Car pour que le pardon soit demandé et donné ... il faut être deux, non ?
Prenez ces mots avec humour s'il le faut, mais comment demander pardon à celui qui vous dit "je ne veux pas t'entendre", à celui qui se détourne de vous à la sortie de la messe du 1er dimanche de janvier, à l'heure où tout le monde échange ses vœux ?
De mon côté, je peux d'autant plus facilement pardonner que je n'ai pas vraiment de rancœur à son égard. J'ai encaissé le savon qu'il m'a passé avec calme (ce qui n'est pas toujours le cas, je l'avoue), d'autant plus aisément que je le jugeais injuste, puéril, outrancier, voire pathétique (avec la sempiternelle référence à sa chère-maman-qui ...). Pas de rancœur donc, mais beaucoup de peine pour lui (je l'ai dit), et beaucoup de peine pour notre paroisse, et pour l'Eglise abimée par les coups de ses propres fils.
Alors, oui, j'avoue que j'ai moins d'estime pour mon curé que par le passé, à l'époque où je l'emmenais voir les matchs de rugby (l'équipe locale joue en 2ème division), et où je l'ai aidé à trouver un club pour reprendre une activité sportive (qu'il n'a finalement pas reprise). Et si je dois me confesser, ce sera de ça (avoir moins d'estime) et pas d'avoir appelé la Police plutôt que le curé pour constater l'effraction (cf. le message d'origine du fil).
Admettons aussi que quelqu'un (le vicaire général - cf. trois messages plus haut - ou un des prêtres âgés attachés à la paroisse) se fasse le médiateur. Admettons aussi que certains disent que je n'ai présenté qu'une version des faits, que vous n'avez entendu qu'un son de cloche, et que je me suis bien commodément posé en victime alors que j'étais moins même fautif et pécheur. Oui, admettons ... Je suis près à prendre ma part d'engueulade, puisque je ne connais que trop bien mes défauts (il m'arrive aussi d'avoir, comme on dit, la tête près du bonnet, de me mettre en colère) et mon péché (j'avoue ne pas être doué pour l'obéissance, j'aurais fait un très mauvais moine ...). Je pense plutôt que le moment n'est pas encore mûr pour donner du fruit.
Je reste dans l'expectative. En attendant, je reste dans l'Espérance.