Vous les invitez à la cohérence. Et la cohérence, comme vous l'expliquez, c'est de s'en aller. Donc, vous les invitez à partir. C'est amusant comme vous ne reconnaissez pas ce que vous dites pourtant très clairement. Pourquoi ne pas parler de façon droite ? Pourquoi parler de façon biaisée ?
Je les invite, soit à prendre leurs accusations au sérieux, soit à les remettre courageusement en question. C'est pourtant clair.
Vous soupçonnez le mouvement tradi de ne pas être aussi généreux que vous dans la tolérance. Vous avez l'air d'oublier que les tradis ont très longtemps, et jusque récemment, été traités en parias dans l'Église, et que c'est encore le cas en de nombreux lieux. Vous l'avez oublié, mais moi non ! Et je sais ce que veut dire être traité en parias. Alors vos leçons de tolérance. Si un jour, les messes Paul VI disparaissent, ce sera beaucoup moins le fait des vilains tradis que le fait de l'absence de vocations, de l'extinction du nombre des fidèles, et de la fermeture consécutive des églises. Ne rejetez pas par avance la faute sur les tradis des effets de la politique progressiste des prélats en France.
C'est possible. En tous cas, s'il devait arriver que les éléments les plus radicaux parmi les tradis devaient prendre le pouvoir dans l'Eglise, peut-être seraient-ils prompt à priver autrui de la liberté dont ils jouissent aujourd'hui, d'après la loi de l'Eglise.
Au passage, vous êtes très prompt à peindre le mouvement traditionaliste comme de pauvres chéris, maltraités par les vilains catholiques latins de France qui étaient tous très méchants et très modernistes. C'est une peinture aussi simpliste que celle qui consiste à les peindre comme de vilains intégristes.
De nouveau, ne voyez-vous vraiment aucune différence entre juger peu orthodoxe une politique pastorale et lancer une accusation en hérésie ? Ha mais c'est vrai. Comme vous êtes habitué vous-même à voir l'hérésie chez vos frères tradis, vous avez perdu toute notion de nuance.
C'est pourtant simple : si l'on admet que la liturgie rénovée contient des hérésies, qu'un concile oecuménique enseigne l'hérésie, on admet que le Saint-Esprit n'a pas assisté l'Eglise, que les portes de l'Enfer ont prévalu sur elle, bref, que le Christ s'est trompé, ou a menti.
On ne peut en effet se vouloir fidèle à Rome ‑je veux dire la Rome réelle, concrète, celle de Jean‑Paul II, pas la « Rome éternelle », l'Idée platonicienne de Rome, admirable archétype qui présente seulement l'inconvénient (ou peut‑être l'avantage ?) de ne pas exister ‑ et accepter d'un cœur léger l'éventualité que le magistère de l'Eglise, en proposant depuis trente ans au peuple chrétien la messe selon l'Ordo de Paul VI, ait purement et simplement erré dans un domaine aussi vital que la liturgie. Si vraiment il avait donné une pierre indigeste à ses enfants qui lui demandaient du pain (cf. Mt 7 : 9); si vraiment il avait conduit les fidèles vers des pâturages empoisonnés, alors il faudrait inéluctablement en conclure avec les sédévacantistes que le magistère n'est pas le magistère. Avant d'en arriver là, mieux vaut y réfléchir deux fois. (Père Serge-Thomas Bonino, op)
Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λόγος, καὶ ὁ λόγος ἦν πρὸς τὸν θεόν, καὶ θεὸς ἦν ὁ λόγος. Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν θεόν. Πάντα δι’ αὐτοῦ ἐγένετο, καὶ χωρὶς αὐτοῦ ἐγένετο οὐδὲ ἓν ὃ γέγονεν. Ἐν αὐτῷ ζωὴ ἦν, καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων, καὶ τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει, καὶ ἡ σκοτία αὐτὸ οὐ κατέλαβεν.