Benoît XVI 2010

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etienne lorant
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Re: Voyage de Benoit XVI en Angleterre, places payantes

Message non lu par etienne lorant » jeu. 19 août 2010, 11:15

Pour le reste, la messe a-t-elle bien lieu dans un stade ? Les propriétaires du stade sont-ils des philanthropes catholiques ? Ou bien compte-t-on sur les fidèles pour remettre les lieux en ordre comme ils le font ( :saint: ) chaque fois qu'ils quittent la messe ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Yves54
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Re: Voyage de Benoit XVI en Angleterre, places payantes

Message non lu par Yves54 » jeu. 19 août 2010, 21:52

Il me semble qu'à Cologne j'ai payer une participation au frais aussi. Ce n'était certes pas un ticket mais une participation. Effectivement les personnes pouvaient gruger en ne payant rien (mais est ce chrétien) et en venant quand même, il n'y a pas des videurs durant les messes.

Bref, ça n'a rien de choquant, sauf pour ceux qui croient que le matériel et les intermittents sur place son gratis...
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Re: Voyage de Benoit XVI en Angleterre, places payantes

Message non lu par Balken » ven. 20 août 2010, 14:00

D'ailleurs, celui qui participe aux jmjs paie une participation en fonction de son pays d'origine, et ce même s'il ne participe qu'à la messe papale.
Blog catho décomplexé :
www.ktoandthecity.com

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Re: Voyage de Benoit XVI en Angleterre, places payantes

Message non lu par Anne » ven. 27 août 2010, 0:39

Marketing papal » en Grande-Bretagne : quelques mises au point

On a du mal à croire que des journalistes professionnels ignorent le chaos dans lequel les évêques anglais, gallois et écossais préparent cette visite pontficale. Est-ce de la rétention d’information volontaire ? En Grande-Bretagne, en effet, le côté anarchique de l’organisation de cette visite est notoire, à tel point que la reine s’en est émue. Les évêques britanniques ont créé un tel imbroglio que, début juin, le gouvernement a placé en catastrophe Lord Patten (une grande pointure (post)catholique) comme coordinateur de cette visite.
[...]
Dans ce fiasco, le logistique et le financier sont allés main dans la main. Le 11 juin, on apprenait par le « Tablet » (l’équivalent britannique de « La Croix ») que le pape béatifierait sans doute le cardinal Newman… dans une usine automobile désaffectée!!!
C’est que le budget prévu initialement avait plus que doublé, et que l’épiscopat britannique ne pouvait plus payer la location de l’aéroport de Coventry, originellement annoncé pour la cérémonie. Et le reste de l’« organisation » de la visite est à l’avenant. Pour s’en faire une idée, on peut lire les nombreux articles de Damian Thompson et de ses confrères du « Daily Telegraph » et du « Catholic Herald ».
:arrow: http://www.osservatore-vaticano.org/act ... s-au-point
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
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Re: Nouvelle Evangélisation et Benoît XVI

Message non lu par jean_droit » lun. 13 sept. 2010, 15:19

Voici un autre article sur Benoît XVI et la Nouvelle Evangélisation.

Remarque personnelle :
De plus en plus Benoît XVI insiste sur l'Evangélisation.
Il me semble que cet appel a deux sens :
- Bien sûr amener ou ramener dans l'Eglise les "brebis égarées ou nouvelles"
- Renforcer et faire prendre conscience aux catholiques de leur devoir d'évangélisation.
Et Dieu sait s'il y a à faire.
Ce chantier malgré bien des efforts ne démarre pas vraiment. C'est, pour moi, un indicateur de plus de l'état de l'Eglise de France.
Ne désespérons pas !

Lu dans le site de l'Evangélisation : Annuncioblog

http://www.anuncioblog.com/2010/09/13/% ... elisation/

Et en plus complet :

http://rome-vatican.blogs.la-croix.com/ ... 010/09/11/
Dans un billet intitulé « Comment Benoît XVI voit l’avenir du christianisme », Frédéric Mounier, correspondant permanent du journal La Croix à Rome, estime à juste titre que le pape voit dans la nouvelle évangélisation un remède à la sécularisation, à la culture relativiste et au consumérisme, non seulement pour le Brésil face aux défis des sectes et du protestantisme évangélique, mais aussi pour la vieille Europe et le Royaume-Uni où Benoît XVI se rendra la semaine prochaine

Extrait :

Benoît XVI a reçu ce vendredi 10 septembre les évêques brésiliens de la région Nord-Est. A cette occasion, il a, à nouveau, dressé un constat sans concessions des défis posés à l’Église, et proposé une vision précise des remèdes possibles, tant du côté de la nouvelle évangélisation, que du côté de l’oecuménisme.

Ses propos dépassent largement le contexte brésilien. Ils devraient se retrouver dans la trame des discours prononcés la semaine prochaine durant sa visite au Royaume-Uni. Et nourrir la lettre de mission qui devrait être prochainement remise à Mgr Fisichella, président du nouveau conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

Le constat : le pape a constaté une « influence croissante de nouveaux éléments dans la société » brésilienne, qui a conduit un nombre important de catholiques à abandonner l’Église, probablement victime d’une évangélisation « parfois superficielle ». Il a noté en particulier « la rapide expansion » de communautés évangéliques et issues du néo-pentecôtisme.

La nouvelle évangélisation : pour le pape, cette proclamation du message chrétien « est peut-être aujourd’hui encore plus nécessaire » que par le passé à cause « de la croissante influence négative du relativisme intellectuel et moral dans la vie des personnes ». L’enjeu est clair : « Le grand domaine commun de collaboration devrait être la défense des valeurs morales fondamentales, transmises par la tradition biblique, contre leur destruction dans une culture relativiste et de consommation ; ainsi que la foi en Dieu créateur et en Jésus Christ, son Fils incarné ».

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Laurent L.
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Lettre du St Père aux séminaristes

Message non lu par Laurent L. » lun. 18 oct. 2010, 23:17

Voici une lettre du Saint-Père au Bon Seb (entre autres ;) ), datée de ce jour, en conclusion de l'année sacerdotale :
[+] Texte masqué
Chers Séminaristes,

En décembre 1944, lorsque je fus appelé au service militaire, le commandant de la compagnie demanda à chacun de nous quelle profession il envisageait pour son avenir. Je répondis que je voulais devenir prêtre catholique. Le sous-lieutenant me répondit : Alors vous devrez chercher quelque chose d’autre. Dans la nouvelle Allemagne, il n’y a plus besoin de prêtres. Je savais que cette « nouvelle Allemagne » était déjà sur le déclin, et qu’après les énormes dévastations apportées par cette folie dans le pays, il y aurait plus que jamais besoin de prêtres. Aujourd’hui, la situation est complètement différente. Mais, de diverses façons, beaucoup aujourd’hui aussi pensent que le sacerdoce catholique n’est pas une « profession » d’avenir, mais qu’elle appartient plutôt au passé. Vous, chers amis, vous vous êtes décidés à entrer au séminaire, et vous vous êtes donc mis en chemin vers le ministère sacerdotal dans l’Église catholique, à l’encontre de telles objections et opinions. Vous avez bien fait d’agir ainsi. Car les hommes auront toujours besoin de Dieu, même à l’époque de la domination technique du monde et de la mondialisation : de Dieu qui s’est rendu visible en Jésus Christ et qui nous rassemble dans l’Église universelle pour apprendre avec lui et par lui la vraie vie et pour tenir présents et rendre efficaces les critères de l’humanité véritable. Là où l’homme ne perçoit plus Dieu, la vie devient vide ; tout est insuffisant. L’homme cherche alors refuge dans la griserie ou dans la violence qui menacent toujours plus particulièrement la jeunesse. Dieu est vivant. Il a créé chacun de nous et nous connaît donc tous. Il est si grand qu’il a du temps pour nos petites choses : « Les cheveux de votre tête sont tous comptés ». Dieu est vivant, et il a besoin d’hommes qui vivent pour lui et qui le portent aux autres. Oui, cela a du sens de devenir prêtre : le monde a besoin de prêtres, de pasteurs, aujourd’hui, demain et toujours, tant qu’il existera.

Le séminaire est une communauté en chemin vers le service sacerdotal. Avec cela, j’ai déjà dit quelque chose de très important. : on ne devient pas prêtre tout seul. Il faut « la communauté des disciples », l’ensemble de ceux qui veulent servir l’Église. Par cette lettre, je voudrais mettre en évidence – en jetant aussi un regard en arrière sur ce que fut mon temps au séminaire – quelques éléments importants pour ces années où vous êtes en chemin.

1. Celui qui veut devenir prêtre doit être par-dessus tout « un homme de Dieu », comme le décrit saint Paul (1Tm 6, 11). Pour nous, Dieu n’est pas une hypothèse lointaine, il n’est pas un inconnu qui s’est retiré après le "big bang". Dieu s’est montré en Jésus Christ. Sur le visage de Jésus Christ, nous voyons le visage de Dieu. Dans ses paroles, nous entendons Dieu lui-même nous parler. C’est pourquoi, le plus important dans le chemin vers le sacerdoce et durant toute la vie sacerdotale, c’est la relation personnelle avec Dieu en Jésus Christ. Le prêtre n’est pas l’administrateur d’une quelconque association dont il cherche à maintenir et à augmenter le nombre des membres. Il est le messager de Dieu parmi les hommes. Il veut conduire à Dieu et ainsi faire croître aussi la communion véritable des hommes entre eux. C’est pour cela, chers amis, qu’il est si important que vous appreniez à vivre en contact constant avec Dieu. Lorsque le Seigneur dit : « Priez en tout temps », il ne nous demande pas naturellement de réciter continuellement des prières, mais de ne jamais perdre le contact intérieur avec Dieu. S’exercer à ce contact est le sens de notre prière. C’est pourquoi il est important que la journée commence et s’achève par la prière. Que nous écoutions Dieu dans la lecture de l’Ecriture. Que nous lui disions nos désirs et nos espérances ; nos joies et nos souffrances, nos erreurs et notre action de grâce pour chaque chose belle et bonne et que, de cette façon, nous l’ayons toujours devant nos yeux comme point de référence de notre vie. Nous prenons alors conscience de nos erreurs et apprenons à travailler pour nous améliorer ; mais nous devenons aussi sensibles à tout le bien et à tout le beau que nous recevons chaque jour comme quelque chose allant de soi et ainsi la gratitude grandit en nous. Et avec la gratitude, grandit la joie pour le fait que Dieu nous est proche et que nous pouvons le servir.

2. Dieu n’est pas seulement une parole pour nous. Dans les sacrements il se donne à nous en personne, à travers les choses corporelles. Le centre de notre rapport avec Dieu et de la configuration de notre vie, c’est l’Eucharistie. La célébrer en y participant intérieurement et rencontrer ainsi le Christ en personne doit être le centre de toutes nos journées. Saint Cyprien a interprété la demande de l’Evangile : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien », en disant, entre autre, que « notre » pain, le pain que nous pouvons recevoir en chrétiens dans l’Eglise, est le Seigneur eucharistique lui-même. Dans la demande du Notre Père, nous prions donc pour qu’il nous donne chaque jour « notre » pain ; qu’il soit toujours la nourriture de notre vie. Que le Christ ressuscité, qui se donne à nous dans l’Eucharistie modèle vraiment toute notre vie par les splendeurs de son amour divin. Pour la juste célébration eucharistique, il est nécessaire aussi que nous apprenions à connaître, à comprendre et à aimer la liturgie de l’Église dans sa forme concrète. Dans la liturgie, nous prions avec les fidèles de tous les siècles – passé, présent et avenir s’unissent en un unique grand chœur de prière. Comme je puis l’affirmer à propos de mon propre chemin, c’est une chose enthousiasmante que d’apprendre à comprendre peu à peu comment tout cela a grandi, quelle expérience de foi se trouve dans la structure de la Liturgie de la Messe, combien de générations ont contribué à la former en priant !

3. Le Sacrement de Pénitence aussi est important. Il m’enseigne à me regarder du point de vue de Dieu, et m’oblige à être honnête envers moi-même. Il me conduit à l’humilité. Le Curé d’Ars a dit une fois : Vous pensez que cela n’a pas de sens d’obtenir l’absolution aujourd’hui, sachant que demain vous ferez de nouveau les mêmes péchés. Mais, – a-t-il dit – Dieu lui-même oublie en cet instant vos péchés de demain pour vous donner sa grâce aujourd’hui. Bien que nous ayons à combattre continuellement contre les mêmes erreurs, il est important de s’opposer à l’abrutissement de l’âme, à l’indifférence qui se résigne au fait d’être ainsi fait. Il est important de continuer à marcher, sans être scrupuleux, dans la conscience reconnaissante que Dieu me pardonne toujours de nouveau. Mais aussi sans l’indifférence qui ne ferait plus lutter pour la sainteté et pour l’amélioration. Et en me laissant pardonner, j’apprends encore à pardonner aux autres. Reconnaissant ma misère, je deviens plus tolérant et compréhensif devant les faiblesses du prochain.

4. Maintenez en vous la sensibilité pour la piété populaire, qui est différente selon les cultures, mais qui est aussi toujours très semblable, parce que le cœur de l’homme est, en fin de compte, toujours le même. Certes, la piété populaire tend vers l’irrationalité, parfois même vers l’extériorité. Pourtant l’exclure est une grande erreur. A travers elle, la foi est entrée dans le cœur des hommes, elle a fait partie de leurs sentiments, de leurs habitudes, de leur manière commune de sentir et de vivre. C’est pourquoi la piété populaire est un grand patrimoine de l’Eglise. La foi s’est faite chair et sang. La piété populaire doit certainement être toujours purifiée, recentrée, mais elle mérite notre amour et elle nous rend nous-mêmes de façon pleinement réelle « Peuple de Dieu ».

5. Le temps du séminaire est aussi et par-dessus tout un temps d’étude. La foi chrétienne a une dimension rationnelle et intellectuelle qui lui est essentielle. Sans elle, la foi ne serait pas elle-même. Paul parle d’«une forme d’enseignement » à laquelle nous avons été confiés dans le baptême (Rm 6, 17). Vous connaissez tous la parole de saint Pierre, considérée par les théologiens médiévaux comme la justification d’une théologie rationnelle et scientifiquement élaborée : « Toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande 'raison' (logos) de l’espérance qui est en vous » (1 P 3, 15). Apprendre à devenir capable de donner de telles réponses est l’un des principaux buts des années de séminaire. Je ne peux que vous prier avec insistance : Etudiez avec sérieux ! Mettez à profit les années d’étude ! Vous ne vous en repentirez pas. Certes, souvent la matière des études semble très éloignée de la pratique de la vie chrétienne et du service pastoral. Toutefois il est complètement erroné de poser toujours immédiatement la question pragmatique : est-ce que cela pourra me servir plus tard ? Est-ce-que cela sera d’une utilité pratique, pastorale ? Il ne s’agit pas justement d’apprendre seulement ce qui est évidemment utile, mais de connaître et de comprendre la structure interne de la foi dans sa totalité, pour qu’elle devienne ainsi réponse aux demandes des hommes, lesquels changent du point de vue extérieur de générations en générations, tout en restant au fond les mêmes. C’est pourquoi il est important d’aller au-delà des questions changeantes du moment pour comprendre les questions vraiment fondamentales et ainsi comprendre aussi les réponses comme de vraies réponses. Il est important de connaître à fond la Sainte Ecriture en entier, dans son unité d’Ancien et de Nouveau Testament : la formation des textes, leur particularité littéraire, leur composition progressive jusqu’à former le canon des livres sacrés, leur unité dynamique intérieure qui ne se trouve pas en surface, mais qui, seule, donne à tous et à chacun des textes leur pleine signification. Il est important de connaître les Pères et les grands Conciles, dans lesquels l’Eglise a assimilé, en réfléchissant et en croyant, les affirmations essentielles de l’Ecriture. Je pourrais continuer encore : ce que nous appelons la dogmatique, c’est la manière de comprendre les contenus de la foi dans leur unité, et même dans leur ultime simplicité : chaque détail unique est finalement simple déploiement de la foi en l’unique Dieu qui s’est manifesté et se manifeste à nous. Je n’ai pas besoin de dire expressément l’importance de la connaissance des questions essentielles de la théologie morale et de la doctrine sociale catholique. Combien est importante aujourd’hui la théologie œcuménique ; la connaissance des différentes communautés chrétiennes est une évidence ; pareillement, la nécessité d’une orientation fondamentale sur les grandes religions, sans oublier la philosophie : la compréhension de la quête des hommes et des questions qu’ils se posent, auxquelles la foi veut apporter une réponse. Mais apprenez aussi à comprendre et – j’ose dire – à aimer le droit canon dans sa nécessité intrinsèque et dans les formes de son application pratique : une société sans droit serait une société privée de droits. Le droit est condition de l’amour. Je ne veux pas maintenant poursuivre cette énumération, mais seulement redire encore : aimez l’étude de la théologie et poursuivez-la avec une sensibilité attentive pour enraciner la théologie dans la communauté vivante de l’Eglise, laquelle, avec son autorité, n’est pas un pôle opposé à la science théologique, mais son présupposé. Sans l’Eglise qui croit, la théologie cesse d’être elle-même et devient un ensemble de diverses disciplines sans unité intérieure.

6. Les années de séminaire doivent être aussi un temps de maturation humaine. Pour le prêtre, qui devra accompagner les autres le long du chemin de la vie et jusqu’aux portes de la mort, il est important qu’il ait lui-même mis en juste équilibre le cœur et l’intelligence, la raison et le sentiment, le corps et l’âme, et qu’il soit humainement « intègre ». C’est pour cela que la tradition chrétienne a toujours uni aux « vertus théologales », « les vertus cardinales », dérivées de l’expérience humaine et de la philosophie, et en général la saine tradition éthique de l’humanité. Paul le dit aux Philippiens de façon très claire : « Enfin, frères, tout ce qu’il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d’aimable, d’honorable, tout ce qu’il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaines, voilà ce qui doit vous préoccuper » (4, 8). L’intégration de la sexualité dans l’ensemble de la personnalité fait aussi partie de ce contexte. La sexualité est un don du Créateur, mais aussi une tâche qui regarde le développement de l’être humain. Lorsqu’elle n’est pas intégrée dans la personne, la sexualité devient quelque chose de banal et en même temps destructive. Nous le voyons aujourd’hui dans notre société à travers de nombreux exemples. Récemment, nous avons dû constater avec une grande peine que des prêtres ont défiguré leur ministère par l’abus sexuel d’enfants et de jeunes. Au lieu de conduire les personnes vers une humanité mature, et d’en être l’exemple, ils ont provoqué, par leurs abus, des destructions dont nous éprouvons une profonde douleur et un profond regret. A cause de tout cela peut surgir en beaucoup, peut-être aussi en vous-mêmes, la question de savoir s’il est bien de devenir prêtre ; si le chemin du célibat est raisonnable comme vie humaine. Mais l’abus, qui est à réprouver absolument, ne peut discréditer la mission sacerdotale, laquelle demeure grande et pure. Grâce à Dieu, nous connaissons tous des prêtres convaincants, pleins de foi, qui témoignent que dans cet état et précisément dans la vie du célibat, on peut parvenir à une humanité authentique, pure et mature. Ce qui est arrivé doit toutefois nous rendre plus vigilants et attentifs, justement pour nous interroger soigneusement nous-mêmes, devant Dieu, dans le chemin vers le sacerdoce, pour comprendre si c’est sa volonté pour moi. Les confesseurs et vos supérieurs ont cette tâche de vous accompagner et de vous aider dans ce parcours de discernement. Pratiquer les vertus humaines fondamentales est un élément essentiel de votre chemin, en gardant le regard fixé sur le Dieu qui s’est manifesté dans le Christ, en se laissant toujours de nouveau purifier par Lui.

7. Aujourd’hui, les débuts de la vocation sacerdotale sont plus variés et différents que par le passé. La décision de devenir prêtre naît aujourd’hui souvent au sein d’une expérience professionnelle séculière déjà commencée. Elle mûrit souvent dans la communauté, spécialement dans les mouvements, qui favorisent une rencontre communautaire avec le Christ et son Eglise, une expérience spirituelle et la joie dans le service de la foi. La décision mûrit aussi dans les rencontres tout à fait personnelles avec la grandeur et la misère de l’être humain. Ainsi, les candidats au sacerdoce vivent souvent sur des continents spirituels extrêmement divers. Il pourra être difficile de reconnaître les éléments communs du futur envoyé et de son itinéraire spirituel. C’est vraiment pour cela que le séminaire est important comme communauté en chemin au-dessus des diverses formes de spiritualité. Les mouvements sont une chose magnifique. Vous savez combien je les apprécie et les aime comme don de l’Esprit Saint à l’Eglise. Ils doivent toutefois être évalués selon la manière avec laquelle ils sont tous ouverts à la réalité catholique commune, à la vie de l’unique et commune Eglise du Christ qui, dans toute sa variété demeure toutefois une. Le séminaire est la période où vous apprenez les uns avec les autres, les uns des autres. Dans la vie en commun, peut-être difficile parfois, vous devez apprendre la générosité et la tolérance non seulement en vous supportant mutuellement, mais en vous enrichissant les uns les autres, si bien que chacun puisse apporter ses dons particuliers à l’ensemble, tandis que tous servent la même Eglise, le même Seigneur. Cette école de tolérance, bien plus, d’acceptation et de compréhension mutuelles dans l’unité du Corps du Christ, fait partie des éléments importants de vos années de séminaire.

Chers séminaristes ! J’ai voulu vous montrer par ces lignes combien je pense à vous surtout en ces temps difficiles et combien je vous suis proche par la prière. Priez aussi pour moi, pour que je puisse bien remplir mon service, tant que le Seigneur le veut. Je confie votre cheminement de préparation au sacerdoce à la protection de la Vierge Marie, dont la maison fut une école de bien et de grâce. Que Dieu tout-puissant vous bénisse tous, le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

Du Vatican, le 18 octobre 2010.

Vôtre dans le Seigneur

BENEDICTUS PP. XVI
Source : http://press.catholica.va/news_services ... 20FRANCESE.

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Déclaration du Pape sur la liberté religieuse au Proche Orie

Message non lu par etienne lorant » dim. 24 oct. 2010, 18:23

Le Pape réclame la liberté du culte au Proche Orient

Le souverain pontife a lancé cet appel lors d'une messe solennelle célébrée en la basilique Saint-Pierre de Rome, en conclusion de la réunion du synode des évêques du Moyen-Orient, qui s'est achevée par une critique d'Israël et de l'occupation des territoires palestiniens.

La liberté de religion, a souligné le pape dans son homélie, est "un des droits fondamentaux de l'homme que chaque Etat devrait respecter".

Bien que certains pays du Proche et Moyen-Orient tolèrent les autres confessions, "l'espace accordé à la liberté de pratiquer la religion y est souvent assez restreint", a-t-il ajouté.

Au moins 3,5 millions de chrétiens, de diverses obédiences, vivent dans le Golfe, berceau de l'islam, où se trouvent quelques uns des régimes islamiques les plus conservateurs au monde.

La liberté de pratique du christianisme, ou de toute religion autre que l'islam, n'y est pas toujours garantie et varie selon les pays.

L'Arabie saoudite, où un islam sunnite particulièrement austère est de rigueur et qui abrite les deux des trois principaux lieux saints pour les musulmans - La Mecque et Médine -, est un des Etats qui imposent le plus de restrictions.

La pratique de cultes non-musulmans y est strictement privée et le prosélytisme afin de convertir des musulmans est passible de la peine de mort, une peine rarement prononcée cependant.

"LA PAIX EST POSSIBLE ET URGENTE"

Les messes et autres réunions pour prier y ont le plus souvent lieu à l'abri de résidences diplomatiques, mais l'accès y est difficile et les fidèles se retrouvent généralement dans les salles de conférence d'hôtel, malgré un risque avéré.

Benoît XVI a estimé que tous les ressortissants du Moyen-Orient tireraient profit d'une plus grande liberté religieuse. Il s'est joint à l'appel du synode à l'ouverture d'un "dialogue urgent et utile" entre chrétiens et musulmans sur ce sujet délicat.

Dans son message final, le synode a exhorté les Palestiniens et les Israéliens à sceller la paix autour d'une solution à deux Etats, appel dont le pape s'est fait le relais dans son homélie.

"La paix est possible. La paix est urgente. La paix est une condition indispensable à une vie à la hauteur de la personne humaine et de la société. La paix est aussi le meilleur remède pour éviter l'immigration depuis le Moyen-Orient", a-t-il dit.

Le synode, dans son message rendu public samedi après deux semaines de réunion à Rome, a en outre nié le droit d'Israël d'invoquer le concept biblique de Terre promise et de peuple élu pour justifier les colonies de Jérusalem-Est ou en Cisjordanie.

De nombreux colons juifs ou juifs ultraorthodoxes s'appuient sur l'idée d'un Israël biblique et confié par Dieu pour revendiquer la Cisjordanie, qu'ils appellent Judée-Samarie.

En réponse aux critiques du synode, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a estimé que les polémiques sur l'interprétation théologique ou sémantique des Saintes Ecritures n'avaient plus cours depuis le Moyen-Âge. "Il ne paraît pas sage de les relancer", a-t-il jugé.

Avec Allyn Fisher-Ilan, Diana Elias et Raissa Kasolowsky; Grégory Blachier pour le service français

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Re: Lettre du St Père aux séminaristes

Message non lu par Arzur » mar. 26 oct. 2010, 22:57

Merci beaucoup votre sainteté pour cette si belle lettre.
Benoît XVI aux séminaristes a écrit :Maintenez en vous la sensibilité pour la piété populaire, qui est différente selon les cultures, mais qui est aussi toujours très semblable, parce que le cœur de l’homme est, en fin de compte, toujours le même. Certes, la piété populaire tend vers l’irrationalité, parfois même vers l’extériorité. Pourtant l’exclure est une grande erreur. A travers elle, la foi est entrée dans le cœur des hommes, elle a fait partie de leurs sentiments, de leurs habitudes, de leur manière commune de sentir et de vivre. C’est pourquoi la piété populaire est un grand patrimoine de l’Eglise. La foi s’est faite chair et sang. La piété populaire doit certainement être toujours purifiée, recentrée, mais elle mérite notre amour et elle nous rend nous-mêmes de façon pleinement réelle « Peuple de Dieu ».
Quel beau passage ! Merci beaucoup.

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Le Pape dénonce l'anticléricalisme

Message non lu par etienne lorant » lun. 08 nov. 2010, 19:39

Dénonçant le risque d'un retour à l'anti-cléricalisme "agressif" des années 30 en Espagne, Benoît XVI a appelé à une "rencontre entre la foi et la laïcité, et non pas à une confrontation", à son arrivée dans la ville de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, première étape d'une visite de deux jours en Espagne.Benoît XVI, en soutane blanche, a été accueilli à sa descente d'avion par le prince héritier Felipe, fils du roi Juan Carlos, et par la princesse Letizia.

J'appelle l'Espagne et l'Europe à édifier leur présent et à projeter leur avenir à partir de la vérité authentique de l'homme", a déclaré Benoît XVI dans son discours d'arrivée. Il a cité les paroles prononcées en 1982 par Jean Paul II en Espagne, qui avait "exhorté le Vieux Continent à donner une nouvelle vigueur à ses racines chrétiennes".
L'Espagne et l'Europe "ne doivent pas se préoccuper seulement des nécessités matérielles des hommes mais aussi de leurs besoins moraux et sociaux, spirituels et religieux", a dit le pape.Auparavant, à bord de son avion, il avait appelé à "une rencontre entre foi et laïcité et pas une confrontation", en relevant que "l'affrontement entre foi et modernité" était "très vivace" en Espagne, un pays où le religion catholique est en déclin. Il a rappelé la naissance dans les années 30, avant la guerre civile et le franquisme, de forts courants prônant la laïcité et l'anti-cléricalisme.

Le pape s'est réjoui de "la renaissance" du pèlerinage vers la tombe de l'apôtre Saint-Jacques avec 260.000 pèlerins ayant déjà fait le chemin depuis janvier.
Le pape a aussi évoqué l'étape de dimanche à Barcelone où il consacrera le temple de la Sagrada Familia encore en chantier, qui deviendra ainsi une basilique.
Benoît XVI a rendu hommage au "courage" du père de la Sagrada Familia, l'architecte catalan Antoni Gaudi, catholique très fervent, qui a "su s'insérer dans la tradition des grandes cathédrales avec une créativité nouvelle".
"Je suis ici comme messager et témoin d'évangile et j'irai aussi à Barcelone pour revigorer la foi de son peuple accueillant et dynamique", a-t-il ajouté.
"La foi a inspiré au génial Gaudi d'entreprendre dans cette ville avec la ferveur et la collaboration de beaucoup cette merveille qu'est l'église de la Sagrada Familia", a-t-il encore déclaré.



Note : La Sagrada Familia est un ensemble tout à fait extraordinaire http://fr.wikipedia.org/wiki/Sagrada_Fam%C3%ADlia Cependant le plus extraordinaire est sans doute que sa construction se poursuit toujours et c'est une grâce pour les catholique de ce temps.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Les propos du pape sur le préservatif et la CDF

Message non lu par Raistlin » jeu. 23 déc. 2010, 12:30

Tout est important dans ce texte qui remet les pendules à l’heure. Merci la CDF ! :clap:

A diffuser partout : dans les paroisses, les diocèses, les foyers, les écoles, etc. :siffle:

Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
sur la banalisation de la sexualité
à propos de certaines interprétations de "Lumière du monde"

A l'occasion de la publication du livre d'entretiens de Benoît XVI, Lumière du monde, ont été diffusées diverses interprétations erronées, qui ont semé la confusion au sujet de la position de l'Église catholique sur certaines questions de morale sexuelle. La pensée du Pape a été souvent instrumentalisée à des fins et à des intérêts sans lien avec le sens de ses paroles, alors qu'elle se comprend très bien quand on lit dans leur intégralité les chapitres où il est fait allusion à la sexualité humaine. L'intention du Saint-Père est claire : retrouver la grandeur du dessein de Dieu sur la sexualité, en évitant sa banalisation aujourd'hui courante.

Certaines interprétations ont présenté les paroles du Pape comme des affirmations en contradiction avec la tradition morale de l'Église ; cette hypothèse a été saluée comme un tournant positif par certains ; d'autres, en revanche, ont manifesté leur inquiétude, comme s'il s'agissait d'une rupture avec la doctrine sur la contraception et avec l'attitude de l'Église dans la lutte contre le SIDA. En réalité, les paroles du Pape qui font allusion en particulier à un comportement gravement désordonné, en l'occurrence la prostitution (cf. Lumière du monde, pp.159-161), ne modifient ni la doctrine morale, ni la pratique pastorale de l'Église.

Comme il ressort de la lecture du passage en question, le Saint-Père ne parle ni de morale conjugale, ni même de norme morale sur la contraception. Cette norme, traditionnelle dans l'Église, a été reprise en des termes très précis par le Pape Paul VI au n°14 de l'encyclique Humanae vitae, quand il écrit : « Est exclue également toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation ». L'idée qu'on puisse déduire des paroles de Benoît XVI qu'il est licite, dans certains cas, de recourir à l'usage du préservatif pour éviter les grossesses non désirées, est tout à fait arbitraire et ne correspond ni à ses paroles ni à sa pensée. À ce sujet, le Pape propose au contraire des chemins humainement et éthiquement viables, sur lesquels les pasteurs sont appelés à travailler « plus et mieux » (Lumière du monde, p. 194), c'est-à-dire des chemins qui respectent pleinement le lien insécable du sens unitif avec le sens procréatif de chaque acte conjugal, grâce au recours éventuel aux méthodes naturelles de régulation de la fécondité en vue d'une procréation responsable.

En ce qui concerne le passage en question, le Saint-Père se référait au cas totalement différent de la prostitution, comportement que la morale chrétienne a toujours considéré comme un acte gravement immoral (cf. Concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, 27 ; Catéchisme de l'Église Catholique, 2355). Au sujet de la prostitution, la recommandation de la tradition chrétienne tout entière – et pas seulement la sienne –, peut se résumer dans les paroles de saint Paul : « Fuyez la fornication » (1 Co 6, 18). La prostitution doit donc être combattue, et les organismes d'aide de l'Église, de la société civile et de l'État, doivent travailler pour libérer les personnes impliquées.

A ce propos, il convient de relever que la situation qui s'est créée, par suite de la propagation actuelle du SIDA dans de nombreuses régions du monde, a rendu le problème de la prostitution encore plus dramatique. Celui qui se sait infecté par le VIH et donc susceptible de transmettre l'infection, commet non seulement un péché grave contre le sixième commandement, mais aussi un autre contre le cinquième, puisqu'il met sciemment en danger la vie d'une autre personne, ce qui a également des répercussions sur la santé publique. À cet égard, le Saint-Père affirme clairement que les préservatifs ne constituent pas la « solution véritable et morale » au problème du SIDA et aussi que « la seule fixation sur le préservatif représente une banalisation de la sexualité », parce qu'on ne veut pas faire face à l'égarement humain qui est à la base de la transmission de la pandémie. Par ailleurs, il est indéniable que celui qui recourt au préservatif dans le but de diminuer le risque pour la vie d'une autre personne, entend réduire le mal lié à son comportement désordonné. En ce sens, le Saint-Père note que le recours au préservatif, « dans l'intention de réduire le risque de contamination, peut cependant constituer un premier pas sur le chemin d'une sexualité vécue autrement, une sexualité plus humaine ». Cette observation est tout à fait compatible avec l'autre affirmation du Saint-Père : « Ce n'est pas la véritable manière de répondre au mal que constitue l'infection par le virus VIH. »

Certains ont interprété les paroles de Benoît XVI en recourant à la théorie de ce qu'on appelle le « moindre mal ». Cette théorie, toutefois, est susceptible d'interprétations déviantes de caractère proportionnaliste (cf. Jean Paul II, Encyclique Veritatis splendor, nn. 75-77). Une action mauvaise par son objet, même s'il s'agit d'un moindre mal, ne peut être licitement voulue. Le Saint-Père n'a pas dit que la prostitution avec recours au préservatif pouvait être licitement choisie comme un moindre mal, comme certains l'ont soutenu. L'Église enseigne que la prostitution est immorale et doit être combattue. Celui qui, pourtant, en la pratiquant, tout en étant infecté par le VIH, s'emploie à réduire le risque de contamination, y compris par l'utilisation du préservatif, peut accomplir un premier pas vers le respect de la vie des autres, même si le mal de la prostitution demeure dans toute sa gravité. Ces jugements sont en harmonie avec tout ce que la tradition théologico-morale de l'Église a soutenu aussi par le passé.

En conclusion, dans la lutte contre le SIDA, les membres et les institutions de l'Église catholique savent qu'ils doivent rester proches des personnes, en soignant les malades ; ils savent aussi qu'ils doivent former tout le monde à vivre l'abstinence avant le mariage et la fidélité au sein de l'alliance conjugale. À cet égard, il faut également dénoncer les comportements qui banalisent la sexualité, car comme le dit le Pape, ils sont justement à l'origine d'un phénomène dangereux : bien des personnes ne perçoivent plus dans la sexualité l'expression de leur amour. « C'est la raison pour laquelle le combat contre la banalisation de la sexualité est aussi une partie de la lutte menée pour que la sexualité soit vue sous un jour positif, et pour qu'elle puisse exercer son effet bénéfique dans tout ce qui constitue notre humanité » (Lumière du monde, p. 160).

Source
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

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Re: Les propos du pape sur le préservatif et la CDF

Message non lu par Anonymus » jeu. 23 déc. 2010, 12:51


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Re: Les propos du pape sur le préservatif et la CDF

Message non lu par Raistlin » jeu. 23 déc. 2010, 12:57

Anonymus a écrit :doublon:

viewtopic.php?f=37&t=15631
Flûte ! :zut:

Bon, en même temps, il n'est pas inutile d'enfoncer le clou. ;)
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

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