Bonjour Cmoi,cmoi a écrit : ↑mer. 20 janv. 2021, 17:58Marie,
Vous avez raison de vouloir pousser plus loin l’analyse et l’honnêteté dont vous faites preuve est tout à votre honneur.
J’en profite ici pour vous dire que si je vous avais s catéchumène, je vous aurais répondu différemment sous le fil « quelle prière », mais apparemment cela ne vous a pas gênée. Je m’en suis aperçu en vous répondant ici, vous parler de communion par exemple était inapproprié et maladroit.
Du coup cela m'a fait réaliser que nous ne réalisons pas toujours notre chance nous baptisés.
L’estime de soi est une bonne chose, et il faut distinguer les blessures psychiques que nous avons pu recevoir et qui y ont porté atteinte, et qui peuvent nous mettre en état d’attente et de fragilité, si bien que certaines marques d’attention peuvent la regonfler et s’y engouffrer favorablement, - de l’orgueil ou du péché.
Vous avez parlé de « pensée impure », à cela je vais vous citer Mathieu où Jésus déclare : « quiconque qui voit une femme en sorte qu’il la désire, cela suffit : il a commis l’adultère dans son cœur. » Ceci dit, il y a des degrés de gravité et de désir, à vous lire votre pensée n’est pas allée très loin dans le plaisir ni l’imagination, mais elle y est allée : elle a donc dépassé la limite. Vous devinerez facilement comment cela peut s’aggraver ensuite !
C’est pourquoi la sainteté veut que nous rejetions la tentation dés son approche, car ensuite, même s‘il n’y a pas tout de suite péché, il y a plusieurs étapes avant (pour faire simple :on ressent le plaisir et on ne le chasse pas, sans rien lui ajouter, puis on s’y complaît, puis on devient « volontaire » (la limite est franchie) et le fait durer en se disant « ce n’est qu’une pensée provisoire et non librement provoquée », etc.).
Mais accorder son attention à ce qui ne devrait pas la retenir, c’est céder à la tentation, non pécher encore. Mais plus on avance dans les étapes, plus on se fragilise et plus c’est dur de « résister ». Cela ne veut pas dire qu’il faut bâcler cette progression, car ce serait s’exposer. Il faut au contraire bien prendre la peine et le temps d’observer ce qui se passe, au plus tôt dans les étapes, de le comprendre entièrement, et agir en pleine conscience et volonté, pas à la va vite pour en être débarrassé et d’autant plus qu’on aurait quand même bien eu envie de....
Car il ne faut pas non plus être stupide : on « sait bien » ce qui se passe et on ne peut rien faire pour l’éviter. La concupiscence c’est être fragile, c’est ce qui fait qu’on en est troublée. Elle prend le relais à notre place en somme. C’est à son stade qu’il faut avoir assez de lucidité et de volonté pour dire stop, avant d’en avoir du plaisir et de le rendre volontaire.
S’il le faut on reporte l’analyse à plus tard, car/mais on sait déjà quelle devra être la conclusion.
Et cela vous permettra de jouir de celui d’avoir attiré l’attention sans retenue, puisque vous en serez innocente et le jugerez indésiré. Cela n’empêche pas qu’il puisse combler en vous un besoin d’estime.
Car là c’est un autre péché qui entre ensuite en jeu au regard de la considération que vous allez lui donner, à cette estime, et de l’amour-propre que vous y mettrez. Et moins vous céderez à cette seconde tentation, plus cela vous fera du bien au niveau de l’estime.
Non par orgueil, mais parce que ce sera devenu gratuit. Même pour l’homme qui au départ, n’y a rien mis d‘intentionnel (ce qui n’y ajoute rien et même diminue le plaisir ou le devrait, car cela ne concerne plus que sa liberté et son histoire, ses attentes, etc. dans le cas où il n’est pas question comme vous le dites d’aller plus loin pour vous) mais était aussi attiré malgré lui.
Car vous avez aussi une responsabilité vis-à-vis de l’autre, vous l’avez bien compris. Il vous faut l’aider à ce que cela reste chez lui involontaire et à passer à autre chose. Lui faire comprendre que si cela devenait volontaire chez lui vous n’en êtes pas d’accord (car c’est bien vous qui êtes à l’origine) et n’y êtes pour rien. Ne pas faire semblant peut être difficile si vous êtes attirée, cela suppose de l’avoir dépassée cette attirance.
Car là c’est un autre péché qui entre ensuite en jeu au regard de la considération que vous allez lui donner, à cette estime, et de l’amour-propre que vous y mettrez. Et moins vous céderez à cette seconde tentation, plus cela vous fera du bien au niveau de l’estime.
Non par orgueil, mais parce que ce sera devenu gratuit.Car reconnaître l’attirance naturelle n’est pas interdit (c’est elle la tentation, car vous savez de quoi elle est l’occasion et comment on en profite), nous sommes libres encore de décider en lieu et place de ce que nous voulons, et de le faire respecter. De regarder cette tentation avec objectivité et retenue.
Bon j’ai déjà été assez long, alors je m’arrête là... Il est évident que tout cela ne peut « marcher » que si vous avez une volonté forte et libre de faire le bien, et savez ce qui est le bien.
Rien ne vous empêche de viser une amitié si elle vous semble possible et souhaitable, mais il faudra toujours rester sur vos gardes.
Je partage aussi totalement ce que vous a écrit Kerygme : ce que nous vous disons est à relativiser, cela peut être une façon de nous justifier nous-même de nos connaissances ou de la façon dont nous gérons nos propres fautes. C'est le travail de toute une vie que de se connaître en profondeur, avec ses motivations profondes et ses atermoiements, ce qui est nécessaire pour acquérir la paix du coeur et passer à travers les tentations sans presque les sentir.
Bonne continuation.
Comme pour Libremax et Kerygme, je tiens à vous présenter mes excuses (ou plutôt j'aimerais que vous les acceptiez!) pour le délai dans ma réponse. J'ai lu attentivement votre réponse et vous en remercie.
Je voulais dans un premier temps vous dire que je me trouve un peu maladroite dans l'utilisation du forum; il est vrai que je ne sais pas trop où poster quoi et comment m'exprimer suffisamment clairement pour exposer une situation.
Je pense néanmoins que vous avez bien cerné ma problématique et grâce aux interventions d'Altior, de Kerygme, de Libremax et de vous-même je crois pouvoir prendre un peu plus de recul sur la situation.
Je vais tenter de répondre à votre questionnement en étant la plus objective possible: "Un bon critère de discernement : imaginez que vous vouliez l’en dissuader et l’entrepreniez en ce sens : aura-t-il un doute sur la sincérité de votre « refus » ou se dira-t-il que vous vous forcez ?"
Bien sûr je ne suis pas à sa place mais je ne pense pas qu'il douterait de ma sincérité s'il essuyait un "refus". J'ai beau chercher, je ne vois pas ce qui dans mon comportement ou dans mon attitude lui ferait croire le contraire. Je suis on ne peut plus naturelle avec lui.
J'attends votre retour avec impatience.
Bien cordialement,
Marie.