Je viens apporter mes réponses aux questions de Mathieu, en espérant que cela vous aide.
Je pense d'abord que les mots sont trop vagues et provoquent des amalgames malheureux :Mathieu31 a écrit :Que pensez-vous : de l'homosexualité en général et de ma position ?
L'adjectif "homosexuel" désigne trois choses :
- Les relations entre personnes de même sexe. N'importe quelle relation entre personne ou animal de même sexe peut être qualifié d'homosexuel au sens scientifique du terme.
- La pratique sexuelle entre personne de même sexe.
- La sensibilité plus ou moins exclusive envers les personnes de même sexe.
Or, peut-on qualifier d'homosexuel un homme qui est d'avantage sensible au charme masculin qu'à celui de l'autre sexe, tout en éprouvant du dégoût pour les relations sexuelles ?
Il existe un mot, très peu connu, qui désigne justement la sensibilité plus ou moins exclusive envers les personnes de même sexe : "homophile" (pas d'équivalent féminin malheureusement).
Ce qui me fait dire que le terme "homosexuel" désigne plus particulièrement la pratique sexuelle.
C'est, je pense, la même différence qui sépare le terme "pédocriminel" de "pédophile".
Ensuite, j'estime que l'homophilie (ou son équivalent féminin) n'est pas un choix de vie, mais une sensibilité construite avec l'individu.
Ça n'est pas non-plus une maladie : c'est une sensibilité.
Pour moi, même si les cures de dés-homosexualisation qui peuvent exister peuvent conduire à une certaine désensibilisation partielle, elles sont toutes utopiques.
Je ne crois pas que l'on puisse "guérir" de son homophilie.
Enfin, contrairement à l'homophilie, l'homosexualité est pour moi, un choix de vie. L'orientation sexuelle n'est jamais déterminée à la naissance : c'est un choix.
Que je sache, tous les ecclésiastiques qui ont fait vœux d'abstinence ne sont pas des asexuels.
Le fait de s'engager à telle ou telle pratique sexuelle est un choix qui implique notre responsabilité.
Voilà pour les mots.
Quant à la morale :
Même en dehors de toute raison religieuse, je pense qu'une pratique sexuelle régulière ayant pour but de satisfaire une recherche de plaisir personnel est amorale.
Individuellement, c'est risquer une dépendance rapide. Pas besoin de vous faire un cours de neuro-psycho d’addictologue pour comprendre...
Du fait, ça n'est pas respecter son corps, et c'est aussi se dés-éduquer à la maitrise de soi.
A deux, c'est encore pire, puisqu'on ne respecte plus non-seulement son propre corps, mais aussi celui de l'autre (autre qu'on est sensé aimer).
(Ceci est autant valable pour l'homosexualité que pour l'hétérosexualité.)
Maintenant, au sujet de votre position :
Si la pratique sexuelle est un choix qui implique notre responsabilité, nous baignons dans une société érotique qui ignore sa tendance.
Aussi, la société à elle aussi une part dans cette responsabilité.
C'est la société toute entière qui ne respecte plus le corps des gens : on semble vivre dans un monde de drogués n'ayant pour but que les plaisirs de la vie. No futur, on se la fait courte, mais intense.
La maîtrise de soi, le sacrifice, et tous les bénéfices qui en découlent sont ridiculisés, diabolisés, vus comme des originalités douteuses.
Même dans les choses les plus simples : qui peut prétendre se priver de sucre ou de sel aujourd’hui ? Apprends-t-on à réussir ses régimes, ses privations ? Apprends-t-on la maîtrise de soi ?
En fait, c'est tout le contraire : on exige un droit au plaisir, jusqu'à vouloir faire passer le bénéfice de la prostitution comme un "soin remboursé" pour personnes handicapées...
En fait, les homophiles ne sont pas "un cas à part" dans la chrétienté : ils ont le même combat que chacun pour le salut de leur âme et pour celui des autres.
Vous avez autant de mérite si ce n'est plus, qu'un homme marié qui cherche à rester chaste.
En effet.Mathieu31 a écrit :Comment m'aider à ne jamais être tenté ? J'aurais toujours de l'attirance pour la beauté des autres garçons ...
La tentation n'est pas mauvaise en soi :
L'Église nous enseigne que Notre Seigneur ne permet aucune tentation que nous ne puissions vaincre. Dieu ne peut pas nous laisser démunis devant la tentation.
Aussi, si nous avons les moyens de vaincre la tentation, il ne manque plus que notre décision de faire la Volonté de Dieu.
Et cet effort d'obéissance, c'est tout ce qui fait le mérite du chrétien. C'est comme cela que l'on gagne son paradis.
(Ça n'est pas pour rien que l'Église est revenue sur la traduction du Notre Père pour accuser la version qui dit à tort "ne nous soumets pas à la tentation".)
D'un autre côté, il faut être fou pour la rechercher, tout simplement parce que c'est inutile et même suicidaire de s'y frotter. Il faut fuir la tentation.
Côté porno, il existe des solutions de filtrage : de nombreux logiciels dits "de contrôle parental" sont équipés d'une section "pour adulte" justement à cet effet.
Dans cette logique, il faut aussi fuir l'oisiveté, et s'occuper à ses devoirs d'état (devoirs découlant de notre état : de ce qu'on est) : son métier, ses responsabilités, les services qu'on peut rendre... Il faut décider quoi faire de sa vie au lieu de subir le sort.
Oui ! Bien évidemment que oui ! Et même avant : même entre les rechutes.Mathieu31 a écrit :En devenant totalement abstinent, mes péchés vont-ils êtres vraiment pardonnés ?
Mais pour obtenir un pardon, il faut le demander !
Il faut aussi demander de l'aide à Dieu : la prière est une aide dont on ne soupçonne pas la force.
Demandez une confession auprès d'un prêtre qui saura vous y préparer. Cela vous apportera beaucoup, croyez-moi !
La confession en elle même ne demande qu'un effort ridicule. C'est notre opposition psychologique qui constitue le plus gros obstacle.
Même moi, qui me confesse régulièrement, je procrastine avant chaque confession, je m'en fait des montagnes pour au final, ressortir du confessionnal en me disant : "c'était pas plus dur que ça". Et je peux repartir serein, pour lutter de plus belle.
Voilà ! Désolé pour la longueur. Espérant que cela vous aide. Bon courage à vous.