Nox a écrit : ↑mer. 04 oct. 2023, 15:51
Bonjour,
Je reviens ici, toujours athée, mais curieuse.
J'ai une question à vous poser. Je n'ai pas vu de fil sur le sujet mais c'est une question tellement importante quand on croit il me semble que je ne serais pas étonnée qu'il en existe déjà un.
Pourquoi êtes-vous prêts à donner votre vie pour votre foi (dans les meilleurs moments du moins) ?
Qu'a donc votre foi de si beau et de si infaillible que vous vouliez vous soustraire au "monde", à ses joies et ses plaisirs s'ils vont à l'encontre de votre foi ?
Pourquoi seriez-vous prêts à mourir ou passer votre vie dans les larmes (s'il le fallait du moins) pour cette foi-là ? Pourquoi le pari de Pascal en vaut-il la peine dans votre cas et dans celui des autres ?
Pourquoi plaignez-vous celles et ceux qui ne partagent pas votre foi ? Qu'ont-ils perdus de si grand, de si beau et de si vrai ?
Pourquoi êtes-vous certaines et certains au point que même le doute semble raviver votre certitude, votre foi ?
Pourquoi êtes-vous si confiantes et confiants que même le malheur et la frustration vous semblent en valoir la peine s'ils devaient se présenter sur votre chemin à cause de votre foi ?
Quelle est la chose à laquelle vous pensez quand le doute vous envahit et qui vous sauve de ce que vous appelez "précipice" ? Un visage, une musique, une idée, un concept, un vers, une phrase, un bouton de rose, un souffle ?
Pourquoi Dieu vous semble-t-il être la meilleure réponse - ou le meilleur chemin, la meilleure question ?
Pourquoi croyez-vous ?
Merci d'avance pour vos réponses et surtout pour votre sincérité.
Bonjour,
Je reprends vos questions dans l'ordre :
Suis-je prêt à mourir pour ma foi ? Comme Fée Violine, c'est difficile de savoir ce que l'on fera en situation de persécution. Mais une chose est sûre : rien ne me fera abandonner la foi en Dieu, c'est-à-dire la confiance que je lui porte, lui le seul vrai Dieu.
Nous ne voulons pas nous soustraire du monde. Certaines vocations monastiques le font, mais c'est un appel particulier. Le chrétien est appelé à vivre dans le monde, tout en ayant conscience que certaines façons du monde sont étrangères à Dieu à cause du péché. Le chrétien aime le monde dans lequel il vit, il n'approuve pas pour autant tout ce qui s'y passe. Les plaisirs du monde ne sont pas forcément mauvais, tout dépend ce que vous entendez derrière ce mot. Quant à la joie, la joie la plus parfaite est celle vécue en Dieu, ici en ce monde et ensuite après notre mort. Vous avez apparemment l'image de chrétiens tristes et cherchant la souffrance pour elle-même. Ce n'est absolument pas ce que Dieu veut que nous vivions. Soyez assurée que Dieu veut notre bonheur et notre joie, dès maintenant.
sur le pari de Pascal, d'autres vous ont répondu. Il s'adresse en effet aux incroyants, en leur montrant qu'un simple calcul coût/bénéfice penche rationnellement à croire en Dieu.
ceux qui ne croient pas, du point de vue du chrétien, sont coupés de la seule vraie joie. Ils sont libres de choisir Dieu, encore faut-il qu'ils puissent le connaître. D'où l'importance de l'évangélisation, de parler de Jésus dans le monde, pour que tous puissent le choisir ou non. Les chrétiens n'ont pas pour objectif de convertir les non-croyants, il ont pour objectif de témoigner, témoignage qui amènera peut-être les non-croyants à se convertir. Ils restent libres de le faire ou non, mais ils doivent pour cela exercer leur jugement de manière honnête. Pourquoi ne pas faire confiance en un Dieu qui nous aime ?
Le doute est quelque chose de naturel. Mais on ne doute pas forcément de tout, seulement de ce que l'on ne comprend ou n'accepte pas. En matière de foi, quand on a reçu ce beau don de Dieu, les doutes de la vie peuvent parfois, il est vrai, éloigner de Dieu, mais avec le temps, ces doutes finissent par nous y faire retourner. Notre nature humaine est de toute façon faite pour Dieu, comme le dit le début du catéchisme :
https://www.vatican.va/archive/FRA0013/_INDEX.HTM
1 Dieu, infiniment Parfait et Bienheureux en Lui-même, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le faire participer à sa vie bienheureuse. C’est pourquoi, de tout temps et en tout lieu, Il se fait proche de l’homme. Il l’appelle, l’aide à Le chercher, à Le connaître et à L’aimer de toutes ses forces. Il convoque tous les hommes que le péché a dispersés dans l’unité de sa famille, l’Église. Pour ce faire, Il a envoyé son Fils comme Rédempteur et Sauveur lorsque les temps furent accomplis. En Lui et par Lui, Il appelle les hommes à devenir, dans l’Esprit Saint, ses enfants d’adoption, et donc les héritiers de sa vie bienheureuse.
Le malheur et la frustration, de même que la souffrance, ne sont pas recherchés pour eux-mêmes. En tant que catholiques, nous nous distinguons de certaines églises protestantes sur ce point, où en effet on croit qu'il faut souffrir pour mériter son ciel. Dans l'Eglise catholique, la souffrance et le malheur font partie de notre vie, pas comme but, mais comme des conséquences du péché originel. La question est : que fait-on de ces épreuves ? Dieu ne nous abandonne pas et nous aide à les traverser. Lorsqu'un précipice arrive, je pense à plusieurs choses : à vue humaine, comment réagir, que faire ? à vue plus spirituelle, je prie Dieu et l'Esprit Saint de m'éclairer pour traverser l'épreuve. Et lorsque c'est très dur, je repense à Jésus sur la Croix, qui a donné toute sa vie pour nous.
Finalement, Dieu est pour moi le meilleur choix, car il répond à toutes mes aspirations dans ma vie. Je remercie tous les chrétiens que j'ai pu rencontrer et qui m'ont fait découvrir Jésus. J'essaie de faire de même.
Bien à vous,