Bonjour,
ce matin je voudrais prendre la défense de Grégory, même si les remarques qui lui ont été faites m'avaient brûlé aussi la langue (ou la plume) et que je m'étais modéré.
Je peux me tromper mais dans mon imaginaire, la façon colorée qu'il a de s'exprimer révèle une culture différente de la nôtre, que je ressens comme africaine. Ses mots n'ont en tout cas et donc pas la même signification que celle que nous leur prêtons...
Aimer quelqu'un c'est malgré tout le voir comme exemplaire, ce qui nous renvoie à ce qui nous a fait l'aimer. Il n'y a pas d'amour sans admiration. Et qui dit exemplaire dit un modèle, or l'éducation ne se fait-elle pas au mieux ainsi, tacitement, par un désir d'imitation de ce qui nous a séduit ?
Ainsi les amoureux finissent-ils par se ressembler aux yeux des autres.
Ainsi, l'amour nous donne l'envie de nous donner tout entier à l'autre, et pour lui, cela le confronte à l'amour qu'il a reçu, essentiellement de ses parents, qui n'a pas toujours été comme il le lui aurait fallu, qui avait des défauts, des lacunes, etc., qui a provoqué des blessures parfois, mais qui l'a éduqué, et cela lui permet de se reconstruire autrement, d'en perdre le mauvais, le négatif.
C'est toute la différence entre un amour choisi et l'autre, inconditionnel. Choisi non "parce que" mais cela a pour conséquence que à sa lumière ce que nous sommes sent qu'il va pouvoir grandir et accessoirement se réparer, que ses virtualités jusqu'alors refusées vont pouvoir se développer, etc.
Nous avons beau faire de notre mieux comme parents, cet amour inconditionnel a des défauts et contient des impasses liées à nos propres insuffisances. En général, l'amour nuptial se construit pour nous permettre de dépasser leurs conséquences, le "choix" se fait souvent inconsciemment d'une personne qui va mieux nous le permettre qu'une autre, par ses goûts, son caractère, ses qualités, etc. Sous le regard de qui on se sent plus libre.
Effectivement, nous n'appelons plus cela éducation, et de sa part ce mot a aussi une signification plus volontaire et délibérée que je m'explique ainsi :
Jeune, nous attendons l'amour, (à moins de vouloir répondre à l'appel évangélique à "rester eunuque"), son heureuse surprise, et s'il ne vient pas, nous finissons par nous poser des questions et du coup cherchons sur quels critères le reconnaître (peut-être l'avons-nous manqué par manque de discernement ?) et ces critères deviennent et finissent par prendre l'apparence d'un "examen" : c'est humain, et cela finira par s'effacer devant l'inouï de la rencontre et de l'amour quand il est là...
Il n'y a rien de mauvais à mieux cerner qui nous sommes, ce que nous voulons, etc. Même si l'absence de possibilité de réalisation finit par nous rendre "étroit" et "dur", nous faire tourner en rond, et nous obliger après un temps à les laisser tomber et privilégier l'ouverture à l'autre, en nous faisant davantage confiance ainsi qu'à la vie et à Dieu.
Donc Grégory est dans une certaine phase que je trouve naturelle de son développement.
Grégory a écrit : ↑mar. 14 juil. 2020, 19:18
.15. Si le non-croyant se sépare, qu'il se sépare ; le frère ou la soeur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. 16. Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?
Petite remarque en passant (ce fil porte sur "la notion de péché et la sexualité") : il me semble que ce verset de St Paul aux Corinthiens I plaide pour le divorce ou l'annulation, peu importe le nom et la forme juridique que cela prend, et permet le remariage. Le problème étant que c'est une situation connue dès le départ et qui n'a pas empêché le mariage, par conséquent qui peut donner lieu à des abus - être choisie parce qu'elle ouvre cette possibilité (ce qui est une vision trop intellectuelle et qui ne tient pas compte de la sincérité du chrétien concerné) : St Paul est pourtant loin d'être laxiste sur le sujet !
Le désir de Grégory de choisir à priori (cela pourra être remis en question) une personne de sa confession plaide pour une forme d'intégrité...