Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

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PaxetBonum
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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par PaxetBonum » ven. 12 mai 2017, 19:59

Kerniou a écrit :
ven. 12 mai 2017, 17:11
Même si les observations de ce psychologue sont justes, la publication qu'il en fait sort complètement du cadre déontologique qui régit sa profession et relève la diffamation donc de poursuites judiciaires.
La diffamation c'est produire de fausse allégations.
Si son analyse est juste, alors ce n'est pas de la diffamation, c'est de la divulgation.
Je ne connais pas le code de déontologie de ces professions et encore moins sa version italienne.
Mais je pense que le code de déontologie ne régit que le lien patient-client.
Dans la mesure où il s'agit d'une analyse hors de ce contexte, une analyse de M Macron à partir de documents et d'observations que possède ce psy, je ne pense pas qu'il soit tenu par le code de déontologie en ce qui concerne l'expression de son analyse.
Ce Monsieur use de ses connaissances pour établir un portrait psychologique à partir ce qu'il connaît et a lu de Macron dans sa biographie.
Pax et Bonum !
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etienne lorant
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Emmanuel Macron éduqué par les Jésuites (tout comme le Pape)

Message non lu par etienne lorant » sam. 13 mai 2017, 11:12

Elles sont nombreuses, les personnalités de l’échiquier politique, du monde des affaires et de la sphère artistique à avoir suivi l’enseignement de la Compagnie de Jésus, mise à l’honneur par le nouveau film de Martin Scorsese. Nous leur avons demandé ce qu’elles en ont retiré. Où l’on découvre que le procès en élitisme souvent fait aux jésuites ne tient pas.

Quel est le point commun entre François Fillon et Noël Mamère ? Entre Loïck Peyron et Emmanuel Macron ? Carlos Ghosn et Léa Salamé ? Tidjane Thiam et Louis Gallois ? Stromae et François-Henri Pinault ? Laurent Delahousse et Sophie de Closets ? A priori, peu de chose, si ce n'est la forte probabilité qu'ils ressentent une émotion particulière devant Silence, le beau dernier film de Martin Scorsese. Ce long-métrage, qui sort mercredi prochain, raconte l'histoire de deux jésuites du xviie siècle, partis à la recherche d'un des leurs au Japon - suspense garanti jusqu'à la dernière seconde. Or, toutes les personnalités susmentionnées ont passé quelques années, dans leur jeunesse, dans des établissements dirigés par ces religieux et éducateurs. Des centaines d'élus, de patrons, de scientifiques, d'artistes ont suivi une partie de leur scolarité dans les collèges et lycées jésuites. Ou encore à Ginette (Sainte-Geneviève, à Versailles), une des meilleures prépas aux grandes écoles du pays.
Ah, les jésuites ! Un ordre qui nourrit un grand nombre d'idées reçues. En 2013, l'accession pour la première fois en deux millénaires de l'un des leurs au fauteuil pontifical, a de nouveau braqué les feux sur eux. Si on les sait intelligents, spirituels dans tous les sens du terme, on leur reproche parfois d'être louvoyants (la fameuse « réponse de jésuite »), comme en témoigne une vieille plaisanterie. Un quidam répond à un jésuite perdu dans Rome qui lui demande le chemin du Vatican : « Vous ne trouverez pas, c'est tout droit ! » Surtout, on souligne aussi souvent leur intrigante, voire inquiétante poximité avec les puissants. Alors maintenant qu'ils sont représentés au sommet de l'Église catholique... Les déclarations de François, pape qui défend les plus pauvres, voit en l'argent le « fumier du Diable » et vilipende régulièrement les excès du capitalisme dans les termes les plus durs, ne suffisent pas à démentir les clichés. Pour nous faire une idée de qui il sont vraiment, nous avons interrogé ceux qui les ont côtoyés dans les cruciales années de formation. Le verdict est quasi unanime : nos interviewés en gardent un souvenir très positif. « Une période qui m'inspire encore aujourd'hui et inspire les valeurs de notre entreprise », dit Michel de Rovira, codirigeant de Michel et Augustin, qui a rencontré son associé, Augustin Paluel-Marmont, sur les bancs de Saint-Louis-de-Gonzague, à Paris, établissement plus connu sous le nom de Franklin. La devise pédagogique des jésuites « Former des hommes pour les autres » irrigue, assure-t-il, ses relations avec ses équipes.

En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/week-end/busine ... PZo6j40.99
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par elenos » sam. 13 mai 2017, 15:17

Pierre Suzanne a écrit

Hannah Arendt (1906-1975) est une philosophe juive, d'origine allemande, naturalisée américaine. Elle a écrit un livre de référence dans les années 60, intitulé :
" Le système totalitaire, les origines du totalitarisme ".
Je suis en train de le relire, dans l'Editions Points (septembre 2005, format poche).

J'ai été littéralement sidéré, stupéfait.
Les caractéristiques qu'Hannah Arendt relève comme points communs de tous les totalitarismes
(stalinisme, nazisme, à un moindre degré fascisme italien de Mussolini)....
correspondent point pour point à la situation d'Emmanuel Macron !
oilà les critères qui caractérisent un régime totalitaire :
- Le rejet des partis traditionnels (pages 52-53). Un homme voulant prendre le pouvoir (et un pouvoir qui conduira au totalitarisme) affirme que tous les partis politiques traditionnels sont corrompus et qu'ils doivent être chassés du pouvoir. Certes, ces partis ne peuvent être parfaits, comme toutes institutions humaines, mais l'histoire nous apprend que les organisations qui les remplacent deviennent rapidement infiniment plus dangereuses. Macron est typiquement dans cette lignée.
Comme le parti nazi à son origine (page 47), Macron recrute ses adeptes en dehors des partis traditionnels. Sa façon de tenir en lisière ceux qui viennent de ces partis et veulent le rejoindre, signale sa préférence pour les gens sans parti.

- le rejet de la morale traditionnelle (pages 83-84).
Les partis et la société étant corrompus, ainsi qu'on le constate tous les jours (page 85),
les tyrans potentiels présentent leur rejet de la morale traditionnelle (judeo-chrétienne)- ou même l'absence de moralité-, comme un critère de séduction des masses (page 40). Ils vont jusqu'à présenter le mal, comme étant ingénieux (page 40).
Emmanuel Macron promettant la PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples de lesbiennes, entre dans ce cadre. En 2013, la gauche avait juré la main sur le coeur que le Mariage pour tous n'ouvrirait pas la porte à l'homoparentalité assistée par l'état.... Or, c'est cela que nous promet Macron. Après la PMA pour les femmes homosexuelles, comment ne pas être certains que nous arriverons rapidement à la GPA (Gestation Pour Autrui) pour les couples homosexuels hommes.... et pourquoi pas, dans un système totalement libéral, à des fermes des 1000 femmes, où des esclaves à peine rémunérées, porteront des enfants pour des couples homosexuels, qui achèteront les bébés, ....naturellement, s'ils correspondent à leurs critères d'achat. Ce que je dit là ne sort pas de mon imagination délirante : c'est déjà ce qui se passe en Inde !

- Le refus de donner un programme précis, associé à l'affirmation que l'intuition du chef suffit (page 67).
Mussolini n'a jamais eu de programme, même en campagne électorale (page 67). Hitler a été élu en 1933, en refusant jusqu'au bout de donner son programme aux partis concurrents (ils auraient pu en débattre sur le fond) (page 66). Staline a fait louvoyer son programme de façon à adapter le marxisme à ses besoins du moment (p 67). Macron signale que son programme n'en est pas réellement un, mais qu'il s'agit de grands axes qui n'engagent finalement pas sa personne.
- La façon dont Macron a signalé qu'il limogerait ses ministres n'ayant pas les résultats escomptés, est typique de la façon dont les totalitarismes remplacent abruptement les fonctionnaires (page 68) qui n'ont pas donné satisfaction. Le chef crée le mythe d'une union entre lui et son peuple, sans aucun intermédiaire. Macron pourrait dire à ses partisans, comme Hitler en devant les SA : " Tout ce que vous êtes, vous l'êtes à travers moi ; tout ce que je suis, je le suis seulement au travers de vous " (page 68).

- La capacité initiale à séduire les élites intellectuelles (page 55, 56) et particulièrement des artistes.
Les bourgeoisies industrielle et intellectuelle ont soutenu (financièrement) Hitler au début, convaincus qu'ils pourraient le manipuler à leur profit en surfant sur le dégoût des masses envers les partis traditionnels. Des philosophes (même Heidegger) ont été séduits à l'origine par son parcours et ses promesses. Le rôle des artistes a été essentiel dans le soutien apporté à Hitler, au point que Konrad Heiden (page 56) un historien du nazisme a pu parler d'une "armée de bohèmes" . Emmanuel Macron soutenu par Berger, et par toute une élite artistique nihiliste rejetant la morale traditionnelle catholique, est exactement dans cette lignée.

- Le mythe du mouvement.... étrange miroir d'En marche (pages 69, 132).
Les systèmes totalitaires fonctionnent à partir de mythes, dont l'un d'eux serait que le monde est divisé en deux groupes : celui qui est en mouvement, opposé à celui de l'immobilisme où se retrouvent tous les opposants. Le choix du nom du mouvement fondé par Macron reprend étrangement le même mythe : EN MARCHE !
- Le rejet de l'histoire et la reconstruction d'une histoire pour imbéciles, basées sur l'ignorance des faits réels du passé (page 81).
Si à l'origine ils séduisent les élites, les totalitarismes savent également recruter parmi les gens du peuple les moins instruits. Ils inventent pour séduire leurs adeptes des classes populaires une histoire simplifiée, tendancieuse, au service de leurs mythes et qui méconnaît la réalité du passé (page 79).
E. Macron lors de son voyage en Algérie a donné un bon exemple de ce mépris de l'histoire, instrumentalisée dans le but de séduire un électorat issu de l'immigration maghrébine.

- Le rejet de la culture. " Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver " a dit un intellectuel sympathisant nazi (page 72). Étrange parallèle avec la proclamation de Macron disant qu'il n'y avait " pas de culture française, mais juste des cultures en France ".

- Sociologiquement, les régimes totalitaires séduisent à l'origine une élite financière, intellectuelle et artistique, associée aux couches les plus populaires de la société (pages 71, 80). Les classes moyennes, ou de la petite bourgeoisie, déjà organisées en partis ou en associations professionnelles, religieuses, ou politiques, sont exclus de son recrutement initial (page 71). La sociologie des adhérents d'En Marche, reprend la même structure.
- Une sexualité en dehors de la morale bourgeoise (page 88).
Hannah Arendt décrit les dirigeants nazis comme ayant une structure psychique particulière (psychopathique), y compris parfois dans leur sexualité.
Emmanuel Macron a une sexualité pour le moins atypique. Il nous donne là un éclairage particulier sur son psychisme. Il convole ainsi avec une femmes divorcée, mère de 3 enfants de son âge et qui a 24 ans de plus que lui. C'est naturellement son droit, mais cela nous renseigne pourtant sur sa personnalité. Encore un point commun avec les dirigeants qui ont fondé des régimes totalitaires.
Emmanuel Macron, son épouse et son staff, n'ont certainement pas conscience des points communs entre leur aventure politique,
et celle des grands dictateurs du XXe siècle.
Par leur désir de prendre le pouvoir, ils ont repris -certainement sans le vouloir - des tactiques utilisées dans le passé par ceux qui sont devenus des dictateurs.
Le mouvement En Marche de d' Emmanuel Macon,
(relevons au passage les prémices du culte de la personnalité qui conduit à donner les initiales du nom du chef à son propre mouvement)
présente donc toutes les prémices d'un mouvement totalitaire.
Soyons donc méfiants et réfléchis.

Intuitivement, je trouvais que le personnage de Macron sonnait faux.
Hannah Arendt m'a permis de décrire en concepts intellectuels,
ce qui n'était qu'un ressenti intuitif.

Je vous livre donc mes réflexions.




Ce texte de Pierre-uzanne est d'une remarquable et terrible clairvoyance
Dernière modification par elenos le sam. 13 mai 2017, 18:48, modifié 1 fois.

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par axou » sam. 13 mai 2017, 16:26

elenos a écrit :
sam. 13 mai 2017, 15:17
Pierre Suzanne a écrit

Hannah Arendt (1906-1975) est une philosophe juive, d'origine allemande, naturalisée américaine. Elle a écrit un livre de référence dans les années 60, intitulé :
" Le système totalitaire, les origines du totalitarisme ".
Je suis en train de le relire, dans l'Editions Points (septembre 2005, format poche).

J'ai été littéralement sidéré, stupéfait.
Les caractéristiques qu'Hannah Arendt relève comme points communs de tous les totalitarismes
(stalinisme, nazisme, à un moindre degré fascisme italien de Mussolini)....
correspondent point pour point à la situation d'Emmanuel Macron !

Ce texte est d'une remarquable et terrible clairvoyance Elénos
Oh mais c'est bien sur !!!

les points communs entre Macron et son mouvement En Marche avec le nazisme et le stalinisme sont évidents !
D'ailleurs je crois qu'un goulag est déjà en construction ? Dans le bois de Vincennes me semble -t-il ...

Axou :rire:

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par etienne lorant » sam. 13 mai 2017, 16:31

C'est remarquable ! Dire qu'il y a des électeurs qui ont voté pour Macron en pensant faire obstacle au Front National !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Kerniou » sam. 13 mai 2017, 17:56

N'importe quoi !
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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par zelie » sam. 13 mai 2017, 20:25

Bonsoir,
je comprends tous les arguments des pro-Macron, de tous ceux qui saluent son élection comme gage de "choses qui vont enfin bouger", d'un engagement pour servir les français au lieu de se servir sur eux, etc. J'y vois un besoin d'optimisme, et la réponse à un besoin d'une France plus rassurante.
Je pense aussi que ce fil atteint un peu sa limite si les réponses deviennent trop réactives et pas assez argumentées, car elles risquent de réduire le débat.
Je ne suis pas pour l'immobilisme, et le pessimisme. Bien au contraire, assez de choses me contraignent, ne me satisfont pas ou m'inquiètent pour que j'appelle de tout coeur à ce que les choses s'améliorent. Mais là, je reste vraiment, vraiment sceptique.
Avec Macron, je ne suis pas rassurée. Laissons de coté la personnalité privée, car sur ce point nous restons tous sur notre ressenti plus affectif qu'objectif, et il ne changera pas. Pour moi, il prend et il jette, mais bon, restons en là.

Il est très pro-européen. Ok. Mais en 2016, Fillon, alors perdu loin derrière ses deux ex-challengers, déclarait "l'Europe est en train d'aller droit dans le mur", résumant un sentiment partagé par beaucoup de français depuis 2005, et montant de cran en cran dans les inquiétudes depuis le fameux référendum piétiné.https://www.franceinter.fr/emissions/le ... 9-mai-2016 Je fais partie des personnes qui perçoivent l'Europe actuelle comme une menace car prise en otage par des intérêts contraires à ceux du plus grand nombre au profit de ceux de l'Allemagne ou d'un petit nombre de privilégiés. De Villiers dans un de ses livres, Mélenchon ou Le Pen dénoncent aussi ce que je dis là. Non que je pense qu'il faille revenir au franc ou à des mesures aussi dangereuses, mais je pense sincèrement que l'Europe a beaucoup de points à revoir, et que cette Europe-là est à bannir, pour reconstruire une autre union fédérale, mais où chaque état reste un peu plus maître chez lui. Macron ne me rassure pas. Et de tous les candidats, c'était celui qui me faisait le plus peur sur l'Europe (revoir le lien sur Davos de ma précédente participation).

Macron lors de son entretien avec les salariés de Whirpool m'a fait hérisser le poil de toutes les phrases bateau qu'il a sorti (on ne peut pas empêcher une entreprise de fermer et de délocaliser, c'est la loi de la concurrence mondiale, etc.). Ben non, je ne suis pas d'accord.

Macron et la loi travail tellement impopulaire qu'après l'avoir rédigée, il l'a remise dans les mains de Valls qui a stupidement utilisé le 49.3 et a perdu son élection dès ce jour, et l'a vite faite baptisée "loi El Khomri" , laquelle avouera plus tard s'être sentie manipulée et prise en étau entre Valls, Macron et Rebsamen, véritables instigateurs de cette loi affreuse alors qu'on l'obligeait, elle, à défendre un projet qui ne reflétait absolument pas ses idées et qui balayait tous ses engagements sociaux précédents.
Macron qui se faisait régulièrement épingler sur le net à cette époque : https://www.youtube.com/watch?v=PpuwZdXptQ8. On dirait que la France entière a oublié ce Macron-là. Ma foi, oublions, oui pourquoi pas, laissons-lui un droit au changement... mais alors pourquoi ne l'a-t-on pas laissé à un Valls, à un Juppé, à un Sarkozy, à un Fillon? Parce que les médias n'étaient pas derrière eux? Parce qu'on sait bien qu'un loup reste un loup? Parce que la maîcresse nous a lu l'histoire de la https://www.youtube.com/watch?v=Db-zfCbHjKM et qu'on est pas si idiots? Alors pourquoi lui il apparaît tout blanc, lui qui a tout fait pour dresser tout seul un portrait tout noir de lui-même quand il était ministre? Grâce à l'attitude vraiment, vraiment pas du tout objective pendant la campagne de beaucoup, beaucoup de médias...? Comment peut-on nier que Macron n'est pas le candidat d'un système? Et que si on nie qu'il le soit, peut-on encore nier qu'il ne soit pas celui que les patrons de presse télévisée, VSD et Paris-match et autres voulaient voir gagner?

Macron et les femmes illettrées... pas la peine de se répéter.
Macron et les sables de Lannion, l'aéroport de Toulouse, ALstom, SFR, etc...
Macron dont Hollande a dit en septembre dernier : "il m'a trahi... avec méthode".
Macron et ses copains qui fusillent la campagne du seul candidat qui lui fait peur, et pas des autres:
https://www.europe-israel.org/2017/02/r ... re-fillon/
Macron et ses discours où aucun mesure n'est énoncée, que des grands principes poncifs, que du verbiage! Même si on en rigole, c'est quand même flagrant : https://www.youtube.com/watch?v=ThkDjn6r-wk . C'est un enfumeur qui ne prend même pas la peine de faire preuve de finesse! Il balance tout en appelant à l'empathie, à l'effet de groupe!

Bref: je n'arrive qu'à le voir comme quelqu'un qui estime que les règles, l'honneur, le respect, c'est pour les autres, mais que lui peut s'en affranchir toutes les fois où bon lui semble. Je ne vois pas quelqu'un élevé à la "De Villiers" ou à la "De Gaule" qui disaient tous deux qu'on leur avait enseigné que s'investir en politique, c'était se mettre au service des autres et s'oublier, mais je vois plutôt un digne héritier de Sarkozy, Hollande et Mitterand, qui estimaient que servir la France, s'est d'abord se servir soi, et le reste seulement si les intérêts personnels n'en pâtissaient pas. Et pourtant je n'ai rien contre lui, ni contre tous les autres ex-candidats: je me suis fait mon idée seule, juste en les écoutant, et aussi beaucoup en me souvenant...
Comment autant de français ne s'interrogent pas un peu plus sur lui? Le travail de grattage que j'ai fait sur lui, je l'ai fait sur tous ceux dont le discours m'a dans un premier temps interpellée, l'interrogation au départ a été la même pour tous. C'est sur lui que me souvenir a été le plus négatif, c'est sur lui que gratter le vernis a aussi été le plus négatif. Et pourtant au début de la campagne j'étais anti-Fillon, qui me semblait brutal et glacial, avec un programme économique loin des positions humanitaires du Pape François. A l'arrivée, si le deuxième tour avait été Fillon/Macron, j'aurais voté Fillon sans hésiter, même malgré l'histoire d'AXA, qui à mon sens était le vrai scandale de Fillon, le Pénélope-gate n'étant qu'un vaste coup bas (voir mon quatrième lien). Car Macron est encore plus loin, bien plus loin des positions du Pape, et pas que dans le domaine économique et humanitaire.

Bonne soirée à tous, et au plaisir de vous lire.
Dernière modification par zelie le sam. 13 mai 2017, 21:15, modifié 1 fois.
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par axou » sam. 13 mai 2017, 21:05

zelie a écrit :
sam. 13 mai 2017, 20:25
Macron et les femmes illettrées... pas la peine de se répéter.
Macron et les sables de Lannion, l'aéroport de Toulouse, ALstom, SFR, etc...
Macron dont Hollande a dit en septembre dernier : "il m'a trahi... avec méthode".
Macron et ses copains qui fusillent la campagne du seul candidat qui lui fait peur, et pas des autres:
https://www.europe-israel.org/2017/02/r ... re-fillon/
Macron et ses discours où aucun mesure n'est énoncée, que des grands principes poncifs, que du verbiage! Même si on en rigole, c'est quand même flagrant : https://www.youtube.com/watch?v=ThkDjn6r-wk . C'est un enfumeur qui ne prend même pas la peine de faire preuve de finesse! Il balance tout en appelant à l'empathie, à l'effet de groupe!

Bref: je n'arrive qu'à le voir comme quelqu'un qui estime que les règles, l'honneur, le respect, c'est pour les autres, mais que lui peut s'en affranchir toutes les fois où bon lui semble. Je ne vois pas quelqu'un élevé à la "De Villiers" ou à la "De Gaule" qui disaient tous deux qu'on leur avait enseigné que s'investir en politique, c'était se mettre au service des autres et s'oublier, mais je vois plutôt un digne héritier de Sarkozy, Hollande et Mitterand, qui estimaient que servir la France, s'est d'abord se servir soi, et le reste seulement si les intérêts personnels n'en pâtissaient pas. Et pourtant je n'ai rien contre lui, ni contre tous les autres ex-candidats: je me suis fait mon idée seule, juste en les écoutant, et aussi beaucoup en me souvenant...
Comment autant de français ne s'interrogent pas un peu plus sur lui? Le travail de grattage que j'ai fait sur lui, je l'ai fait sur tous ceux dont le discours m'a dans un premier temps interpellée, l'interrogation au départ a été la même pour tous. C'est sur lui que me souvenir a été le plus négatif, c'est sur lui que gratter le vernis a aussi été le plus négatif. Et pourtant au début de la campagne j'étais anti-Fillon, qui me semblait brutal et glacial. A l'arrivée, si le deuxième tour avait été Fillon/Macron, j'aurais voté Fillon sans hésiter, même malgré l'histoire d'AXA, qui à mon sens était le vrai scandale de Fillon, le Pénélope-gate n'étant qu'un vaste coup bas (voir mon quatrième lien). Zélie
Vos impressions suite à votre observation de Macron sont tout à fait respectables, j'ai d'autres impressions mais finalement c'est maintenant et dans les années qui vont suivre que l'on devrait être davantage fixés : on va voir quel président il est, s'il réalise ses promesses, et comment il les met en oeuvre, quels vont être les changements, quels impacts sur la société.

Bien à vous,

Axou

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par pierresuzanne » dim. 14 mai 2017, 15:13

axou a écrit :
sam. 13 mai 2017, 16:26

les points communs entre Macron et son mouvement En Marche avec le nazisme et le stalinisme sont évidents !
D'ailleurs je crois qu'un goulag est déjà en construction ? Dans le bois de Vincennes me semble -t-il ...

Il est vrai que le supposé goulag macronien n'a pas grand chose à voir avec la violence soviétique.
C'est le politiquement correct qui tient lieu actuellement de muselière.


La fascination que provoque Macron, la façon dont il se sert de sa séduction pour obtenir l'adhésion, voire l'affection de gens qu'il veut exploiter, sont tout de même peu sympathiques.

Tous les hommes politiques se servent de leur charme, cela fait partie du job,
mais Macron le fait avec une telle indifférence affective pour autrui qu'il en est inquiétant.

Tous les hommes politiques d'un certain plan sont narcissiques, certes.
Mais Macron bat des records. Espérons que cela ne le pousse pas vers un régime autoritaire.
ou plutôt, pour formuler plus correctement :
Disons que, si la France n'était pas une vieille démocratie, aux institutions solides, et aux contre-pouvoirs bien établis (sénat, assemblée, corps intermédiaires, médias), on pourrait craindre que sa personnalité ne soit dangereuse pour notre démocratie.
C'est mon intuition, mais je vois bien que ce n'est pas celle de ... 24 % des français. espérons qu'ils aient raison !


Gaudeamus a écrit :
ven. 12 mai 2017, 18:34

Il ne s'agit pas de cacher, il s'agit de ne pas s'autoriser à poser de diagnostique sauvage.
C'est du joli.
Un président de la république est un personnage public, il n'est pas contraire à l'éthique de se renseigner sur sa personnalité.
Le psychiatre italien n'a commis aucune entorse au secret médical, puisqu'il a posé son analyse à partir d'éléments que les Macron eux-mêmes ont livré au public.

Il n'est pas illégal de se servir de ses connaissances pour poser un diagnostic.

Personnellement, ce qui m’interpelle, c'est que c'est d'Italie que nous vient cette analyse.... comme si nos psychiatres français ne s'étaient pas sentis libres de livrer leur conclusion.

Cependant, pour calmer le jeu,
disons qu'il est maintenant trop tard : Macron est élu.

alors donnons-lui sa chance....


et observons-le.

Je n'en attends rien de bon, je ne peux qu’être agréablement surpris !
L'archéologie et la science peuvent-elles nous apprendre la vérité sur nos religions ?Télécharger gratuitement en copiant collant : https://onedrive.live.com/redir?resid=83935C97F75476A6!103&authkey=!AC2tYNawNpXvvR8&ithint=folder%2cpdf
HISTOIRE ILLUSTRÉE DES MONOTHÉISMES

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par axou » lun. 15 mai 2017, 11:07

pierresuzanne a écrit :
dim. 14 mai 2017, 15:13
Un président de la république est un personnage public, il n'est pas contraire à l'éthique de se renseigner sur sa personnalité.
Le psychiatre italien n'a commis aucune entorse au secret médical, puisqu'il a posé son analyse à partir d'éléments que les Macron eux-mêmes ont livré au public.
Il n'est pas illégal de se servir de ses connaissances pour poser un diagnostic.
Personnellement, ce qui m’interpelle, c'est que c'est d'Italie que nous vient cette analyse.... comme si nos psychiatres français ne s'étaient pas sentis libres de livrer leur conclusion. Pierresuzanne

Pour votre information Pierre Suzanne :
Les psychiâtres français ont certainement les mêmes standards que les Américains : pas d'expertise sur une personne que l'on ne rencontre pas dans son bureau médical. (c'est du bon sens !). Sinon n'importe quel psy pourrait raconter n'importe quoi sur n'importe quel personnage public !

« Les standards de notre profession ne nous permettent pas de nous aventurer dans le diagnostic d’une personne publique que nous n’avons pas pu évaluer directement », avaient rappelé les trois psychiatres, avant de réclamer « une expertise mentale et neuropsychiatrique poussée ». Expertise qui n’aura jamais été réalisée, si ce n’est peut-être dans le secret par des institutions américaines. (à propos de Trump)
https://www.pourquoidocteur.fr/Articles ... -americain

Si des psys américains réclament une "expertise poussée" sur Donald Trump (qui refuse de s'y prêter bien sur) et si certains s'aventurent à certain diagnostic contre leur déontologie, c'est que Trump a proféré nombre de propos racistes, misogynes, homophobe, outranciers en tous genres et avec montre d'un caractère imprévisible...

Emmanuel Macron pas plus qu'aucun candidat français, n'a montré une telle attitude que certains psys français se soient crus obligés à réclamer une expertise....
Le vieil italien, qui se contente de jugements grotesques et pudibonds sur sa vie privée, sans l'avoir jamais rencontré et donc expertisé, (!!!) avait sans doute besoin d'argent , opportunément pendant l'entre deux tours...

Il y a quand même des limites à la naiveté...

Axou

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Cinci » lun. 15 mai 2017, 16:58

Je penserais plutôt que les psychiatres sont libres de donner leurs opinions quant à leur propre perception d'un politicien ou n'importe quel personnage à caractère public, que ce soit Napoléon, le général Tapioca, François Hollande ou Emmanuel Macron. Le psychiatre pourrait même écrire un livre. Ce n'est pas un crime.


Il y a quelques années, le même phénomène se sera produit au Canada. Un psychiatre canadien anglais avait produit un ouvrage populaire dans lequel il livrait sa propre compréhension psychanalytique de Lucien Bouchard, alors politicien et chef de la formation nationaliste au Québec. Il le dépeignait comme un individu anormal, instable, pas fiable ... un individu quelque peu malsain mentalement quoi!

Personne n'a jamais accusé le "psy" de faire faux bond aux règles déontologiques de la profession.

A l'époque, j'avais trouvé les observations du "psy" douteuses, aventureuses et même assez insultantes. Repensant à la chose, des années plus tard : il m'aura semblé que le jugement du docteur n'était peut-être pas si dénué de fondement que cela.

Le problème est apparut aussi avec un psychiatre (toujours au Québec) qui coanimait une émission de radio et qui répondait en direct à des questions du grand public. Le psy a fini par être poursuivi par son ordre professionnel justement pour manquement aux règles déontologiques de la profession, etc. On accusait le psychiatre de délivrer des conseils cliniques à des personnes qu'il n'aura jamais vu, ni pu évaluer dans son cabinet de consultation et selon les règles de l'art. Aux dernières nouvelles, il aura fini par être acquitté des charges pesant contre lui. Son activité publique n'étant alors pas considéré comme son activité professionnelle. La prise de parole du psy en public n'étant que son opinion privée et pouvant être révélée dans le cadre d'une émission de divertissement populaire.

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Cinci » ven. 02 juin 2017, 19:30

Un autre petit pensum ...

Qu'est-ce que le totalitarisme? C'est le pouvoir total (d'un parti ou de l'État) sur le tout d'une société. Mais si le totalitarisme se distingue de la simple dictature ou de l'absolutisme, c'est surtout par sa dimension idéologique. Le totalitarisme n'est jamais le seul pouvoir d'un homme ou d'un groupe : c'est aussi, et peut-être d'abord, le pouvoir d'une doctrine, d'une idéologie (souvent à prétention scientifique), d'une "vérité", ou prétendue telle. A chaque type de gouvernement son principe, disait Montesquieu : comme une monarchie fonctionne à l'honneur, une république à la vertu et un despotisme à la crainte, le totalitarisme, ajoute Hannah Arendt, fonctionne à l'idéologie ou (vu de l'intérieur) à la vérité. C'est en quoi le totalitarisme est intolérant : parce que la vérité ne se discute pas, ne se vote pas, et n'a que faire des préférences ou des opinions de chacun.

C'est comme une tyrannie du vrai. Et c'est ce en quoi toute intolérance tend au totalitarisme ou, en matière religieuse, à l'intégrisme : on ne peut prétendre imposer son point de vue qu'au nom de sa vérité supposée, ou plutôt c'est à cette condition seulement que cette imposition peut se prétendre légitime.

Une dictature qui s'impose par la force est un despotisme; si elle s'Impose par l'idéologie, un totalitarisme. On comprend que la plupart des totalitarismes seront aussi des despotismes (il faut bien que la force, en cas de besoin, vienne au secours de l'idée ...), et que, dans nos sociétés de communication, la plupart des despotismes tendront au totalitarisme (il faut bien que l'idée donne raison à la force). Endoctrinement et système policier vont de pair.

Toujours est-il que la question de la tolérance, qui ne fut pendant longtemps qu'une question religieuse, tend à envahir le tout de la vie sociale, ou plutôt, car c'est bien sûr l'inverse qu'il faut dire, voici que le sectarisme, de religieux qu'il fut d'abord, devient au vingtième siècle omniprésent et multiforme, sous la domination cette fois de la politique bien davantage que de la religion : de là le terrorisme, quand le sectarisme est dans l'opposition, ou le totalitarisme, quand il est au pouvoir.

Qu'est-ce que la tolérance? Alain répondait : "un genre de sagesse qui surmonte le fanatisme, ce redoutable amour de la vérité."

Faut-il alors cesser d'aimer le vrai? Ce serait faire un beau cadeau au totalitarisme, et s'interdire presque de le combattre! Le sujet idéal du règne totalitaire , remarquait Hannah Arendt, n'est ni le nazi convaincu, ni le communiste convaincu, mais l'homme pour qui la distinction entre fait et fiction et la distinction entre vrai et faux n'existent plus. La sophistique fait le jeu du totalitarisme : si rien n'est vrai , qu'opposer à ses mensonges? s'Il n'y a pas de faits, comment lui reprocher de les masquer, de les déformer, et qu'opposer à sa propagande? Car le totalitarisme, s'il prétend à la vérité, ne peut s'empêcher, à chaque fois que la vérité déçoit son attente, d'en inventer une autre, plus docile.

Le totalitarisme commence en dogmatisme (il prétend que la vérité lui donne raison et justifie son pouvoir) et finit en sophistique (il appelle "vérité" ce qui justifie son pouvoir en lui donnant raison) ... D'abord la science, puis le bourrage de crâne. Qu'il s'agisse de fausses vérités ou de fausses sciences (ainsi le biologisme nazi ou l'historicisme stalinien), c'est assez clair, mais l'essentiel n'est pas là.

Un régime qui s'appuierait sur une science véritable - imaginons par exemple une tyrannie des médecins - n'en serait pas moins totalitaire dès lors qu'il prétendrait gouverner au nom de ses vérités : parce que la vérité ne gouverne jamais, ni ne dit ce qu'il faut faire, ni ce qu'il faut interdire.

La vérité n'obéit pas, ai-je rappelé après Alain, et c'est par quoi elle est libre. Mais pas davantage elle ne commande, et c'est par quoi nous le sommes.

Il est vrai que nous mourrons : cela ne condamne pas la vie, ni ne justifie l'assassinat. Il est vrai que nous mentons, que nous sommes égoïstes, infidèles, ingrats ... Cela ne nous excuse pas ni ne donne tort à ceux, parfois, qui sont fidèles, généreux ou reconnaissants. Disjonction des ordres : le vrai n'est pas le bien; le bien n'est pas le vrai.

La connaissance ne saurait donc tenir lieu de volonté, ni pour les peuples (aucune science, même vraie, ne saurait remplacer la démocratie), ni pour les individus (aucune science, même vraie, ne saurait tenir lieu de morale). C'est là où le totalitarisme échoue, au moins théoriquement : parce que la vérité, contrairement à ce qu'il prétend, ne saurait lui donner raison ni justifier son pouvoir. Il est vrai pourtant qu'une vérité ne se vote pas; mais pas davantage elle ne gouverne : tout gouvernement peut donc être soumis à un vote, et le doit.

Source : André Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus, Paris, P.U.F., 1995, p. 218

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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Cinci » ven. 02 juin 2017, 19:44

Une illustration : Une ère post-factuelle?

Avant les médias sociaux, avant Internet, il y avait bien des publications imprimées qui faisaient fonds sur des titres accrocheurs. Aujourd’hui, le phénomène est décuplé et les médias traditionnels — dont la tradition est de vérifier les faits — ont peine à les concurrencer. Jadis, la course aux « cotes d’écoute » se faisait entre les médias ; aujourd’hui, chaque titre (d’article, de vidéo) se bat pour obtenir le meilleur « audimat », peu importe la véracité de l’histoire exposée.

Vidéos falsifiées et canulars, présentés comme des informations, cartonnent sur YouTube et se trouvent parfois relayés par de grands médias. À l’ère des médias sociaux, tout militant a tendance à s’enfermer dans une niche qui lui renverra toujours des « faits » confortant sa vision du monde.

En plus, notre époque est marquée par une montée du relativisme propre au « baratin » (cette « bullshit » décryptée par le philosophe Harry Frankfurt). Le menteur sait qu’il trahit une vérité puisqu’il estime qu’elle existe ou qu’on peut tendre vers elle. Le « baratineur » ne croit pas à la vérité et n’a donc aucun scrupule à utiliser n’importe quel argument pour faire avancer ses intérêts.

http://www.ledevoir.com/societe/actuali ... -factuelle

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Je passais par là
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Re: Emmanuel Macron.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Je passais par là » ven. 22 mai 2020, 17:32

Bonjour Pierresuzanne,

A la lumière des derniers événements sanitaires, politiques, sécuritaires, législatifs..., je faisais un rapprochement entre Emmanuel Macron et la pensée d'Hannah Arendt.

Or dans ma recherche sur Internet, je suis tombé sur votre Blog et je ne vous cache pas qu'elle fut grande ma surprise lorsque j'ai vu la date...mars 2017...alors que tout ce que vous écrivez semble tellement d'actualité !

D'abord Bravo pour votre perspicacité - même si cela ne présage rien de bon pour notre Démocratie -.

J'aurais beaucoup aimé avoir votre vision de la situation 3 années après - j'ai l'impression que c'était il y a une éternité, tellement de choses se sont passées -

Bien à vous.

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Riou
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Re: Emmanuel Macon.... sous le regard d'Hannah Arendt

Message non lu par Riou » ven. 22 mai 2020, 18:43

Fée Violine a écrit :
sam. 25 mars 2017, 13:55


Pierresuzanne vous a répondu que Macron est de gauche. En réalité, comme vous le dites très bien, dans cette élection on ne comprend plus rien. Macron est ultralibéral, c'est-à-dire le contraire des valeurs de gauche. En fait, les termes historiques droite et gauche ont de moins en moins de sens.
Démocratie

« Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
« Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
« Aux pays poivrés et détrempés ! — au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
« Au revoir ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant, route ! »


Rimbaud, Illuminations, "Démocratie".

C'est plus expressif que les notions de "droite" ou de "gauche" à mon avis, qui ne sont pas éternelles, qui sont mêmes très récentes dans l'histoire de l'humanité, car ces notions, sauf erreur de ma part, n'ont jamais que deux siècles et demi d'existence (environ). Je ne suis pas certain qu'elles puissent décrire ce phénomène "En Marche!".

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