Du synode allemand au synode sur la synodalité

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Olivier JC
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Olivier JC » jeu. 05 oct. 2023, 13:13

Bonjour Perlum Pimpum,

Merci pour ces développements très éclairants.
Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 10:04
Ceux donc qui affirment que le Pape hérétique est déposable - « Papa hereticus deponendum est » - devront dire que le Collège uni au Pape pris selon son office peut juger du Pape pris selon sa personne, le consentement du Pape à son jugement découlant de ce que jamais le Pape pris selon son office puisse légitimement refuser qu’un Pape hérétique soit déposé, de sorte que le Collège ait en tout état de cause le consentement qui lui est nécessaire pour juger de la personne du Pape, ce alors même que le Pape pris selon sa personne s’y opposerait.

Et ceux affirmant que le Pape hérétique est déjà déposé par Dieu - « Papa hereticus depositus est » - diront qu’ils ne déposent pas le Pape, ne faisant que déclarer Dieu l’avoir déjà déposé, de sorte que, Dieu l’ayant déjà déposé, l’ancien Pape, privé de sa plénitude de juridiction par sa déposition-même, est illégitime à s’opposer au jugement déclaratif du Collège exerçant la plénitude de juridiction directe et immédiate en union à la chaire vacante de saint Pierre.
La première option m'apparaît spécieuse au regard de l'affirmation conciliaire selon laquelle le Collège des évêques n'est titulaire du pouvoir suprême dans l'Eglise qu'en union avec son chef et jamais sans lui. Or, dans ce cas, la déposition telle que présentée implique comme jugement préalable de considérer que l'occupant du siège épiscopal romain soit hérétique, ce à quoi il est peu probable que l'intéressé s'associe. Le jugement serait donc illégitime, et la distinction entre l'office et la personne est ici inopérante à mon sens.

Quant à la deuxième option, elle est encore pire puisque pour considérer que le pape a été déposé par Dieu, il faudrait au préalable poser un jugement d'hérésie, et l'on retombe exactement sur la même difficulté.

Il me semble, cependant, et je suis d'accord avec Gaudens sur ce point, que tout cela n'est qu'une réflexion théorique intéressante. A regarder les séquences historiques dans lesquelles des difficultés approchantes sont intervenues, il y a d'abord un joyeux bazar dont ressort un gagnant reconnu par l'Eglise universelle comme Souverain Pontife, et l'analyse est ensuite confiée aux historiens qui discutent encore de nos jours sur certains antipapes...
Gaudens a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 12:02
En effet l’ensemble des propos et discours ayant peu ou prou trait à la doctrine de la part du pape François et , plus récemment, de l’intarissable Mgr Fernandez,nouveau chef du Dicastère (ex Congrégation) pour la doctrine de la foi, montrent qu’ils se garderont bien de toute définition marquée de l’infaiilibilté.A la fois pas tactique (Olivier a bien montré que ce serait le meilleur moyen d’être pris en flagrant délit de contradiction formelle justifiant des procédures de déposition menant au schisme ) et aussi par conviction sur la notion même de doctrine. Celle-ci semble être devenue tellement labile pour eux qu’à l’extrême elle est appelée à se confondre avec la pastorale elle-même. La lettre de mission du pape à Mgr Fernandez disait bien que « ces questions -doctrinales ndt- se convertissent en instrument d’évangélisation parce qu’elles nous permettent d’entrer en conversation avec le contexte actuel dans ce qu’il tient d’inédit pour l’histoire de l’humanité » (tradutionlibre par mes soins ). Cette curieuse formulation (entrer en conversation avec un contexte) , sans doute inspirée par de bons sentiments, montre bien que l’on est là bien au-delà du faillible ou de l’infaillible. A ce compte là ,il n’y aura peut-être bientôt plus de doctrine mais bien sûr cela ne serait jamais énoncé et moins encore solennellement proclamé comme tel.Simplement oublié car on parlerait constamment d’autre chose. On serait dans un autre monde.
C'est effectivement toute la perversité de ceux qui entourent le Souverain Pontife et profitent de sa bonhommie et de son incontestable souci pastoral. On le voit sur la réponse apportée à la bénédiction des paires d'invertis : après avoir rappelé la doctrine de l'Eglise sur le mariage, on en arrive à la conclusion qu'il peut y avoir une forme de bénédiction dès lors qu'aucune confusion n'est possible avec cette doctrine et qu'il appartient aux évêques de prendre position sur le sujet.

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Perlum Pimpum » jeu. 05 oct. 2023, 15:16

Bonjour Olivier,


Vous semblez confondre jugement intellectuel et jugement juridictionnel. L’affirmation que le Pape n’est jugé par personne vise exclusivement le jugement juridictionnel, et cette immunité de juridiction a une exception, admise par tous les canonistes : le Pape ne peut être jugé par personne, sauf s’il a dévié dans la foi.

Car on ne peut ignorer qu’un pontife puisse tomber dans l’hérésie, sauf à oublier condamnation posthume pour hérésie du Pape Honorius par le Concile Œcuménique de Constantinople III reçu dans la totalité de ses chapitres et canons par les Papes subséquents, à commencer par saint Léon II réitérant la condamnation doctrinale d’Honorius (Lettre Cum unus exstet à Ervig et Lettre Regi regnum à Constantin IV). Il n’importe d’ailleurs pas de savoir si le Pape Honorius était hérétique au sens technique et actuel du mot (négateur d’une vérité de fide credenda). Ce qui importe est la réception pontificale de la condamnation conciliaire, au fondement de la réflexion des canonistes médiévaux sur le caractère déposable ou déposé du Pape hérétique, le cas du Pape schismatique (schisme pur) s’équipolant au premier.

Tel Innocent III : « La foi m’est tellement nécessaire que si je n’ai que Dieu pour juge de mes autres péchés, pour le péché contre la foi et pour lui seul l’Église pourrait me juger. Parce que qui ne croit pas est déjà jugé (cf. Jn. III.18) » (Sermon II in consecratione pontificis, Migne, PL, CCXVII, col. 656). « Pour cause véritable de fornication l’Église romaine pourrait démettre le pontife romain. Je ne parle pas de fornication charnelle, mais spirituelle ; parce que l’union n’est pas charnelle mais spirituelle, c’est-à-dire causée par l’infidélité de l’erreur, parce que qui ne croit pas est déjà jugé. » (Sermon III in consecratione pontificis, Migne, PL, CCXVII, col. 664). « Puisqu’il peut d’autant moins être jugé par les hommes qu’il est d’autant plus jugé par Dieu. Je dis d’autant moins, parce qu’il peut être jugé par les hommes, ou peut être manifesté / déclaré [avoir été] jugé (judicatus ostendi), s’il est évident qu’il s’est perdu dans l’hérésie : parce que qui ne croit pas est déjà jugé. » (Sermon IV in consecratione pontificis, Migne, PL, CCXVII, col. 670). Ces textes vont manifestement dans le sens d’une sentence ecclésiale déclarant la déposition par Dieu du Pape hérétique.

Tel encore Gratien affirmant que le premier siège n’est jugé par personne sauf en cas de déviance doctrinale : « Hujus culpas istic redarguere presumit mortalium nullus, quia cunctos ipse judicaturus a nemine est judicandus, nisi deprehendatur a fide devius » (Decretum magistri Gratiani, Pars, I, Distinctio XL, c. VI ; canon dit « Si Papa »). Tiré des Gesta Bonifacii (l’apôtre des Germains), et inséré dans la collection canonique du cardinal Deusdedit (chapitre 231), puis dans les recueils d’Yves de Chartres, le texte se retrouve dans le Décret de Gratien. « Si le Pape néglige son salut et celui de ses frères, s’il s’avère inutile et lâche, s’il ne dit pas où est le bien, il nuit grandement à sa personne et à tous, car il entraîne à sa suite des foules innombrables ; aussi le diable lui infligera-t-il pendant l’éternité le supplice dont il est lui-même torturé. Pourtant qu’aucun mortel n’ait l’audace de le reprendre de ses fautes, car il juge tout le monde et personne n’a le droit de le juger à moins qu’il ne dévie de la foi. » Nisi deprehendatur a fide devius.

Au XIIIè siècle des commentateurs tels Huguccio et Jean le Teutonique étendent au Pape scandaleux la possibilité d’être déposé. Même doctrine chez l’auteur anonyme de la Glose ordinaire. Somme toute, il s’agit de réprimer les « crimes énormes » du Pape. À partir de Gratien les canonistes vont étendre les cas de déposition pontificale jusqu’à y inclure, avec Étienne de Tournai, toute action pontificale attentant au bien commun de l’Église. Les canonistes subséquents seront plus restrictifs et n’envisageront la déposition que pour hérésie, même si des théologiens continueront d’étendre les cas de déposition à d’autres cas que l’hérésie.

Huguccio (comme aussi Rufin et Jean de Faenza) veut que le Pape ne soit déposable qu’après monition restée sans effet, ce qui est basculer du péché au délit d'hérésie, et avec Jean le Teutonique il étend la déposition à tout cas de persistance contumace dans des crimes notoires.

Cette question est encore actuelle à l’âge de la théologie baroque, ou des théologiens comme Cajétan, Suárez, Bellarmin, la traitent ex professo. Suarez (De fide, X, 6) et Cajétan (De comparatione auctoritatis papæ et concilii, XX) opinent pour la thèse du Pape ecclésialement déposable. Bellarmin (De Romano Pontifice, II) tient pour le Pape divinement déposé, en l’hypothèse pour lui peu probable qu’un Pape tombe dans l’hérésie. Qu’on tienne pour le pape déposable ou déposé, la doctrine voulant que l’Église puisse infliger ou déclarer la déposition du Pape hérétique sera toujours pérenne, le magistère suprême simplement authentique pouvant sombrer en tout acte d’enseignement non-définitif.

Si le sujet vous intéresse, je vous fournirais des liens universitaires sérieux.


La première option m'apparaît spécieuse au regard de l'affirmation conciliaire selon laquelle le Collège des évêques n'est titulaire du pouvoir suprême dans l'Eglise qu'en union avec son chef et jamais sans lui. Or, dans ce cas, la déposition telle que présentée implique comme jugement préalable de considérer que l'occupant du siège épiscopal romain soit hérétique, ce à quoi il est peu probable que l'intéressé s'associe. Le jugement serait donc illégitime, et la distinction entre l'office et la personne est ici inopérante à mon sens.
Les tenants de la thèse du Pape déposable vous répondront :
1° Que l’union l’est au Pape pris selon son office, pas selon sa personne.
2° Que c’est précisément parce que la personne a trahi son office en professant l’hérésie que le Collège est légitime à juger la personne, pour la déposer.
3° Ce qui suppose, comme vous l’avez compris, de neutraliser le refus du Pape de s’associer à sa déposition, en réputant ce refus l’attestation-même que la personne agit contre son office. Cette présomption est pleinement logique dans le cadre où elle se déploie. En effet, l’hérésie implique schisme (schisme mixte). Jugeant le pape hérétique pour le déposer, le refus du dit pape de s’associer à son jugement de déposition est équiparé à un acte de schisme= à une rupture de communion au Collège uni au Pape pris selon son office pour juger la personne hérétique du Pape.

Bref, il y a dans ce schéma deux jugements.
1° Un jugement intellectuel opéré individuellement par les membres du Collège : le Pape X est hérétique.
2° Conséquemment l’organisation de sa déposition moyennant un jugement juridictionnel rendu par le Collège.


Quant à la deuxième option, elle est encore pire puisque pour considérer que le pape a été déposé par Dieu, il faudrait au préalable poser un jugement d'hérésie, et l'on retombe exactement sur la même difficulté.
Il suffit aux tenants de cette thèse que l’hérésie soit notoire de fait. Dans ce schéma :
1. Le constat de cette notoriété de fait est d’ordre intellectuel
2. L’intervention conséquente du Collège n’a pas pour effet de juger juridictionnellement le fauteur mais de déclarer le jugement juridictionnel de Dieu.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Jean-Mic » jeu. 05 oct. 2023, 17:12

Mais de qui parle-t-on ?
Si c'est du pape François, dites-le !
Si ce n'est pas le cas, à quoi sert ce déballage qui se veut de haute volée théologique, mais ne sert qu'à perdre son temps en débats stériles.
Pas sûr que l'unité de l'Eglise sorte renforcée de ces arguties.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Olivier JC » jeu. 05 oct. 2023, 17:29

Bonjour,
Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 15:16
1° Un jugement intellectuel opéré individuellement par les membres du Collège : le Pape X est hérétique.
C'est bien ce point que je trouve quelque peu gênant. Quid si le jugement intellectuel des membres du Collège (restant en suspens la question pratique de la composition exacte du Collège) est erroné ?

D'un certain point de vue, Jean-Mic a raison... Si le problème doit se présenter, il est fort peu probable qu'il soit traité de manière "théologique" !
Jean-Mic a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 17:12
Si c'est du pape François, dites-le !
Le contexte me semble évident. Nul ici ne vise spécifiquement l'actuel Souverain Pontife, mais il n'en demeure pas moins que des choses surprenantes en première analyse se passent sous son règne et que cela ne peut que susciter des interrogations et conduire à creuser un peu ces questions-là qui n'ont rien d'absurde, les rappels historiques offerts par Perlum Pimpum le démontrant.

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Perlum Pimpum » jeu. 05 oct. 2023, 17:35

Jean-Mic a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 17:12
Mais de qui parle-t-on ?
Si c'est du pape François, dites-le !
« Je ne réponds ici qu’au seul plan théorique, sans rien préjuger quant à l’actuel titulaire, réel ou apparent, du souverain pontificat. »


Jean-Mic a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 17:12

Si ce n'est pas le cas, à quoi sert ce déballage qui se veut de haute volée théologique, mais ne sert qu'à perdre son temps en débats stériles.
À faire comprendre qu’un Pape peut tomber dans l’hérésie, et que l’Église a le pouvoir de réagir en conséquence.

À débattra conséquemment sur la nature de la réponse.

À en tirer, le cas échéant, les conséquences,.


Jean-Mic a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 17:12
Pas sûr que l'unité de l'Eglise sorte renforcée de ces arguties.
Mais certain que l’opposition des conservateurs et des progressistes va crescendo.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Perlum Pimpum » jeu. 05 oct. 2023, 17:45

Bonsoir Olivier,
Olivier JC a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 17:29

C'est bien ce point que je trouve quelque peu gênant. Quid si le jugement intellectuel des membres du Collège (restant en suspens la question pratique de la composition exacte du Collège) est erroné ?
Le Collège sera divisé entre partisans et adversaires du Pape tendancieux, et ce sera pur rapport de forces. Mais l’action de ceux qui s’attaqueront au Pape réel ou apparent (et à ses partisans) ne pourra trouver sa justification qu’en la doctrine catholique.

Olivier JC a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 17:29

D'un certain point de vue, Jean-Mic a raison... Si le problème doit se présenter, il est fort peu probable qu'il soit traité de manière "théologique"
D’un côté comme de l’autre, il sera traité conflictuellement à raison de présupposés et de justifications théologiques.

Olivier JC a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 17:29

Le contexte me semble évident. Nul ici ne vise spécifiquement l'actuel Souverain Pontife, mais il n'en demeure pas moins que des choses surprenantes en première analyse se passent sous son règne et que cela ne peut que susciter des interrogations et conduire à creuser un peu ces questions-là qui n'ont rien d'absurde, les rappels historiques offerts par Perlum Pimpum le démontrant.
Voilà.

Disons aussi que certains, hors la mouvance tradissisente, commencent sérieusement à s’interroger sur François. À preuve, les cardinaux au principe des dubias. La question commence donc à poindre en les milieux conservateurs.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Perlum Pimpum » jeu. 05 oct. 2023, 17:51

@ Olivier.

Si les membres du Collège s’attaquent au Pape pour un motif inconsistant et faux, ils commettront un crime particulierèment énorme, et ceci est de nature à refroidir les hommes prudents. Il faut vraiment que le scandale soit manifeste, et l’hérésie hors de conteste, pour se risquer à agir devant Dieu.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Jean-Mic » jeu. 05 oct. 2023, 18:30

Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 17:51
Si [quelqu'un] s’attaque au Pape pour un motif inconsistant et faux ...
Je serais tenté de dire comme les gamins de l'école : "C'est c'ui qui dit qui est !" :furieux:
Toutes ces supputations fumeuses ne servent qu'à semer le trouble au sein de l'Eglise.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Perlum Pimpum » jeu. 05 oct. 2023, 19:06

:furieux:
Toutes ces supputations fumeuses ne servent qu'à semer le trouble au sein de l'Eglise.
Vous pouvez vous énerver autant que vous voudrez. Vous pouvez prétendre qu’il n’y aurait pas de troubles dans l’Église. Vous pouvez prétendre que s’il y a des troubles, c’est forcément du fait de ceux que troublent l’évolution pastorale-doctrinale contemporaine. Vous pouvez prétendre que l’affirmation qu’un Pape puisse tomber dans l’hérésie, doctrine ayant pour elle l’autorité d’un Concile Œcuménique, d’au moins deux Papes, de nombreux canonistes et théologiens catholiques dont l’étude, jointe au débat, vise à discerner les contours de la réponse pratique à apporter au cas envisagé, ne constituerait que « débats stériles », « arguties », « supputations fumeuses », ce sans avancer le moindre début d’argumentaire à même de justifier rationnellement vos jugements. Bref, vous pouvez préférer seulement intervenir pour déverser toute la détestation qui vous anime, mais au final, à part poster des smilleys rageux, qu’apportez-vous au débat ?
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Olivier JC » ven. 06 oct. 2023, 9:06

Bonjour,
Jean-Mic a écrit :
jeu. 05 oct. 2023, 18:30
Toutes ces supputations fumeuses ne servent qu'à semer le trouble au sein de l'Eglise.
Si je puis me permettre une observation, le trouble précède ici les supputations que vous jugez fumeuses et les suscite.

Ce serait faire preuve d'un curieux aveuglement que de ne pas constater que nombre de déclarations et écrits émanant du Souverain Pontife ou de ses proches collaborateurs à la Curie ne revêtent pas le degré de précision théologique auquel le Saint Siège était habituellement attaché, et que des actes sont posés en cohérence avec ces déclarations et écrits qui redonnent une actualité certaine à la question.

Il ne s'agit point de semer le trouble, en tout cas de mon point de vue, mais l'exact inverse. D'un certain point de vue, d'ailleurs, la période actuelle m'apparaît quelque peu salutaire puisqu'elle permettra sans nul doute d'avoir une vision plus équilibrée des différentes dimensions de l'autorité suprême dans l'Eglise, notamment lorsqu'elle est exercée par le Souverain Pontife. Il ne peut être nié, en effet, que la place prise par ce dernier au sein de l'Eglise universelle, sans pouvoir être de soi critiquée d'un point de vue purement théologique, a probablement excédé de justes limites et, en cela, il faut reconnaître à l'actuel Successeur de l'Apôtre Pierre un indéniable mérite, même si je reste plus que dubitatif sur les options qui semblent avoir sa faveur, tout autant que perplexe en voyant qu'il ne dédaigne pas de faire de cette autorité qu'il semble déplorer par ailleurs un usage passablement plus étendu que ses prédécesseurs.

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Gaudens » ven. 06 oct. 2023, 9:49

J'en reviens aux Dubia des cinq cardinaux.Ces lanceurs d'alerte permettront peut-être au Pape François de se réveiller à temps et d'essayer de dompter les chevaux sauvages qu'il a imprudemment lâchés dans la nature. Revenir du côté de la préservation du dépôt de la foi ,rôle normal de l'évêque de Rome.Rôle qui ne doit pas être un interventionnisme à tout bout de champ.

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Léon » ven. 06 oct. 2023, 12:00

Bonjour Gaudens,

le Pape n'a pas besoin d'être réveillé, il sait très bien ce qu'il fait.
Il applique et impose son plan de mutation de l' Eglise sans aucun compte à rendre à personne.
Les dubia précédentes n'ont servi à rien, il n'y répond pas.
Plus ça va, plus les références catholiques disparaissent du paysage.
Ce n'est pas un conservatisme tiède, faible, et peureux, qui changera les choses.
Idem pour le traditionalisme folklorique s'accommodant et s'adaptant à la situation.
Si le peuple catholique priait, et étudiait vraiment la doctrine, le catéchisme, les enseignements authentiques du Magistère, on en serait pas là.
C'est trop facile de critiquer des responsables religieux sans rien faire personnellement.
Je suis indigné par la passivité des catholiques que je connais (et dont je fais partie): ça consomme du religieux et puis basta.
Religion sans conscience n'est que ruine de l'âme, pourrait on dire également.
C'est donc bien le peuple catholique qui doit se réveiller et se mettre au travail !
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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Jean-Mic » ven. 06 oct. 2023, 14:12

Léon a écrit :
ven. 06 oct. 2023, 12:00
C'est donc bien le peuple catholique qui doit se réveiller et se mettre au travail !
C'est à cela qu'œuvre le synode en cours.
C'est aussi à ça qu'a œuvré le Congrès-Mission qui s'est tenu la semaine dernière conjointement dans neuf villes de France.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Olivier JC » ven. 06 oct. 2023, 14:33

Jean-Mic a écrit :
ven. 06 oct. 2023, 14:12
C'est à cela qu'œuvre le synode en cours.
C'est aussi à ça qu'a œuvré le Congrès-Mission qui s'est tenu la semaine dernière conjointement dans neuf villes de France.
J'admire votre optimisme, même si c'est peu dire que je ne le partage pas...

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Re: Du synode allemand au synode sur la synodalité

Message non lu par Jean-Mic » ven. 06 oct. 2023, 14:49

Léon mettait les cathos au défi de relever les manches.
Je relève, comme tant d'autres dont on parle rarement ici, le défi. :hypocrite:
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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