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par prodigal » lun. 17 août 2020, 9:53
Cher Carolus,
la citation que vous fournissez me semble être une définition de mot. "Cosmos" est, je ne vous apprend rien, un mot d'origine grecque, synonyme d'univers. J'ignore les intentions de Carl Sagan quand il produit cette définition, mais il me semble qu'il veut d'une part définir l'univers, d'autre part prévenir qu'il emploiera le mot "cosmos" quand il parlera de l'univers.
Est-ce conforme au sens commun? Oui, tout à fait. Pour le sens commun, s'il y a quelque chose en dehors de l'univers, ce quelque chose, étant réel, fait partie du véritable univers. Un univers qui laisserait en dehors de lui quelque chose ne serait pas l'univers, mais seulement une partie de celui-ci.
Toutefois la conformité au sens commun ne signifie pas infaillibilité. Un problème subsiste, que le même sens commun reconnaîtra, ce qui devrait le plonger, s'il a la fibre métaphysique, dans une grande perplexité fascinante.
Ce problème, c'est le statut de ce qui n'est plus et de celui de ce qui n'est pas encore. Ce qui n'est plus est-il? Non, cela n'a pas le sens commun! C'est encore pire, si je puis dire, pour ce qui n'est pas encore, qui non seulement n'est pas, mais dont on ne peut être sûr qu'il sera. Tout cela constitue les apories du temps, magistralement étudiées, comme chacun sait, par saint Augustin au livre XII des Confessions.
Concluons donc, provisoirement, que la réflexion sur le temps nous conduit immanquablement à nous incliner devant le mystère de l'être.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)