Le sens chrétien de la souffrance

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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Théophane
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Le sens chrétien de la souffrance

Message non lu par Théophane » mar. 07 mars 2006, 13:46

Pour que tu ne les gaspilles pas, je vais te dire quels sont les trésors de l’homme sur la terre : la faim, la soif, la chaleur, le froid, la douleur, le déshonneur, la pauvreté, la solitude, la trahison, la calomnie, la prison…
Chemin, 194


La réponse définitive

Face à tous ces maux de la vie, le chrétien n'a qu'une réponse possible, mais c'est une réponse définitive: le Christ sur la Croix; Dieu qui souffre et qui meurt, Dieu qui nous offre son cœur, qu'une lance a percé, par amour pour nous tous. Notre Seigneur déteste les injustices et condamne celui qui les commet. Mais, comme Il respecte la liberté de chaque individu, Il permet qu'elles existent. Dieu Notre Seigneur ne provoque pas la douleur de ses créatures, mais Il la tolère parce que — à la suite du péché originel — elle fait partie de la condition humaine. Et pourtant, son Cœur plein d'Amour pour les hommes l'a incité à charger la Croix sur ses épaules, avec toutes ces tortures que sont notre souffrance, notre tristesse, notre angoisse, notre faim et notre soif de justice.
Quand le Christ passe, 168


Nos afflictions nous unissent au Christ
Si, face à la réalité de la souffrance, vous sentez parfois votre âme vaciller, il n'y a qu'un remède: regarder le Christ. La scène du Calvaire atteste, aux yeux de tous, que les afflictions doivent être sanctifiées en union avec la Croix.
Car si nos épreuves sont assumées chrétiennement, elles ont valeur de réparation, de rachat de nos fautes, de participation au destin et à la vie de Jésus, qui a voulu, par amour des hommes, éprouver toute sorte de douleur et des tourments en tout genre. Il est né, Il a vécu, Il est mort dans la pauvreté; Il a été attaqué, insulté, diffamé, calomnié et condamné injustement; Il a connu la trahison, l'abandon de ses disciples; Il a fait l'amère expérience de la solitude, du châtiment et de la mort. Aujourd'hui encore, le Christ continue à souffrir dans ses membres, dans l'humanité tout entière qui peuple cette terre et dont Il est la Tête, le Fils premier-né, et le Rédempteur.
Quand le Christ passe, 168


Suivre avec profit la discipline de la douleur
C’est tout un programme que l’Apôtre nous trace pour suivre avec profit la discipline de la douleur : spe gaudentes — joyeux par l’espérance, in tribulatione patientes — endurants dans l’épreuve, orationi instantes — constants dans la prière.
Chemin, 209

Unis la douleur — la Croix extérieure ou intérieure —, à la Volonté de Dieu, par le moyen d'un "fiat" généreux; et tu te rempliras de joie et de paix.
Forge, 771

Bénie soit la douleur. — Aimée soit la douleur. — Sanctifiée soit la douleur… Glorifiée soit la douleur !
Chemin, 208


Souffrir dans la joie
Si nous unissons nos petitesses —nos contradictions, petites ou grandes — aux grandes souffrances du Seigneur, du Seigneur Victime — c'est Lui la seule Victime! — leur valeur ne fera qu'augmenter, elles deviendront un trésor et c'est alors que, de bon gré, et avec empressement, nous prendrons sur nous la Croix du Christ.
— Et ainsi il n'y aura pas de peine qu'on ne puisse vaincre rapidement; et rien ni personne ne nous ôtera la paix et la joie.
Forge, 785


Face à la souffrance d’autrui
Ne passe pas avec indifférence devant la douleur d’autrui. Cette personne (un parent, un ami, un collègue…, cette autre que tu ne connais pas) est ton frère.
Pense à l’Évangile où si souvent tu as lu, avec tristesse, que même les proches de Jésus n’avaient pas confiance en Lui. Veilles-y : que cette scène ne se reproduise pas.
Sillon, 251


Avec l’aide de Sainte Marie
Admire la fermeté de la Vierge Marie : au pied de la Croix, en proie à la plus grande douleur humaine — il n’est pas de douleur pareille à sa douleur — et pourtant pleine de fermeté.
— Et demande-lui un peu de cette force d’âme, de manière à savoir, toi aussi, te tenir au pied de la Croix.
Chemin, 508

Tu n'es pas seul. — Ni toi, ni moi nous ne pouvons nous trouver seuls. Et moins encore si nous allons à Jésus par Marie, car elle est une Mère qui ne nous abandonnera jamais.
Forge, 249


Textes de Saint Josémaría Escrivá
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

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Message non lu par MB » mer. 15 mars 2006, 20:04

Bonjour Charles

Je n'y connais rien, mais la phrase du père de la Morandais ne doit-elle pas être remise dans son contexte ? peut-être rejetait-il le dolorisme, la douleur pour la douleur ?

Bien à toi
MB

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Message non lu par nelly emont » jeu. 16 mars 2006, 11:37

La souffrance peut-être bénie par Dieu, visitée par Dieu, sanctifiée par Dieu, mais elle est un mal et restera toujours un mal. Nous avons vécu pendant des siècles dans un dolorisme qui non seulement bénissait la souffrance, mais la réclamait. Sans doute faut-il voir dans la réaction du Père de la Morandais, une réaction (une saine et sainte) réaction contre le dolorisme.

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Message non lu par Etrigan » jeu. 16 mars 2006, 12:47

Ne faudrait-il pas replacer la déclaration de l'Abbé de la Morandais dans son contexte ?
De quoi parles-t-il au juste ?

Si c'est bien de la maladie dont il est question, je pense qu'un malade qui souffre doit être soulagé de sa souffrance. Sinon, c'est du sadisme. Or, un Chrétien n'est pas sadique, n'est-ce pas ?
« Le Verbe s’est incarné pour la Rédemption du Péché. Faudra-t-il que le Saint-Esprit s’incarne pour la rédemption de la sottise ? » Léon Bloy

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Message non lu par nelly emont » jeu. 16 mars 2006, 13:04

Nous parlons de deux choses différentes, l) du sens de la souffrance ; 2) du soulagement du malade. Evidemment qu'un malade doit être soulagé, et si possible guéri. Je ne comprends pas du tout le sens de votre remarque sur le "sadisme"(ou sur le masochisme de celui qui ne voudrait pas être guéri).
Quant au sens de la souffrance, c'est une autre question. Reste qu'elle est un mal, dont de toutes façons, il faut tenter de sortir.

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Message non lu par Etrigan » jeu. 16 mars 2006, 13:07

Eh bien c'est que je ne comprends pas Charles non plus : de quelle souffrance parle-t-il ?

Je disais simplement que je n'estimes pas le dolorisme et que je ne comprends pas en quoi souffrir, en baver et avoir mal rendrait un homme meilleur. La phrase de l'Abbé ayant lieu dans un colloque sur les soins palliatifs, j'en déduisais que l'Abbé parlait de la suppression de la souffrance chez le malade. Et je disais donc que si un Chrétien n'est pas sadique, il voudra forcément alléger la souffrance d'un patient.
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Message non lu par giorgino » lun. 10 avr. 2006, 21:37

Je me sens incompétent à répondre à ce sujet mais je crois me rappeler que Pascal , le philosophe ,portait un vètement qui lui faisait mal , non ? Ce mal a t-il une valeur redemptrice ou l' avait -il pour lui ? La souffrance de certains peut-elle sauver d 'autres ?

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Message non lu par laiglejo » lun. 10 avr. 2006, 23:08

Ce que je remarque c'est que l'abbé de la Morandais semble prendre plaisir à se commettre dans des émission télévisées douteuses et se laisse aller à des confidences quil ferait mieux de garder pour lui et qui ne servent ni à son édification, ni à celle de l'Eglise

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Message non lu par christianc » mar. 11 avr. 2006, 9:53

La rédemption par la souffrance personnelle est un non-sens théologique, la rédemption est en elle même acquise par les oeuvres méritoires du Christ, c'est le premier point.

La question qui est autre est celle de la persévérance dans les difficultés, dans les maladies, dont nous sommes tous atteints.

L'Ancien Testament (on le voit dans le livre de Job ), considérait le souffrant comme "maudit", considérait la souffrance comme la rétribution des péchés.

A Jésus on posait la question "Est ce lui ou ses parents qui ont péché ?" Et la question est intéressante. Tout le livre de Job est une interrogation sur le sens du "Juste Souffrant".

Aucune interprétation théologique de la souffrance ne tient l'analyse, il est aisé de réfuter n'importe quel discours sur la souffrance comme "illusion", comme "nécessité". Le Moyen Age soutenait qu'il fallait que les femmes souffrent dans l'accouchement, que c'était la volonté de Dieu.

Le Nouveau Testament montre plutot un "exemple", Jésus guérissant les malades s'oppose à "la valeur rédemptrice de la souffrance et de la maladie", comme à l'interprétation théologique des pharisiens.

C'est essentiellement parce que pour Lui, la vie humaine, d'où quelle vienne est d'une valeur infinie.

Un pompier qui se fait bruler en sauvant quelqu'un souffre beaucoup, mais , par rapport à son éthique personnelle, le fait de sauver quelqu'un entraine cette prise de risque.

La plus grande difficulté est celle de la souffrance qui ne trouve pas de sens, auquel on ne peut pas en donner.

Charles
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Message non lu par Charles » mar. 11 avr. 2006, 10:31

christianc a écrit :La rédemption par la souffrance personnelle est un non-sens théologique, la rédemption est en elle même acquise par les oeuvres méritoires du Christ, c'est le premier point.

Aucune interprétation théologique de la souffrance ne tient l'analyse, il est aisé de réfuter n'importe quel discours sur la souffrance comme "illusion", comme "nécessité". Le Moyen Age soutenait qu'il fallait que les femmes souffrent dans l'accouchement, que c'était la volonté de Dieu.

Le Nouveau Testament montre plutot un "exemple", Jésus guérissant les malades s'oppose à "la valeur rédemptrice de la souffrance et de la maladie", comme à l'interprétation théologique des pharisiens.

C'est essentiellement parce que pour Lui, la vie humaine, d'où quelle vienne est d'une valeur infinie.

Un pompier qui se fait bruler en sauvant quelqu'un souffre beaucoup, mais , par rapport à son éthique personnelle, le fait de sauver quelqu'un entraine cette prise de risque.

La plus grande difficulté est celle de la souffrance qui ne trouve pas de sens, auquel on ne peut pas en donner.
"Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !" Mt 25, 35

Il ne s'agit pas que de la Passion, mais le Christ est là où toute personne souffre. La souffrance est aisnsi une expérience très particulière et qui est très importante dans le christianisme. Elle est une expérience des limites, de la condition de créature dans la détresse et la privation de Dieu, elle est comme un appel à Dieu : et Dieu répond, "et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous"...

Ce n'est pas seulement la souffrance, c'est aussi la mort :

"Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts." Rm 6, 4

"Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui." Rm 6, 8

"nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire." Rm 8, 17

En niant tout sens chrétien donné à la souffrance, vous passez à côté de cette chose magnifique qui est la Rédemption. Vous oubliez de quoi l'homme est sauvé. Et comment il l'est. Et par qui.
christianc a écrit :L'Ancien Testament (on le voit dans le livre de Job ), considérait le souffrant comme "maudit", considérait la souffrance comme la rétribution des péchés.

A Jésus on posait la question "Est ce lui ou ses parents qui ont péché ?" Et la question est intéressante. Tout le livre de Job est une interrogation sur le sens du "Juste Souffrant".
Oui, parce que la culture du peuple de Job est totalitaire, comme celle des Juifs qui dirent à Pilate : "Nous ne te l'aurions pas livré s'il n'était coupable de quelque chose". Et celle des Indiens qui ont cette caste des intouchables qui paient des crimes commis dans une vie antérieure, leur condition inférieure en étant la rétribution.

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Message non lu par oak » mar. 11 avr. 2006, 11:24

En niant tout sens chrétien donné à la souffrance, vous passez à côté de cette chose magnifique qui est la Rédemption. Vous oubliez de quoi l'homme est sauvé. Et comment il l'est. Et par qui.
Je crois que vous retombez dans l'illusion du Moyen Age, c'était St Anselme de Canterbury qui avait proposé le principe de la "dette", les hommes sont pécheurs, ils doivent souffrir mais le Christ souffre à leur place, c'est partiellement juste. (Théorie Judiciaire de la Rédemption)

Parce que cette image fait de Dieu quelqu'un qui exige la souffrance de l'innocent, ce qui remet en cause sa sainteté. Toute interprétation peut être remise en cause par les enjeux éthiques qu'elle entraine.

Je préfère la position d'Elie Wiesel dans son commentaire sur Job, sur le caractère incompréhensible et ce mystère opaque.

Sur le deuxième point, la rédemption étant acquise, il y a du fait de cette rédemption des conséquences ("si ils m'ont persécuté ils vous persécuteront aussi").

Je reconnais que la question est difficile à traiter.

Parce qu'il y a un enjeu éthique.

Doit on supprimer la morphine aux malades en phase terminale pour qu'ils aient une meilleure rédemption? (C'est ce qu'on devrait en conclure si on croyait au sens rédempteur de la souffrance personnelle...).

Les Pères du 2nd siècles n'encourageaient absolument pas les chrétiens à se précipiter pour être martyrisés, même si ils avaient une haute idée du martyre, en tant qu'imitation de Jésus Christ.

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Message non lu par VexillumRegis » mar. 11 avr. 2006, 13:50

[align=justify]La théorie de la satisfaction d'Anselme de Cantorbéry me semble assez mal comprise.

Selon saint Anselme, Dieu seul peut laver l'offense faite à Dieu. Dieu offensé ne peut être satisfait, c'est pourquoi il se fait homme. Seul le Christ peut par son sang versé satisfaire à la justice divine. Dans cette conception Dieu semble apparaître comme méchant, cruel.

Mais comme le remarque Alain Michel : "on reproche à saint Anselme de soumettre Dieu à la loi du talion. Mais on ne s'aperçoit pas assez que dans le divin, c'est l'infini qui est en cause. La miséricorde infinie répond aux exigences de la justice infinie" (Théologiens et mystiques au Moyen-Age, Folio Classique, p.189).

En Christ,

- VR -[/align]

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Message non lu par laiglejo » mar. 11 avr. 2006, 13:55

Bonjour CHRISTIANC ! Bienvenue chez nous ! :clap:

La souffrance.....un mystère ! Un mystère pour celui qui le vit et un mystère pour celui qui ne le vit pas. Un mystère auprès duquel on doit s'approcher sur la pointe des pieds après avoir enlevé ses sandales comme l'a fait Moïse quand il s'est approché du buisson ardent :

- "Je Suis celui qui est"

Car, ce dont on est sur, c'est que Jésus "est venu pour les pauvres et les malades"(au propre et au figuré). C'est donc bien lui qui brille de manière plus forte dans l'âme de ceux qui souffrent comme les feux de bengale juste avant qu'ils ne s'éteignent, comme l'étoile filante avant de s'écraser au sol.

Les malades et l'entourage se rendent-ils compte du mystère qui se consume ? Non ! Plus la lumière est vive, plus la nuit autour semble noire et épaisse

Sainte Thérése de l'Enfant-Jésus, qui sortait de la période Janséniste, pensait-elle à "la valeur rédemptrice de sa souffrance sur son lit d'agonie (le 26 aout dans le carnet jaune)
[font=Times new roman][/font]Je lui disais qu'elle ètait faite pour beaucoup souffrir , que son âme était une trempe à cela[font=Times new roman][/font]

- "Ah ! Souffrir de l'âme, oui, je puis beaucoup...mais pour la souffrance du corps, je suis comme un petit enfant, tout petit. Je suis sans pensée, je souffre de minute en minute
Ce qui est sur, c'est que la souffrance est un feu quidévore les scorie, fait fondre "nos graisses spirituelles" comme le chaudron de l'ancien testament :
II CHRONIQUES 35

6 Immolez la Pâque, sanctifiez-vous et préparez-la pour vos frères, pour qu'on se conforme à la parole de Yahweh, qu'il a dite par l'organe de Moïse."
7 Josias donna aux gens du peuple du petit bétail, agneaux et chevreaux, au nombre de trente mille, le tout en vue de la Pâque, pour tous ceux qui se trouvaient là, et trois mille boeufs, le tout pris sur les biens du roi.
8 Ses chefs firent spontanément un présent au peuple. aux prêtres et aux lévites : Helcias, Zacharias et Jahiel, princes de la maison de Dieu, donnèrent aux prêtres pour la Pâque deux mille six cents agneaux et trois cents boeufs;
9 Chonénias, Séméïas et Nathanaël, ses frères, Hasabias, Jéhiel et Jozabad, princes des lévites, donnèrent aux lévites pour la Pâque cinq mille agneaux et cinq cents bœufs.
10 Ainsi le service fut organisé: les prêtres se tinrent à leurs postes, ainsi que les lévites, selon leurs divisions, conformément à l'ordre du roi.
11 Les lévites immolèrent la Pâque, et les prêtres répandaient le sang qu'ils recevaient de leur main, tandis que les lévites dépouillaient les victimes.
12 Ils mirent à part les morceaux destinés à l'holocauste, pour les donner aux divisions des familles des gens du peuple, afin qu'ils les offrissent à Yahweh, comme il est écrit dans le livre de Moïse; et de même pour les boeufs.
13 Ils firent rôtir au feu la Pâque, selon le règlement, et ils firent cuire les saintes offrandes dans des pots, des chaudrons et des poêles, et ils s'empressèrent de les distribuer à tous les gens du peuple.

14 Ensuite ils préparèrent la Pâque pour eux et pour les prêtres ; car les prêtres, fils d'Aaron, furent occupés, jusqu'à la nuit, à offrir l'holocauste et les graisses : c'est pourquoi les lévites la préparèrent pour eux et pour les prêtres, fils d'Aaron.

Pour comprendre quelle pourrait être la valeur de la souffrance, il faut nous tourner vers SAINT JEAN DE LA CROIX, le père MARIE EUGENE DE L'EFANT JESUS carme, père fondateur et aussi frère EPHRAIM, fondateur de la Communaté des Béatitudes

Je fais des recherches.......

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Message non lu par VexillumRegis » mar. 11 avr. 2006, 14:13

[align=justify]Que dire finalement de la théorie dite classique de saint Anselme ?

Nous pouvons écarter le côté moyenâgeux de l'honneur lésé de Dieu, mais nous devons y substituer l'idée d'un amour divin bafoué par le péché. Ici, dit le père Galot, "
le témoignage de l'Ecriture est formel. Le péché y apparaît comme une offense faite à Dieu". Car, ainsi que dit le père Guillet, "Dieu s'est engagé dans le monde et s'est rendu vulnérable".

Il serait absolument indigne de Dieu de révéler d'abord une justice à la fois gracieuse et exigeante, et de laisser tomber ensuite toute exigence et tout jugement, pour ne manifester qu'un amour insoucieux du comportement des hommes. A cet endroit, on ne peut dépasser Anselme.

Reste la question qui revient toujours : ce Dieu qui envoie son Fils dans cette mort affreuse, n'est-il pas cruel, inhumain ?
(...)

S'il est le Fils de Dieu, comme l'affirme le centurion (Mt 27, 54), alors tout change. Alors nous entrons dans un drame divin, un drame trinitaire, et en chrétiens nous ne pouvons plus partir d'une vision arienne de la divinité : un Dieu suprême, nommé Père, donnant des ordre à un Dieu subordonné ou demu-Dieu ou surhomme, qui aurait à les exécuter, pour ne rien dire du Saint-Esprit, qui dans ce cas ne saurait être l'esprit commun du Père et du Fils, mais tout au plus une instance subordonnée au Fils.

En tant que chrétiens, notre point de départ ne peut être qu'une Trinité
homoousios, en laquelle la liberté, la dignité, la spontanéité du Fils et de l'Esprit sont aussi divines que celles du Père, où le Fils et l'Esprit n'approuvent et n'exécutent pas seulement les ordres du dessein créateur et salvifique du Père, mais le conçoivent originairement dans la plus parfaite unité avec lui.

Et puisque c'est le Fils qui, dans ce plan du salut, aura à souffrir pour justifier que ce monde -même coupable- puisse être finalement jugé
très bon, puisque c'est lui qui aura à en porter le poids comme un Atlas spirituel, il ne suffît pas de supposer qu'il acquiesce à la proposition du Père, mais il faut admettre que la proposition procède originairement de lui, que lui-même s'offre au Père pour soutenir et sauver l'oeuvre de la création. (...)

Rien n'empêche d'admettre que pour le salut du monde le Père envoie le Fils, guidé sur terre par l'Esprit qui lui désigne à chaque instant la volonté du Père, et que cette volonté soit à la fois amour infini des créatures et respect infini pour l'offre du Fils, que le Père a acceptée et que l'Esprit laisse se réaliser, jusqu'à cette diastase suprême du Père et du Fils sur la croix, qui est en vérité l'ultime révélation de la tripersonnalité de Dieu.


Hans Urs von Balthasar, Au coeur du mystère rédempteur, Soceval, 2005, pp. 57-62.[/align]

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Message non lu par laiglejo » mar. 11 avr. 2006, 16:45

VALEUR REDEMPTRICE DES NUITS
Pour Jésus, comme pour la Vierge, comme aussi pour certains saints déjà parvenus à un haut degré de perfection, la nuit n'a pas de valeur purificatrice pour eux-mêmes mais pour le monde. Ils sont identifiés au péché afin de le détruire grâce à leur offrande. Ils deviennent autant d'agneaux qui portent le péché du monde. Nous pensons ici fortement à Marthe Robin qui était déjà "largement purifiée" dès l'age de trente ans et qui a vécu cinquante années "spplémentaires", paralysée, sans boire ni manger dans la nuit de sa petite chambre maintenue obscure à dessein. Elle ne pouvait en effet supporter le moindre rai de lumière sous peine de tomber dans le coma depuis qu'elle avait offert ses yeux pour le pays durant la seconde guerre mondiale. Cette nuit concrète laisse présumer quelles nuits spirituelles de tous ordres Marthe a pu endurer pendant ces cinquantes années. Nuits qui allaient féconder l'enfantement des Foyers de Charité ainsi que des nouvelles communautés qu'elle avait prophétisées dès 1936 dans l'intuition d'une nouvelle pentecôte d'amour et d'un printemps de l'Eglise. N'accouche-t-on pas, de plus, souvent de nuit ?

Nuits qui allaient porter les ténèbres du monde moderne, les porter pour les absorber de même que l'éponge absorba l'amertume du vinaigre présenté à Jésus.

N'y-a-t-il pas un antagonisme frappant entre cette obscurité où vivait Marthe, cette privation de tout et ce nom béni et choisi de "foyer de lumière et de charité", véritables flambeaux illuminant, réchauffant, attirant nos pauvres coeurs humains pétrifiés par le gel de l'indifférence.
...................
Santhe Thérèse de l'Enfant-Jésus a porté l'athéisme du XXème siècle. Tous les arguments fallacieux que nos philosophes existentialistes athées allaient nous suggérer quelques années plus tard, elle les a reçus, intuitivement bien sur, de plein fouet comme autant de lacérations sur son âme virginale. Le doute s'est nsinué en elle à la manière perfide de l'antique serpent qui ne se renouvèle guère. Ce doute l'a écartelée, déchirée à tel point qu'elle a pu s'écrier dans un souffle "jamais je n'aurais cru qu'il fut possible de tant souffrir, je ne puis m'expliquer cela que par l'ardent désir que j'ai e de sauver les âmes". Et au plein coeur de la tempête, la petite Thérèse posait des actes de foi héroïques. Elle répétait la faisant sienne quelque phrase de Job : "Quand meme il me tuerait, je continuerai d'espérer en lui.
Lécrit le plus significatif de la sainte de Lisieux, nous le trouvons dans ses "Manuscrits autobiograhiques" (page 250) où nous pouvons mesurer l'envergure prophétique de cette toute petite fille choisie par Dieu pour confondre la sagesse des sages. Elle expérimente la nausée de Sartres et la fascination du néant ; l'auteur de cette illusion se voit démasqué par une enfant :

"Aux jours joyeux du temps pascal, Jésus m'a fait sentir qu'il y a véritablement des âmes qui n'ont pas la foi. ..Il permit que mon âme fût envahie par les plus épaisses ténèbres et que la pensée du ciel, si douce pour moi, ne soit plus qu'un sujet de combat et de tourment...Il faut avoir voyagé sous ce sombre tunnel pour en comprendre l'obscurité...

Tout à coup. les brouillards qui m'environnent deviennent plus épais, ils pénètrent dans mon âme et l'enveloppent de telle sorte qu'il ne m'est plus possible de retrouver en elle l'image si douce de ma patrie, tout a disparu ! Lorsque je veux reposer mon coeur fatigué des ténèbres qui l'entourent par le souvenir du pays lumineux vers lequel j'aspire, mon tourment redouble ; il me semble que les ténèbres, empruntant la voix des pêcheurs, me disent en se moquant de moi : tu rêves la lumière, une patrie embaumée des plus suaves parfums, tu rêves la possession éternelle du Créateur de toutes ces merveilles, tu crois sortir un jour des brouillards qui t'environnent !
Avance, avance, réjouis-toi de la mort qui te dnnera, non ce que tu espères, mais une nuit plus profonde encore, la nuit du néant....."
LE CHEMIN DES NUAGES OU LA FOLIE DE DIEU de l'angoisse à la sainteté
Frère Ephraïm/Docteur Mardon-Robinson
Editions du Lion de juda

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