admet que dans certains cas extrêmes le criminel abdique sa condition humaine, alors l'on peut aussi admettre que les préceptes du Christ envers notre "prochain" ne peuvent plus lui être appliqués.
La perte d'une telle dignité ne doit pas non plus être acceptée. Le "prochain" ce n'est pas juste le frère, le parents, ou l'ami. C'est aussi l'ennemi. Le petit et faible ennemi mais aussi le pire monstre. L'homme ne se change pas en démon ou en 'mal incarné'. Il reste une personne avec ses faiblesses.

Bref, je suis totalement contre la peine de mort, sans aucune exceptions à la règle, que je trouve, en plus d'être inhumaine, inutile.

MichaëlM
:)
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Message non lu par Christophe » lun. 28 juin 2004, 23:48

Bonjour à vous, Mikaël ! :welcome:
Mzaray a écrit :La peine de mort, pour n'importe quel crime est une abomination.
La mort n'est une réelle abomination que pour les personnes n'ayant aucune perspective eschatologique.
La peine de mort n'est pas une simple punition: c'est le refus de reconnaitre le condamné comme une personne à part entière, un humain comme un autre.
La peine capitale est la peine "suprême", mais pourquoi dites-vous qu'infliger cette peine à une personne équivaut à nier sa dignité humaine ?
-la conviction de la cupabilité de la personne exécutée n'est jamais égale à 100%. Lire pour cela l'excellent livre de M. Badinter et les exécutions ayant eut lieu dans les années 1970 (Roger Bontems), en particulier. Sachant cela, on peut très bien tuer un innocent, pensant bien faire. Cette simple possibilité décrédibilise tout recours à la peine de mort.
Il est des cas où la conviction de culpabilité est totale, mais il est malheureusement arrivé que des innocents soient executés. :( Les jurés se contentant d'exprimer un sentiment, et non une certitude... C'est effectivement l'argument décisif qui m'a convaincu contre la peine de mort de droit commun.
-l'attente avant l'exécution, peut durer des années. Camus, par exemple, préconisait, à défaut de mieux, une exécution rapide après le jugement. Car cette attente n'est rien d'autre qu'une torture, et toute torture est illégitime, aussi bien en tant de paix qu'en tant de guerre.
Effectivement. Cela est vrai pour les exécutions, mais également (dans une moindre mesure) pour les procés eux-mêmes. L'attente est très difficile, autant pour la victime présumée que pour l'inculpé (présumé innocent).
Il est vrai qu’en tant de guerre les choses sont hélas bien différentes, mais le problème que pose le terrorisme islamique est sans précédent ou presque : ces personnes méprisent la vie, que ce soit leur vie ou celle de leurs victimes. Le « martyre » - cela me fait mal au cœur d’assimiler un si beau terme à ces actes de barbarie - est leur but ultime.
Il n'empèche, nous ne sommes pas des assassins, et le gouvernement en place n'a pas à l'être à notre place.
Se justifier par les actes des meurtriers c'est devenir meurtriers "avec ses propres excuses".
Le terrorisme actuel a des précédents. C'est aussi une erreur de le penser nouveau, même s'il utilise de nouvelles formes d'attaques.
La légitime défense est parfaitement licite... L'Etat a le devoir de protéger les innocents, comme le père a le devoir de protéger sa famille.
Alors, ce n'est pas nous qui sommes criminels, mais l'aggresseur qui nous contraint à user de notre force pour faire valoir notre droit (et celui de nos proches) à la sécurité. Mais fort heureusement, les cas qui nécessitent de telles solutions extrèmes sont rares...

On ne peut sacrifier des innocents sur l'autel d'une paix achetée au prix de la faiblesse.


Bien à vous,
Christophe
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Message non lu par Mzaray » mar. 29 juin 2004, 1:03

La mort n'est une réelle abomination que pour les personnes n'ayant aucune perspective eschatologique.
Pour ceux ayant une perspective eschatologique, ils savent qu'ils ne sont pas pardonnés par ceux qui les exécutent. Je ne vois pas vraiment où ils sont gagnants dans l'histoire...
La peine capitale est la peine "suprême", mais pourquoi dites-vous qu'infliger cette peine à une personne équivaut à nier sa dignité humaine ?
Ce n'est pas exactement ce que j'ai dit:
"c'est le refus de reconnaitre le condamné comme une personne à part entière, un humain comme un autre"
ai-je dit. Cela sous-entend que cette personne n'est plus considérée comme un être conscient de son sort, le résultat d'une éducation, d'un environnement, d'un milieu social et de tout un tas d'autre facteurs qui ne justifie pas ses actes mais leurs donnent une explication.
En gros: ils restent humains. Je dévelloperai si besoin est sur ce point...
La légitime défense est parfaitement licite... L'Etat a le devoir de protéger les innocents, comme le père a le devoir de protéger sa famille.
Il ne s'agit pas de légitime défense, lorsque d'autres solutions, pas parfaites je l'admet, existent.

:) MichaëlM
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Message non lu par VexillumRegis » mar. 29 juin 2004, 8:57

Mzaray a écrit :Il n'empèche, nous ne sommes pas des assassins, et le gouvernement en place n'a pas à l'être à notre place.
Je tiens à souligner que rapprocher la peine de mort d'un crime et en conclure que L'Etat qui la met en oeuvre ne se conduit pas mieux que l'assassin qu'il exécute est un raisonnement spécieux.

Car le crime que commet le meurtrier va à l'encontre de la loi et porte atteinte à l'innocence, tandis que la peine de mort est l'application de la loi à l'égard d'un criminel coupable et dangereux.
Dernière modification par VexillumRegis le mar. 29 juin 2004, 13:02, modifié 1 fois.

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Message non lu par Mzaray » mar. 29 juin 2004, 12:22

Je n'ai ni parlé de meurtre, ni même parlé de crime, car étant légale, la peine de mort ne peut être un crime.
Le terme 'assassin', étant assez vague, je pensais, sans doute à tort :( , qu'il ne faisait pas clairement appel à l'idée de meurtre, et donc de mort illégale.

Je m'excuse pour la mauvaise interprétation qui peut en être faite.
Mais ma conclusion reste la même.

:oops: Je ne le referai plus

:) MichaëlM
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Re: Sur la difficulté de définir le droit à la vie.

Message non lu par Christophe » mar. 29 juin 2004, 19:38

Mzaray a écrit :
La mort n'est une réelle abomination que pour les personnes n'ayant aucune perspective eschatologique.
Pour ceux ayant une perspective eschatologique, ils savent qu'ils ne sont pas pardonnés par ceux qui les exécutent. Je ne vois pas vraiment où ils sont gagnants dans l'histoire...
Pourquoi ? Le pardon n'est pas l'impunité.
Au moyen âge, on priait pour l'âme des condamnés... preuve qu'on leur pardonnait, sans pour autant excuser ni amnistier.
Les chrétiens qui possèdent une perspective eschatologique ne considèrent pas la mort comme une abomination, une fin absolue, un néant. Mais comme la naissance à une nouvelle vie.
"c'est le refus de reconnaitre le condamné comme une personne à part entière, un humain comme un autre"
ai-je dit. Cela sous-entend que cette personne n'est plus considérée comme un être conscient de son sort, le résultat d'une éducation, d'un environnement, d'un milieu social et de tout un tas d'autre facteurs qui ne justifie pas ses actes mais leurs donnent une explication.
En gros: ils restent humains. Je dévelloperai si besoin est sur ce point...
Au contraire : la punition est le signe que l'on reconnait la responsabilité personnelle, et donc la liberté. C'est au contraire lorsque l'on ne considère l'Homme que comme le "résultat d'une éducation, d'un environnement, d'un milieu social et de tout un tas d'autre facteurs" (c'est-à-dire sous un angle mécaniste et déterministe) que l'on nie la liberté humaine, et donc la dignité de l'Homme.

Ce n'est pas parcequ'un acte est "explicable" (tout est explicable...) qu'il est pour autant justifiable.
Il ne s'agit pas de légitime défense, lorsque d'autres solutions, pas parfaites je l'admet, existent.
C'est tout à fait exact.

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Re: Mon point de vue

Message non lu par Christophe » dim. 04 juil. 2004, 22:10

guillaume a écrit :Même ce fanatique de Ben Laden est capable d'un amour véritable. En mettant à mort quelqu'un , on met fin à une possibilité d'actes d'amour , je crois que aucun catholique ne peut condamner quelqu'un à mort car il renoncerait alors à la plus fondamentale des valeurs théologuales.
Cher Guillaume, :welcome: !

La question n'est pas tant de savoir si "ce fanatique de Ben Laden" sera encore capable d'aimer, mais s'il sera encore capable de nuire. Pour protéger les innocents, cet ennemi public doit être mis hors d'état de nuire.

S'il y a des alternatives à la peine capitale, alors banco ! :)

(Mais j'en doute, car ce Seigneur de guerre a de nombreux partisans au sein de notre système carcéral... :-x)

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