Une réflexion personnelle au sujet de notre Seigneur
« Jésus-Christ est le Fils de Dieu et de Marie. »
Malgré sa maladresse théologique apparente, cette affirmation touche juste, il me semble.
Elle frappe parce qu’elle juxtapose deux réalités qu’on a toujours tendance à séparer :
– la transcendance absolue de Dieu,
– la proximité charnelle de son Fils.
Le choc des deux noms — Dieu et Marie — sans nuance, met en relief le mystère de l’Incarnation.
Ici, la vérité n’est pas donnée par l’analyse rationnelle mais par la force paradoxale de la juxtaposition.
Cette affirmation exprime d’un seul trait l’union hypostatique : une seule personne, deux filiations réelles, inséparables mais distinctes.
Le christianisme ne se réduit pas à une doctrine réglée : il est avant tout le scandale du Verbe fait chair, comme disait Saint Paul.
Et à ce titre, cette phrase est scandaleuse.
Celui que je rencontre dans la foi est à la fois le Très-Haut et le tout-proche, l’éternel et le fragile.
Cette tension n’est pas un obstacle : elle est le lieu même de la contemplation.

