Zélie,
Mgr Defois parle de foi ou de fidélité :
- "en la vie et en l’Homme"
- "dans le devenir de l’humanité"
- "aux orientations de l’Education Nationale"
Mais pas de foi catholique, ni en Dieu, dans le Christ ou en l'Eglise. Le mot "foi" est tellement signifiant dans le contexte de l'Eglise que l'effort qui est ici fait de le détourner de son sens élémentaire est remarquable.
Tout comme le fait de donner un autre sens au mot "transcendance" : "je veux dire la découverte d'un bonheur et d'un prix de la vie". Non pas celle de Dieu mais la "transcendance" immanente (!) "d'un bonheur" et "d'un prix de la vie", tout à fait indéterminés.
Les mots "foi" et "transcendance" sont intentionnellement détournés de leur sens habituel, c'est un évitement manifeste.
Enfin : "les formules dogmatiques et les réglementations éthiques ne rendront jamais le Christ présent dans l’aujourd’hui du monde" n'est rien d'autre qu'un rejet méprisant des dogmes de l'Eglise catholique et de la conscience morale qui découle de notre foi.
Il y a ici l'intention de marquer péjorativement les termes "dogme" et "éthique". Au profit d'une doctrine relativiste qu'on trouve dans ces passages :
- "mettre en débat, dans le cadre même de nos institutions, dans une saine laïcité que nous ne confondons pas avec un silence qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives, à la neutralisation des repères, les questions essentielles du sens de la vie"
Il ne s'agit pas de transmettre, mais de "mettre en débat", et quoi ? on ne le saura pas.
- "Non pas pour qu’ils se rallient à ce que vous croyez ou ne croyez pas, mais pour que chacun, dans un dialogue ouvert, puisse construire sa propre cohérence, et à devenir toujours de plus en plus libre"
"Construire sa propre cohérence" cela va bien sûr avec " devenir toujours de plus en plus libre"... des objectifs relativistes et individualistes, certainement pas chrétiens. Des objectifs chrétiens seraient : "construire sa ressemblance à Dieu" et "devenir de plus en plus aimant".
- "le Christ préfère la liberté de ceux qu’il rencontre aux réponses qu’ils peuvent lui donner."
C'est faux, bien sûr. Le Christ montre qu'il aime les réponses de foi, celle du Centurion romain, celle de Simon Pierre au bord du lac. Et pour ce qui est de la "liberté", pensée de façon complètement indéterminée, il y en a un exemple fulgurant dans le moment ou Pilate lui répond "Qu'est-ce que la vérité ?" qui n'est rien d'autre que l'expression d'une liberté et d'une négation du Christ, mais une liberté qui conduit à le crucifier.
- "des hommes et des femmes de dialogue et d’ouverture, puisant chez leurs maîtres de quoi se construire, construisant auprès d’eux leur unité, s’habitant de plus en plus eux-mêmes."
Toujours l'individualisme comme objectif et exprimé dans un langage inepte : "s’habitant de plus en plus eux-mêmes"...
-"il devient plus urgent que jamais d’apprendre aux enfants et jeunes de nos établissements à collaborer étroitement avec tous ceux, incroyants ou inscrits dans d’autres traditions religieuses, et à s’engager activement à rendre notre humanité plus juste et plus fraternelle, à devenir des citoyens du monde."
Eh oui, ce n'est pas la "Cité de Dieu" qui est l'objectif de l'Enseignement catholique d'après Mgr Defois, mais la "Cité terrestre" - celle qui "a poussé l'amour de soi jusqu'à la haine de Dieu" comme le dit saint Augustin.
Ici, il faut comprendre "monde" dans le sens qui s'oppose à "Ciel" ou à "Christ". Pourquoi ? Parce que dans un contexte catholique, il n'y a pas d'autre alternative : la citoyenneté de la Jérusalem céleste ou la citoyenneté du monde.
L'objectif de l'Education catholique est pour lui d'assimiler les jeunes catholiques au monde, de les assimiler à : "incroyants", "débat", "liberté", "autres traditions religieuses","humanité", "devenir de l'humanité", "monde".
Pas de former leur conscience morale (rejet des "réglementations éthiques") ni de leur transmettre le dépôt de la foi (rejet des "formules dogmatiques ").
C'est un manifeste contre l'enseignement catholique qu'a écrit Mgr Defois...