Scandale sexuel (encore...)

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papillon
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Scandale sexuel (encore...)

Message non lu par papillon » sam. 03 oct. 2009, 4:55

Un évêque catholique de Nouvelle-Ecosse (Canada) a été arrêté et accusé d'importation et de possession de matériel de pornographie juvénile. Il a donné sa démission.
Verra-t-on un jour la fin de ces choses?
Ce qui est blessant dans cette histoire, ce n'est pas seulement ce qu'a fait (présumément, il n'a pas encore été jugé) cet évêque, mais c'est aussi la réaction des gens. Cynisme et sarcasme. On ne peut juger l'Eglise au méfait d'un de ses évêques, évidemment, mais à voir la réaction de bien des gens, il est évident qu'ils associent depuis longtemps Eglise catholique et mensonge.
Une journaliste notait (vous me direz si c'est vrai) qu'on voit très peu ou pas du tout de ces problèmes sexuels dans l'église de France mais qu'il y en a eu beaucoup en Irlande et aux EU (où le puritanisme le plus rigoureux côtoie l'indécence la plus débridée) et aussi au Canada.
Ça aurait quelque chose à voir avec notre relation avec le sexe.

DavidB
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par DavidB » sam. 03 oct. 2009, 7:59

Moi, ce que je trouve frustrant, c'est que nous n'avons aucunes statistiques permettant de recadrer ce problème.


Combien de prêtres pédophiles? Et au prorata, combien comparer à des professions, des choix de vie (mariage/célibat), un évêque consomme et distribue de la pornographie juvénile, mais combien d'évêques donnent encore leurs vie ailleurs pour éduquer, soigner, protéger les plus faibles et les plus démunis et s'y donnent corps et âme?


Voilà ce qui moi, je fais royalement ch*er!!! Mais à nous de la dire! un évêque pédophile = 1000 évêques martyrs dans leur quotidien! Et nous sommes heureux que ces évêques mauvais soient dénoncés et punis, mais nous n'oublions pas qu'il n'a jamais fait partie des moeurs de l'église de faire la promotion de la pédophilie.
Comme un petit enfant, moi aussi, je veux me laisser prendre dans les bras de Dieu, mon Père en Jésus-Christ, me laisser asseoir sur ses épaules, et voir enfin, devant moi, au loin, s'élargir mes horizons.

zélie
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par zélie » sam. 03 oct. 2009, 10:19

Je suis d'accord avec David, avoir de quoi recadrer ces délits serait une excellente chose. Mais il n’empêche que ces délits me mettent dans une ce ces colères !

Si on se met à la place d'un non-croyant, une telle histoire a de quoi faire fuir pas mal de monde. Parce qu'un évêque, ce n'est pas n'importe qui, c'est une chef religieux régional, qui a un pouvoir, qui a de l'influence, et qui, qu'on le veuille ou non, représente autant l'Eglise qu'un autre évêque, fidèle celui-là. L'impact de telles histoires sur le public est terrible, parce que comme dit dans l'évangile, la chute d'un tel berger entraine avec elle la chute de centaines de personnes en dehors des chemins de la foi. Ce loup (si cela est prouvé qu'il en soit un) est coupable de ses actes en tant que personne, (et quels actes!) mais il est aussi coupable de l'image dégradée et à fuir qu'il donne de l'organisation qu'il représente...

Dans les reproches, que je trouve assez justifiés, que font les non-croyants aux prêtres et évêques pédophiles, il y a le fait qu'on attire pas les mouches avec du vinaigre; les personnes non catholiques, bien qu'athées ou d'autres obédiences, attendent des catholiques, a fortiori des évêques, une attitude en adéquation complète, logique jusqu'au bout, avec le message qu'ils prônent. Or, là, il y a schisme, vous en conviendrez, et voir un homme prêcher l'attention, le respect et l'amour aux plus faibles et ensuite les violer!!... Que voulez-vous qu'un non catholique trouve comme excuse à de tels actes, comment s'étonner ensuite que des gens fassent le lit de leur non-croyance, de leur contestation, de leur refus, de leur lutte contre l'Eglise à partir de ce genre de faits?
Même parmi les catholiques les rangs se vident, et ça n'a rien d'étonnant; en plus du scandale qui fait fuir certains, combien d'églises sont vendues et détruites pour payer les frais de telles dérives? Combien de fidèles vont rester sans berger et se perdre dans d'autres chemins pour assouvir leur soif spirituelle désormais sans curé, sans lieu pour prier, sans rien de tangible pour les soutenir, même s’ils se trouvent à des milliers de kilomètres du scandale?
La pédophilie chez les âmes consacrées est un fléau, une lèpre dont les sources sont à trouver en interne, au sein de l'Eglise Catholique, qui n'a pas été assez vigilante dans le choix de ses pasteurs, ou qui n'a pas été assez à l'écoute de leur solitude, de leurs tentations, de leur soif de Dieu avant qu'il n'y germe d'autres soifs. Ce n'est pas tant la société qui doit changer de regard et qui doit être plus amène avec les prêtres pédophiles et savoir voir que pour un pourri, 100 saints se battent tous les jours... C'est l'Eglise catholique qui doit prendre en compte ses errements pour ne plus promouvoir de tels monstres dans une carrière religieuse jusqu’à l’évêché, parce que dans ce laisser-aller elle se renie toute entière.
Bien sûr nous allons être des milliers de catholiques à prier pour cet évêque, pour que Dieu pardonne l'impardonnable et qu'un chemin de rédemption s'ouvre pour cette âme, bien sûr nous prierons aussi pour que l'hémorragie de fuite de l'Eglise soit minime, pour que les enfants victimes soient restaurés dans leur dignité et vivent la vie à laquelle ils auraient eu droit si leur chemin n'avait pas croisé celui de ce monstre, mais cela est une part cachée, une part qui ne restaurera pas l'image du Catholicisme dans le monde en un jour; le mal est fait pour l’immédiat, et allez dire à un athée en colère que vous allez prier pour ces causes, vous allez voir sa réaction furieuse!

Comment voulez-vous sincèrement qu'un non-croyant ne juge pas l'Eglise Catholique à l'aune d'un seul ce des actes-là, tellement ça fait de dégâts et de scandale?
papillon a écrit : Une journaliste notait (vous me direz si c'est vrai) qu'on voit très peu ou pas du tout de ces problèmes sexuels dans l'église de France mais qu'il y en a eu beaucoup en Irlande et aux EU (où le puritanisme le plus rigoureux côtoie l'indécence la plus débridée) et aussi au Canada.
Ça aurait quelque chose à voir avec notre relation avec le sexe.
En France, nous en avons eu quelques cas, mais ce que je trouve enfin positif, c’est que l'Eglise apprend à réagir avec plus de transparence depuis quelques années; en ne protégeant pas les pédophiles par une mutation au Canada par exemple, en soumettant le prêtre incriminé à la loi civile, et en le destituant de ses fonctions de pasteur en contact avec des personnes. Mais il n'empêche que nous avons aussi un évêque du Sud accusé de tels actes et qui a été dûment protégé, le seul retour de manivelle qu'il a eu a été celui de ne pas rester sur les rails pour devenir cardinal ; il a été muté loin de Paris, mais restant évêque ! ...
Chez une femme de ma proche famille, qui était responsable d'aumônerie, au sein d'une église (paroisse) unie autour d'un prêtre aimé de tous, une histoire de pédophilie a éclatée au sein de la grosse paroisse voisine; par le jeu de mutation, le prêtre de la petite paroisse a été muté lui aussi alors qu'il n'avait rien à voir avec l'histoire, pour aller redorer le blason de l'Eglise en ville. La petite paroisse ainsi délaissée a périclité avec l'arrivée d'un prêtre en déphasage complet avec la population, strict comme si les foudres devaient tomber sur cette petite population qui se trouvait là, faisant fuir les gens en gardant l'argent -des pétitions pour aider les réfugiés- pour payer les messes à dire pour les morts, ou en refusant d'accueillir les pêcheurs sous mille prétextes. Ben la paroisse a périclité aussi, elle s'est vidée, alors que depuis trente ans elle était pleine… Néanmoins, le prêtre reconnu pédophile et jugé tel par la loi civile, est actuellement en prison pour plusieurs années et ne sera plus jamais prêtre… C’est au moins ça.

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Laurent L.
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par Laurent L. » sam. 03 oct. 2009, 12:31

C'est surtout à la source qu'il faut enrayer ce mal : c'est du rôle des responsables de séminaires de vérifier l'intégrité morale des candidats à la prêtrise. Après tout, ceux-ci côtoient des séminaristes pendant plusieurs années et ces derniers doivent se confesser régulièrement, il est donc plus facile d'identifier les éventuels pervers, en tout cas davantage que pour les profs, les éducateurs, etc. Sans doute y a-t-il eu un certain laxisme ; de plus certaines théologies modernistes très à la mode il y a 30-40 ans tendaient à relativiser le péché, "l'enfer n'existe pas" nous disait-on...
J'espère juste que la pénurie de prêtres n'est pas propice à l'acceptation de n'importe qui au sacerdoce...

Gerald
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par Gerald » sam. 03 oct. 2009, 14:20

After Asceticism: Sex, Prayer and Deviant Priests est un livre intéressant sur le sujet qui lie la crise actuelle avec la disparition de la tradition ascétique au profit des fumeuses "sciences" humaines et de l'approche psychologique et thérapeutique des déviances sexuelles.

En vente ici : http://www.authorhouse.com/BookStore/It ... okid=35913

After Asceticism provides a close up look at the clergy sex abuse crisis still rocking the Catholic Church. The first study of its kind, it shows how the infiltration of therapeutic psychology on the training and lifestyles of clergy spawned a cavalier attitude in many priests and bishops about sex and prayer, causing the collapse of ascetical discipline with its devastating effects in the sex abuse crisis. Chapters probe the findings of the John Jay Report on clerical sexual misconduct; that sexual misconduct by priests was rare in the first half of the twentieth century because of the dedication to ascetical discipline; why the volumes of past research on the psychology of priests failed to predict the sexual crisis; whether homosexual priests can remain chaste.

After Asceticism moves beyond criticism to an eye-opening explanation on how self-denial, fasting, and religious devotion work together to bolster attitudes and behavior for complete sexual abstinence. After Asceticism draws the connection between the ancient ideas about sex, prayer, and spiritual friendship with modern scientific research on the biology of fasting and the psychology of hope. It warns, however, that as society becomes more deeply immersed in pagan sexuality, the Catholic Church will remain mired in sexual crisis absent a return to its ascetical tradition.


Parue dans FAITH Magazine January-February 2008, une critique de ce livre par Fr. Tim Finegan, blogger du site The Hermeneutic of Continuity :
After Asceticism: Sex, Prayer and Deviant Priests

By The Linacre Institute, AuthorHouse (2006), Paperback, 276 pages, £9.95

After Asceticism offers an analysis, response, and recommendations in the wake of the scandals of clergy sexual misconduct that have beset the Catholic Church in America. The study from the Linacre Institute (not to be confused with the Linacre Centre in England) is honest and hard-hitting but offers a positive way forward.

From the 1930s to the 1950s, the Catholic psychologist, Dom Thomas Verner Moore published research showing the positive psychological effect for the clergy of ascetical discipline. His articles demonstrated the very low levels of psychopathology among the clergy looking at the data on psychiatric hospitalisations. Moore showed that the development of the moral and spiritual virtues depended on simple ascetical practices including prayer and penance.

Sadly, his work was largely ignored when greatly increased attention was paid to psychology from the late 1960s onwards. Instead, Catholic psychologists focussed on the abuse of asceticism which they saw as contributing to the pathological repression of the sexual appetite. In reaching conclusions that were applied in practice in seminary formation and in the ongoing formation of clergy, the assumptions of secular psychology, were accepted as necessary guides to priestly spirituality. For example, in the early 1970s, Eugene Kennedy, using Erikson’s psychosocial model of personality development, claimed that two-thirds of priests in the US were emotionally immature because of the absence of women and a stunted capacity for personal relationships. After Asceticism does not explore the obvious effect of such a claim in encouraging clergy to erode the boundaries which had previously been seen as protecting their chastity, and, in the interests of a supposed psychological benefit, allowing familiarities of a kind that were hitherto regarded as occasions of sin. The authors do point to one of the most extraordinary features of Kennedy’s published work was that it either ignored or failed to discover the sexual misconduct of the clergy that was greatly on the increase at the time.

The principal thesis of the study is that habits of prayer, ascetical practices, including the mortification of the flesh, frequent confession, and the control of sexual fantasies are all essential to chastity and to the overall pastoral effectiveness of the priest. The spiritual classics all promote this model of the ascetical life, and to many people, it might seem obvious that it is necessary for the preservation of priestly chastity. However, After Asceticism points to common deficiencies and aberrations in the religious purpose and intellectual formation of priests dating back to at least the 1950s.

Many of the traditional ascetical practices disappeared from the formation of priests in favour of promoting psychological “wholeness”, achieving “psychosexual and affective maturity”, meeting the “need for intimacy”, “befriending your sexuality” and a number of other ambiguous ideals that could co-exist with what were previously considered mortal sins. The only sin now was “repression.” In a striking comparison with classical ideals, the book quotes the Hippocratic oath in which physicians pledged purity and holiness, and promised not to seduce men or women. As the authors observe, there was no quarter for the “wounded healer.”

Through popular preaching, the therapeutic mentality contributed to shorter queues for confession, and longer queues for Holy Communion. In popular Catholicism, there was no longer any consideration of the possibility of damnation for a “mortal sin”, let alone a sexual sin. A priest whom Kennedy considers to be “fully developed” in psychological terms says that masturbation is not sinful, that he doesn’t accept the “theory of mortal and venial sin”, and that there is not much guilt or sinfulness associated with sexual misbehaviour.

As is now painfully public knowledge, some of the clergy, met their “need for intimacy” in activity with teenage boys for which dioceses are now paying out millions of dollars in compensation. It is notable that in many cases the priests who indulged in this activity continued routinely to celebrate Mass. It is telling to compare the clergy misconduct at the time of the reformation which did at least take note of the notion of sacrilege.

It is a principal contention of After Asceticism that the problem has not been adequately addressed because of the failure to understand its root causes. In a section that is painful to read, the authors give a number of examples of the “sexual apology” even after the abuse scandals. For example, an Archbishop wrote to Fr John Geoghan, a notorious molester with hundreds of victims, “Yours has been an effective life of ministry, sadly, impaired by illness.” As they say, it is this use of the therapeutic mentality which provides a moral cover for sexual sin. Therefore, they consider the Dallas Charter to be an incomplete response to the sex scandals because it ignores the importance of the virtue of chastity.

The study draws a number of important conclusions on the basis of careful analysis both of the research data and on the basis of the understanding of human nature that was unanimous until recently among Catholic philosophers. It is shown that previous personality flaws in the priest were not the root cause of sexual abuse and that therefore the problems of clergy sexual abuse were not the result primarily of a failure in personality screening or therapeutic intervention. Rather, the collapse of asceticism and the expectation of unchaste behaviour served to cultivate those personality flaws and provided the environment where sexual misconduct was almost inevitable.

There is an interesting chapter dealing with homosexuality and asceticism. One of the most important conclusions that the authors draw is that the sexual abuse of minors did not follow as a result of a homosexual subculture in seminaries. On the contrary, sexual misconduct of various kinds had already become much more common as a symptom of the collapse of religious asceticism. This sexual misconduct itself meant that some seminaries became unsafe places for young men. Innocent, susceptible to manipulation, and lacking the strength of character that would have been developed through ascetical discipline, they did not resist for long the determined advances of their peers or superiors. The general atmosphere of indiscipline and disobedience, for example with regard to liturgical norms, made for a confusing environment, lacking in those safeguards of virtue that had been proved over time, such as the suspicion of particular friendships.

In proposing a way forward, the study rejects the primacy of place that is given to the therapeutic mentality because it fails to appreciate the role that religious devotion and faith play in the moral life of the priest, and has no proper understanding of human nature, original sin and free will. Taking its foundation instead from the classical psychology of virtue, shame in doing what is wrong and a delight in doing what is right, it insists that hope is at the centre of the arduous task of chastity – and that chaste celibacy is a singular manifestation of hope for others. This focus on hope gives a central place to the strengthening of the will. Christ offers a continuous call “will you take up your cross and follow me? As the authors say, “Man answers this question, either yes or no, in his behaviour, and his behaviour is the result of a choice between good and evil.” (page 171)

At the end of the study, the particular recommendations come as no great surprise: seminary training should include the study of asceticism and the regimen of ascetical discipline; assessment should be of the candidate’s capacity to live a life of chaste celibacy and spiritual poverty; wilful deviations from discipline should be taken to indicate the lack of a religious vocation; those who form and mentor students should be sterling examples of ascetical discipline. The study does not neglect the importance of an unconfused and consistent fidelity to the moral teaching of the Church’s magisterium.

After Asceticism is an important contribution from the laity to the question of the formation of priests in the wake of major scandals. The book has largely been ignored in the mainstream of the Church where the therapeutic mentality of secular psychology continues to hold a privileged position. The return to a solid ascetical discipline will not be an easy path, but the considerable improvements made to seminary formation in recent years would benefit greatly from the insights of this study.

Timothy Finigan
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Une autre présentation du livre sur le site Catholic World News : http://www.catholicculture.org/news/fea ... cnum=50434

Gerald
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par Gerald » sam. 03 oct. 2009, 14:22

le bon Seb a écrit :Bonjour Laurent L.,

rassurez-vous la crise des vocations n'est pas prétexte à brader le sacrement de l'ordre et le tri est effectué.
Moui :/ , il fut un temps où le tri visait surtout à barrer la route à tout ce qui était un tant soit peu traditionnel.

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Laurent L.
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par Laurent L. » sam. 03 oct. 2009, 14:41

Bonjour Seb ! :)

Vous avez sans doute raison, et il est certain qu'au vu de la "formation" des futurs prêtres, nous avons (ou devrions avoir) bien moins de risques de récolter des pervers dans nos paroisses, que dans nos écoles ou dans les cabinets médicaux (la sélection QCM ne tient guère compte de l'état psychique des futurs médecins), et pourtant... ce post existe.
le bon Seb a écrit :Enfin bref si vous cherchez des coupables à lyncher ce n'est pas dans cette direction qu'il faut chercher.
Peut-être... :incertain: Dans quelle direction alors?

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Laurent L.
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par Laurent L. » sam. 03 oct. 2009, 14:57

Bonjour Gerald!
Gerald a écrit :sexual misconduct by priests was rare in the first half of the twentieth century
Difficile à dire :/ , j'aurais tendance à penser (mais peut-être sont-ce d'affreux préjugés) qu'à l'époque, on ne parlait pas de ces choses-là...

Gerald
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par Gerald » sam. 03 oct. 2009, 15:46

La République de la fin du XIXe et du début XXe utilisait tous les arguments possibles. Si ce type de crime avait été répandu, je ne pense pas que les affaires auraient été étouffées. L'anticléricalisme était quand même d'une violence extrême.

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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par zélie » sam. 03 oct. 2009, 17:46

j'aurais bien aimé que la réponse de Gérald soit traduite pour éviter d'éventuels contre-sens de compréhension.

Ce qui me désole dans ce genre d'histoires, c'est que j'ai l'impression de vivre une dichotomie religieuse; quand j'entends l'interview ou que je lis les écrits des moniales ou des pères chargés de former des novices ou de futurs bergers, j'ai souvent l'impression que leurs propos élèvent mon âme, me ravissent, m'ouvrent des portes de simplicité, de foi, mais aussi de grande intelligence de la foi en Dieu, et sont complètement imprégnés d'une claire vision de ce que doit être une vie véritable, authentique en Dieu, et que leurs charges de discernement sont prises très au sérieux. La prière, le jeûne, l'exercice spirituel, la proximité d'âme avec Dieu, les sacrements, tout cela est au centre de leur vie religieuse et cela semble véritablement leur réussir.
Mais à coté il y a les histoires comme celle rapportée sur ce fil. Et à chaque fois, ça me plonge dans le doute, dans un sentiment de trahison, dans un immense chagrin pour l'âme ainsi favorisée qui choisit néanmoins de se perdre et d'entrainer tellement de gens dans sa chute; je trouve cela navrant, honteux, affreux. Et je ne comprends pas, vraiment pas. Je veux bien admettre n'avoir qu'une vue lacunaire du problème, que sa source n'est certes pas dans le recrutement ou la formation, et je le pense, mais toujours est-il qu'il est celui de personnes représentant l'Eglise.

Une fois ce genre d'histoire arrivé, ce sont nous les chrétiens qui sommes en première ligne pour essuyer les injures, les colères, les rejets, les moqueries; par exemple, dans ma famille toujours, des enfants ont été interdit de catéchisme par leur parent, alors qu'eux voulaient y aller, suite justement à une telle histoire...
Une partie de ma famille ne comprend que j'aille à la messe et trouve encore des arguments pour défendre des prêtres, que je prie pour des "crevures", et j'en passe de ce que peut avoir de douloureux ces histoires.

Dans les reproches qu'on entend autour de nous, le sentiment de colère est toujours plus fort contre un curé pédophile que contre un prof pédophile, même si statistiquement, il y a plus de profs et d'éducateurs pervers que de curés. Mais le prêtre a engagé sa vie entière dans une sacerdoce, une vision de la vie prônant la chasteté, l'abstinence (entre autres) comme moyen d'élever et de sauver son âme, alors que les personnes de la vie civile, même les profs, ne sont jamais que des personnes gagnant leur vie sans autre engagement que celui de se nourrir (au yeux du public). Combien de prêtres n'ont aucune flexibilité face à un couple divorcé-remarié, alors que les personnes vivent un vrai engagement, mûris par une douloureuse épreuve, celle de leurs échecs passés? Combien d'âmes suivent scrupuleusement la loi religieuse, ne se remarient pas, même si c'est douloureux la solitude, ou s'abstiennent d'une relation homo, et ont besoin d'être soutenus par des prêtres exemplaires, puis un jour lisent de tels faits dans les journaux?
Que vaut alors l'intransigeance (car vécue comme telle par les divorcés, les homos,etc...) de l'Eglise quand éclate une affaire de pédophilie?

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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par etienne lorant » sam. 03 oct. 2009, 19:21

zélie a écrit : Une partie de ma famille ne comprend que j'aille à la messe et trouve encore des arguments pour défendre des prêtres, que je prie pour des "crevures", et j'en passe de ce que peut avoir de douloureux ces histoires.

Combien de prêtres n'ont aucune flexibilité face à un couple divorcé-remarié, alors que les personnes vivent un vrai engagement, mûris par une douloureuse épreuve, celle de leurs échecs passés? Combien d'âmes suivent scrupuleusement la loi religieuse, ne se remarient pas, même si c'est douloureux la solitude, ou s'abstiennent d'une relation homo, et ont besoin d'être soutenus par des prêtres exemplaires, puis un jour lisent de tels faits dans les journaux?
Une seule petite remarque: les prêtres sont souvent plus tentés que les autres: pour le démon, ce sont les proies les plus intéressantes, les plus belles proies. Après ma conversion, j'ai eu pour guide spirituel un prêtre âgé qui m'a prévenu un jour: vous allez au désert et vous souffrirez, car le démon déteste aussi les convertis, et Dieu permet que vous soyez tenté. Et c'est arrivé, aucun problème, c'est arrivé ! Mais j'ai eu la chance d'être mieux entouré que certains prêtres. Dans les diocèses, dans le mien en tout cas, il y a si peu de relations fraternelles entre prêtres que l'Evêque ne parvient plus à réunir les chanoines pour sa messe du jour dans la cathédrale - il paraît qu'ils se détestent entre eux... Et dire que le Christ s'est abaissé jusqu'à laver les pieds de ses apôtres ! Il faut regarder vers le Christ et s'appuyer sur LUI SEUL. Ne soyez pas trop affligée... il y a de saints prêtres aussi !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par zélie » sam. 03 oct. 2009, 21:41

Oui, Etienne, les prêtres saints, ou au moins corrects, à défaut d'être déjà saints, sont l'immense majorité de notre Eglise, j'en suis bien consciente, mais ce qui me désole dans ce genre de délit plus qu'ailleurs, c'est le retentissement du scandale, qui n'est jamais sans conséquences. Bien sûr que moi aussi, comme dit David, ça me fait suer que pour un pervers, l'Eglise entière soit condamnée, et que les gens se précipitent, avec cynisme et sarcasmes, comme dit aussi Papillon, pour bouffer l'Eglise sans aller plus loin regarder combien de saints se démènent pour l'humanité. Mais la totalité des arguments que j'avancent sont simplement les arguments que l'on m'assène en pleine figure quand je défends l'église, -et encore sous ma plume ils sont devenus bien doux, crois-moi-, des arguments auxquels je ne sais quoi répondre pour ramener la paix et la confiance, parce que moi aussi ces délits me révulsent, ces scandales m'impressionnent de leurs conséquences, et sincèrement, si je n'étais pas catholique, au vu de tels scandales, je ne sais pas si je le deviendrais aujourd'hui, parce que ces délits sont indéfendables, même s'ils sont rares, même s'ils sont l'exception.

Sans crainte de me tromper, je suppose que toi aussi comme beaucoup d'entre nous tu n'oublies jamais les âmes consacrées dans tes prières, tu es sensible à leur difficile mission, à la solitude qui leur pèsent, et peut-être même n'en n'avons-nous pas idée tellement le sacerdoce doit être dur par moments. Je ne dis pas que les prêtres ont la partie facile, mais autant les autres faits contestables (détournements, concubinage, etc.)me semblent excusables, ont encore une large part d'humanité dans leur maladresse, autant la pédophilie me semble être le fait d'un être démoniaque, totalement dénué d'empathie et de sentimentalité; les monstres tueurs d'enfants, il y en a de célèbres même en France, et quand dans un tribunal on te décrit la froideur, la cruauté de ces êtres, c'est terrible... et quand je pense que des mains pareillles élèvent le Corps et le Sang du Christ, que des êtres pareils ont eu la confiance des parents et ont défiguré jusqu'à l'âme de leurs petits fidèles... une maman ne peut qu'en avoir froid dans le dos.
Un pédophile, ce n’est pas un être normalement constitué, c’est un être malade, anormal, dont l’absence d’empathie, l’attitude bizarre, orgueilleuse, colérique, destructrice, manipulatrice, harcelante, autoritaire, ou autre encore peut attirer l’attention avant même qu’il ne passe un jour à l’acte. Non qu’on l’accuse de ce qu’il n’a pas encore fait, mais ce sont des personnes à profil particulier longtemps avant le passage à l’acte, des personnes qui inspirent la peur, la méfiance, le malaise, l’impression de se faire rouler en permanence, ou au contraire qui sont bizarrement très attirantes, trop gentilles, trop empressées à se retrouver en comité restreint ; il faut voir comment un psychiatre te décrit leur personnalité, ça fait carrément peur. J’ai toujours eu beaucoup de mal à avaler que face à un pédophile, personne ne se doute de rien, ne sache rien, pendant des vingt ans, et qu’un jour tout le monde sache, comme par l’opération du Saint-Esprit…
Vois-tu, dans les affaires de pédophilie, les enfants savent, les villages savent, les gens parlent, mais comme par hasard, l’évêché ne sait rien, les autres prêtres ne savent rien…

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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par Petit Matthieu » sam. 03 oct. 2009, 21:56

Le lien entre une rigueur morale extrême en société et les pires des déviances est, je le pense, fondé.
Bien-sur, ce n'est pas une loi générale, mais plus on veut paraître, moins l'on est vraiment.

Refouler tous ses désirs, toutes ses pulsions, toutes ses envies n'est jamais sain quand on a pas la solution pour les transférer. Forcément à un moment ça pète, et tragiquement tout se mélange pour ne former qu'un seul transfert vers un acte affreux.

Entre une exigence d'impeccabilité morale parfaite et le laxisme de notre société, il y a sans doute un juste milieu humain et chrétien qui permettrait d'éviter de telles abominations.
"Ce n’est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes."
Phrase finale de saint Vincent de Paul dans le film "Monsieur Vincent".

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Nanimo
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par Nanimo » sam. 03 oct. 2009, 22:30

papillon a écrit : Une journaliste notait (vous me direz si c'est vrai) qu'on voit très peu ou pas du tout de ces problèmes sexuels dans l'église de France mais qu'il y en a eu beaucoup en Irlande et aux EU (où le puritanisme le plus rigoureux côtoie l'indécence la plus débridée) et aussi au Canada.
Ça aurait quelque chose à voir avec notre relation avec le sexe.
Vous ne voyez pas la contradiction, Papillon? Cela n'aurait donc rien à voir avec notre relation avec le sexe, mais plutôt avec la proximité de la morale puritaine anglo-saxonne qui exacerbe les mauvaises tendances. Autrement dit avec les mauvaises fréquentations. :/
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Re: scandale sexuel (encore...)

Message non lu par zélie » sam. 03 oct. 2009, 22:34

Nanimo, j'ai rien compris, :s vous voulez bien m'expliquer?

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