Je ne me pose pas toujours le problème.
Il semblerait que l'orgueil ne soit pas forcément plus du coté du bœuf que de la grenouille, ni plus du coté de la grenouille que du bœuf.
C'est en tout cas ainsi que je vois les choses, en relativisant complexe de supériorité du bœuf avec ce complexe d'infériorité de la grenouille dont notre ami fabuliste se moquait. L'orgueil, c'est peut-être déjà de se comparer, ce que font bœuf et grenouille.
Cultiver une humilité de grenouille, La Fontaine pense sans doute à raison, c'est accepter d'être une grenouille.
Autant pour le bœuf, qui, lui, ne saurait faire des bonds de 10 fois sa propre longueur, et qui devrait sans doute cultiver une humilité de bœuf sans provoquer la grenouille.
Accepter d'être une grenouille, avec humilité, ne consiste pas à se contenter de marcher, comme le bœuf pour éviter de le froisser, je trouve, cher cmoi. Cela consiste, toujours selon moi, à accepter, faire accepter de savoir faire de grands bonds. Il me semble qu'il ne faut pas brider la nature.
Ce ne serait peut-être pas en effet ce que l'on pourrait appeler faire fructifier ses talents et donc honorer les dons que Dieu nous fait
Je nourris cependant bien quelques doutes sur ce que je viens d'écrire.