Du synode allemand au synode sur la synodalité
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Gaudens
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
Si l’on remonte au moins à un siècle,il est probable que tous les papes ont été discutés, voire décriés, soit par des opinions extérieures à l’Eglise soit depuis l’intérieur.Je n’entrerai pas dans le détail mais cela n’est pas nouveau.Le pape actuel n’est donc pas le seul en ce cas.Par contre il est le premier depuis très,très longtemps à faire l’objet de suspicion d’hérésie (voir les dubia répétés de plusieurs cardinaux sans parler des propos sans doute sans valeur à force d’être excessifs de l’ancien nonce aux EEUU Mgr Vigano).
Mon propos ici n’est pas d’entrer dans ce débat.Simplement je constate à vues humaines un fort changement de cap par rapport au moins aux deux pontificats précédents.Ceux-ci avaient courageusement constaté l’état désastreux de l’Eglise dans le monde occidental,celui qui l’a vue non pas naitre mais se développer le plus largement en donnant à la civilisation de ce monde là une forte assise chrétienne et catholique ,tant dans le domaine spirituel et moral que dans le domaine culturel dans tous ses aspects.
Tant Saint Jean Paul II que Benoit XVI avaient fait le diagnostic de l’éloignement croissant de cet Occident de ses racines chrétiennes.Ils avaient donc établi une série de propositions (Encycliques,synodes,lettres pastorales diverses et toute l’œuvre écrite de Benoit XVI ,dont sa trilogie christique) et d’actes (visites très préparées dans les divers pays occidentaux avec contacts avec l’élite du monde de la politique et de la culture mais aussi JMJ * ,parvis des Gentils ,etc…). Avec eux,sans qu’on perçoive une opposition entre leurs pontificats respectifs si ce n’est des inflexions ici ou là,l’Eglise avait repris des couleurs.De nombreux catholiques se réveillaient après être restés trop longtemps silencieux et comme immergés en eux mêmes .Il semblait que s’évanouissait chez eux une réelle difficulté à s’ouvrir au monde en lui présentant avec un visage joyeux et ferme la Bonne Nouvelle .Bref, ce traitement des deux derniers pontifes médecins au grand malade qu’était l’Eglise en Occident commençait – difficilement,certes – à porter des fruits. Le malade semblait sorti du quasi coma, de la zone où le pronostic vital était pour le moins bien incertain. Et les élites de l'Occident,tout en contestant souvent fortement les positions de l'Eglise,recommençaient à voir en elle un interlocuteur de qualité à ne pas négliger.
Et voici qu’avec le pontificat actuel qui célébre cette années ses dix ans d’exercice, le médecin traitant a brusquement et de plus en plus radicalement changé le traitement, l’inverser pour ainsi dire. Là encore on pourrait multiplier les exemples de domaines où le pontificat actuel tourne le dos aux deux précédents. Le simple bon sens conduit à se demander si un tel changement de traitement ne risque pas de réduire à néant les progrès que permirent les traitements précédents et même nous ramener à l’inquiétude fondamentale sur le pronostic vital du grand malade qu’est l’Eglise en Occident.
Le doute est permis devant la commotion durable -ne doit-il pas durer encore une année au moins,voire se pérenniser ensuite ?- que représente le « synode sur la synodalité ». Le catholique moyen a le droit de s’interroger sur l’onde de choc qui en résultera.Remède de cheval,pense-t-on peut-être au Vatican mais il est de tel remèdes qui peuvent tuer le patient.
Quant au "monde" occidental, après de grands éloges devant ce changement de cap,il semble aujourd'hui totalement s'en désintéresser comme si l'Eglise rentrant enfin dans le rang, elle n'intéressait plus beaucoup .
* JMJ: ouverture au monde non occidental amis aussi grande implication des jeunes catholique d'Europe et d'Amérique,réveillés d'un long sommeil.
Mon propos ici n’est pas d’entrer dans ce débat.Simplement je constate à vues humaines un fort changement de cap par rapport au moins aux deux pontificats précédents.Ceux-ci avaient courageusement constaté l’état désastreux de l’Eglise dans le monde occidental,celui qui l’a vue non pas naitre mais se développer le plus largement en donnant à la civilisation de ce monde là une forte assise chrétienne et catholique ,tant dans le domaine spirituel et moral que dans le domaine culturel dans tous ses aspects.
Tant Saint Jean Paul II que Benoit XVI avaient fait le diagnostic de l’éloignement croissant de cet Occident de ses racines chrétiennes.Ils avaient donc établi une série de propositions (Encycliques,synodes,lettres pastorales diverses et toute l’œuvre écrite de Benoit XVI ,dont sa trilogie christique) et d’actes (visites très préparées dans les divers pays occidentaux avec contacts avec l’élite du monde de la politique et de la culture mais aussi JMJ * ,parvis des Gentils ,etc…). Avec eux,sans qu’on perçoive une opposition entre leurs pontificats respectifs si ce n’est des inflexions ici ou là,l’Eglise avait repris des couleurs.De nombreux catholiques se réveillaient après être restés trop longtemps silencieux et comme immergés en eux mêmes .Il semblait que s’évanouissait chez eux une réelle difficulté à s’ouvrir au monde en lui présentant avec un visage joyeux et ferme la Bonne Nouvelle .Bref, ce traitement des deux derniers pontifes médecins au grand malade qu’était l’Eglise en Occident commençait – difficilement,certes – à porter des fruits. Le malade semblait sorti du quasi coma, de la zone où le pronostic vital était pour le moins bien incertain. Et les élites de l'Occident,tout en contestant souvent fortement les positions de l'Eglise,recommençaient à voir en elle un interlocuteur de qualité à ne pas négliger.
Et voici qu’avec le pontificat actuel qui célébre cette années ses dix ans d’exercice, le médecin traitant a brusquement et de plus en plus radicalement changé le traitement, l’inverser pour ainsi dire. Là encore on pourrait multiplier les exemples de domaines où le pontificat actuel tourne le dos aux deux précédents. Le simple bon sens conduit à se demander si un tel changement de traitement ne risque pas de réduire à néant les progrès que permirent les traitements précédents et même nous ramener à l’inquiétude fondamentale sur le pronostic vital du grand malade qu’est l’Eglise en Occident.
Le doute est permis devant la commotion durable -ne doit-il pas durer encore une année au moins,voire se pérenniser ensuite ?- que représente le « synode sur la synodalité ». Le catholique moyen a le droit de s’interroger sur l’onde de choc qui en résultera.Remède de cheval,pense-t-on peut-être au Vatican mais il est de tel remèdes qui peuvent tuer le patient.
Quant au "monde" occidental, après de grands éloges devant ce changement de cap,il semble aujourd'hui totalement s'en désintéresser comme si l'Eglise rentrant enfin dans le rang, elle n'intéressait plus beaucoup .
* JMJ: ouverture au monde non occidental amis aussi grande implication des jeunes catholique d'Europe et d'Amérique,réveillés d'un long sommeil.
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Léon
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
Bonjour,
le rapport de synthèse de cette session 2023 sera lu ce matin dans la salle romaine, avec les pères et "mères" synodaux (termes du Pape François et de RCF).
Sa diffusion publique devrait suivre.
A noter que la lettre au peuple de Dieu de ces derniers jours, insistait lourdement sur le paupérisme, le populisme écclésial, et l'écoute mutuelle.
le rapport de synthèse de cette session 2023 sera lu ce matin dans la salle romaine, avec les pères et "mères" synodaux (termes du Pape François et de RCF).
Sa diffusion publique devrait suivre.
A noter que la lettre au peuple de Dieu de ces derniers jours, insistait lourdement sur le paupérisme, le populisme écclésial, et l'écoute mutuelle.
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Altior
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
J'ai lu la lettre. Un amas de mots creux, une langue de bois qui ne veut rien dire. Au lycée, quand il m'arrivait de ne rien connaître du sujet dont j'étais censé avoir appris, j'étais devenu expert dans ce style d'écrire une "composition" pleine de phrases passe-partout. Par exemple, s'il s'agissait d'un auteur contemporain dont le livre m'était méconnu, j'écrivais "l'auteur est profondément ancré dans les réalités contemporaines". Je reconnais bien cette méthode.
Alors, c'est pas grave. Cela pouvait être bien pire que ça. Moi, je me méfie du concret.
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Gaudens
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
Interview du cardinal Muller au lendemain de la conclusion de l'assemblée synodale.Elle est à lire entièrement mais j'en retire en particulier ceci:
Que répondez-vous à la critique selon laquelle il ne s’agit pas d’un synode des évêques, puisque près d’un cinquième des participants sont des laïcs qui, pour la première fois, disposent d’un droit de vote ? Pensez-vous qu’il y ait un problème de légitimité canonique du synode ?
Les organisateurs du synode ont réaffirmé hier qu’il s’agissait d’un synode d’évêques, mais comment est-ce possible quand les laïcs ont la même voix, le même temps de parole, et qu’ils enlèvent aux évêques la possibilité de s’exprimer ? En réalité, il ne s’agit pas d’un synode des évêques, mais plutôt d’une conception anglicane d’un synode, avec trois chambres selon un parlement profane. Ce n’est pas l’Église catholique. Elle doit clarifier ce qu’elle est. La constitution de ce synode des évêques est-elle basée sur le sacrement de l’ordre ou s’agit-il d’un séminaire de bas niveau ?
https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/ ... al-muller/
Que répondez-vous à la critique selon laquelle il ne s’agit pas d’un synode des évêques, puisque près d’un cinquième des participants sont des laïcs qui, pour la première fois, disposent d’un droit de vote ? Pensez-vous qu’il y ait un problème de légitimité canonique du synode ?
Les organisateurs du synode ont réaffirmé hier qu’il s’agissait d’un synode d’évêques, mais comment est-ce possible quand les laïcs ont la même voix, le même temps de parole, et qu’ils enlèvent aux évêques la possibilité de s’exprimer ? En réalité, il ne s’agit pas d’un synode des évêques, mais plutôt d’une conception anglicane d’un synode, avec trois chambres selon un parlement profane. Ce n’est pas l’Église catholique. Elle doit clarifier ce qu’elle est. La constitution de ce synode des évêques est-elle basée sur le sacrement de l’ordre ou s’agit-il d’un séminaire de bas niveau ?
https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/ ... al-muller/
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
Il est certain que le synode peut accoucher du pire, mais le pire n’est pas encore certain.

« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »
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Gaudens
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
Une inerview du cardinal Muller, très éclairante à bien des égards:
https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/ ... iew-avec-r
https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/ ... iew-avec-r
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Léon
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
C'est ce même Cardinal Muller qui en 2020, avait réagi contre l'abandon par le Pape François du titre de "Vicaire du Christ" qui est essentiel.
Mais alors, de qui le Pape François est-il le vicaire ?
Pour mémoire.
Mais alors, de qui le Pape François est-il le vicaire ?
Pour mémoire.
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Gaudens
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
Le pseudo-synode sur la synodalité qu'il serait plus juste d'appeler symposium mixte réunissant évêques,religieux et laics, va entrer dans sa seconde session.Il sera précédé d'une "retraite spirituelle" et d'une cérémonie pénitentielle où seront confessés des péchés publics dont le site Benoit et Moi * donne la liste et l'analyse ( ci-après).Liste totalement farfelue mais qui sent d'une lieue la manipulation:
"Le Synode sur la synodalité s’avère être un coup de force, un instrument pour faire évoluer la pratique ecclésiale vers quelque chose de nouveau sans le dire, un projet concret pour insérer une nouvelle sensibilité, une manière de faire qui change la manière d’être, une manière de sentir qui change la manière de penser la foi. Comme nous l’avons déjà noté ailleurs, ceci est également évident dans l’Instrumentum laboris rédigé pour cette deuxième session, et nous en trouvons la confirmation dans cette liste farfelue de péchés pour lesquels il faut demander pardon dans la Liturgie Pénitentielle du 1er octobre.
Les péchés énumérés ici manquent de forme, ils manquent de substance, de sorte que les fidèles sont incapables d’évaluer ce que signifie pécher dans le sens de ces péchés.
La forme du vol est l’appropriation du bien d’autrui.
Mais quelle est la forme du péché contre les peuples primitifs ou les immigrés? On ne peut pas se repentir et demander pardon pour quelque chose que l’on ne peut pas définir et donc évaluer.
Pécher contre la paix, la création, les peuples indigènes, les migrants… en général, sans évaluer le contenu de l’action, les circonstances et les intentions, est superficiel et moralement peu indicatif. De plus, cela ouvre facilement la porte à des contenus politiques ou idéologiques et, à leur lumière, finit par appeler péché ce qui pourrait être du simple bon sens.
Deux péchés en particulier apparaissent incompréhensibles dans la liste de la Liturgie Pénitentielle: celui de «doctrine utilisée comme pierre qu’on jette» et celui contre la synodalité.
Cette expression sur la doctrine a été utilisée, comme on le sait, à plusieurs reprises par François, mais elle n’est rien d’autre qu’un slogan, une phrase d’accroche difficilement traduisible en langage théologique. C’est une phrase polémique, pour frapper quelqu’un, pour stigmatiser toute attitude de fidélité à la doctrine contre les menaces d’une pastorale irréfléchie, une manière de dire la priorité de la praxis sur la doctrine sans l’affirmer explicitement, ou pour écarter ceux qui croient que les fondements doctrinaux ne changent jamais.
La phrase qui prétend exprimer ce péché suit la même logique que la lutte contre les hate speeches, les discours de haine, qui est au fond une manière de culpabiliser ceux qui disent des vérités qui ne plaisent pas aux pouvoirs en place.
Ou encore, cela ressemble à la condamnation des fake news: le pouvoir est le premier à les utiliser, mais appelle ensuite à les combattre lorsqu’elles expriment des vérités malvenues. Souvent, les fake news sont les seules vérités qu’on entend. Devrons-nous demander pardon pour avoir rappelé un principe doctrinal en récusant ceux qui veulent le changer ? Ceux qui rappellent les vérités de toujours seront-ils assimilés à des lanceurs de pierres ?
Le péché contre la synodalité est encore plus grotesque. S’il y a un point clair à propos de la synodalité, c’est que personne ne sait ce que c’est.
L’establishment ecclésiastique lui-même déclare que sa nature est d’être un processus : nous n’avons pas un synode, nous sommes synode et donc nous sommes processus et chemin, et c’est au cours de ce chemin que nous découvrirons, mais jamais définitivement, ce qu’est la synodalité. Elle n’aura pas de forme définie, mais sera une pratique à expérimenter.
Sur cette base, comment établir un péché contre la synodalité ? Lorsque l’autorité établira que telle ou telle action est un péché contre la synodalité, le processus synodal aura évolué entre-temps et ce pourrait alors être les censeurs qui pécheraient contre lui.
Quand on assume une logique historiciste – comme le fait la synodalité en tant que processus – plus rien n’est péché, car lorsque le péché est considéré comme tel, on l’a déjà dépassé et il n’existe plus".
* Benoit et Moi a versé depuis quelque temps dans un quasi sedevacantisme mais ses analyses sont le plus souvent bien informées(surtout du contexte italien de la vie de l'Eglise) et pertinentes
"Le Synode sur la synodalité s’avère être un coup de force, un instrument pour faire évoluer la pratique ecclésiale vers quelque chose de nouveau sans le dire, un projet concret pour insérer une nouvelle sensibilité, une manière de faire qui change la manière d’être, une manière de sentir qui change la manière de penser la foi. Comme nous l’avons déjà noté ailleurs, ceci est également évident dans l’Instrumentum laboris rédigé pour cette deuxième session, et nous en trouvons la confirmation dans cette liste farfelue de péchés pour lesquels il faut demander pardon dans la Liturgie Pénitentielle du 1er octobre.
Les péchés énumérés ici manquent de forme, ils manquent de substance, de sorte que les fidèles sont incapables d’évaluer ce que signifie pécher dans le sens de ces péchés.
La forme du vol est l’appropriation du bien d’autrui.
Mais quelle est la forme du péché contre les peuples primitifs ou les immigrés? On ne peut pas se repentir et demander pardon pour quelque chose que l’on ne peut pas définir et donc évaluer.
Pécher contre la paix, la création, les peuples indigènes, les migrants… en général, sans évaluer le contenu de l’action, les circonstances et les intentions, est superficiel et moralement peu indicatif. De plus, cela ouvre facilement la porte à des contenus politiques ou idéologiques et, à leur lumière, finit par appeler péché ce qui pourrait être du simple bon sens.
Deux péchés en particulier apparaissent incompréhensibles dans la liste de la Liturgie Pénitentielle: celui de «doctrine utilisée comme pierre qu’on jette» et celui contre la synodalité.
Cette expression sur la doctrine a été utilisée, comme on le sait, à plusieurs reprises par François, mais elle n’est rien d’autre qu’un slogan, une phrase d’accroche difficilement traduisible en langage théologique. C’est une phrase polémique, pour frapper quelqu’un, pour stigmatiser toute attitude de fidélité à la doctrine contre les menaces d’une pastorale irréfléchie, une manière de dire la priorité de la praxis sur la doctrine sans l’affirmer explicitement, ou pour écarter ceux qui croient que les fondements doctrinaux ne changent jamais.
La phrase qui prétend exprimer ce péché suit la même logique que la lutte contre les hate speeches, les discours de haine, qui est au fond une manière de culpabiliser ceux qui disent des vérités qui ne plaisent pas aux pouvoirs en place.
Ou encore, cela ressemble à la condamnation des fake news: le pouvoir est le premier à les utiliser, mais appelle ensuite à les combattre lorsqu’elles expriment des vérités malvenues. Souvent, les fake news sont les seules vérités qu’on entend. Devrons-nous demander pardon pour avoir rappelé un principe doctrinal en récusant ceux qui veulent le changer ? Ceux qui rappellent les vérités de toujours seront-ils assimilés à des lanceurs de pierres ?
Le péché contre la synodalité est encore plus grotesque. S’il y a un point clair à propos de la synodalité, c’est que personne ne sait ce que c’est.
L’establishment ecclésiastique lui-même déclare que sa nature est d’être un processus : nous n’avons pas un synode, nous sommes synode et donc nous sommes processus et chemin, et c’est au cours de ce chemin que nous découvrirons, mais jamais définitivement, ce qu’est la synodalité. Elle n’aura pas de forme définie, mais sera une pratique à expérimenter.
Sur cette base, comment établir un péché contre la synodalité ? Lorsque l’autorité établira que telle ou telle action est un péché contre la synodalité, le processus synodal aura évolué entre-temps et ce pourrait alors être les censeurs qui pécheraient contre lui.
Quand on assume une logique historiciste – comme le fait la synodalité en tant que processus – plus rien n’est péché, car lorsque le péché est considéré comme tel, on l’a déjà dépassé et il n’existe plus".
* Benoit et Moi a versé depuis quelque temps dans un quasi sedevacantisme mais ses analyses sont le plus souvent bien informées(surtout du contexte italien de la vie de l'Eglise) et pertinentes
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Léon
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
Après 3 ans de "travaux", le synode sur la synodalité a publié un document final le 26 octobre 2024, composé de 155 articles, et disponible seulement en anglais et italien pour l'instant.
Le Vatican a déclaré qu'il n'y aura pas d'exhortation apostolique cette fois-ci.
Le Vatican a déclaré qu'il n'y aura pas d'exhortation apostolique cette fois-ci.
...En attendant la version française de ce document final, pour essayer de comprendre le sens de tout ça.La synodalité, une conversion pour être plus missionnaire
Publié ce samedi 26 octobre, le document final de la XVIème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques raconte et relance une expérience d'Église entre «communion, participation, mission», avec la proposition concrète d'une nouvelle vision qui bouleverse les pratiques établies. En voici les orientations générales.
https://www.vaticannews.va/fr/vatican/n ... ssion.html
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Léon
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
Bonjour,
comme prévu, voici le document final du Synode sur la synodalité en français trouvé sur "Lyon catholique":
+ Lyon Catholique: https://lyon.catholique.fr/actualites/s ... -francais/
+ Document final du Synode: https://www.synod.va/content/dam/synod/ ... finale.pdf
comme prévu, voici le document final du Synode sur la synodalité en français trouvé sur "Lyon catholique":
+ Lyon Catholique: https://lyon.catholique.fr/actualites/s ... -francais/
+ Document final du Synode: https://www.synod.va/content/dam/synod/ ... finale.pdf
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Gaudens
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité
Plusieurs mois et évènements ont passé depuis nos dernières réflexions:fin du pontificat précédent, début du nouveau mais aussi conclusions à de nombreuses initiatives de type synodal.On n'entend pas trop parler du processus synodal allemand ( ce serait intéressant de rechercher...) mais tout récemment l'Eglise italienne vient de communiquer les conclusions de son aventure "synodale".Le résultat ne manque pas d'être inquiétant pour l'avenir tant l'ambiguité y règne, comme le signale le vaticaniste italien Aldo Maria Valli , relayé par le site Benoit et Moi.
Tout n'est sans doute pas recevable dans l'analyse de Valli,comme par exemple l'annonce par lui d'un schisme imminent de l'Eglise italienne, "non avec l'Eglise du Concile Vatican II mais avec l'Eglise de Jésus Christ". Moi qui pensait que c'était la même ...
Mais objectivement plusieurs des exemples qu'il donne sont inquiétants. Où finira le désir d'associer les femmes au gouvernement de l'Eglise? ¨Pourra-t-on éviter de les associer aux ministères ordonnés ,ne serait-ce qu'à leur premier niveau, celui du diaconat (pour commencer;le processus a fini en trente ans par "ordonner" une femme comme primat de l'Eglise anglicane ...) .Accompagner pastoralement les personnes pratiquant des relations homosexuelles ? Qui ne le voudrait, mais jusqu'où ? Jusqu'à la conversion de leurs moeurs ? Pas sûr: va-t-on éviter longtemps la bénédiction nuptiale ? A lire les conclusions de l'Eglise italienne,on commence à douter tant celle-ci s'aligne chaque fois davantage sur les impératifs moraux de l'occident post-chrétien.Et la place centrale de cette Eglise au sein de la Catholica ( son siège est à Rome ) augmente l'inquiétude, également alimentée par de tous récents propos du pape Léon XIV aux équipes synodales rassemblées au Vatican, allant plutôt dans le sens d'une marche ensemble dans le doute, sans vérité absolue nulle part .
https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2025/ ... e-suicide/
Tout n'est sans doute pas recevable dans l'analyse de Valli,comme par exemple l'annonce par lui d'un schisme imminent de l'Eglise italienne, "non avec l'Eglise du Concile Vatican II mais avec l'Eglise de Jésus Christ". Moi qui pensait que c'était la même ...
Mais objectivement plusieurs des exemples qu'il donne sont inquiétants. Où finira le désir d'associer les femmes au gouvernement de l'Eglise? ¨Pourra-t-on éviter de les associer aux ministères ordonnés ,ne serait-ce qu'à leur premier niveau, celui du diaconat (pour commencer;le processus a fini en trente ans par "ordonner" une femme comme primat de l'Eglise anglicane ...) .Accompagner pastoralement les personnes pratiquant des relations homosexuelles ? Qui ne le voudrait, mais jusqu'où ? Jusqu'à la conversion de leurs moeurs ? Pas sûr: va-t-on éviter longtemps la bénédiction nuptiale ? A lire les conclusions de l'Eglise italienne,on commence à douter tant celle-ci s'aligne chaque fois davantage sur les impératifs moraux de l'occident post-chrétien.Et la place centrale de cette Eglise au sein de la Catholica ( son siège est à Rome ) augmente l'inquiétude, également alimentée par de tous récents propos du pape Léon XIV aux équipes synodales rassemblées au Vatican, allant plutôt dans le sens d'une marche ensemble dans le doute, sans vérité absolue nulle part .
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