Bonjour,
Prisca a écrit :
La prophétie de Paul par conséquent réside dans sa clairvoyance du fait qu'il ait dit à Pierre qu'il était répréhensible,
Que Paul puisse trouver l'agir de Pierre déplorable, à une occasion comme celle qu'il relate, est chose normale. Il n'en fait pas une prophétie. Il n'y a rien de surnaturel là-dedans. Il ne s'y trouve pas non plus, de la part de Paul, comme un appel lancé à Pierre de se convertir. Paul ne se comporte pas avec Pierre, voyez-vous, comme le ferait, par exemple, le prophète Amos avec les riches de son temps, les exhortant à revenir à Dieu parce qu'ils vivraient comme des païens sans foi ni loi !
Aucune prophétie
Paul ne prophétise rien du tout, au sujet de Pierre, mais il raconte une anecdote. Il fait allusion à ce moment où il aurait dû faire part à Pierre de son désaccord avec sa façon d'agir, la fois où des chrétiens juifs de Jérusalem se seront amenés en visite. Paul trouvait Pierre tortueux à cette occasion (il ne marchait pas droit), en voulant sauver les apparences, voulant ménager la chèvre et le chou.
L'opinion de Paul, son sentiment ou son jugement : c'est "juste" l'opinion de Paul, son sentiment ou son jugement. Il ne prend pas une effusion spéciale de l'Esprit Saint chez Paul pour qu'il puisse sentir les choses comme il les sent à ce moment-là. Il n'en réclame pas une intervention extraordinaire du Saint Esprit afin que Paul puisse enfin voir quelque chose chez Pierre, qui, sans l'intervention divine, serait demeurée cachée, inaperçue, jamais comprise.
[...]
Illustration
Quand Jésus dit à Pierre qu'il va le trahir trois fois avant que le coq n'ait chanté deux fois : c'est une prophétie ! Parce que Jésus bénéficie à ce moment-là d'un éclairage qu'un homme normal dans une condition normale ne pourrait pas avoir. Quand Jésus parle avec la samaritaine au puits de Jacob : il prophétise. Parce que Jésus bénéficie d'un éclairage sur la samaritaine qui la désarçonne complètement d'une part; de l'autre, Jésus se permet même de dépasser les limites des conflits religieux de son temps, au sujet du Temple, avec l'assurance la plus solide à l'effet qu'il viendra un temps où nul n'ira adorer ici plutôt que là. Jésus s'exprime avec autorité, d'une manière qui ne pourrait pas être celle d'un homme normal dans le quotidien, en se mouillant même au sujet de l'avenir !
Mais ...
Dans l'Épisode de Paul avec Pierre : on ne rencontre rien de tel. Parce que Paul n'agit pas autrement qu'un homme normal pourrait le faire, en faisant jouer seulement son propre jugement. Il s'agit d'un incident banal. C'est aussi banal, ordinaire et régulier que les "fâcheries" de Paul à l'égard de Barnabé ou de Marc. Le pain quotidien de la réalité missionnaire pouvait être tissé de petites disputes et désaccords sur la meilleure façon d'obtenir ci ou ça.
Si je résume :
Il n'y a "pas plus de prophétie chez Paul dans l'expression de sa critique de Pierre à l'occasion indiquée" qu'il y en aurait chez Pierre et lorsque Pierre nous fait savoir combien les écrits de Paul peuvent être un peu compliqués, suffisamment pour que le premier venu puisse en perdre son latin, son grec ou son araméen.
On ne parle pas de prophéties dans ces cas-là, mais d'observations pouvant relever d'un sens commun, et n'étant en tout cas que l'expression du jugement d'un homme.