Cela dépend des passages et de comment on les entend. La même parole peut être pour l’un condamnation et pour l’autre, libération. Mais je crois bon de différer le moment d’en discuter ensemble car le but de cet échange ici n’est pas tant culturel.
Il est plus difficile d’être ébranlé par un auteur du passé que du présent. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas les lire. Rien que pour la façon dont les idées s’accumulent et s’écoulent dans un style à l’élégance « auguste et solennelle », les Provinciales valent une lecture qui est aussi prendre en pleine figure un véritable cours d’élégance et de français (rare avec un contemporain !). A l’égard du style, il y a dans un autre registre quasiment égal en qualité la prose de Mallarmé : il y a un avant et un après, au point qu’un lettré reconnaîtra en les lisant ceux qui s’y sont baignés. Suivre la lecture du premier par le second, c’est comme prendre une douche froide après un sauna…
Merlaug, j’ai lu vos plus anciennes contributions où vous exprimez le pourquoi de vos réticences à retrouver la foi. Il y a en vous un mélange de simplicité et de sincérité qui est touchant et que je retrouve dans votre dernière allusion que voici :
merlaug a écrit : ↑jeu. 07 oct. 2021, 23:44Lorsque vous ramenez cela au sujet du mal et bien cette crainte de mourrir, de souffrir, d'être persécuté pousse parfois vers l'incredulité. C'est ce point que cmoi avait abordé en parlant d'allers et retours dans la foi quelques fois dans une vie humaine. Je partage son avis et pense que le retour à la foi n'est pas simple ( les prêtres rappellent que l'église n'est pas un endroit de passage ).
Bien que j’aie trouvé peu productif de le faire jusque-là sur ce forum (personne n’est revenu en parler) je vais vous recommander une lecture. Comme vous l’avez signalé, une partie de votre questionnement est dû à votre milieu « tradi » qui a loupé quelques marches. La foi que vous vous croyez proposée ne vous paraît pas correspondre à votre esprit sain (jeu de mot volontaire et qui est plus que cela, amphibologique). Je vous propose donc une lecture de débourrage. Elle n’est pas « passe partout », je la choisi en l’adaptant à vos propos :
« Jésus, approche historique » par José Antonio Pagola.
Lisez ce livre avant d’en chercher les commentaires sur internet. Ensuite seulement lisez-les en les comparant à votre propre impression. Ce livre très accessible mais écrit par un érudit, a été un « best seller mondial » (sauf en France, on est trop chauvins !) ce qui est rare vu son sujet. Il a fait l’objet de réactions de la part de Rome et de Benoît XVI notamment, ce qui est aussi rare.
Vous devriez y trouver pas mal de bonnes choses et des réponses pour vous…
Ensuite, je vous recommanderai une autre lecture, cette fois de spiritualité, et non d’exégèse, d’un dominicain français (cocorico) encore plus contemporain, et… vous pourrez franchir tous les fossés qui vous environnent, même si une vie ne suffit pas à tous les combler. Du moins je le crois et le souhaite : vous en aurez l’envie. Car il y a bien en vous toujours la braise, sous les cendres… Et si je la vois, Jésus aussi la voit, et bien mieux que moi !
On pourra alors discuter de ces paroles de Jésus, comme vous le faites avec Ombiace, car ne cessez pas non plus de lire les Evangiles, et si possible dans diverses traductions : c’est irremplaçable.
Franchement, ce serait du gâchis de continuer à échanger sinon avec vous ici, ce qui ne veut pas dire que je n’en aurais pas du plaisir. Vous semblez être un lecteur gourmet et averti, ce qui n’est pas le cas de tous… Alors : chiche ?