Merci Raistlin pour ces articles.
La question que je me pose est la suivante : il s'agit ici d'une femme. Mais, voilà, j'ai fait lire votre article à mon mari ce midi. Il a souri. Je rappelle que mon mari n'est pas croyant. Enfin, lui dit qu'il l'est "un peu" (en gros, il croit que Dieu existe) mais cela en va pas au-delà de la simple transcendance. Mon mari me dit : "oui mais à ce rythme, j'aurais pu épouser mon premier grand amour : celui de mes 15 ans, avec qui je suis resté jusqu'à 21 ans. Elle m'aurait épousé et m'aurait quitté de la même manière" (elel l'a quitté alors que lui l'avait déjà demandé en mariage). Et de continuer : "Je ne sais pas comment sont les femmes mais chez un homme, il est très difficile de ne pas confondre amour et désir de l'autre, et parfois, le désir parasite tout. J'ai pu être chaste avec toi car je savais ce qu'était l'acte sexuel. J'aurais tout confondu avec la première car le désir de savoir ce que ça faisait était trop parasitant".
Et je confirme tout de même ce que dit Mr Pujol : désormais, on se marie à 30 ans, en ayant rencontré son conjoint autour de la trentaine également. Il fut un temps, le temps où les mariages se célébraient dans les deux mois qui suivaient la rencontre, et c'était autour des 18-20 ans de la demoiselle (et pour trouver des hommes puceaux, y compris dans un pays catholique, il fallait se lever tôt, comme si la virginité et l'abstinence n'avaient toujours concerné que les femmes !).
Convertie autour "réellement" vers 19 ans, je n'étais pas vierge le jour de mon mariage. Cependant, je me demande si je n'aurais pas eu la même réflexion que mon mari : je ne sais pas si le désir n'aurait pas tout parasité lors de notre rencontre si j'avais été sans expérience. Car une fois que "je l'ai eu fait" avec mon premier petit ami, après trois ans d'attente (difficile de se marier à entre 14 et 19 ans), je n'ai plus jamais accordé autant d'importance à la sexualité. Ce qui a fait que j'ai pu attendre (lorsque mon petit ami m'a quittée pour des raisons religieuses : il était juif et je commençais à devenir catholique) après pour le "bon" : je savais que ce n'était pas forcément aussi extraordinaire que cela (et beaucoup de femmes le pensent)...
J'ai parfois l'impression à lire tout ce que l'Eglise écrit sur la sexualité, que c'est écrit pour les hommes, et que l'on part donc du principe que l'acte sexuel est forcément agréable et qu'une fois qu'on le fait, on peut se croire amoureux... Pour ma part, ça a eu l'effet contraire, car je pensais, avec le désir que j'en avais, que c'était drôlement plus agréable que ça... Et même désormais, après 10 années de mariage, je trouve bien plus agréable un bon repas en amoureux les yeux dans les yeux qu'une longue étreinte sous la couette... Je peux vous assurer que mon mari n'est pas du tout de cet avis
Evidemment, je souscris à ce que dit l'Eglise sur la chasteté et le don de soi, mais je ne sais pas comment elle prépare actuellement les jeunes couples pour être sûre que le désir de l'acte n'interfère pas, et qu'ils ne confondent pas désir sexuel et amour, notamment chez les hommes... Et pour parler crument, étant donné l'âge tardif du mariage actuellement, comment préparer "techniquement" les couples : être maladroit à 17-18 ans, c'est mignon, mais à trente, ça passe beaucoup moins
, surtout si on a fantasmé 15 ans sur la chose !
Fraternellement.
Cécile