J'essaierai de trouver un peu de temps pour lire le fil que vous mentionnez. Mais plus globalement il me semble que ce n'est vraiment pas le fond évangélique de parler de contraception ; il y a toujours eu depuis les temps les plus anciens régulation des naissances par les couples qui ne pouvaient subvenir à une famille trop nombreuse autre que par abstinence ne soyons pas hypocrites. Les méthodes évoluent simplement. Lesquelles sont efficaces ou non est du domaine de la médecine. De même que lier l'union forcément à la procréation me parait tout aussi hypocrite. D'ailleurs je pense lire le contraire dans les évangiles : "ne vous refusez pas...". Si certains couples préfèrent des méthodes dites abstinences périodiques, et que cela fonctionne tant mieux. Mais voir un péché grave dans toute autre, c'est une autre affaire, déplacée, inutile, culpabilisante, simplement fausse? Les encycliques ne sont pas infaillibles, et Paul VI, devant le tollé que cela avait généré chez beaucoup, s'est exprimé en disant que c'était plus pour donner à réflexion, comme des pistes. Or cela a été retenu comme des consignes absolues.cmoi a écrit :Oui, et les orthodoxes aussi. Il n’empêche que le mode de contraception prôné s’avère être un des plus efficaces (et qui était boudé simplement parce que « chrétien ») et sans tous les effets secondaires néfastes...
On en revient aux niveaux de gris : je ne soutiens pas comme d'autres que le Concile Vatican II était néfaste ou même n'a engendré aucun bon fruit. Ce que vous mentionnez est exact. Je dis simplement qu'il n'a pas été à la hauteur des enjeux, on le voit partagé entre deux courants déjà incompatibles. L'enjeu était de faire entrer par évolution l'Eglise dans un monde moderne, où le fidèle éduqué et plus libre de sa pensée demande une pastorale plus éclairante, moins ampoulée dans un rite abscons, fidèle sans faille avec les préceptes principaux et les dogmes de base, plus dans l'interprétation pour le reste. Le piège de penser que le moindre écrit de l'Eglise était irrévocable s'est refermé sur cette dernière. Il fallait un peu d'air, simplifier en revenant aux fondamentaux, alors que certains ont fermé les portes, et les autres voulant toutes les ouvrir sans réfléchir.En vrac, concernant le concile et en plus de ce qui est indiqué sur ce fil : la plus grande place donnée aux laïcs est évidente, et je crois que ceux qui en ont le plus profité sont les tradis laïcs qui n’auraient ou n’auront jamais été autant écoutés que depuis !
La plus grande place donnée à la bible, sa lecture, son étude, et des modèles de piété davantage centrés sur la liturgie (des heures, et la messe) que sur des dévotions privées multiformes...
Pour le traditionalisme, je me suis moi-même exprimé sur d'autres fils : je suis persuadé que notre divergence est très profonde, et en réalité sur la place de l'Eglise dans le monde : les traditionnalistes au fond veulent d'une Eglise assumant le pouvoir sur les peuples et les esprits, sorte de garde-fou, des clercs qu'il faut vénérer comme Christ sur terre (alors que l'évangile dit bien, par l'image du lavement des pieds, qu'ils sont là avant tout pour servir, ne vous faites pas appeler père etc...). Et ils préfèrent l'image du Christ Roi, de la fin des temps à la victoire éclatante, à l'idée de miséricorde et de pardon pour les pécheurs, sorte d'injustice devant leur vie qui se dit pure et sous la contrainte de toutes ces règles s'étant ajoutées aux dix commandements (alors que la parabole des ouvriers de la dernière heure dit tout le contraire ; par ailleurs cet ajout de toutes les petites règles "fait pas ci fait pas ça" dans tous les domaines y compris les plus intimes (voir plus haut), me rappelle comment à force les juifs avaient appesanti ces dix commandements de centaines de consignes impraticables, ce que Jésus avait dénoncé en son temps).
Les commandements de Dieu sont très simples, réduits à juste titre à l'essentiel qui gouverne tout le reste, avec un rappel appuyé de Jésus sur les deux fondamentaux d'amour. Ils sont compréhensibles du plus petit des charbonniers, qui peut ainsi être plus saint qu'un évêque s'il les suit assidûment. La foi du cœur, et pas l'érudition, l'humilité et pas l'orgueil du savant.