Il s'en est dit des choses pendant que je suis allé manger. je me permets de coller quand même ce que j'avais écrit même si ça fait des redites et j'espère que mon intervention pourra apporter quelques lumières.
Le prêtre n'est pas seulement un témoin, il est configuré au Christ et agit en la personne du Christ au moment d'offrir à Dieu le père le saint sacrifice de la messe. Cela provient du fait qu'il y a identité entre le sacrifice de la croix et celui de la messe, seule la façon de l'offrir est différente. C'est le Christ qui a institué l'eucharisite ainsi quand il a dit:
"Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. "
" Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, répandu pour vous. "
Luc 22, 19-20
« Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Qui mangera de ce pain vivra à jamais. Et même le pain que je donnerai,
c’est ma chair pour la vie du monde »
"Il prit ensuite une coupe et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : " Buvez-en tous,
car ceci est mon sang, (le sang) de l'alliance, répandu pour beaucoup en rémission des péchés. "
Or le sacerdoce du Christ ne devait jamais finir et ce sacerdoce consiste précisément à s'offrir en victime de propitiation puisque la croix et la messe sont la même chose. Voir l'épître aux hébreux qui dit:
24 mais lui, parce qu'il demeure éternellement, il possède un sacerdoce qui ne se transmet point.
25 De là vient aussi qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, puisqu'il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur.
26 Tel est, en effet, le grand prêtre qu'il nous fallait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et élevé au-dessus des cieux;
27 qui n'a pas besoin, comme les grands prêtres, d'offrir chaque jour des sacrifices d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, — car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même.
Il n'y a donc qu'un seul sacrifice, celui de la croix qui est identiquement lié à celui de la messe. Dans les deux cas, c'est le corps du Christ qui est remis à Dieu en rémission des péchés, l'alliance nouvelle et éternelle. Après, se pose la question de savoir comment est offert ce sacrifice à Dieu et là, l'Eglise répond que c'est par les mains du prêtre agissant en la personne du Christ. Voir CEC
1367 Le sacrifice du Christ et le sacrifice de l’Eucharistie sont un unique sacrifice : " C’est une seule et même victime, c’est le même qui offre maintenant
par le ministère des prêtres, qui s’est offert lui-même alors sur la Croix. Seule la manière d’offrir diffère " (Cc. Trente, sess. 22a, Doctrina de ss. Missae sacrificio, c. 2 : DS 1743). " Et puisque dans ce divin sacrifice qui s’accomplit à la messe, ce même Christ, qui s’est offert lui-même une fois de manière sanglante sur l’autel de la Croix, est contenu et immolé de manière non sanglante, ce sacrifice est vraiment propitiatoire " (ibid.).
ou encore l'introduction du missel:
4. Quant à la nature du sacerdoce ministériel, qui est le propre de l’évêque et du prêtre, qui, agissant in persona Christi, offrent le sacrifice et préside l’assemblée du peuple saint, elle apparaît dans la forme même du rite par la prééminence de la place et de la fonction du prêtre.
Je reconnais que j'ignore s'il y a un fondement biblique pour ce qui est de cette offrande en la personne du Christ, peut-être Thomas pourra me suppléer. Cela étant, la foi catholique est à la fois construite sur la sainte Bible et sur la tradition. Du reste, les orthodoxes partagent avec nous ce point de doctrine qui est plus que millénaire. Agissant, selon la foi de l'Eglise, en la personne du Christ qui s'est incarné en un homme, le prêtre ne peut donc être qu'un homme. Cela n'empêche pas que nous avons grandement besoin des femmes dans l'Eglise, qu'elles ont un rôle important à y jouer, plus que dans toute autre religion. La plus grande sainte est Marie, ne l'oublions jamais.
Les raisons exposées sont en tout cas parfaitement théologiques.
L'Eglise catholique n'est pas notre Eglise, Elle est l'Eglise de Jésus Christ, celle qu'Il s'est acquise par son sang. C'est pourquoi nous ne devons jamais oublier que sa doctrine appartient au Christ lui même et que nous devons la protéger avec soin.
Ne croyez-vous pas que si la seule raison qui s'opposait à l'ordination des femmes à cette époque était leur statut social, le Christ qui est toute justice les aurait appelées aussi? Ce que je crois fondamentalement, c'est que l'on oublie que l'homme et la femme ont un rôle essentiellement complémentaire alors qu'ils ont une même dignité. On voudrait aujourd'hui qu'ils soient pareils en tout et les revendications ne manquent pas, même à l'intérieur de l'Eglise. Je ne me sens pas moins digne qu'une femme parce que je ne peux pas porter d'enfant, même si c'est une si grande chose dont je suis privé. C'est ainsi que Dieu l'a voulu. Il me semble qu'il faut que nous contemplions avec amour le visage de Marie pour nous rappeler la grandeur de la condition des femmes qui est intimement liée à la maternité. C'est le Christ qui choisit ceux qui le servent et il n'a appelé que des hommes pour être prêtres et cela depuis 2000 ans. Cette revendication nouvelle ne vient pas de l'Evangile, elle vient des hommes et de l'esprit du temps.
Bien cordialement,
Wanderer