Le sens chrétien de la souffrance

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oak
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Message non lu par oak » mer. 12 avr. 2006, 9:06

VexillumRegis a écrit :[align=justify]La théorie de la satisfaction d'Anselme de Cantorbéry me semble assez mal comprise.

Selon saint Anselme, Dieu seul peut laver l'offense faite à Dieu. Dieu offensé ne peut être satisfait, c'est pourquoi il se fait homme. Seul le Christ peut par son sang versé satisfaire à la justice divine. Dans cette conception Dieu semble apparaître comme méchant, cruel.

1Mais comme le remarque Alain Michel : "on reproche à saint Anselme de soumettre Dieu à la loi du talion. Mais on ne s'aperçoit pas assez que dans le divin, c'est l'infini qui est en cause. La miséricorde infinie répond aux exigences de la justice infinie" (Théologiens et mystiques au Moyen-Age, Folio Classique, p.189).

En Christ,

- VR -[/align]
Je préfère très honnêtement cette approche qui se relie à l'approche trinitaire, j'ai exposé ce que l'on sait de St Anselme , (la version courte).

Ton approche me semble plus conforme, malheureusement l'interprétation de St Anselme est enseignée telle quelle (sous la forme ou je l'ai donnée) dans un certain nombre de milieux protestants et je répond plus en fait à ces milieux protestants, qu'à l'approche de Charles.

La souffrance reste une part d'un mystère, une sorte de paradoxe .


Où par compassion on n'aurait pas à la rechercher ni à l'entretenir (Je prends l'exemple de Polycarpe ou d'Ignace d'Antioche), ni pour soi même ni pour les autres (Car l'imitation de Jésus Christ suppose de ne pas rechercher les afflictions)

Mais ou en même temps , alors qu'il n'y pouvait rien St Paul affirmait un sens à ses propres difficultés.

Romains 5:3-5
3 Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance,

4 la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance.

5 Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous a été donné.

Le thème de la souffrance (ou tribulation) est un des plus souvent traité dans les épitres et dans les écrits du Nouveau Testament, la notion clé me semble être la notion d'espérance. Ce qui apparaît comme un échec peut apparaitre aussi comme une victoire en devenir.

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Libre-arbitre vs hasard

Message non lu par Vincentius » sam. 27 avr. 2019, 8:44

@Aldebaran : chacun sa perception des choses :)

Vous faites allusion plusieurs fois à la souffrance, mais elle est inhérente à notre condition humaine nous ne pouvons la fuir.

Là dessus oui nous sommes d'accord (même si le langage en français du moins à réduit a un seul mot "souffrance" le terme en langue pali de "dukkha" qui est la principale préoccupation des enseignements de l'Eveillé. C'est très réducteur et donc partiellement faux). Déjà reconnaître et accepter la souffrance comme vous dite "inhérente" à la condition humaine c'est la base de la base de l'enseignement que je m'efforce de suivre. Fuir non, transformer il est dit que c'est possible. Comme il est dit "La douleur est inévitable mais la souffrance est facultative. Alors pourquoi continuer de souffrir ?". Et je m'efforce de pratiquer et de vérifier cela. :oui:

Le christianisme a son propre rapport à la souffrance humaine, il y a le récit du "péché originel", avec le passage d'un état satisfaisant à un état insatisfaisant, douloureux, pénible. Il y a l'acte salvateur de Jésus de Nazareth qui passe apparemment inévitablement par de la souffrance physique et morale mais aussi par une transcendance de celle-ci. Il y a aussi des récits de mystiques chrétien avec les "stigmates" ou se mélangent étonnement manifestations de souffrances physiques et aussi état de joie, de béatitude. Le corps semble souffrir mais l'être présent lui semble dans un état agréable qui contredit l'état du corps. Peut être y a t-il quelque chose d’intéressant à creuser là dedans comme point de comparaison, l'idée de transformation, de dépassement de la souffrance.

Pour avoir un peu lu sur Saint Jean de la Croix , ce qu'il est dit de ses expériences mystiques mentionne des passages d'état de souffrance mentale extrême qui précède un état de béatitude extrême. Vraiment très intéressant Saint Jean de la Croix. Un homme remarquable, persécuté aussi de son vivant par ses propres co-religionnaires d'ailleurs. Et pourtant c'était un homme humble et plutôt effacé si mes souvenirs sont bons.

Si je prend aussi d'ailleurs l'exemple du récit hagiographique de Saint Vincent de Saragosse, il y a le miracle de la non-souffrance pendant la torture.

Mais là nous sortons complètement du sujet de ce fil, il serait peut être intéressant d'en ouvrir un sur ce propos si il n'en existe pas déjà.
4 Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l'affermir. 5 Tel fait une distinction entre les jours; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction.… 5 (Romains 14)

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Re: Le sens chrétien de la souffrance

Message non lu par aldebaran » sam. 27 avr. 2019, 11:22

@Vincentius
J'ai trouvé ce fil de discussion un peu ancien il est vrai qui serait plus adapté à une discussion sur le thème de la souffrance ?

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Re: Le sens chrétien de la souffrance

Message non lu par Vincentius » sam. 27 avr. 2019, 18:57

Je viens de voir en effet.
Quand j'aurais le temps je lirais le tout mais cela me semble intéressant.
Toutefois cela se limite évidemment au sens chrétien.
(par contre j'ai perdu le fil de notre échange sur le libre arbitre :oops: )
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