Bonjour, Victor !
ATTENTION ! Ce message concerne des réalités un peu débraillées de la vie matrimoniale. Ceux qui ne sont pas concernés peuvent arrêter la lecture ici.
victor.B a écrit : ↑ven. 24 juin 2022, 19:31
1- Onan se refuse totalement à la fécondité. C'est à mon sens son attitude avant sa pratique qui pose problème. Onan aurait pratiqué une méthode de régulation naturelle des naissances dans le but de ne jamais avoir d'enfant, il aurait été tout autant dans le péché, refusant absolument toute fécondité.
Affirmatif. Sauf que pour des raisons différentes. Ainsi :
-dans la cas d'Onan, la méthode choisie était intrisèquement mauvaise. Toute mèthode qui s'oppose volontairement à la fécondité lors d'un rapport sexuel est un péché grave.
-si Onan aurait choisi une méthode de régulation naturelle, alors cela aurait été toujours un péché grave, mais cette fois à cause de l'intention. Onan avait une intention égoïste, il ne voulait pas des enfants qui auraient été, selon la loi, des enfants de son frère décédé.
Pour rendre les choses plus claires : dans un cas le péché est dans l'acte, dans l'autre dans l'intention. Si l'intention est égoïste, on peut pécher gravement avec les methodes naturelles de la même façon qu'on peut très bien faire des sortilèges avec la Bible. C'est toute la différence entre planification familiale catholique et contraception. Malheureusement, il y a des catholiques qui ne le savent pas (ou font mine de ne pas le savoir). Si la chose n'est pas expliquée franchement à la préparation pour le mariage, il y a le risque que les méthodes naturelles deviennent de plus en plus la contraception catholique de la même manière que la déclaration de l'invalidité du mariage devient le divorce catholique.
Humanae Vitae dit clairement que, pour que les méthodes naturelles soient licites, la condition est que leur raison soit grave. Qu'est-ce qu'il faut comprendre plus précisément, ça ferait mon message trop long.
2- On parle de la pratique du retrait comme étant totalement stérile. L'OMS estime je crois pourtant entre 4% et 27% le taux d'échec de cette méthode, selon l'indice de Pearl. Même en retenant le chiffre bas, 4%, on peut dire que la pratique est risquée...
Attention, l'indice de Pearl signifie : dans quel pourcentage des couples qui pratiquent correctement une méthode et seulement cette méthode-là il y a au moins une grossesse
au bout d'un an. Donc, cela ne veut pas dire que dans 4 % des actes où on pratique une méthode c'est raté !
Il me semble qu'il y a consensus pour dire que les caresses préliminaires ne posent pas problème.
Vrai.
Ces caresses faites par le mari peuvent mener l'épouse jusqu'à l'orgasme, sans que cela empêche en aucune manière la fécondité ni la relation sexuelle du couple. Cela a été évoqué. Du coup, la masturbation féminine, dans la mesure où elle est faite par le mari ne pose pas problème?
Faux. Ce qui est permis ce sont les préliminaires d'un acte sexuel. Pour qu'on puisse parler de préliminaires, un acte sexuel doit suivre (du moins, être en projet), autrement effectivement on parle de masturbation.
Alors on peut imaginer que si cela n'aboutit pas à une relation sexuelle, c'est la recherche du plaisir pour le plaisir. Mais de la même manière qu'une main frôlée plusieurs jours avant, qu'un petit bisou appuyé la veille, un mot doux, une partie du corps effleurée ou caressée quelques heures avant peuvent être des préliminaires à une union conjugale, alors des caresses menant jusqu'à l'orgasme de madame sans que cela aboutisse à une relation sexuelle immédiate peuvent être considérés comme des préliminaires à une future union conjugale. La période réfractaire n'existant pas dans l'orgasme féminin, cela conduit plutôt madame à se mettre en condition.
Vous oubliez l'intention. La question de l'intention est tout aussi importante que la question de l'acte (ou de l'omission) en morale. Pour que les préliminaires soient moralement légitimes, la condition est qu'elles soient des préparatifs en vue d'un acte matrimonial. Maintenant, s'il arrive que la femme (et cela peut arriver tout aussi bien chez l'homme) subisse un orgasme sans qu'il soit prévu, on ne peut pas parler de péché, car l'intention ne fut pas de se masturber à deux.
Enfin, si des pratiques intrinsèquement infécondes, comme l'onanisme ou l'utilisation d'un préservatif peuvent être considérées comme coupant l'homme de la fécondité, qu'en est-il dans le cas d'une infertilité naturelle du couple. La finalité n'étant plus d'empêcher la fécondité, ces actes deviennent-ils licites?
Par exemple, dans le cadre d'un couple totalement infertile ( d'un âge dépassant la ménopause), peuvent-ils utiliser un préservatif? (les raisons peuvent être multiples, par exemple l'inconfort des fluides coulant après un rapport pour madame). J'ai du mal à imaginer que cette utilisation leur soit interdite, étant donné que la notion de fécondité à totalement disparu.
Dans le même genre, un couple totalement infertile peut-il se caresser mutuellement jusqu'à l'éjaculation de monsieur? vu que là aussi la notion de fertilité n'est plus d'actualité?
Sur ces questions je ne peux pas vous donner une réponse tout aussi catégorique, car je trouve la question vraiment difficile. Je serais plutôt enclin de dire que la fertilité ou l'infertilité ne change rien à la donne. Les péchés de cette nature ne sont pas des péchés d'omission, mais d'action. C'est l'action de S'OPPOSER à la conception lors d'un acte matrimonial qui est définitoire. S'il y a impossibilité matérielle de conception, cela ne serait qu'une circonstance. Mais je dois chercher et réfléchir au sujet. Si je trouve quelque chose d'éclairant, je reviens.
Dans la paix du Christ,
A.