Théophane a écrit :Je ne suis pas tout à fait de cette avis et pour une raison simple : si l'Eglise a cru bon de promulguer un nouveau missel, c'est que l'ancien n'était pas totalement satisfaisant. Sans doute il y avait de très belles choses dans l'ancien rite, mais au fond, le temps accumule toujours un tas de détails superflus. Le missel de Paul VI, quant à lui, a le mérite d'être à la fois plus simple et plus riche. Il met plus en avant le rôle de l'Esprit-Saint et permet une meilleure participation des fidèles.
Que l'ancien missel puisse être amélioré est une chose (les demandes, modérées, de la constitution conciliaire sur la liturgie n'avaient pas été remises en question à l'époque), ça n'est pas pour autant que le nouveau est plus réussi!
Quant aux détails superflus, comment distinguez-vous le superflu de ce qui ne l'est pas? Evidemment, on peut dire que seule la Consécration est importante, le reste est de l'ornementation... et inventer une messe minimaliste où on chante 2 ou 3 hymnes pour agrémenter et on prononce le minimum nécessaire à la validité. Certains extrémistes sont allés au bout de la démarche et ont rédigé des projets en ce sens. Mais on voit bien dans quelle impasse mène ce point de vue.
Ou alors, on essaye de comprendre l'esprit de la liturgie, de comprendre que toutes ces ornementations ne sont pas là que pour "faire joli" mais sont des sacramentels, que la liturgie est censée nous transporter, dans une certaine mesure, dans le Royaume Céleste. Comprendre aussi qu'elle est la Tradition de l'Eglise réellement vécue, selon un cycle chronologique, et pas seulement mise sur du papier. Qu'elle peut faire l'objet de quelques modifications lentes, comme ça a été manifestement le cas au cours des siècles, selon un processus de croissance organique où l'inspiration de l'Esprit Saint peut jouer son rôle.
Dans ce cadre-là, une liturgie inventée qui impose plus de changements en 1 an qu'il n'y en a eu en plusieurs siècles si ce n'est en plusieurs millénaires, n'est pas une croissance organique et n'est tout simplement pas un vecteur acceptable de la Tradition vivante de l'Eglise, de sa lex orandi qui est en même temps une lex credendi, avec le risque réel de modifier indûment cette dernière. On peut d'ailleurs noter qu'à partir du moment où on se permet de saborder les rites immémoriaux de l'Eglise avec une telle légèreté et un tel manque de respect, la lex credendi en prend un coup, même si rien d'autre n'est problématique (ce qui est loin d'être le cas).
Pour le reste, il faudrait à l'occasion faire le bilan des principaux changements apportés par le Novus Ordo et commenter, déjà, ce que tout un chacun peut en commenter, mais même sans trop rentrer dans les détails la tâche est énorme vu tout ce qu'il faut couvrir (ordinaire de la messe, temporal, sanctoral, traductions, autres sacrements, sacramentels, etc...)
In Xto,
archi.