Du jamais vu : le Pape François se déplace à l’ambassade de Russie.

[Xavi]

Dans une toute petite voiture modeste qui complète l’image d’une démarche humble.

Aimez vos ennemis ! Continuer inlassablement à chercher à comprendre le point de vue d’un autre ! Ne pas crier avec les loups et suivre la pensée unique.

Ce que le Pape vient de faire montre avec force sa préoccupation et la gravité de la situation, mais il invite chacun à démultiplier son humilité et son ouverture aux points de vue différents du sien :
https://www.cath.ch/newsf/le-pape-a-lam ... chez-cain/

[Gaudens]

Tout signe envoyé doit être perçu de deux manières:
-l'une, du point de vue de la personne qui l'envoie:dans ce cas ,une double manifestation d'extrême urgence et d'extrême humilité de la part du pape François ;
-l'autre de la part des autorités russes ;je crains fort que ce modeste déplacement ne soit perçu comme une manifestation d 'extrême affaiblissement de l'institution pontificale ;rappelons nous le célèbre "le pape,combien de divisions ? " de Staline.

Si le pape avait convoqué le chargé d'affaires près le Saint-Siège,comme la diplomatie vaticane l'aurait toujours fait, je pense qu'il aurait déféré à cette convocation.Il faudrait vérifier mais je crois que les diplomates allemands allaient rencontrer le pape même au moment de l'invasion nazie de Rome.

[Riou]

-l'autre de la part des autorités russes ;je crains fort que ce modeste déplacement ne soit perçu comme une manifestation d 'extrême affaiblissement de l'institution pontificale ;rappelons nous le célèbre "le pape,combien de divisions ? " de Staline.

Bonjour,

Le pape n'a pas à parler le langage de la force. Staline pensait en termes de force matérielle, avec ses divisions de blindés. Pour lui, tout ce qui n'appartenait pas à l'ordre de la chair et à la force matérielle n'existait pas. Il se moquait du pape parce qu'il réduisait tout à un rapport de force mondain et brutal. Voilà le sens de la phrase stalinienne.
Le pape n'a pas à répondre à la force matérielle par la force ou une communication "musclée", puisqu'il est d'abord le porte parole d'un ordre spirituel dont l'énergie ne se mesure pas en termes de blindés armés jusqu'aux dents.
Par conséquent, il n'a pas non plus à s'aligner sur une communication qui ne cesse de montrer les crocs et qui en vient à trahir une profonde impuissance.
Le pape a bien raison de jouer avec le protocole. Ce renversement du protocole signifie que la racine du problème actuel est à trouver dans l'orgueil des nations (Poutine en tête). La vertu permettant la guérison de l'orgueil est l'humilité.

Staline est tombé, le Vatican est resté. Il en ira de même pour Poutine et tous les tyrans de la terre. Les empires, malgré leurs légions en grand nombre, n'échapperont pas à cela. Mais il y a une endurance de la foi qui défie le temps, car sa puissance est ailleurs. Voilà ce que Staline ne pouvait pas comprendre.

Les États périraient si on ne faisait ployer souvent les lois à la nécessité, mais jamais la religion n’a souffert cela et n’en a usé. Aussi il faut ces accommodements ou des miracles.

Il n’est pas étrange qu’on se conserve en ployant, et ce n’est pas proprement se maintenir. Et encore périssent‑ils enfin entièrement. Il n’y en a point qui ait duré mille ans. Mais que cette religion se soit toujours maintenue, et inflexible, cela est divin.

Blaise Pascal

[Kerniou]

Je partage votre analyse, Riou
Staline et Poutine n'ont que peu de respect pour la personne humaine ... Alors qu'il est primordial pour le Saint-Père.
On peut penser que le souci des populations fait partie des préoccupations actuelles du pape François.

[Gaudens]

Où avez vous lu,Riou,que je suggérais que le pape "montre les crocs" ou quoique ce soit d'approchant ?
Vous ne semblez pas comprendre qu'un même signe peut être perçu tout autrement que celui qui de qui il émanait le souhaitait. Qu'il s'agisse du pape ou de qui que ce soit.
Bref,je ne suis pas certain que cette démarche ait eu la moindre chance d'infléchir si peu que ce soit la politique agressive et belliciste du maitre du Kremlin, ni même de l'inciter à se poser en conscience la question de la paix et de la guerre.Mais je prie pour m'être trompé.

[Riou]

Où avez vous lu,Riou,que je suggérais que le pape "montre les crocs" ou quoique ce soit d'approchant ?

Vous sembliez "craindre" que ce geste ne soit perçu comme un "affaiblissement de l'institution pontificale", tout en illustrant votre propos avec la fameuse phrase de Staline. Je répondais simplement qu'il n'y a rien à "craindre" en ce domaine, puisque le pape n'a pas à montrer une quelconque force contre les puissants, quels qu'ils soient.
Si ce geste ne fera sans doute pas bouger le maître du Kremlin dans le sens d'une paix rapide (j'en conviens), ce n'est pas en respectant un protocole visant à affirmer la force de l'institution pontificale qui changera la donne pour autant. Car le champ d'action du pape n'est pas celui de la force qui se calque sur une communication mondaine et orgueilleuse.
Le geste du pape a été compris par des millions de personnes, athées ou pas, catholiques ou pas, et c'est le principal. Il veut dire qu'un conflit humain ne peut se régler par l'agression militaire et par les seules forces matérielles, puisqu'il faut aussi l'humilité et le respect de l'être humain pour envisager un dépassement réel. La subversion protocolaire du pape touche là une vérité profonde. Quand le sang aura coulé et que la guerre aura dévoré des vies ukrainiennes et russes en grand nombre, les protagonistes comprendront que la force seule est une impasse, et le geste du pape prendra tout son sens pour tout le monde.
La liberté est laissée à l'ambassadeur de comprendre ce geste ou de railler le pape en répétant la phrase de Staline. Mais il finira bien par comprendre, à terme, que le pape avait raison, surtout si son pays venait à s'embourber dans un conflit sans fin.

[Gaudens]

Vous parlez de communication,Riou,on est en plein dedans ,à l'"intention des millions de personnes" ;comme vous dites,celles qui vivent en Occident et dont seulement une petite part aura remarqué ce geste,assez insignifiant quand on le mesure au drame qui se développe sous nos yeux.
La diplomatie vaticane de toujours n'utilise pas de gestes théâtraux mais elle progresse généralement avec détermination et très discrètement , en se drappant en effet derrière un certain hiératisme que le pape actuel semble vouloir jeter par dessus les moulins.Et pourtant il est chef de l'Etat de la Cité du Vatican,ce qui lui vaut un siège à l'ONU,à l'UNESCO,etc...
Veut-il renoncer à tout cela en au bénéfice exclusif une attitude qui se veut prophétique ,comme vous le suggérer? L'avenir le montrera.

[Invité]

Veut-il renoncer à tout cela en au bénéfice exclusif une attitude qui se veut prophétique ,comme vous le suggérer? L'avenir le montrera.

Il n'est pas question de prophétie dans ce geste, mais d'une compréhension plus profonde de la condition humaine, de ses nécessités intrinsèques, compréhension qui se situe à un niveau supérieur aux grandeurs d'établissement.

[Cinci]

<Le pape à l’ambassade de Russie: «Il est allé chez Caïn»> (page web du site catholique suisse)

Ça ne la fait pas très bien comme démonstration de ce que la démarche du pape serait sensée représenter, non ? Une sorte de neutralité bienveillante parti à la recherche d'une meilleure compréhension du point de vu de l'autre.

Sinon, il faudrait peut-être se dire que le pape est allé cueillir un supplément d'informations auprès de l'ambassadeur russe, pour ensuite se rendre à Washington tenter d'infléchir Nancy et Joe, insuffler à ceux-là l'idée d'un appel à l'armistice, quelque chose ensuite comme la volonté de réellement négocier une reconfiguration de l'Ukraine, en sorte de pouvoir donner aux Russes de réelles garanties pour leur propre sécurité nationale.

[LaurentVan]

«Faisons taire les armes!», lance le pape François à l’Angélus

À l’issue de l’Angélus, le 27 février 2022, le pape François a prié pour la fin de la guerre en Ukraine. «Faisons taire les armes!», a-t-il lancé, condamnant ceux qui se fient à «la logique diabolique et perverse des armes, […] la plus éloignée de la volonté de Dieu». Le pape a également mis en garde contre les «ragots qui blessent et alimentent les fake news.

«Je pense aux personnes âgées, à ceux qui à cette heure cherchent un refuge, aux mamans en fuite avec leurs enfants. Ils sont des frères et des sœurs», s’est désolé le pape. Il a souligné que les gens ordinaires étaient «les vraies victimes et portaient sur leurs dos les folies de la guerre». Le pontife a aussi lancé un appel à ouvrir des corridors humanitaires pour les civils touchés par le conflit.

«Plusieurs fois nous avons prié pour ne pas emprunter ce chemin», a rappelé le pontife, faisant référence à ses nombreuses actions et interventions pour la paix.

Il a rappelé son appel, lancé le 23 février dernier, à une journée de prière et de jeûne pour la paix en Ukraine le 2 mars, jour du Mercredi des Cendres. Ce sera «une journée pour être plus proche de tous ces personnes qui souffrent», a-t-il expliqué.

«Qui fait la guerre oublie l’humanité, ne part pas des gens, ne regarde pas la vie concrète des personnes mais met devant tous les intérêts de pouvoir», a encore dénoncé le pape François. Il a rappelé les autres conflits qui touchent le monde actuellement, évoquant le Yémen, la Syrie et l’Éthiopie.

«Dieu est avec les artisans de paix, pas avec ceux qui usent de la violence», a-t-il martelé. Devant la foule rassemblée place Saint-Pierre où des drapeaux ukrainiens étaient brandis par plusieurs fidèles, il a respecté un bref moment de silence.
«Les ragots blessent»

«Les ragots blessent et la médisance peut être plus tranchante qu’un couteau», a mis en garde le pape François. Il a dénoncé les mots qui «véhiculent colère et agressivité, alimentent les fake news et profitent des peurs collectives pour propager des idées déformées».

Certains mots, a insisté le pontife, peuvent «alimenter les préjugés, élever des barrières, attaquer et même détruire nos frères et sœurs». Et ce surtout, a-t-il précisé, dans l’environnement numérique où ils voyagent vite.

«Nous trouvons toujours des raisons de blâmer les autres et de nous justifier», a affirmé le pape. Les hommes étant souvent incapables de voir leurs propres défauts, a-t-il expliqué, ils se retrouvent enclins à magnifier ceux des autres.

Cependant, a affirmé le pape François, Dieu propose un changement d’optique parce qu’il distingue toujours la personne de ses erreurs. «Il nous invite à faire de même: ne pas chercher le mal chez les autres, mais le bien», a-t-il déclaré.

https://www.cath.ch/newsf/faisons-taire ... -langelus/

[poche]

Tout signe envoyé doit être perçu de deux manières:
-l'une, du point de vue de la personne qui l'envoie:dans ce cas ,une double manifestation d'extrême urgence et d'extrême humilité de la part du pape François ;
-l'autre de la part des autorités russes ;je crains fort que ce modeste déplacement ne soit perçu comme une manifestation d 'extrême affaiblissement de l'institution pontificale ;rappelons nous le célèbre "le pape,combien de divisions ? " de Staline.

Si le pape avait convoqué le chargé d'affaires près le Saint-Siège,comme la diplomatie vaticane l'aurait toujours fait, je pense qu'il aurait déféré à cette convocation.Il faudrait vérifier mais je crois que les diplomates allemands allaient rencontrer le pape même au moment de l'invasion nazie de Rome.

La première personne qui a dit cela était Napoléon. L'année suivante, les armes tombaient des mains de ses hommes