"Noé entra dans l’arche avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils, à cause des eaux du déluge." (Gn 7, 7)
"Les fils de Noé qui sortirent de l’arche sont Sem, Cham et Japhet. Cham est le père de Canaan. Tels sont les trois fils de Noé, et à partir d’eux toute la terre fut repeuplée. (Gn 9, 18-19)
"Voici la descendance des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Il leur naquit des fils après le déluge." (Gn 10, 1)
Ainsi, Noé est accompagné dans l'arche par ses trois fils et leurs femmes. Cela fait donc trois couples, dont il est expressément dit qu'ils sont à l'origine du repeuplement de toute la terre. Quant à la généalogie, elle ne prétend pas être celle des enfants de Noé, mais des fils de Noé. Outre les 14 petits-fils de Noé, rien ne s'oppose donc à ce qu'il y ait eu des filles.
Rien ne permet donc de retenir qu'il y aurait eu des relations incestueuses entre les fils et leur mère, même si cela n'aurait de soi rien d'extraordinaire, Dieu n'ayant manifestement pas choisi les occupants de l'arche sur leurs mérites, ainsi qu'en témoigne le fait que la Bible nous explique à mots à peines voilés que Noé a violé son fils Cham. Il est vrai, quoique le Lévitique soit postérieur dans la chronologie interne, qu'il n'y a aucune interdiction spécifique (Lv 18) ni sanction (Lv 20) concernant l'inceste père-fils/fille... (de même que mère-fils/fille d'ailleurs, le Lévitique n'envisageant que l'homme comme destinataire des interdictions fulminées).
Tout dépend où vous placez la limite, dans le droit canonique lui-même elle a varié. Se pose en outre un problème : qu'il reste des hominidés après le Déluge, a minima à proximité si l'on retient un évènement localisé. Qu'il en reste même avant le Déluge, d'ailleurs, ce qui reste discutable. Certes, peut-être y avait-il un couple d'hominidé dans l'arche parmi les "bêtes sauvages et tous les bestiaux" (Gn 8, 1)... mais les fils de Noé avaient déjà femme, donc l'hypothèse me semble quelque peu superflue et violant le principe d'Ockham.
Par ailleurs, l'inceste au sein d'une même génération (fratrie ou cousinade proche) ne me paraît pas devoir être assimilée à l'inceste entre générations quant à la moralité.
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