Enfin un début d'analyse sur les effets du confinement

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Riou
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Enfin un début d'analyse sur les effets du confinement

Message non lu par Riou » sam. 21 août 2021, 14:06

Bonjour,

Voici une première analyse synthétique sur les effets réels du confinement. Beaucoup de personnes savaient de manière au moins intuitive que cette mesure portait en elle quelque chose de dramatique sur la vie de millions de français, et ce depuis le début. Beaucoup de travailleurs sociaux, par exemple, alertaient dès mars 2020 sur le caractère hautement problématique d'une mesure qui se focalise uniquement sur le virus, abstraction faite de tout ce qui configure une vie humaine par ailleurs.
Mais il n'était pas possible, il y a un an, de le dire sans se voir agressé par les chantres de la "Vertu" qui se vivent comme étant les dépositaires de la "morale" de l'humanité au point de ne rien écouter des objections raisonnables qui peuvent être faites envers leurs lubies du moment.
Espérons que ce début d'analyse encore à compléter soit un élément constructif pour que ces mesures ne se reproduisent plus de la même manière, en plus de ramener à la raison les soutiens aveugles d'un gouvernement qui fait décidément plus de mal que de bien.

https://www.generationlibre.eu/covid19- ... e-perdues/

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Kerniou
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Re: Enfin un début d'analyse sur les effets du confinement

Message non lu par Kerniou » dim. 22 août 2021, 12:58

Il n'est un secret pour personne que "sortir" est essentiel pour le développement de l'enfant et l'épanouissement de l'adulte . Mais mieux vaut-il sortir au risque d'être malade, que rester chez soi pour se protéger ? ...
je suis restée à la maison pendant 9 mois sans sortir ni voir personne d'autre que mon mari (et l'infirmière à domicile pour mes prélèvements sanguins) afin éviter toute contamination...
nul ne m'y a obligée; pour moi, c'était une mesure de prudence.
On peut être contre les confinements, les vaccins, et contre la pandémie ...
je ne sais pas si les mesures prises par nos dirigeants sont les meilleures ... mais s'ils ne faisaient rien, on le leur reprocherait vivement disant qu'ils laissent la population mourir sans soins ! ...
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Riou
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Re: Enfin un début d'analyse sur les effets du confinement

Message non lu par Riou » dim. 22 août 2021, 13:32

Kerniou a écrit :
dim. 22 août 2021, 12:58

nul ne m'y a obligée; pour moi, c'était une mesure de prudence.
On peut être contre les confinements, les vaccins, et contre la pandémie ...
Bonjour,
C'est une caricature, et c'est la tambouille habituelle du discours dominant (désolé de vous le dire) : si on émet une critique, on serait donc contre le virus, contre les vaccins, contre la lune, le soleil et aussi l'univers tout entier.
C'est absurde : je ne suis pas contre les vaccins (je suis désolé, il faudra revoir vos catégories et vos étiquettes); je ne suis pas non plus contre la pandémie (c'est absurde, autant être contre la loi de la chute des corps...).
Je dis qu'on ne peut pas réduire une politique de santé publique à votre cas particulier (et ni au mien), puisque la politique vise le bien commun, et non l'intérêt d'une seule personne.
Ainsi, ce qui était prudent pour vous ne l'était pas pour une partie conséquente des français. Et c'est tout le principe de la prudence, de mesurer les principes en les mettant à l'épreuve de la grande diversité des situations particulières qui se présentent dans un même pays. Une mesure de confinement uniforme pour toute la population était un problème connu depuis le début. Cela devait donc être discutable et discuté. Et il était impossible d'en discuter sans qu'une réponse de ce type advienne - "oh, les gens qui critiquent, vous savez, ils sont contre tout, contre la science (c'est-à-dire nous), contre le bien (nous aussi...), contre, contre, contre; ne les écoutons pas"
Par ailleurs, je m'arrête pour cette discussion : je suis désolé, mais cet art de la caricature qui vise à ne pas prendre en compte un problème élémentaire est épuisant. Cela fait plus d'un an que ça dure, c'est irrespectueux et je remarque qu'il devient impossible de discuter dans ces conditions.

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Re: Enfin un début d'analyse sur les effets du confinement

Message non lu par Cinci » dim. 22 août 2021, 17:52

Un questionnement parfaitement valable en effet. Merci !

La Revue parlementaire

[...]

Cette conception est problématique pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il relève d’une conception très restrictive de la santé qui se résumerait à des chiffres de décès et d’occupation d’hôpitaux. En la matière, il est toujours utile d’en revenir à la définition de la santé qu’offre l’Organisation Mondiale de la Santé : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »


D’autre part, cette politique franchit un nouveau palier en matière d’intrusion dans la vie personnelle des citoyens. On est clairement dans ce que Michel Foucault appelait la « biopolitique », c’est-à-dire l’idée que le pouvoir ne s’exerce plus sur le corps social, mais directement sur le corps individuel qui est « pris à l’intérieur de pouvoirs lui imposant des contraintes, des interdits ou des obligations ». De plus, les dégâts collatéraux en termes de libertés publiques sont importants, notamment en ce qui relève des droits du Parlement. À l’instar des lois d’urgence votées dans le cadre des derniers attentats terroristes, on peut s’attendre à ce que les dispositions d’exceptions restent en vigueur après la fin de la pandémie


https://www.larevueparlementaire.fr/art ... eurs-couts
Sur la même page :
La littérature scientifique internationale ne fait pas apparaître de consensus sur la capacité des politiques de confinement stricts à sauver des vies, même si ces politiques semblent produire des effets à court terme. Certains travaux scientifiques considèrent que l’effet des confinements strictes est marginal par rapport à des mesures volontaires
Bref, il y aurait donc déjà des pistes à l'effet que la politique adoptée ne fait que creuser davantage le fossé des inégalités entre les plus riches et les autres. Le confinement qui est un gel artificiel de l'économie aurait déjà provoqué la pire récession de l'après-guerre. Une destruction volontaire ... politique du chaos créateur ... le canon pour tuer une mouche, l'amputation de la jambe pour un ongle incarné ...


Un réflexe politicien similaire, - toutes proportions gardées, chacun dans son ordre -, entre la nécessité de détruire tout un pays pour combattre (plutôt inefficacement) la menace terroriste des barbus, la nécessité («pas le choix !»; « Il le faut», «évidence indiscutable», «Tous les experts sont d'accord», «pas de temps à perdre en parlotes débilitantes à l'Assemble nationale», etc.) de restructurer nos façons de faire en faisant ce qui ne se faisait pas hier pour combattre la menace d'un microbe.

Ne se faisait pas hier ...

Suspendre les libertés de déplacement à l'intérieur du pays
Interdire l'accès les lieux de culte, à la messe, aux sacrements
Fermer l'activité du parlement à toutes fins pratiques (transformé plutôt en chambre d'enregistrement des décrets)
Songer de plus en plus à pénaliser durement tous ceux qui n'adopte pas la bonne pensée, le bon comportement, et même si cette pensée ou ce comportement seront parfaitement légaux; comme donner son opinion dissidente chez le médecin en charge d'un service, comme pour le citoyen en santé ne désirant pas être vacciné
Interdire toutes visites familiales aux vieillards mourants
etc ...

Et tout cela vendu sous un emballage de «raison supérieure», des «bons soins» que papa le premier ministre ou papa- président (papa a raison) uniquement soucieux d'assurer le bien-être de ses enfants, n'agissant que par amour ...

Aux abonnés absents (comme lieu d'expression d'une dissidence, force d'opposition) : les partis politiques, les syndicats, les universités, la télévision publique, la Chambre de commerce, association d'entrepreneurs indépendants, l'Église catholique ...

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Re: Enfin un début d'analyse sur les effets du confinement

Message non lu par Riou » mar. 24 août 2021, 0:08

Cinci a écrit :
dim. 22 août 2021, 17:52
Un questionnement parfaitement valable en effet. Merci !

La Revue parlementaire

[...]

Cette conception est problématique pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il relève d’une conception très restrictive de la santé qui se résumerait à des chiffres de décès et d’occupation d’hôpitaux. En la matière, il est toujours utile d’en revenir à la définition de la santé qu’offre l’Organisation Mondiale de la Santé : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »



https://www.larevueparlementaire.fr/art ... eurs-couts
Bonjour Cinci,
Oui, ce point est sans doute le plus flagrant de la séquence que le monde entier vit depuis plus d'un an : la réduction de la vie humaine à un ensemble de paramètres quantitatifs extrêmement restreints, comme ceux que la revue parlementaire donne. Il faut quand même, avant même d'émettre une critique, savoir s'étonner : des décisions publiques extrêmement lourdes de conséquences sur la totalité de la vie humaine (individuelle et collective) ont été prises sur la base de 2 ou 3 indicateurs purement numériques : nombre de lits, nombre de décès, modélisation mathématique programmée pour le pire. Cette focalisation exclusive sur ces critères donne le vertige quand on sait qu'elles ont été avancées comme la justification de la fermeture des écoles, de l'enfermement obligatoire de plusieurs milliards de personnes,etc.
Ceci provient d'un mal extrêmement profond qui remonte très loin dans notre civilisation : la perspective scientifique sur le réel réduit tout ce qui est à l'état d'objet calculable et manipulable dans le cadre d'expérimentations contrôlables et sur la base de données chiffrées. La science ne retient du réel que ce qui s'ajuste a priori à ses propres exigences méthodologiques et scientifiques. Quand on s'applique à la matière, passe encore; quand on arrive sur le vivant, ça commence déjà un peu à coincer; mais quand le champ d'investigation devient la société humaine dans son entier et l'intimité de chaque individu en particulier, le citoyen disparaît pour ne devenir qu'un objet mesurable qu'il s'agit de façonner à notre guise dans le seul et unique but de contrôler le virus - qui n'est pas tant contrôlé que ça, d'ailleurs - abstraction faite de toutes les autres dimensions de son existence.
Au fond, le mécontentement profond d'une partie conséquente de la population n'est peut-être que la conséquence de ce sentiment d'être réduit à l'état d'objet mitraillé par un système médiatique déchaîné qui a bien décidé de mobiliser psychologiquement la foule dans le but de satisfaire aux exigences scientifiques du moment.
Ce divorce entre la science et la vie humaine éclate au grand jour dans ce moment sanitaire.
Cinci a écrit :
dim. 22 août 2021, 17:52

Un réflexe politicien similaire, - toutes proportions gardées, chacun dans son ordre -, entre la nécessité de détruire tout un pays pour combattre (plutôt inefficacement) la menace terroriste des barbus, la nécessité («pas le choix !»; « Il le faut», «évidence indiscutable», «Tous les experts sont d'accord», «pas de temps à perdre en parlotes débilitantes à l'Assemble nationale», etc.) de restructurer nos façons de faire en faisant ce qui ne se faisait pas hier pour combattre la menace d'un microbe.

Ce "cela va de soi" et ces "évidences" censées faire "l'unanimité" parmi les experts sont un des éléments les plus grotesques, en effet, de la période. D'une part, parce que cette unanimité n'existe pas dans la réalité scientifique actuelle, qui ne cesse de discuter et de disputer sur le phénomène qu'il s'agit de comprendre, avec des incertitudes légitimes - cette unanimité est donc une fabrication purement médiatique qui, dans sa mission de fabrication du consentement, est persuadé qu'il faut simplifier à outrance les choses en créant une uniformité simpliste du discours des "experts" afin de produire une obéissance collective certaine. Car quand tous les "gens respectables" apparaissent comme absolument d'accord sur tout, on peut donner une impression d'évidence qui rejette dans le camp de l'obscurantisme toute forme de questionnement, avec l'ostracisme politique et social qui découle d'une telle pression collective.
D'autre part, il est remarquable de voir que ceux qui se réclament de la science, des "Lumières", de la liberté et de la raison semblent avoir bannis le doute et le questionnement de leur démarche intellectuelle, de telle sorte qu'il se produit un réel renversement : plus l'individu se sent appartenir au camp de la raison et aux classes supérieures, plus il s'interdit d'avoir le moindre doute sur une question scientifique ou politique... et il est fier de cette auto-censure, car il sent bien que la moindre question pourrait ternir sa petite image sociale d'appartenance au "cercle de la raison" intégrés parmi les "gens respectables". Conséquence : son comportement relève de la pure soumission aveugle et irréfléchie.
Cinci a écrit :
dim. 22 août 2021, 17:52


Et tout cela vendu sous un emballage de «raison supérieure», des «bons soins» que papa le premier ministre ou papa- président (papa a raison) uniquement soucieux d'assurer le bien-être de ses enfants, n'agissant que par amour ...

Le paternalisme, en effet. Pleinement d'accord avec vous. Il serait bon que les âmes dociles du moment se souviennent que l'amour qu'un père a pour son enfant ne se retrouvera jamais entre le roi et son peuple, ce qui rend hautement dangereuse la doctrine du paternalisme politique. Car en politique, l'amour du père qui voit en son fils un autre soi-même pour qui il donnerait sa vie laisse place à la libido dominandi du chef qui prend plaisir à se faire obéir, et pas toujours dans l'intérêt du peuple. La nature humaine est ainsi...
Cinci a écrit :
dim. 22 août 2021, 17:52


Aux abonnés absents (comme lieu d'expression d'une dissidence, force d'opposition) [...] : l'Église catholique ...
Il est vrai que les autorités de l'Eglise catholique semblent muettes sur cette question.

Cinci
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Re: Enfin un début d'analyse sur les effets du confinement

Message non lu par Cinci » mar. 24 août 2021, 19:19

Riou :

Il est vrai que les autorités de l'Eglise catholique semblent muettes sur cette question.
Il semble n' y avoir aucune distance «critique» de la part des évêques. Tous tiennent apparemment à se solidariser étroitement avec le mot d'ordre politicien régnant, et comme pour laisser entendre que "... du moment que les experts des labos auront parlé".

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