LaurentVan :
Le mouvement politique qui s’était battu pour la cause d'hommes à la peau noire, et qui avait eu le plus d’influence aux Etats Unis dans les années 60 était le célèbre mouvement des "Black panthers"...ils n’étaient pas des tendres...Ses membres avaient tous la copie du "petit livre rouge" et, en l’occurrence, connaissaient très certainement la célèbre phrase de Mao Zedong « La révolution sort du barillet d’un pistolet. ».
Pas vraiment.
Ceux qui ont vraiment contribué à améliorer le sort des Noirs aux États-Unis restent les Martin Luther-KIng et un Malcolm X voire. Au final, leur militantisme s'inscrivait dans une
dimension religieuse, une dimension chrétienne pour le premier, musulmane pour le second. Si un Malcolm X aura pu être un militant décidé, radical, violent dans son verbe, mais alors lui-même ne se sera pas livré à un activisme violent contre l'infrastructure civile ou contre les personnes, ni encouragé personne à participer à des campagnes d'attentats meurtriers aux États-Unis.
Ce n'est pas vrai que des Noirs aux États-Unis seraient parvenus à arracher quelques "droits" à des patrons capitalistes Blancs parce que certains auraient pu poser des bombes, menacé des sénateurs à la pointe du fusil, briser des vitres ou mettre le feu dans des entreprises privées, des petits commerces.
Par ailleurs :
"... je pense souvent à la musique des années 1960, à Phil Ochs, à Dylan, à Joan Baez, à Odetta, à Peter, Paul and Mary, etc, On entendait partout leurs chansons sur les droits civils ou l'iniquité de la guerre du Vietnam. Les grands médias n'avaient pas encore compris qu'ils pouvaient limiter considérablement la diffusion des idées en s'abstenant tout simplement de faire jouer cette musique. Des millions de jeunes gens se sont radicalisés et ont décidé de militer non pas en lisant des essais ou en suivant des cours, mais en se laissant inspirer par l'art. Et l'art leur disait qu'ils avaient la conscience éclairée. Ils pouvaient faire confiance à Bob Dylan, mais pas à Johnson ou à Nixon. Essayez d'imaginer le mouvement des droits civils ou le mouvement pacifiste sans la musique !"
Source : La morte de l'élite progressiste, p. 156
C'est plutôt "ça" qui servait de caution morale en effet :
https://www.youtube.com/watch?v=RkNsEH1GD7Q
L'art pouvant comme s'emparer d'un sermon du pasteur Luther-King pour le répercuter, le diffuser à grande échelle, lui donner une dimension même plus-que-nationale.
La cause a pu progresser parce qu'il y a eu des "complicités" jusqu'à un certains point parmi les décideurs, à commencer parmi les patrons de stations de radio, chez les journalistes, dans l'industrie et jusque dans la hiérarchie politique et la structure du pouvoir. C'est la rencontre si vous voulez entre le bon droit exprimé, la justice de la cause et puis l'intérêt stratégique des autres (politiciens, grands administrateurs publics, conseillers du Département d'État, etc.)
et
C'est la différence avec aujourd'hui, et où cette "complicité" envers les gilets jaunes (le prolétariat, le Blanc pauvre), par exemple, est absente du "grand cercle" des intellectuels, artistes, universitaires, patrons, journalistes, syndicats, animateurs de télé, politiciens, regroupement de mouvements progressistes faisant plutôt l'éloge du "multi", de la diversité et de la culture "queer".