Paly a écrit :
Et si elle ne veut pas ?? (car on peut concevoir qu'une collégienne de 14 ans ne veuille pas le garder...) Tu vas lui dire que c'est un montre car elle pense à avorter ?? Tu vas lui dire que c'est une criminelle car elle veut interrompre sa grossesse ?? Tu vas lui expliquer que pour toi, un embryon, voire un ovule ou un spz, c'est une vie, donc c'est une criminelle ? (oui oui, j'ai déjà entendu ce genre de propos de la part d'un anti-avortement : pour cette personne, un spermatozoïde était une vie, donc il ne faut pas que l'homme se masturbe car il tuerai ainsi plein de petites vies en jetant à la poubelle son mouchoir plein de spermatozoïdes...hum!)
Bonjour,
Comme dit précédemment sur ce fil de discussion, la vie ne nous appartient pas. Garder un enfant ou ne pas le garder, cela équivaut à se demander si on veut tuer quelqu'un ou pas, ce qui suppose que nous sommes dépositaire de la vie d'autrui. Ceci est bien entendu complètement inconcevable.
Relisez certaines interventions sur ce fil de discussion, dont les miennes, qui montrent qu'il n'y a aucune différence essentielle entre l'embryon et l'humain adulte, si ce n'est que l'un est plus développé que l'autre.
Dans le cas du viol, cas très délicat à trancher, il y a quantités de solutions possibles avant de pratiquer un avortement, comme la prise en charge de la mère et de son enfant. Le viol est déjà un traumatisme, si on en ajoute un autre (l'avortement) sans aucune autre prise en charge, on imagine sans peine les dégâts causés. Bon, évidemment, si la vie de la mère est en danger, il convient de voir ce que l'on peut faire, la protection de l'embryon ne doit pas justifier de laisser tomber la mère.
L'argument selon lequel un spermatozoïde ou un ovule est une vie est en effet fallacieux, la vie ne commençant qu'à la fécondation. Mais on observe souvent un glissement pour "chosifier" l'embryon, ce qui est dangereux, et qui ouvre la porte à toutes les dérives.
Je regrette d'ailleurs que les débats sur la bioéthique ne se concentrent que sur les mères porteuses, alors que la loi de 1978 devrait être clarifiée et purgée de toute ambiguité. En effet, on pose comme principe le respect de l'embryon, mais on autorise de le supprimer jusqu'à ses 12 semaines de vie. Pire, pour des raisons médicales, et en particulier s'il possède un risque d'handicap, on peut le supprimer jusqu'à sa naissance. On appelle cela un infanticide, n'ayons pas peur des mots ! En revanche, la Cour de Cassation a jugé récemment que les enfants morts-nés pouvaient être enregistrés à l'état-civil, pour aider les famille à en faire leur deuil. Autrement dit, dans un cas on assimile l'embryon à une chose, dans l'autre à une personne juridique.
Bref, en empilant des cas particuliers, on a perdu toute logique et tout bon sens. Espérons que les débats sur la bioéthique permettront un rééquilibrage des choses.
Bien à vous,