C'est pourtant simple.
Et donc ..."... ne t'imagine pas pouvoir être rassuré facilement, en déclarant que rien n'apparaît derrière les nuages, que le ciel et la terre sont muets. Il ne t'es pas permis d'en rester aux apparences, en te répétant que si une religion, une seule entre toutes, pouvait avoir raison, ce serait là une évidence pour tout le monde.
Au contraire : il est au moins une religion, le christianisme, à la base de laquelle il y a précisément l'idée que Dieu demeure caché. La condition, pour la croyance du chrétien, c'est de reconnaître et d'accepter l'ambiguïté, la double lecture possible de tout ce que nous voyons hors de nous et sentons en nous-mêmes : la réalité ne m'offre rien qui ne soit matière de doute et d'inquiétude. Si je ne voyais rien qui m'indiquât une Divinité, je me tranquiliserais dans la négation. Si je voyais partout les traces d'un Créateur, je reposerais en paix dans la foi. Mais j'en vois trop pour nier et trop peu pour me rassurer. Ainsi y a-t-il assez de lumière pour qui veut croire et assez de ténèbres pour qui ne veut pas croire."
S'Il en est ainsi - et il en est ainsi - agnosticisme et athéisme sont possibles : mais est également possible la foi.
[...]
La foi est le pas ultime , et qui dépasse le raisonnement. Mais c'est grâce à la raison que nous parvenons jusqu'au point au-delà duquel seul le pari peut décider. Penser peut vouloir dire découvrir que la dernière démarche de la raison est de reconnaître qu'il y a une infinité de choses qui la surpassent.
Vittorio Messori, Le pari sur la mort. L'espérance chrétienne : espérance ou illusion ?, p. 96
Agnus151 a parfaitement raison de signaler qu'il n'existe aucune preuve contraignante. Il n'est rien dans le monde qui pourrait forcer les individus à croire en l'existence de Dieu, en la vérité de Jésus-Christ, etc. Les mots-clés : contraintes, obligation, forcing, pas le choix, etc.
Il ne peut pas exister de preuves contraignantes en rapport avec Dieu parce que la foi outrepasse la raison. C'est pourquoi il est question de don de Dieu. On parle d'une gratuité, de la grâce.
La nature versus la surnature
Par ses seuls sens ou sa seule raison raisonnante : un homme est incapable de trancher véritablement en faveur de Dieu. Ça, c'est aussi vrai que les pharisiens de l'Évangile qui sont incapables de trancher en faveur de Jésus, sur la seule base du témoignage d'un aveugle guéri. Ils ne le peuvent avec leur seule raison raisonnante. Ça ne marche pas !
En face d'un avion qui vole dans les airs, du trafic aérien qui passe et repasse sans cesse au nez et à la barbe de l'observateur, ce dernier est bien obligé d'admettre que les avions ont cette capacité de se mouvoir dans les airs. Il en a la preuve. C'est une évidence pour tous. Aussi, il n'y a là qu'une simple constatation naturelle. Or il n'en va pas de même pour la foi. Parce que la foi procède d'un ordre qui est surnaturel.
Les arguments, ratiocinations, considérations philosophiques, le lourd pensum de mille pages s'accompagnant de quinze années de réflexion n'en peuvent que mener un individu au bord d'une décision. Mais ce n'est pas ça qui va s'avérer déterminant. Le pensum n'en peut tout au plus qu'aider à préparer le terrain. Mais la graine semée vient bien d'ailleurs.
"Tu es béni, Simon, fils de Jona. Car ce ne sont ni la chair ni le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père ... "