A du mal à comprendre la Bible

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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Laurence62
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A du mal à comprendre la Bible

Message non lu par Laurence62 » mar. 07 mai 2013, 17:28

Bonjour :cool:

Je vous écris car j'ai du mal à comprendre, à lire la Bible, même en lisant plusieurs fois les versets. Je voudrais savoir comment vous faites pour comprendre la Bible? Merci, d'avance pour vos réponses...

Bisous à vous ^^

Chemin80
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Re: A du mal à comprendre la bible

Message non lu par Chemin80 » mar. 07 mai 2013, 18:55

Bonjour,

Dans un premier temps, je me suis acheté une Bible en français courant, avec des notes abordables, qui m'a permis de me familiariser. C'est par la suite que j'ai investi dans d'autres Bibles, que je compare ensemble quand je ne suis pas sûre du sens.

J'ai suivi un parcours de recommençants, qui m'a aidée à mettre un pied dans la Bible: lecture des évangiles, explications des grandes périodes de la Bible, première approche des psaumes, etc...

Je me suis quelques temps fait accompagner par un prêtre qui m'a fait lire les Évangiles avec l'aide de livres d'étude de textes : ça m'a aidée à comprendre les grandes lignes des Evangiles.

Aujourd'hui, pour aller plus loin, je fais partie d'un groupe d'étude Biblique. On lit à tour de rôle la Bible, et on échange sur le sujet avec une accompagnatrice.
Et bien entendu aller à l'Eglise, écouter la Messe au moins une fois par semaine, qui est riche d'enseignements.

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Phileas Fogg
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Re: A du mal à comprendre la bible

Message non lu par Phileas Fogg » mer. 08 mai 2013, 11:36

Bonjour, durant des décennies j'ai lu la Bible, puisque c'était ainsi, mais je ne voyais pas de profit particulier à cette lecture.

Parfois des inspirations ou des phrases qui frappent, mais le plus souvent une série de faits, d'actes, d'affirmations un peu bizarres.

En participant à des échanges bibliques, avec des religieuses et exégètes je n'ai pas trouvé plus de satisfaction : les paroles partagées me semblaient soit exprimer des échos très personnels, soit des remarques plates, soit des informations scientifiques lues ailleurs, mais nullement ou rarement donner la densité théologique du texte lui même.
Souvent on lit que la lectio se fait sur l'écho que provoquent en nous les paroles. Bon, mais qui nous dit que ce qui nous vient à cet instant est produit par le texte ?

Ce qui m'a donné de saisir la dimension théologique et de pouvoir me l'approprier, de la méditer, ce sont des sites comme jesusmarie.com ou http://www.abbaye-saint-benoit.ch/frame.html ou autres en anglais.

Vous pouvez y trouver des commentaires, par exemple de St Bernard, qui donnent le sens profond des Écritures.

Lesquelles n'utilisent pas un mode discursif mais des images, tout un tas de références qui ne parlent pas seulement à la raison mais aussi à la sensibilité.

La Bible est un peu comme le grégorien :
intelligence au sens classique est tout ce qui nous ouvre au réel, non seulement la "raison raisonnante", celle de Descartes ou des maçons, mais aussi l'intuition, le sens de l’équilibre, la sensibilité artistique dirons-nous.
Et l'Eglise tient compte de cela : elle nous sanctifie aussi à l'aide de gestes, de couleurs, de sons, et non seulement de discours dans la liturgie. Le grégorien donne à un texte une connotation, des modulation, une atmosphère qui va favoriser telle ou telle direction interprétative, en parlant à l'intelligence par les sens.

La Bible, pour moi, est un peu la même chose : Dieu nous imprègne de lui-même sur un mode qui n'est pas celui de la raison mais en recourant à des images, des impressions, des indications de directions, etc,
et au fil des lectures et relectures, il y a un dépôt.

Je vous donne l'exemple qui me vient à l'esprit, sans lien avec le temps liturgique (vigile de l'Ascension), qui est le début des Béatitudes.
On raconte que Jésus monte sur une montagne, s'assied, appelle quelques-uns qu'il invite à s'asseoir dans l'herbe qui est fournie et les enseigne.

Tout cela durant une trentaine d'années était pour moi détails inutiles ou pour susciter l'affection.

Un commentateur vous dira par exemple que la montagne est la divinité, et donnera des références dans l'Ancien Testament de cette image, et que s'asseoir signifie enseigner mais aussi s'humilier, revêtir l'humanité, en donnant d'autres occurrences.

Et déjà cela frappe : Dieu sur terre, vrai Dieu vrai homme, l'incarnation, etc : on retrouve les vérités de la Foi mais exposées d'une manière non discursive.
Avant d'enseigner, Jésus monte sur la montagne : c'est aussi une leçon morale. Le primat n'est pas l'action : d'abord se tourner vers Dieu, commencer à voir les choses du point de vue de l'Eglise, et y rester une fois qu'il est sur la montagne.

L'herbe est l'enseignement : le bœuf symbolise Israel qui remâche les Ecritures. En s’asseyant sur l'herbe Jesus est donc présenté comme l’héritier de la révélation, et enseigne à ceux qui sont assis, c'est-à-dire qui s'efforcent de suivre les commandements : le christianisme n'est pas une leçon mais une vie, etc.

Une autre chose qui m'avait frappé par exemple est la pierre du cantique des cantiques : se réfugier dans le creux d'un mur de pierres sèches c'est une belle image. Mais il y a plus : elle a été à l’origine (entre autres) du développement du culte du Sacré-Cœur. En effet la pierre est le Christ, mur en pierre sèche signifie sans boue, sans terre, donc parfait; sans cette complicité avec les choses basses, le creux est la blessure du cœur du Christ à la Croix.

Dit rapidement ce commentaire pourrait être interprété comme de la gnose : il s'agit de traduire des images, de retrouver un sens caché derrière des symboles.
Ce n'est du tout cela que je veux dire mais que la Bible est un peu comme la musique :
- qu'il y a une sorte d'imprégnation, dont il faut accepter qu'elle ne soit pas immédiate mais le fruit d'une fréquentation;
- qu'il faut des maitres, apprendre, étudier pour ensuite justement pouvoir être plus soi-même;
- que tout n'est pas traduisible, communicable, mais relève aussi de l'expérience;
- qu'on ne peut pas tout savoir ou connaitre et qu'il faut savoir apprécier.

La théologie dogmatique ou morale exige une systématicité. Il est dangereux d'avoir des lacunes, de ne connaître que tel ou tel point : on risque de mal comprendre si on n'a pas une connaissance de l'ensemble de la matière. La Bible est inverse : il fait privilégier l'étincelle, le fait d'apprécier tel ou tel point et accepter qu'on ne connaîtra pas tout.
ΦΧΦΠ

misi
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Re: A du mal à comprendre la bible

Message non lu par misi » mer. 08 mai 2013, 20:21

Laurence62 a écrit :Bonjour :cool: Je vous écris car j'ai du mal à comprendre, à lire la Bible; même en lisant plusieurs fois les versets, je voudrais savoir comment vous faites pour comprendre la Bible? Merci, d'avance pour vos réponses... bisous à vous ^^
Bonsoir,

Pour m'aider, au début de ma lecture de la Bible, un prêtre m'a conseillée :

Étienne Charpentier - Editions du Cerf

- Pour lire l'Ancien testament.
- Pour lire le Nouveau testament.

Livres à prix abordables neufs ou en occasions, sur le net ou en librairie spécialisée.

Je n'ai pas regretté ces achats, qui m'ont beaucoup aidée et que je consulte encore malgré le temps qui passe.
:lecteur: :oui:
Jésus Christ est le même, hier et aujourd'hui ; il le sera pour l'éternité. (Héb13 - v8)

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Christophe67
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Re: A du mal à comprendre la bible

Message non lu par Christophe67 » jeu. 09 mai 2013, 2:21

Bonjour Laurence,

Pour commencer il faut avant tout comprendre que la Bible n'est pas un roman même si vous y trouverez de belles histoires.

Sa lecture ne s'effectue pas de la page 1 jusqu'à la fin. La Bible est avant tout composée de 73 livres (version catholique) eux-même répartis dans l'ancien et le Nouveau Testament et écrits par des auteurs différents, à des époques différentes.

Ainsi l'Ancien Testament est l'histoire du peuple hébreu et de son Alliance avec Dieu qui participe activement à son histoire.

Le Nouveau Testament est l'Alliance de Dieu, à partir de Jésus Christ, avec un nouveau peuple transcendant les nations: les chrétiens.

Personnellement lorsque je l'ai lue la première fois en partant de la page 1, j'ai stoppé aux livre des "Nombres" qui m'a saoulé, preuve que ce n'était pas la bonne façon de faire.

Je vais faire court car je m'aperçois que j'étais en train de taper un long texte qui n'aurait peut-être comme résultat que celui de vous effrayer.

- Commencer plutôt par le Nouveau Testament et en particulier la lecture des quatre Évangiles.
- Sollicitez le curé de votre paroisse qui pourrait éventuellement vous orienter sur un groupe de partage d'Évangile ou un groupe d'adultes en "recherche" ou se préparant à la communion/confirmation (on y parle beaucoup de la Bible et du Catéchisme qui nous aide à mieux la comprendre). En effet la compréhension des Saintes Ecritures ne peut se faire seule car vous pourriez buter sur certains points; vous n'avanceriez pas vite et pourriez aboutir à certaines interprétations personnelles, voir pire ... aux hérésies.

- Aidez-vous aussi avec le "Catéchisme de l'Église Catholique" dans lequel vous trouverez un tas d'explications utiles; si ce pavé vous rebute, optez pour le "compendium" plus léger mais aussi moins complet.

Voilà je stoppe volontairement ici, c'est déjà un bon début.

Si vous la lisez en cherchant à la comprendre vous verrez qu'on ne s'en lasse pas, chaque lecture est différente à mesure que notre compréhension avance.

J'espère que cette réponse vous sera utile.

Bonne lecture !

Zingaro
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Lire la Bible de Jérusalem : par où commencer ?

Message non lu par Zingaro » jeu. 18 sept. 2014, 14:06

Bonjour,

Voilà plusieurs semaines que je tourne autour d'un exemplaire de la Bible de Jérusalem, perplexe. J'ai commis quelques incursions ; elle n'ont pas été très instructives.
Hier j'ai décidé d'un contrat avec moi-même : je me donne 5 années pour lire cette bible. 5 années pour en avoir lu chaque page et y avoir réfléchi.
Mais voilà : par où commencer ? Le commencement. Je l'ai lue et bien entendu, il n’aboutit qu'à poser plus de questions.
La question que je vous adresse est donc la suivante : quel parcours de lecture conseilleriez-vous à un profane ? Y a-t-il une structure à privilégier ; certaines paraboles ont-elles des correspondances, qu'il faut rapporter les unes aux autres, etc. ?
Je navigue dans l'obscurité la plus complète.

Vous remerciant par avance...

Bien cordialement,

Un voyageur

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Cepora
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Re: Lire la Bible de Jérusalem : par où commencer ?

Message non lu par Cepora » jeu. 18 sept. 2014, 16:20

Si vous n'avez aucune connaissance de la Bible, vous pouvez la lire afin de retenir les personnages clés.

Sachez que c'est un immense trésor, d'une richesse insoupçonnée au premier regard. En effet la Bible s'accompagne d'une Tradition, orale et écrite, et vous ne pourrez réellement comprendre la Bible qu'en étudiant cette Tradition.

La fameuse sola scriptura des protestants, comprendre « par l'Écriture seule » est d'une absurdité totale.
Dernière modification par Cepora le lun. 12 mars 2018, 20:47, modifié 1 fois.

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Sam
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Re: Lire la Bible de Jérusalem : par où commencer ?

Message non lu par Sam » jeu. 18 sept. 2014, 18:17

Bonjour Zingaro,

voilà une question très intéressante et un sujet très vaste à explorer: la lecture biblique !

Tout d'abord, sachez que votre choix pour la Bible de Jérusalem est excellent ; il s'agit d'une référence en matière de traduction biblique car elle est très sûre et en même temps très élégante, elle convient donc à l'étude comme à la lecture personnelle. Ensuite, concernant votre dilemme, si vous le permettez, je vous parlerai de mon expérience sur la question.

La première fois que j'ai voulu entrer dans la Bible, je m'y suis plongé tête baissée, en entamant la Genèse, sûr d'atteindre un jour l'Apocalypse. Malheureusement, j'ai décroché avant la fin de l'exode. J'ai en fait réalisé que la Bible ne peut pas se lire comme on lit un simple roman. Il ne s'agit pas d'un livre mais d'une bibliothèque.

Personnellement, il ne me viendrait pas à l'idée d'entrer dans la bibliothèque de mon quartier et de choisir un rayon avec l'intention de commencer par le premier livre en espérant parvenir à lire tous les livres jusqu'au dernier.

En fait, quand je souhaite lire un livre de la Bible d'une traite, c'est en général un texte du Nouveau Testament que je choisi, et surtout les Évangiles, cœur de notre foi chrétienne. En revanche, j'ai conscience que toute la Bible est importante, et pas seulement les écrits de la nouvelle alliance. J'ai donc trouvé un moyen aisé et agréable de lire la Bible au quotidien, à savoir la lecture liturgique.

Vous n'êtes pas sans savoir qu'à chaque messe du dimanche correspond un certain nombre de lectures bibliques dont les textes proviennent tantôt de l'ancien, tantôt du Nouveau Testament et ayant un lien particulier entre eux. Cette lecture est suivie d'une homélie du prêtre qui, par son commentaire, cherche à en retirer le sens pour nous aujourd’hui. Cette manière d'aborder la Bible à l'église m'a semblé cohérente et pertinente car elle allie liturgie, prière, exégèse et tradition.

Et bien, cette lecture biblique n'est pas seulement dominicale; l'Église depuis le concile Vatican II, a cherché à proposer des lectures de ce type pour tous les jours de l'année.

Personnellement, je me rends quotidiennement sur le site http://levangileauquotidien.org qui propose les lectures du jour, incluant généralement un texte de l'ancien testament, un texte des psaumes, un texte tiré des Épîtres pour culminer avec la lecture de l'Évangile du jour. Ce site propose ensuite un écrit spirituel tiré de la tradition et du magistère de l'Église en guise d'homélie ainsi qu'une présentation du saint du jour.

Par ce moyen simple et rapide, vous aurez l'occasion, chaque jour, de lire des textes tirés de toute la Bible et qui possèdent un lien sémantique entre eux en y ajoutant un commentaire pour vous permettre de lui donner du relief.

Voilà, par cette réponse fleuve, j'espère avoir répondu au mieux à votre questionnement.

;)
Et Verbum caro factum est,
et habitavit in nobis :
et vidimus gloriam ejus,
gloriam quasi unigeniti a Patre,
plenum gratiæ et veritatis.

Zingaro
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Re: Lire la Bible de Jérusalem : par où commencer ?

Message non lu par Zingaro » jeu. 18 sept. 2014, 18:27

Merci pour cette réponse.
Cepora a écrit : Si vous n'avez aucune connaissance de la Bible, vous pouvez la lire afin de retenir les personnages clés.
Je lis actuellement la partie consacrée à la descendance d'Adam et Eve. Il me semble qu'il y a des rapports entre les âges à la venue du premier enfant et la durée de vie des différents "patriarches" ?

Par ailleurs la partie relative à la chute d'Eve et Adam pose déjà des problèmes. Pourquoi voient-ils, pourquoi leurs yeux s'ouvrent-ils une fois qu'ils ont goûté au fruit défendu ? Et encore pourquoi voient-ils plus précisément qu'ils sont nus ? Faut-il comprendre qu'avant ça ils n'étaient pas chair mais seulement lumière ? La nudité renvoie-t-elle à la fragilité, ou encore à la honte ? Et par ailleurs, il est bien dit qu'Eve voit le fruit et le convoite ; n'avait-elle pas alors les yeux ouverts ?

Autre chose : pourquoi est-ce à l'homme qu'il revient de nommer les animaux que Dieu a fait prospérer, chacun selon son espèce ? Puis pourquoi Yahvé refuse-t-il l'offrande de Caïn, qui cultive la terre ? Abel cultive le bétail, et il sacrifie les nouveaux-nés. Le bétail, ce sont des animaux. Est-ce qu'il y a une correspondance avec le fait que l'homme domine sur l'animal, et le nomme ? Est-ce que l'animal relève d'un ordre propre à l'homme et donc impropre à satisfaire Dieu ? Comme s'il revenait aux hommes de commander aux animaux et de recevoir leurs offrandes, tout comme il revient à Dieu de commander aux hommes et recevoir leurs offrandes...

Et n'est-ce pas que Yahvé entraîne ainsi Caïn à tuer son frère, dont l'acceptation des offrandes devient du même coup une malédiction ?

Oui, beaucoup de questions... Ce sont à peine quelques pages ; je désespère un peu.
Mais sachez que c'est un immense trésor, d'une richesse insoupçonnée au premier regard. En effet la Bible s'accompagne d'une tradition multimillénaire, tradition orale et écrite, vous ne pourrez réellement comprendre la Bible qu'en étudiant cette Tradition.
Que proposez-vous pour l'étudier ?
C'est bien comme un trésor que je prends la chose, sans quoi elle ne m'interrogerait pas autant.
La fameuse sola scriptura des protestants, comprendre « par l'Écriture seule » est d'une absurdité totale.
En effet, comment comprendre par l’Écriture seule quand tout dans votre existence est susceptible d'enrichir n'importe quelle lecture ?

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Re: Lire la Bible de Jérusalem : par où commencer ?

Message non lu par Fée Violine » jeu. 18 sept. 2014, 18:34

Zingaro, j'ai fusionné votre question avec un autre fil, où il y a des réponses qui pourront vous être utiles.
Regardez aussi la section du forum "Écriture Sainte". [édit. 19 sept. j'ai déplacé le fil en "Écriture sainte]
Sinon, commencez plutôt par les évangiles. La Genèse est passionnante à lire mais c'est un texte tellement riche et profond qu'on n'a jamais fini de le comprendre !

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Re: Lire la Bible de Jérusalem : par où commencer ?

Message non lu par Zingaro » jeu. 18 sept. 2014, 19:06

Sam a écrit :Tout d'abord, saches que ton choix pour la Bible de Jérusalem est excellent ; il s'agit d'une référence en matière de traduction biblique car elle est très sûre et en même temps très élégante, elle convient donc à l'étude comme à la lecture personnelle.
Je suis rassuré car je m'inquiète des écarts des traducteurs. En philosophie, par exemple, il est primordial, quand on ne parle pas la langue, de pouvoir faire confiance aux traducteurs. Par ailleurs mes lectures sont toujours des études, haha : je ne survole pas.
la Bible ne peut pas se lire comme on lit un simple roman. Il ne s'agit pas d'un livre mais d'une bibliothèque.
C'est pourquoi je me donne 5 années. Au pire ce délai un peu puéril changera ; c'est surtout histoire de s'y mettre !
Personnellement, je me rends quotidiennement sur le site http://levangileauquotidien.org qui propose les lectures du jour, incluant généralement un texte de l'ancien testament, un texte des psaumes, un textes tirés des Épîtres pour culminer avec la lecture de l'Évangile du jour. Ce site propose ensuite un écrit spirituel tiré de la tradition et du magistère de l'Église en guise d'homélie ainsi qu'une présentation du saint du jour.
Excellente suggestion : j'y vais de suite. En revanche je dois dire que j'ai une certaine réticence à recevoir une interprétation. Autant le dialogue et l'échange me semblent essentiels, autant la figure du maître assignant un sens aux textes me fait reculer.

Fée Violine : je me demandais où mon message avait bien pu passer ! Vous avez bien fait.

Le problème c'est que je n'ai pas les Évangiles sous la main (sont-ils dans la Bible ? Je suis réellement inculte en cette matière) et je me suis mis en tête de lire tous les textes de toute façon (têtu...).

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Re: Lire la Bible de Jérusalem : par où commencer ?

Message non lu par Cepora » jeu. 18 sept. 2014, 20:32

Zingaro a écrit : Oui, beaucoup de questions... Ce sont à peine quelques pages ; je désespère un peu.
Beaucoup de questions en effet, cela est révélateur de votre soif de connaissance. Mais ne désesperez pas, vos questions trouverons une réponse, celui qui cherche trouve. Cependant je ne peux répondre à toutes pour le moment, d'abord car ma connaissance est limitée, et cela demanderait des pages et des pages car pour expliquer un verset il faut prendre en compte l'ensemble de la révélation.

Peut-être qu'en posant vos questions une à une vous trouvez une personne disponible pour vous répondre.

Bien à vous.

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Re: Lire la Bible de Jérusalem : par où commencer ?

Message non lu par Fée Violine » jeu. 18 sept. 2014, 21:58

Zingaro a écrit :Fée violine :
Le problème c'est que je n'ai pas les Évangiles sous la main (sont-ils dans la Bible ? je suis réellement inculte en cette matière) et je me suis mis en tête de lire tous les textes de toute façon (têtu...).
Quelle chance vous avez, de ne rien savoir ! Vous aurez la joie de tout découvrir ! :amoureux:
Oui, les évangiles sont dans la Bible, vers la fin, dans le "Nouveau Testament". Les 4 évangiles, ce sont les paroles et la vie de Jésus, c'est le coeur de la Bible, le plus beau, le plus nourrissant.
je me demandais où mon message avait bien pu passer ! Vous avez bien fait.
Votre fil était toujours dans la même partie du forum. mais d'une manière générale, si vous ne trouvez plus un de vos messages, vous pouvez le trouver en passant par votre profil => liste des messages. Idem si vous cherchez un message de quelqu'un d'autre, d'ailleurs.
je dois dire que j'ai une certaine réticence à recevoir une interprétation. Autant le dialogue et l'échange me semblent essentielles, autant la figure du maître assignant un sens aux textes me fait reculer.
N'ayez pas peur des interprétations. Elles ne sont pas des contraintes mais des balises, des aides. Elles peuvent se contredire, elles se complètent, se superposent, aident à explorer un aspect ou un autre de la Parole de Dieu qu'on n'a jamais fini de comprendre.
D'ailleurs il ne s'agit pas toujours d'interprétations (subjectives) mais parfois d'informations historiques, géographiques, linguistiques, culturelles etc, indispensables pour comprendre des textes qui ont quand même entre 2000 et 3000 ans et viennent de cultures très éloignées de la nôtre.

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Re: Lire la Bible de Jérusalem : par où commencer ?

Message non lu par Zingaro » ven. 19 sept. 2014, 9:25

Haha, donc les Évangiles sont dans la Bible... L'autre jour j'étais tout penaud à la recherche d'une table des matières ; j'imagine que j'aurais fait rire n'importe quel élève de catéchisme. Merci...

J'ai rêvé d'Adam et Eve ce matin, juste avant mon réveil. Dans ce rêve, la remarque suivante m'est venue : si Eve voit le fruit, elle a, d'une certaine façon, les yeux ouverts, mais ils s'ouvrent ensuite sur sa condition propre et celle d'Adam - ils sont nus -. Ce qui est assez différent, et, aussi bien qu'une contradiction, ça pourrait être un indice.

Je reprends le passage avec le serpent :
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits. Il dit à la femme : "Alors, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?". La femme répondit au serpent : "Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort". Le serpent répliqua à la femme : "Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal". La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes


Plusieurs choses sont étonnantes. J'essaie d'intégrer l'indice du rêve.
Le serpent dit : "Dieu sait que le jour ou vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal". Il me semble maintenant qu'il faut accentuer certains mots dans cette phrase : "vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal".

Comme des dieux c'est-à-dire : pas tout à fait, comme si, à moitié, par imitation.

Qui connaissent le bien et le mal : le texte prend ce sens nouveau : le mal, est-ce qu'ils ne le connaissent pas avant de manger du fruit ; jusque-là ils ne sont que dans le bien. Un bien univoque, simple, total. Mais l'arbre de la connaissance du bien ET du mal les fait entrer dans ce monde duel, ou il n'y a plus de bien sans mal, qui est le nôtre.

Edit (je poursuis, ayant du temps aujourd'hui, et si ça n'embête pas la modération) :

Sur la nudité, il suit qu'Adam et Eve se cachent parmi les arbres du jardin lorsqu'ils entendent les pas de Yahvé. Et quand Dieu l'appelle, Adam répond : "J'ai entendu ton pas dans le jardin ; j'ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché". Pourtant, Eve comme Adam viennent de se couvrir de pagnes ! Peut-être cette nouvelle "contradiction" n'est-elle rien ; peut-être au contraire est-ce un nouvel indice : elle pourrait indiquer que la nudité qui accable le couple n'est pas corporelle, visuelle, mais spirituelle. Il s'agirait d'un dénuement plus profond, qu'un pagne ou un habit est justement inapte à combler. Et Adam prend peur à l'approche de Yahvé : parce qu'il a fauté ? Non, parce qu'il est nu. Nudité et donc peur. Parce qu'il n'est plus sous la protection de Dieu ? Une distance en tout cas se marque avec Dieu : il devient source d'effroi.

La nudité est ce changement d'état du couple après avoir mangé le fruit, quand s'ouvrent leurs yeux ; ce qui apparaît immédiatement, ce sur quoi le texte appuie. Mais plus tôt Dieu a prévenu, s'ils mangent du fruit, la conséquence sera qu'ils mourront. Et non pas qu'ils seront nus. Alors est-ce que cette nudité représente la mort ? Peut-être la mort à venir, en suspend ? Le serpent n'aurait pas menti : vous ne mourrez pas, et Dieu non plus n'a pas menti : vous mourrez. Le serpent n'a pas menti mais il a omis de préciser : vous ne mourrez pas immédiatement. Plus tard, oui. C'est là toute son astuce, lui qui est "le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits".

Et ensuite : "Et qui t'a appris que tu étais nu ? Tu as donc mangé de l'arbre que je t'avais défendu de manger !" Mais alors, Adam était déjà nu ? Il ne le savait pas, ou du moins ça n'avait pas la même signification : "Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre", est-il précisé après que Yahvé a présenté la femme à l'homme. Ils n'avaient pas honte. Et donc ensuite ils auront honte ? Le texte ne dit pas : "mais ils n'avaient pas honte", comme s'il était naturel qu'ils aient honte, il dit bien "et ils n'avaient pas honte". Et ils n'avaient pas honte : ils n'avaient pas de raison d'avoir honte, rien dans cette nudité ne suggère qu'il manque quelque chose, un habit, ou que quelque chose soit de trop, qu'il faille cacher. Alors que la nudité suivante, celle où le mal est fait, nécessite qu'ils se cachent tout entiers ! Pas une partie, pas seulement le sexe mais bien entiers. La nudité a prise une nouvelle dimension. L'arbre de la connaissance du bien ET du mal...

Et encore, me vient cette remarque que c'est après s'être découverts nus que pour la première fois ils travaillent. "Ils cousirent des feuilles de figuier". Jusque-là, rien ne manquait ; maintenant ils doivent faire autre chose de ce que le jardin offre : de feuilles, ils font des pagnes.

Encore autre chose, mais je sens ce sujet beaucoup plus délicat : il faut un agent pour amener à la chute. Ce ne sont pas Eve et Adam par eux-mêmes, seuls, qui saisissent le fruit. Le serpent donne cette impulsion. Ils sont donc à la fois libres de saisir le fruit, et à la fois contraints par le serpent. C'est ambigu. Et ce qui les décide, c'est, si j'en crois ma lecture, un demi mensonge du serpent. Pas un mensonge éhonté, non : il omet simplement de dire qu'ils ne mourront pas immédiatement, et fait miroiter qu'ils seront "comme des dieux". Et il dit vrai. Mais cette petite tromperie leur est fatale. Alors vient cette remarque : ils ne sont pas intrinsèquement mauvais, ou en tout cas contraires à Dieu, car d'eux-mêmes il ne saisissent pas le fruit ; mais ils sont exposés à la tromperie. Peut-être est-ce là leur nudité véritable, plus que la mortalité : ils sont nus face au mal, sans rien pour les en garder que les commandements divins, qu'ils sont libres de ne pas écouter. Ils réalisent cette nudité une fois qu'ils ont été trompés. "Leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus" : leurs yeux se lèvent sur la tromperie du serpent, ils comprennent qu'ils ont été trompés. Et aussitôt ils s'accusent les uns les autres. Le mensonge s'est insinué et les a séparés, séparés entre eux d'abord, puis irréversiblement éloignés de l'Eden.


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Sur les animaux maintenant, puis ce sera assez pour une journée.

Il revient à Adam de nommer les animaux. Jusqu'ici c'est Dieu qui nommait les choses, et comme ils les nomme elles se font. Mais les animaux, il les fait, et c'est Adam qui les nomme. Par ailleurs, on apprend par la suite que les sacrifices de Caïn sont refusés ; or il sacrifie des bêtes, tandis que son frère offre des végétaux, et ses offrandes sont reçues. Il me semble qu'il y a quelque chose à comprendre.

Et, ayant avancé dans la lecture, m'en voilà arrivé au Déluge. Or Dieu commande à Noé de sauver les animaux, au moins un couple de chaque espèce, mais non pas les végétaux qui, quant à eux, prospèrent d'eux-mêmes, puisque plus tard l'hirondelle envoyée par Noé, pour savoir si les eaux se sont retirées, revient avec un rameau d'olivier. Donc l'olivier a poussé et les végétaux n'ont pas disparu pendant le déluge. Mais les animaux devaient être sauvés, ils n'auraient pas survécu. Et c'est Noé, un homme, qui les sauve. Et c'est Adam, un homme, qui les a auparavant nommés.

Il semble y avoir une forte proximité entre l'homme et l'animal, une hiérarchie et une responsabilité. Nommer ce n'est pas rien. On nomme un enfant : voilà qui il est. On nomme un animal : idem. C'est un privilège que l'homme ne partage a priori avec aucune autre créature dans la création, hormis Dieu bien sûr, et qui va de pair avec une responsabilité : ce qu'on a nommé, on en est responsable - au moins responsable pour son nom. On y est lié.

Connaissez-vous d'autres passages bibliques susceptibles d'approfondir ces réflexions sur le lien homme/animal ? Qu'en pensez-vous ?

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