6 janvier : Épiphanie du Seigneur

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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6 janvier : Épiphanie du Seigneur

Message non lu par ami de la Miséricorde » sam. 05 janv. 2008, 20:15

VENEZ! Prosternons-nous!
Devant le Christ,
Adorons notre Roi et notre Dieu!

Oui, Seigneur,
Avec les humbles et avec les savants
Nous venons t'adorer...

Enfant divin, Roi de gloire,
Lumière venue éclairer les nations
Nous t'offrons nos vies,
Nos faiblesses, nos limites,
Nos médiocrités...
Nous t'offrons aussi
Le meilleur de nous-mêmes
En nous agenouillant
Devant ta Grandeur...

Jamais plus nous ne voulons avoir peur
De perdre nos sécurités, nos certitudes,
Pour suivre l'Étoile
Qui nous mènera sans cesse
Au milieu des nuits, vers TOI.

Béni sois-tu, mon Dieu
Pour le cœur ouvert des Mages
Partis à ta recherche
Entraînant à leur suite
Une multitude d'adorateurs silencieux...

Que toutes les nations sachent
Que tu es leur Lumière
Et la Gloire de ton Peuple, Israël!

Source: cursillos.ca

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4 janvier : L'Epiphanie

Message non lu par ami de la Miséricorde » dim. 04 janv. 2009, 15:32

Extrait de l’Homélie 10 de SAINT GREGOIRE le GRAND
Prononcée devant le peuple
dans la basilique de saint Pierre, apôtre,
le jour de l’Epiphanie

6 janvier 591
L’adoration des mages

[...]6. Les mages offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or convenait bien à un roi; l’encens était présenté à Dieu en sacrifice; et c’est avec la myrrhe qu’on embaume les corps des défunts. Les mages proclament donc, par leurs présents symboliques, qui est celui qu’ils adorent. Voici l’or : c’est un roi; voici l’encens : c’est un Dieu; voici la myrrhe : c’est un mortel. Il y a des hérétiques qui croient en sa divinité sans croire que son règne s’étende partout. Ils lui offrent bien l’encens, mais ne veulent pas lui offrir également l’or. Il en est d’autres qui reconnaissent sa royauté, mais nient sa divinité. Ceux-ci lui offrent l’or, mais refusent de lui offrir l’encens. D’autres enfin confessent à la fois sa divinité et sa royauté, mais nient qu’il ait assumé une chair mortelle. Ceux-là lui offrent l’or et l’encens, mais ne veulent pas lui offrir la myrrhe, symbole de la condition mortelle qu’il a assumée. Pour nous, offrons l’or au Seigneur qui vient de naître, en confessant qu’il règne en tout lieu; offrons-lui l’encens, en reconnaissant que celui qui a paru dans le temps était Dieu avant tous les temps; offrons-lui la myrrhe, en reconnaissant que celui que nous croyons impassible en sa divinité s’est également rendu mortel en assumant notre chair.
Mais on peut aussi comprendre différemment l’or, l’encens et la myrrhe. L’or symbolise la sagesse, comme l’atteste Salomon : «Un trésor désirable repose dans la bouche du sage.» (Pr 21, 20, d’après les Septante). L’encens brûlé en l’honneur de Dieu désigne la puissance de la prière, ainsi qu’en témoigne le psalmiste : «Que ma prière s’élève devant ta face comme l’encens.» (Ps 141, 2). Quant à la myrrhe, elle figure la mortification de notre chair; aussi la sainte Eglise dit-elle, à propos de ses serviteurs combattant pour Dieu jusqu’à la mort : «Mes mains ont distillé la myrrhe.» (Ct 5, 5). Au roi qui vient de naître, nous offrons donc l’or si nous resplendissons devant lui de l’éclat de la sagesse d’en haut. Nous offrons l’encens si, dans la sainte ardeur de notre prière, nous consumons nos pensées charnelles sur l’autel de notre cœur, permettant ainsi à nos désirs du Ciel de répandre pour Dieu leur agréable odeur. Nous offrons la myrrhe si nous mortifions les vices de la chair par l’abstinence. Car la myrrhe, nous l’avons dit, empêche la chair morte de pourrir. Or asservir ce corps mortel à la débauche luxurieuse, c’est laisser pourrir une chair morte, comme le prophète l’affirme au sujet de certains hommes : «Les bêtes de somme ont pourri dans leur fumier.» (Jl 1, 17). Que les bêtes de somme pourrissent dans leur fumier, cela signifie que les hommes charnels achèvent leur vie dans la puanteur de la luxure. Nous offrons donc à Dieu la myrrhe quand, par les aromates de notre continence, nous empêchons la luxure de faire pourrir ce corps mortel.
7. Les mages nous donnent encore une leçon très importante en revenant dans leur pays par un autre chemin. En effet, ce qu’ils font sur l’avertissement qu’ils ont reçu nous indique ce que nous devons faire. Notre pays, c’est le paradis, et une fois que nous connaissons Jésus, il nous est interdit d’y retourner par le chemin que nous avons suivi en venant. Car nous nous sommes éloignés de notre pays par l’orgueil, la désobéissance, la poursuite des biens visibles et l’avidité à goûter les nourritures défendues. Mais pour y revenir, il faut les larmes, l’obéissance, le mépris des biens visibles et la maîtrise des appétits de la chair. C’est donc bien par un autre chemin que nous retournons dans notre pays, puisque nous étant éloignés des joies du paradis par les plaisirs, nous y sommes ramenés par les lamentations.
Aussi faut-il, frères très chers, que demeurant toujours dans la crainte et toujours dans l’expectative, nous ayons devant les yeux du cœur, d’une part nos actions coupables, et de l’autre l’extrême rigueur du jugement. Considérons que le Juge si rigoureux va venir; il nous menace du jugement, mais il demeure caché. Il frappe d’épouvante les pécheurs, et néanmoins, il patiente encore. S’il diffère de venir, c’est pour en trouver moins à condamner. Expions nos fautes dans les larmes, et selon le mot du psalmiste, «hâtons-nous de nous présenter devant lui par la confession» (Ps 95, 2). Ne nous laissons prendre à aucune des tromperies de la volupté ou des séductions de la vaine joie. Bien proche, en effet, est le Juge qui affirmait : «Malheur à vous qui riez maintenant, parce que vous vous affligerez et vous pleurerez.» (Lc 6, 25). Salomon a dit également : «Le rire se mêlera à la douleur, et la joie se terminera dans le deuil.» (Pr 14, 13). Et aussi : «J’ai tenu le rire pour une erreur, et j’ai dit à la joie : pourquoi te laisses-tu prendre au piège?» (Qo 2, 2). Et encore : «Le cœur des sages est dans le lieu de la tristesse, et le cœur des insensés dans le lieu de la joie.» (Qo 7, 4)
Ayons donc grande crainte des commandements de Dieu, afin de célébrer dans la vérité sa fête solennelle. Car le sacrifice agréable à Dieu est la douleur qu’inspire le péché. Le psalmiste l’atteste : «Le sacrifice en l’honneur de Dieu, c’est un esprit contrit.» (Ps 51, 19). Nos péchés passés ont été lavés par le baptême; mais depuis, nous en avons commis beaucoup d’autres, et nous ne pouvons plus être lavés par l’eau baptismale. Puisque même après le baptême, nous avons souillé notre vie, baptisons notre conscience par nos larmes. Ainsi, nous regagnerons notre pays par un autre chemin. Les biens nous en ont éloignés par leur attrait; que les maux nous y ramènent par leur amertume, avec l’aide de Notre-Seigneur…

Source : jesusmarie.free.fr
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Sermon du IV siècle pour l'Epiphanie

Message non lu par jean_droit » mar. 06 janv. 2009, 17:28

HOMÉLIE DU IVème SIÈCLE POUR L'ÉPIPHANIE

L'eau et l'Esprit.

Jésus est venu vers Jean et a été baptisé par lui dans le Jourdain. Quels événements incroyables: le fleuve sans limites qui réjouit la Cité de Dieu, comment est-il lavé dans un peu d'eau? La source incompréhensible qui fait jaillir la vie pour tous les hommes et qui n'a pas de fin a été recouverte par des eaux misérables et passagères! Celui qui est présent partout, qui n'est absent de nulle part, celui qui est incompréhensible aux anges et invisible aux hommes, vient au baptême parce qu'il l'a bien voulu.

Et voilà que les cieux s'ouvrirent et qu'une voix se fit entendre: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j'ai mis tout mon amour. Le bien-aimé engendre l'amour et la Lumière immatérielle engendre la lumière inaccessible.

Cet homme est celui qu'on appelle le fils de Joseph, et il est " mon fils unique" selon l'essence divine: Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Il a faim, et il nourrit des milliers hommes; il peine, et il donne le repos à ceux qui peinent; il n'a pas où reposer la tête, et il porte tout dans sa main; il souffre, et il remédie aux souffrances; il est souffleté, et il donne la liberté au monde; son côté est transpercé, et il restaure le côté d'Adam.

Lis, je vous en prie, écoutez-moi attentivement: je veux remonter à la source de la vie et contempler la source d'où surgissent les guérisons. Le Père de l'immortalité a envoyé dans le monde son Fils immortel, son Verbe. Celui-ci est viens vers l'homme pour le laver dans l'eau et l'Esprit. Il le fait renaître pour rendre incorruptibles son âme et son corps; il a éveillé en nous son souffle de vie, il nous a couvert d'une armure incorruptible. Si donc l'homme est devenu immortel, il deviendra Dieu aussi. Et s'il devient par l'eau et l'Esprit Saint après avoir reçu la nouvelle naissance par le baptême, il sera aussi cohéritier du Christ dans la résurrection des morts.

Proclame donc: " Venez, toutes les tribus des nations vers le bain de l'immortalité! " Cette eau, unie à l'Esprit, qui arrose le Paradis, qui féconde la terre, qui fait pousser les plantes et engendre les vivants. Pour tout dire en un mot, elle engendre l'homme à la vie en le faisant renaître, elle en qui le Christ a été baptisé, elle sur qui l'Esprit est descendu sous la forme d'une colombe. Celui qui se plonge avec foi dans ce bain de la nouvelle naissance se sépare du démon et s'unit au Christ. Il renonce à l'ennemi et confesse que le Christ est Dieu. Il rejette l'esclavage et revêt la condition de fils adoptif. Il sort du bain, brillant comme le soleil, rayonnant de justice. Mais surtout il en remonte fils de Dieu et cohéritier du Christ.

A celui-ci, gloire et puissance, en même temps qu'à l'Esprit très saint, bon et vivifiant, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles. Amen.

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Re: Sermon du IV siècle pour l'Epiphanie

Message non lu par misi » mar. 06 janv. 2009, 20:55

Magnifique ; à lire et relire ... et toujours d'actualité dans son message. Merci !

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Re: Sermon du IV siècle pour l'Epiphanie

Message non lu par fil bleu » mar. 06 janv. 2009, 22:46

Pourriez-vous donner la référence ? Merci.
Dernière modification par Christophe le mar. 06 janv. 2009, 23:32, modifié 1 fois.
Raison : Majuscules...

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Re: Sermon du IV siècle pour l'Epiphanie

Message non lu par Anne » mer. 07 janv. 2009, 7:03

C'est dans l'Office des Lectures du mardi après l'Épiphanie, dans la Liturgie des Heures.

Très beau texte en effet!
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

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Re: Sermon du IV siècle pour l'Epiphanie

Message non lu par jean_droit » mer. 07 janv. 2009, 7:22

Bonjour à tous,
cf http://services.liturgiecatholique.fr/index.php
Des fois il y a dans l'office des lectures des petites perles comme celle là.
Perle que je trouve d'accent très contemporain.

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2 janvier Solennité de l'Epiphanie du Seigneur

Message non lu par ami de la Miséricorde » dim. 02 janv. 2011, 17:07

Extrait de l’Homélie 10 de SAINT GREGOIRE le GRAND
Prononcée devant le peuple
dans la basilique de saint Pierre, apôtre,
le jour de l’Epiphanie

6 janvier 591
L’adoration des mages
[…] 3. Une fois connue la naissance de notre Roi, Hérode a recours à la ruse, de peur d’être privé de son royaume terrestre. Il demande qu’on vienne lui indiquer le lieu où l’on aura trouvé l’enfant; il fait semblant de vouloir aller l’adorer, avec le dessein de le tuer s’il parvient à le trouver. Mais que peut la malice humaine contre un projet divin? Car il est écrit : «Il n’y a pas de sagesse, il n’y a pas de prudence, il n’y a pas de projet contre le Seigneur.» (Pr 21, 30). En effet, l’étoile apparue aux mages les conduit; ils trouvent le Roi qui vient de naître, lui offrent des présents, et sont avertis en songe qu’ils ne doivent pas retourner voir Hérode. Ainsi arrive-t-il qu’Hérode ne peut trouver ce Jésus qu’il cherche. Il figure bien en sa personne les hypocrites, qui, feignant de chercher le Seigneur, n’obtiennent jamais de le trouver.
4. A ce propos, il faut savoir que selon les hérétiques priscillianistes, chaque homme naît sous le signe d’une étoile. Pour soutenir leur erreur, ils s’appuient sur le fait de la nouvelle étoile qui a surgi lorsque le Seigneur a paru dans la chair, et ils pensent que cette étoile ainsi apparue a réglé son destin. Mais pesons bien les termes dont use notre évangile à propos de cette étoile : «Jusqu’à ce qu’elle s’arrêtât au-dessus de l’endroit où était l’enfant.» Puisque ce n’est pas l’enfant qui courut vers l’étoile, mais bien, si l’on peut dire, l’étoile vers l’enfant, ce n’est pas non plus l’étoile qui fixa le destin de l’enfant, mais cet enfant nouveau-né qui fixa le destin de l’étoile. Que les fidèles excluent cependant de leur esprit qu’il existe un destin. Car la vie n’est gouvernée que par le seul Créateur qui l’a donnée aux hommes. L’homme n’a pas été créé à cause des étoiles, mais les étoiles à cause de l’homme. Ainsi, dire qu’une étoile fixe le destin d’un homme, c’est prétendre que l’homme est sous le pouvoir de ses propres esclaves. Quand Jacob, à la sortie du sein maternel, tenait en main le pied de son frère, pour que le premier à naître puisse sortir complètement, il fallait que le suivant ait commencé à le faire. Et cependant, bien que leur mère les ait tous deux mis au monde exactement au même moment, leurs vies furent toutes différentes.
5. Mais à cela, les astrologues ont coutume de répondre que l’influence d’un astre agit à un instant très précis. Nous leur répliquons que le temps d’une naissance est long. Si donc l’aspect du ciel change à chaque instant, il leur faudra donner un nouvel horoscope pour chaque partie du corps du nouveau-né.
Les astrologues ont aussi coutume de dire que celui qui est né sous le signe du Verseau est destiné par le sort à exercer en cette vie le métier de pêcheur. Il paraît pourtant qu’il n’y a pas de pêcheurs en Gétulie1. Qui donc va prétendre que là où il n’y a aucun pêcheur, personne n’est né sous le signe du Verseau? Les astrologues assurent encore que les enfants nés sous le signe de la Balance sont de futurs banquiers; or beaucoup de pays et de peuples n’ont pas de banquiers. Force leur est donc de reconnaître, ou bien que ce signe du zodiaque manque chez eux, ou bien que son effet supposé n’a rien de fatal. Par ailleurs, chez les Perses et les Francs, la transmission de la royauté est héréditaire. Qui peut dire combien d’autres enfants sont nés dans la condition d’esclaves exactement au même instant que tel ou tel roi? Et cependant, les fils de rois nés sous la même étoile que leurs esclaves accèdent à la couronne, tandis que ces esclaves engendrés au même moment mourront dans leur servitude. Nous avons dit tout cela brièvement à propos de l’étoile, pour ne pas paraître passer sous silence sans la réfuter la bêtise des astrologues.
6. Les mages offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or convenait bien à un roi; l’encens était présenté à Dieu en sacrifice; et c’est avec la myrrhe qu’on embaume les corps des défunts. Les mages proclament donc, par leurs présents symboliques, qui est celui qu’ils adorent. Voici l’or : c’est un roi; voici l’encens : c’est un Dieu; voici la myrrhe : c’est un mortel. Il y a des hérétiques qui croient en sa divinité sans croire que son règne s’étende partout. Ils lui offrent bien l’encens, mais ne veulent pas lui offrir également l’or. Il en est d’autres qui reconnaissent sa royauté, mais nient sa divinité. Ceux-ci lui offrent l’or, mais refusent de lui offrir l’encens. D’autres enfin confessent à la fois sa divinité et sa royauté, mais nient qu’il ait assumé une chair mortelle. Ceux-là lui offrent l’or et l’encens, mais ne veulent pas lui offrir la myrrhe, symbole de la condition mortelle qu’il a assumée. Pour nous, offrons l’or au Seigneur qui vient de naître, en confessant qu’il règne en tout lieu; offrons-lui l’encens, en reconnaissant que celui qui a paru dans le temps était Dieu avant tous les temps; offrons-lui la myrrhe, en reconnaissant que celui que nous croyons impassible en sa divinité s’est également rendu mortel en assumant notre chair.
Mais on peut aussi comprendre différemment l’or, l’encens et la myrrhe. L’or symbolise la sagesse, comme l’atteste Salomon : «Un trésor désirable repose dans la bouche du sage.» (Pr 21, 20, d’après les Septante). L’encens brûlé en l’honneur de Dieu désigne la puissance de la prière, ainsi qu’en témoigne le psalmiste : «Que ma prière s’élève devant ta face comme l’encens.» (Ps 141, 2). Quant à la myrrhe, elle figure la mortification de notre chair; aussi la sainte Eglise dit-elle, à propos de ses serviteurs combattant pour Dieu jusqu’à la mort : «Mes mains ont distillé la myrrhe.» (Ct 5, 5). Au roi qui vient de naître, nous offrons donc l’or si nous resplendissons devant lui de l’éclat de la sagesse d’en haut. Nous offrons l’encens si, dans la sainte ardeur de notre prière, nous consumons nos pensées charnelles sur l’autel de notre cœur, permettant ainsi à nos désirs du Ciel de répandre pour Dieu leur agréable odeur. Nous offrons la myrrhe si nous mortifions les vices de la chair par l’abstinence. Car la myrrhe, nous l’avons dit, empêche la chair morte de pourrir. Or asservir ce corps mortel à la débauche luxurieuse, c’est laisser pourrir une chair morte, comme le prophète l’affirme au sujet de certains hommes : «Les bêtes de somme ont pourri dans leur fumier.» (Jl 1, 17). Que les bêtes de somme pourrissent dans leur fumier, cela signifie que les hommes charnels achèvent leur vie dans la puanteur de la luxure. Nous offrons donc à Dieu la myrrhe quand, par les aromates de notre continence, nous empêchons la luxure de faire pourrir ce corps mortel.
7. Les mages nous donnent encore une leçon très importante en revenant dans leur pays par un autre chemin. En effet, ce qu’ils font sur l’avertissement qu’ils ont reçu nous indique ce que nous devons faire. Notre pays, c’est le paradis, et une fois que nous connaissons Jésus, il nous est interdit d’y retourner par le chemin que nous avons suivi en venant. Car nous nous sommes éloignés de notre pays par l’orgueil, la désobéissance, la poursuite des biens visibles et l’avidité à goûter les nourritures défendues. Mais pour y revenir, il faut les larmes, l’obéissance, le mépris des biens visibles et la maîtrise des appétits de la chair. C’est donc bien par un autre chemin que nous retournons dans notre pays, puisque nous étant éloignés des joies du paradis par les plaisirs, nous y sommes ramenés par les lamentations.
Aussi faut-il, frères très chers, que demeurant toujours dans la crainte et toujours dans l’expectative, nous ayons devant les yeux du cœur, d’une part nos actions coupables, et de l’autre l’extrême rigueur du jugement. Considérons que le Juge si rigoureux va venir; il nous menace du jugement, mais il demeure caché. Il frappe d’épouvante les pécheurs, et néanmoins, il patiente encore. S’il diffère de venir, c’est pour en trouver moins à condamner. Expions nos fautes dans les larmes, et selon le mot du psalmiste, «hâtons-nous de nous présenter devant lui par la confession» (Ps 95, 2). Ne nous laissons prendre à aucune des tromperies de la volupté ou des séductions de la vaine joie. Bien proche, en effet, est le Juge qui affirmait : «Malheur à vous qui riez maintenant, parce que vous vous affligerez et vous pleurerez.» (Lc 6, 25). Salomon a dit également : «Le rire se mêlera à la douleur, et la joie se terminera dans le deuil.» (Pr 14, 13). Et aussi : «J’ai tenu le rire pour une erreur, et j’ai dit à la joie : pourquoi te laisses-tu prendre au piège?» (Qo 2, 2). Et encore : «Le cœur des sages est dans le lieu de la tristesse, et le cœur des insensés dans le lieu de la joie.» (Qo 7, 4)
Ayons donc grande crainte des commandements de Dieu, afin de célébrer dans la vérité sa fête solennelle. Car le sacrifice agréable à Dieu est la douleur qu’inspire le péché. Le psalmiste l’atteste : «Le sacrifice en l’honneur de Dieu, c’est un esprit contrit.» (Ps 51, 19). Nos péchés passés ont été lavés par le baptême; mais depuis, nous en avons commis beaucoup d’autres, et nous ne pouvons plus être lavés par l’eau baptismale. Puisque même après le baptême, nous avons souillé notre vie, baptisons notre conscience par nos larmes. Ainsi, nous regagnerons notre pays par un autre chemin. Les biens nous en ont éloignés par leur attrait; que les maux nous y ramènent par leur amertume, avec l’aide de Notre-Seigneur…

Source : jesusmarie.free.fr

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8 janvier Epiphanie du Seigneur

Message non lu par ami de la Miséricorde » dim. 08 janv. 2012, 13:47

CHAPITRE IX. De l'Épiphanie ou manifestation du Seigneur.
De Saint Bonaventure

Le treizième jour, l'Enfant- Jésus se manifesta aux nations, c'est-à-dire aux Mages qui étaient gentils. Remarquez, touchant ce jour, que c'est à peine si vous trouverez une fête qui soit autant solennisée par l'Eglise et dont le nom revienne aussi souvent dans les antiennes, les répons, les leçons et tout ce qui tient à cette solennité ; non qu'elle soit plus grande que les autres, mais parce qu'en ce jour le Seigneur Jésus a fait de belles et grandes choses, surtout en faveur de son Eglise. D'abord, c'est aujourd'hui qu'il l'a reçue en la personne des Mages, car l'Eglise a été assemblée d'entre les nations. En effet, au jour de sa naissance, il s'est montré aux Juifs en la personne des bergers, et ils n'ont point reçu le Verbe à l'exception d'un petit nombre; mais en ce jour il apparaît aux nations, et c'est parmi elles, que se recrute l'Eglise des élus. Aussi la fête d'aujourd'hui est-elle proprement la fête de l'Eglise et des fidèles chrétiens.
En second lieu, c'est aujourd'hui que l'Eglise a été prise par Jésus pour épouse, et lui a été véritablement unie par le Baptême qu'il a voulu recevoir après avoir accompli sa vingt-neuvième année. C'est pourquoi on chante avec allégresse : Aujourd'hui l'Eglise a été unie à l'Époux céleste, etc... En effet, c'est dans le Baptême, que l'âme devient l'épouse de Jésus-Christ, baptême qui tire sa vertu de celui du Sauveur, et l'assemblée des âmes ainsi régénérée, s'appelle l'Eglise.
En troisième lieu, c'est aujourd'hui qu'un an après son baptême, le Seigneur fit son premier miracle aux noces de Cana, ce que l'on peut adapter également à l'Eglise et aux noces spirituelles. Il semble que c'est encore en ce jour qu'il fit le miracle de la multiplication des pains et des poissons; mais l'Eglise ne s'occupe que des trois premiers faits que nous venons d'indiquer, et non de ce dernier. Vous voyez donc combien est vénérable ce jour que le Seigneur a choisi pour des œuvres si magnifiques et si dignes d'admiration. Aussi l'Eglise, considérant tous les bienfaits prodigieux que son Epoux répand sur elle aujourd'hui, et voulant se montrer reconnaissante, fait éclater sa joie, se livre à l'allégresse et à la jubilation, et déploie toute sa magnificence afin de célébrer un tel jour.

Source : Jesusmarie.free.fr

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Saints du 6 janvier

Message non lu par ami de la Miséricorde » dim. 06 janv. 2013, 1:24

Solennité de l'Epiphanie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/99 ... gneur.html

Sermon de Saint Bernard de Clairvaux
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saint ... nie001.htm

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Re: 6 janvier : Épiphanie du Seigneur

Message non lu par ami de la Miséricorde » dim. 05 janv. 2014, 14:49

Sermon pour l'Epiphanie
Sanctification du chrétien par le Saint Curé d'Ars

http://livres-mystiques.com/partieTEXTE ... ctif8.html

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