Ephraim a écrit : ↑sam. 30 juin 2018, 15:17
J'ai suivi cette discussion avec beaucoup d'intérêt. Je me permet d'y apporter une modeste contribution, vous en excuserez je l'espère le ton un peu polémique, mais je dois avouer mon incompréhension sur certains points.
Voici mon expérience : j'ai appris plus de choses en deux ans de liturgie latine qu'en une vie de messes post-concilaires.
Même si en effet, je trouve que les célébrations en langue vernaculaire ont certains avantages je ne peux m'empêcher de leur préférer celles en latin.
Dans la Première Lettre aux Corinthiens, Saint Paul dit bien " quand l’Église est rassemblée, je préfère dire cinq paroles avec mon intelligence de manière à instruire les autres, plutôt que d’en dire dix mille en langues." Verset 19.
Le Christ a prêché en araméen pour être comprit de ses contemporain, le Nouveau Testament a été rédigé en grec de la koiné, équivalent de l'anglais actuel, précisément pour être comprit de tout le monde connu. La Bible a été traduite par St Jérôme en Latin pour les mêmes raisons. On pourrait même parler des traductions faites directement en slavon dés que les slaves se sont convertis.
Il y a donc une certain logique, à première vue, de poursuivre cette dynamique et de continuer à suivre l'évolution des langues et de traduire en français.
J'aime beaucoup la Nouvelle Traduction Liturgique de la Bible, notamment ses Psaumes (je dois bien être le seul parmi les "tradi").
Cela dit, le latin, comme n'importe quelle autre langue liturgique offre de nombreux avantages, longuement détaillés dans les messages précédents.
Le problème récurrent aux adversaires du latin semble être le fait que c'est une langue morte, que plus personne ne parle et qui du coup rend la compréhension de la liturgie impossible.
Cela me choque.
A moins que je ne me trombe, il n'existe actuellement aucune religion dont la langue liturgique ne soit pas précisément une langue morte. L'arabe coranique est très peu compréhensible pour un arabophone et absolument abscon pour un afghan ou un tchétchène. Le slavon est une langue qui n'a jamais été réellement parlée, et la plupart des russes orthodoxes, sont mêmes incapables de le lire. Le cas était vrai pour l'hébreu, du moins jusqu'à ce qu'il redevienne une langue vivante. Le cas est le même pour les Védas, Avestas et autres.
Comment font les milliards de musulmans, juifs, orthodoxes, hindous et autres depuis des siècles???
Et bien ils apprennent!!!! La première chose enseignée dans une madrasah ou une yeshivah, par exemple, sera l'arabe coranique et l'hébreu.
Les catholiques auraient-ils des facultés mentales inférieures, sont-ils incapables d'apprendre le latin?
J'ai des souvenirs absolument cuisants de cours de catéchisme idiots, où l'on parlait de tout sauf de la religion catholique.
J'imagine le profit colossal, tant sur le plan intellectuel, que scolaire, que spirituel, si l'on enseignait le latin liturgique dans la Vulgate et le missel!
J'ai eu la chance de visiter des yeshivot et des madrasseh (dans des pays non arabophones), tous les enfants sont penchés sur leur Torah ou leur Coran et apprennent l'alphabet leur langue liturgique et leurs textes saints.
Systématiquement, à chaque fois, la même image m'est venu à l'esprit : l'équivalent avec des enfants catholique apprenant à réciter "In principio erat Verbum et Verbum erat apud Deum..."
Imaginez-même, soyons fous, leur apprendre à lire le latin sur des livres imprimés en caractères gothiques...
C'est si compliqué que ça?