Tromperie sur une qualité rendant le mariage nul : quelle qualité ?

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coeurderoy
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Re: Reconnaissance en nullité de mariage

Message non lu par coeurderoy » mar. 28 févr. 2012, 15:48

Laurent L a écrit : Mieux vaut prévenir que guérir et il est inconcevable que rien ne soit fait pour empêcher un pseudo-mariage (donc un sacrilège) d'avoir lieu si l'on a connaissance d'empêchements, surtout dirimants.
Laurent, l'Eglise, dans sa grande compassion ne parle jamais de sacrilège à ce propos : les tortures morales ou psychologiques de deux êtres qui, en toute bonne foi, ont pensé contracter une union légitime n'a rien à voir avec la volonté de commettre un sacrilège...

En ce qui me concerne, la non-préparation au mariage et à ses réalités est due (hélas !) à un prêtre de la FSSPX qui aurait dû nous dissuader - vu ce qu'il connaissait des 2 personnes respectives - de nous unir devant Dieu. Outre l'absence de l'ordinaire du lieu (mariage contracté en 90, après les sacres d'Ecône, chez les lefebvristes) - ce qui est "réparable administrativement parlant" - il y avait des empêchements que toute personne de bon sens aurait pu percevoir... Mais le bon sens, l'esprit d'incarnation, la tempérance et la sagesse n'étaient pas le fort de ce prêtre, de mon "épouse" ni de moi-même non plus...
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Jean-Mic
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Re: Reconnaissance en nullité de mariage

Message non lu par Jean-Mic » mer. 29 févr. 2012, 20:32

Cher Laurent,
Tout d'abord, permettez-moi de préciser qu'en aucun cas, je ne mettrais en opposition le droit canon et la pastorale, mais j'ai parlé de doutes sérieux que le prêtre ou le diacre doit consigner par écrit. En effet, si il a connaissance sans aucun doute possible d'un empêchement, il ne peut accepter la célébration du mariage. Sauf que dans la pratique, les choses ne se passent pas comme ça. Prenons des exemples : la question du désir d'enfants ou celui de la pression exagérée des parents ... Oui, le prêtre ou le diacre peut avoir, au fil des dialogues avec les fiancés, des doutes, mais pour raisonner en droit, ce ne sont pas des preuves. Une déclaration. même répétée. sur la question des enfants peut n'être qu'une posture ; nous avons tous dans notre entourage entendu des réflexions sur le ton du "je ne suis pas prêt, je ne suis pas prête" ... De même, l'ingérence de certains (beaux-)parents n'empêche pas forcément un couple très jeune de mûrir ... Alors refuser le mariage, bien sûr que non ! Mais consigner ses doutes, oui, c'est une obligation pour le prêtre ou le diacre.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

Isabelle47
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Re: Reconnaissance en nullité de mariage

Message non lu par Isabelle47 » mer. 29 févr. 2012, 23:05

Personnellement, je n'aurais pas grand souvenir des interventions de prêtres lors de la préparation de mon mariage.
Tout comme je n'aurais pas grand chose à dire à propos de lpréparation et information destinées aux parents pour les baptêmes de mes enfants.
Je ne peux donc pas faire incomber la faute d'éventuelles erreurs de jugements ou de parcours et autres diverses difficultés rencontrées lors de ma vie conjugale sur cette préparation qui fut (hélas, mais pas à ma demande, je précise :( ) quasi inexistante!
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Re: Reconnaissance en nullité de mariage

Message non lu par Scratchy » dim. 17 mai 2015, 14:49

Bonjour,

Je me permets de faire remonter ce fil car une question est présente en mon esprit sur les conditions de validité du mariage.
L’article 1101 du Code de droit canonique dispose que « si l'une ou l'autre partie, ou les deux, par un acte positif de la volonté, excluent le mariage lui-même, ou un de ses éléments essentiels ou une de ses propriétés essentielles, elles contractent invalidement ».

La question que je me pose est donc de savoir si un couple qui, au moment de son mariage, utilise des moyens contraceptifs (mais qui a l’intention d’avoir des enfants dans le cadre du mariage) peut être considéré comme contractant invalidement. Telle était en effet notre situation au moment de notre mariage en 2009. Nous ne voulions pas d’enfant tout de suite mais nous étions bien sûr d’accord pour avoir des enfants par la suite.

Depuis, nous avons eu deux enfants (en 2012 et 2014) et n’utilisons plus de moyens contraceptifs dans une démarche de vérité conjugale nourrie d’une foi beaucoup plus présente qu’au moment de notre mariage. Cependant, l’utilisation de moyens contraceptifs au moment du mariage peut-il être considéré comme ayant vicié le consentement sur la base de l’article 1101 ?

Merci de vos réponses.

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Re: Reconnaissance en nullité de mariage

Message non lu par Fée Violine » dim. 17 mai 2015, 20:51

Bonjour Scratchy,

vous vous êtes mariés avec l'intention d'avoir des enfants. Ce n'est pas comme si vous aviez exclu à jamais l'idée d'en avoir !

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Christophe67
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Re: Reconnaissance en nullité de mariage

Message non lu par Christophe67 » mar. 19 mai 2015, 0:29

Bonjour Scratchy,

Je remets en lien ce document intéressant concernant la nullité de mariage.

Vous verrez probablement qu'il y a une différence entre ne pas être ouvert à la procréation, et reporter cette procréation à un moment plus responsable.


Cordialement.

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Scratchy
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Re: Reconnaissance en nullité de mariage

Message non lu par Scratchy » mar. 19 mai 2015, 16:31

Bonjour,

Je vous remercie de vos réponses. Le consentement libre et éclairé doit donc s’entendre comme l’approbation des 4 piliers du mariage chrétien (liberté, fidélité, fécondité et indissolubilité) et une volonté de les respecter.

Je me posais la question car j’ai lu une déclaration d’un archevêque sud-américain affirmant que dans son diocèse on pouvait estimer que plus de la moitié des mariages catholiques étaient nuls. Proportion, me semble-t-il, énorme. De là, je me disais qu’en France les mariages nuls devaient être de la même proportion, voire plus, et que bon nombre de catholiques (dont peut-être mon couple) pouvaient se croire mariés alors qu'en fait le mariage est nul.

En Christ,

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