Je pense à celui de l'apôtre, dont je viens juste de prendre conscience. Ma joie est grande, je voulais la partager.
Seul Jean, je crois, rapporte l'incident de la gifle infligée à Jésus par un soldat. Jn 18,
Or, tout comme ce soldat, peut-être, je me suis souvent interrogé sur le respect que la réponse de Jésus comporte, ou ne comporte pas.19 Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.
20 Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette.
21 Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. »
22 À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! »
23 Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? »
La réponse de Jésus n'est pourtant ni dénuée de bon sens, vu la dimension médiatique qu'il avait acquise, ni sans rapport avec la disproportion de la mise en scène grossière qui le voit emmené chez le Grand Prêtre, tel un bandit.
Pourtant, donc, c'est bien à lui que s'adresse le Grand Prêtre, sans intermédiaire, et dans la logique de la mise en scène, son interrogatoire est parfaitement logique. La réponse de Jésus, par une question, peut donc assez logiquement passer pour un manque de respect.
Ici, je me dis, puisqu'ailleurs Jésus précise que le témoignage concordant de deux hommes a valeur de preuve dans la Loi, cette réponse de Jésus au Grand Prêtre fait peut-être allusion à cela, et que n'importe quel auditeur de la synagogue pourrait confirmer. On pourrait peut-être même penser que Jésus fait implicitement allusion à cet article de Loi.
Quoiqu'il en soit, il fait bel et bien appel au témoignage d'un tiers..
Or, le mieux placé pour rendre ce témoignage, celui qui le premier avait reconnu en Jésus le messie, vient juste, aux versets précédents, de renier pour la première fois. De quoi achever de dissuader quiconque de soutenir la cause de JésusJn 18,
Un premier reniement qui, en somme, a de quoi retirer à Pierre toute velléité de soutien à Jésus.15 Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre.
16 Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre.
17 Cette jeune servante dit alors à Pierre : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? » Il répondit : « Non, je ne le suis pas ! »
Le texte laisse bien entendre ce que je n'avais pas encore vu, i. e., le siège facile et indispensable de Pierre, qui après avoir renié une première fois n'aurait pas pu soutenir les propos de Jésus sans se renier lui-même à son tour.
Une mascarade finement orchestrée, on ne peut dire le contraire..
Le siège de Pierre, un siège de pierre, de quoi faire un autre jeu de mots encore..