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par Perlum Pimpum » ven. 29 sept. 2023, 8:50
Le dialogue n’est pas une fin mais un moyen.
Ce moyen, à quelle fin l’ordonnez vous ? À une fin naturelle, par exemple la paix civile, ou à une fin surnaturelle, la conversion des infidèles ?
La mission apostolique vise la fin surnaturelle : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » Mt. XXVIII, 19-20.
Si donc le dialogue est ordonné à la conversion, force sera, à un moment ou à un autre, d’affirmer aux mahométans que le Coran est satanique et que Mahomet est un faux-prophète. Ce faisant, vous les attaquerez dans ce qu’ils tiennent faussement pour ce qui est le plus sacré : leur croyance islamique. Bref, le dialogue va vite tourner court. Vous n’obtiendrez lors que ce qui est inhérent à la nature des choses, inhérent à l’opposition des religions : la guerre. Car la paix qu’offre le Christ en ceux qui vivent de Lui, c’est la paix des âmes, pas la paix des armes. La paix des âmes, selon qu’il est écrit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s'alarme point. » (Jn. XIV, 27) ; « Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde. » (Jn. XVI, 33) ; « Et que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. » (Col. III, 15). Certes, de la paix des âmes découle la paix des armes en les sociétés pacifiées par le Christ, en les sociétés tant civiles qu’ecclésiastiques où règne le Christ-Roi. Mais si la paix des armes ne découle pas de la paix des âmes, elle n’est qu’une fausse paix, la paix « comme le monde la donne », et que le Christ rejette, selon qu’il est écrit : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère, et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. » (Mt. X, 34-36).
Reste donc, à vouloir dialoguer sans dire les choses qui fâchent. Soit à dialoguer pour dialoguer, comme si le dialogue était une fin en soi. Soit à subvertir l’ordre des fins, en dialoguant sans viser la fin principale du dialogue, la conversion des infidèles, pour ne viser qu’une fin secondaire, certes bonne en soi, la paix des armes ; en affirmant de fait, par cette interversion de l’ordre, que le primat n’est plus à la grâce mais à la nature : loin d’œuvrer surnaturellement au salut, le dialogue se réduit à une paganisation naturaliste de la praxis ecclésiale…
Donc dialoguer pour quoi ?
Pour la conversion de ceux auxquels les saints s’adressent. Comment ? Par la prédication de la foi autant que par l’exemple d’une vie sainte. L’idée dominante est qu’il faut commencer par offrir aux infidèles le témoignage d’une sainteté vécue, pour que la grâce attire à soi ceux capables d’être touchés par la grâce à laquelle leur infidélité fait obstacle. Mais viendra toujours ensuite le moment où il faudra sortir de l’enfouissement pour avoir le courage de parler clairement et dire ouvertement les choses qui fâchent.
Et si l’infidèle refuse d’entendre, « qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain » (Mt. XVIII, 17). « En entrant dans une maison, saluez-là, et si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle ; mais si elle n'en est pas digne, que votre paix retourne à vous. Lorsqu'on ne vous recevra pas et qu'on n'écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds. Je vous le dis en vérité: au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là. » (Mt. X, 12-15). « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » (Mc. XVI, 16). Car Dieu vomit les infidèles. « Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité, ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial, ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle ? » (II Cor. VI, 14-15).
Ceux qui savent savent