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par cmoi » jeu. 28 mai 2020, 5:37
Je suis d'accord avec vous Trinité. Je trouve certaines positions trop théoriques ou intellectuelles. On part de ce que l'on sait de l'enseignement multiséculaire (les deux voies mariage ou vie religieuse) mais dans la vie c'est le contraire : pour se marier il faut trouver la bonne personne et souvent on l'attend longtemps en vain, ou...on chute ! La vie religieuse suppose un appel particulier qui reste minoritaire : il faut que la vie sociale, la survie de l'espèce, la "domination de la terre", se fassent.
Le "monde" n'est plus que sous l'emprise de Satan, il est redevenu ce lieu où accomplir son devoir d'état et développer ses talents. Alors on commence et on est d'abord et avant tout célibataire. avant de se marier il faut être capable de faire vivre une famille, matériellement mais pas seulement.
Les "occasions" de rencontrer son conjoint ne sont pas si nombreuses, si on veut le choisir avec soin pour élever chrétiennement ses enfants. Ma nièce de 35 ans vient seulement de le (il ne croyait pas qu'une telle (vierge mais épanouie, délurée en somme) fille puisse exister encore, il a rompu des fiançailles pour seulement mieux la connaître...) trouver, après un parcours sans faute (avocate distinguée, vierge, etc) mais combien de souffrances simplement de ne pas le rencontrer, et ce n'est pas faute de se faire des amis, de multiplier les contacts, etc. dans un cadre sain.
Il peut y avoir d'autres raisons (handicap, transmission biologique ou psychologique défectueuse, manque de moyens financiers) pour lesquelles on s'abstient de convoler,
Comment peut-on dire que faire la volonté de Dieu ne suffit pas pour être saint ! Si on réduit cela à l'accomplissement des commandements, bien sûr, mais c'est aussi écouter ses motions et ses inspirations, ce qui suppose aussi de prendre des initiatives sur elles (comme Marie à Cana).
Il n'y a pas que les 3 voeux solennels (et définitifs). Il y a aussi des voeux privés et qui peuvent être provisoires, qui peuvent être très méritoires. Et bien d'autres engagements magnifiques qui supposent bien des sacrifices (que l'on vit dans la joie de la moisson future et qui nous aide à supporter et oublier les peines).
Qui n' a pas connu de ces oncles ou tantes qui apportent une aide et un soutien si nécessaires, qui ont "un recul" bienfaisant, sans qui la vie aurait été bien "rude". Ils pallient à bien des déficiences des parents, offrent un secours aux parents dans une vie qui se joue toujours "à flux tendus".
On a besoin des célibataires dans les familles comme on a besoin du bénévolat dans la société. Et on ignore souvent leurs souffrances, leur solitude, leurs joies aussi, pour ne voir que les avantages à les connaître et leur reprocher leur "indépendance".
Partir du mérite de la souffrance pour en faire un dogme : encore une démarche trop intellectuelle. Pour qu'elle soit méritoire la souffrance ne doit pas être volontaire, mais indésirable, et on doit chercher à s'en sortir même si l'accueillir aussi avec amour (mais pas celui de la souffrance en tant que telle, sinon comment éprouverions nous de la compassion pour les autres ?).
Faire la volonté de Dieu passe au contraire avant tout le reste : avant une vocation, avant une bonne action, avant tout et c'est précisément cela, être un saint, même si mis en mots cela peut paraître trop simple, c'est loin d'être le cas, cela dépasse totalement toutes les belles théories. Pas étonnant qu'il est dit qu'au paradis, passeront devant nous des qu'on ne soupçonnerait pas aujourd'hui pour un tel avenir !
Le sujet du fil est bien de démontrer une chose vraie (assumer ne veut pas dire dont on se satisfait) et le pape Jean-Paul II en a très bien présenté la haute valeur, il n'a pas dédaigné de se pencher sur cette voie trop "oubliée", non d'argumenter contre elle avec toutes les présentations d'un temps ancien qui se défendait contre des maux différents de ceux d'aujourd'hui .
Il ne s'agit pas là d'une voie à forte signification eschatologique, mais d'une voie de silence, même s'il n'est pas fondamentalement religieux, il est communion au mystère de Dieu. Il n'y a pas 2 saintetés, une pour le ciel, et une pour la terre (qui suppose des choix balisés) : nous sommes tous appelés à la sainteté dans l'état où nous sommes, et donc en mesure d'être saints. Cet appel là est pour tous, sans jalousie aucune. Les religions de la terre passeront, oui, même la nôtre, ce qui restera ce seront les saints et le culte qu'ils ont rendu et rendront à Dieu, "en esprit et vérité". En priver qui que ce soit, même une prostituée, au nom d'un statut, c'est désespérant, ce n'est plus la vérité. Voir dans les évangiles quelles questions et par qui ont été posées à Jean-Baptiste : il y a donné réponse. Même à ceux dont le métier était de tuer, et pas toujours pour une bonne cause. Il y a l'attente du coeur et le désir d'un mieux, qui peuvent rester à jamais inassouvis ici-bas (relire les béatitudes).
On dirait sinon à écouter certaines sirènes que la finalité pour l'homme, serait-elle spirituelle, serait de "se ranger". La sainteté c'est tout le contraire : c'est de déranger toujours et par là où c'est inattendu, pour renouveler le désir de Dieu. Et de se laisser déranger. Pas de dire que ce n'est pas marqué dans le manuel du parfait saint et d'en passer son tour... en se glorifiant de son humilité !