The silver bullet (anglais)

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Re: The silver bullet (anglais)

Message non lu par Cinci » mar. 11 janv. 2022, 3:00

Bon, il me faudra donc enregistrer votre opposition, Gaudens. Je ne m'y attendais pas. Et je réalise que vous ne seriez pas le seul à contester. Je devrais en conclure provisoirement : cela est signe qu'une bonne part de vérité pourrait donc se trouver des deux côtés de la fenêtre. C'est peut-être l'emploi du terme «marxiste» qui s'avère trop large ici pour être employé en guise d'étiquette, qui vient comme ouvrir une boîte de Pandore inutilement stimulante dans une mauvaise direction. Faudra songer à mieux cerner le phénomène.

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Re: The silver bullet (anglais)

Message non lu par Gaudens » mar. 11 janv. 2022, 10:57

Merci de m'avoir compris, Cinci. Oui, c'est largement une question de terminologie, très inadéquate selon moi et où je perçois une sorte de malhonnêteté intellectuelle (dans l'emploi du terme"marxiste").
Pour le reste, je suis d'accord avec votre opposition avec ce que vous appelez "marxisme culturel" et dont vous saisissez bien les contours, je pense.

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Re: The silver bullet (anglais)

Message non lu par Cinci » ven. 14 janv. 2022, 14:12

Gaudens a écrit :
Merci de m'avoir compris, Cinci. Oui, c'est largement une question de terminologie, très inadéquate selon moi et où je perçois une sorte de malhonnêteté intellectuelle (dans l'emploi du terme"marxiste").
J'essaie de voir. Puisque qu'un élément apparemment important pour vous accroche négativement quant à l'utilisation du terme «marxisme». Quelque chose vous gêne.

Je ne sais pas si c'est la perspective qui serait de penser, par exemple (... et qui serait une erreur), qu'un fil conducteur direct devrait relier une sorte d'orthodoxie léniniste de 1920 avec les agitateurs d'aujourd'hui ou encore d'imaginer qu'un Karl Marx replacé dans son temps aurait pu lui-même sourire, souscrire tout à fait à cette idée d'une «révolution qui ne révolutionnerait rien en réalité», pas sur le plan économique (se bornant à déconstruire des repères culturels; de la pure dialectique), pour laisser en place et peut-être même accroître le phénomène d'exploitation des masses par une minorité de capitalistes. Là-dessus. je serais d'accord. Je pense bien qu'un Marx en personne aurait désavoué ces prétendus héritiers.

Il est vrai, aussi, que d'authentiques militants marxistes-léninistes du début des années 1970 se seraient distingué sur bien des plans des revendicateurs droits-de-l'hommistes de l'an 2000, nos adorateurs d'une sorte d'individualisme poussé à l'extrême et que des communistes pourraient pourfendre comme autant de travers bourgeois.

Observation ...

Il demeure quand même une sorte de mouvance révolutionnaire de fond à mon avis, un courant qui précède même Marx ou les marxistes, et que moi j'assimilerais au développement du libéralisme, entraînant au passage avec lui une pléthore de penseurs socialistes utopiques.


Il me semblerait en rétrospective que les masses de révolutionnaires socialisants du passé ne formaient pas un bloc monolithique. Si on pouvait s'entendre au moins sur quelque chose, dans ces milieux idéalistes : c'est qu'il fallait changer l'ordre social et politique existant. C'est comme les communards de 1871 en France - pas du tout des marxistes en réalité et même si les marxistes auront pu leur décerner un succès d'estime plus tard - or que le terme anarchiste aurait pu davantage convenir. Un socialisme utopique ...

Et donc ...

Un amalgame se fait, vu de l'extérieur, entre marxistes, communistes et socialistes utopiques (réformistes plus ou moins pressés) mais attendu qu'un compagnonnage aura pu déjà s'établir entre les une et les autres; qu'une certaine porosité ou sympathie peut se trouver présente dans un même individu pour des idées ou concepts appartenant à l'un ou l'autre groupe. Ex : pour la décolonisation, contre l'Algérie française, contre les curés, contre Franco, pour l'amour libre, pour le divorce, etc.

Pour la terminologie

S'il fallait rejeter le terme «marxisme culturel» pour définit le phénomène actuel, et qui laisse tout de même voir des réclamations assez agressives d'une aile militante animée d'une soif de subversion : on le remplace par quoi ? néolibéraux ?


Michael Vorris, - tout américain qu'il soit, de chez lui : il aurait pu nous parler de l'alliance actuelle entre des néolibéraux (société civile) et des modernistes (dans l'Église, au sens de Pie X). Biden est un néolibéral.

Les uns et les autres condamneraient et jugeraient mauvais/déficient/trop injuste l'ordre ancien, la société patriarcale hiérarchique, le creuset de l'État-nation attaché à promouvoir et défendre le Bien commun d'une collectivité nationale cf. la religion du royaume de France, la Pologne catholique, l'Église d'Angleterre, l'Espagne catholique, etc.


https://www.youtube.com/watch?v=4bsjASQj5Fg

Comprendre le marxisme culturel

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Re: The silver bullet (anglais)

Message non lu par Gaudens » sam. 15 janv. 2022, 17:56

Bonjour Cinci.
Je suis d’accord avec ce que vous écrivez ci-dessus.
A la recherche d’une terminologie satisfaisante pour le phénomène auquel vous nous conviez à réfléchir,je vous propose simplement « idéologie de la déconstruction ».Tout d’abord les tenants de celle-ci ne la récuseraient pas ,puisqu’ils s’en réclament .Et ensuite elle dit tout :déconstruire c’est finalement détruire (doucement peut-être , mais détruire) :détruire la civilisation occidentale d’origine chrétienne et nos sociétés.
Quant à la vidéo que vous nous proposez,j’en retiens plusieurs aspects :
M.Plaquevent, l’interviewé, reconnait l’origine américaine du vocable « marxisme culturel »(ce que je pensais ) mais ajoute que « marxo-freudisme » serait plus adéquat.Du reste,il met en relief ,non seulement l’influence du freudisme, que je n’avais pas mentionnée, mais aussi celle de l’école de Francfort(Adorno et aussi Marcuse,qu’il ne cite pas et qui influença beaucoup les révoltés de mai 68 , même quand ils n’en avaient pas lu une ligne).Il a tout à fait raison.
Il analyse le supposé « marxisme culturel » comme le développement d’une intention stratégique :constatant l’ « échec »(en quoi ? il ne le dit pas) de la révolution bolchévique russe, les penseurs en question se seraient réfugiés ailleurs ,tant géographiquement qu’intellectuellement , ce qui ne suffit pas pour prouver la moindre continuité avec le marxisme originel,naturellement. Géographiquement le nazisme (et pas le bolchévisme) les aurait conduit vers la terre promise américaine, Californie particulièrement .Intellectuellement, ils auraient vu la matrice de la future révolution mondiale dans la déconstruction des schémas mentaux et moraux à l’origine de la famille traditionnelle afin de révolutionner le monde ,dont opportunément pour eux, les USA étaient devenus le centre après 1945.
-Au passage,les auteurs de la vidéo plaquent une grande étoile de David au milieu du récit , en raison de l’origine juive de plusieurs de ces penseurs (Marcuse, Adorno à moitié). C’est toujours un peu suspect : certes les juifs sont par atavisme des penseurs nés (voire d’excellents coupeurs de cheveux en quatre dans la plus grande tradition rabbinique, même laicisée ) mais enfin en inférer subrepticement à un complot juif est toujours un danger intellectuel majeur, voir Alain Soral…)
-Enfin,on note que l’interview a eu lieu en 2019 à Moscou(-lieu de résidence de l’interviewé ?) et qu’une allusion négative aux supposées « révolutions orange » (sur lesquelles ont peut en effet nourrir quelques doutes) est faite.M.¨Plaquevent n’est donc sans doute pas sur ce point en accord avec les conservateurs américains (tiens,au passage, depuis quelques années on ne dit plus « nouveaux conservateurs » doute à cause du délicat « néo-cons » en français …),très amis d’Israel et protecteurs des intérêts US assez normalement.

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Re: The silver bullet (anglais)

Message non lu par Cinci » jeu. 20 janv. 2022, 17:19

Bonjour Gaudens,

Vous disiez :
Gaudens a écrit :
A la recherche d’une terminologie satisfaisante pour le phénomène auquel vous nous conviez à réfléchir, je vous propose simplement « idéologie de la déconstruction ».Tout d’abord les tenants de celle-ci ne la récuseraient pas ,puisqu’ils s’en réclament .Et ensuite elle dit tout :déconstruire c’est finalement détruire (doucement peut-être , mais détruire) :détruire la civilisation occidentale d’origine chrétienne et nos sociétés.
C'est une très bonne idée. Idéologie de la déconstruction ? Oui, en l'espèce. Je vais la retenir.

Merci !

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Re: The silver bullet (anglais)

Message non lu par Cinci » jeu. 20 janv. 2022, 18:17

Pour la suite :
Quant à la vidéo que vous nous proposez, j’en retiens plusieurs aspects :
M.Plaquevent, l’interviewé, reconnait l’origine américaine du vocable « marxisme culturel »(ce que je pensais ) mais ajoute que « marxo-freudisme » serait plus adéquat. Du reste, il met en relief, non seulement l’influence du freudisme, que je n’avais pas mentionnée, mais aussi celle de l’école de Francfort(Adorno et aussi Marcuse, qu’il ne cite pas et qui influença beaucoup les révoltés de mai 68 , même quand ils n’en avaient pas lu une ligne). Il a tout à fait raison.
Michel Onfray rappelait de son côté (un des fils que je viens de créer) la vieille alliance, dans une France d'après guerre, entre communistes et gaullistes, et de quoi il aurait résulté qu'un grand domaine de la culture aurait été ni plus ni moins abandonné aux mains de ces thuriféraires de la déconstruction; dans une bonne mesure pourrait-on dire. Car sans doute serait-il faux de penser que des «déconstructeurs» auraient pu dire n'Importe quoi, en public, dans les années 1960. Mais il pouvait y avoir une relative tolérance et juste assez pour permettre aux idées de ces penseurs de se diffuser, puis s'en trouver valorisées, en dépit de la guerre froide. Le monde de la culture fut un vecteur de premier ordre pour répandre la «bonne parole». La littérature, le cinéma, la télévision, les programmes à la radio, la musique. La «déconstruction» correspond comme à un vaste rejet plus ou moins larvé (parfois aigu) d'un ordre social considéré trop répressif, mutilateur et constituant un frein au plein épanouissement individuel. Donc, c'est vrai que le rapprochement peut se faire aussi avec le freudisme.

Le rapprochement (non pas sans raison) ou même la confusion complète (à tort !) avec le marxisme/communisme pouvant s'effectuer mais tout simplement parce que les uns les autres peuvent se montrer assez copains ou relativement ouverts les uns vis à vis des autres, déconstructeurs contestataires et socialo-communistes.

Gaudens
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Re: The silver bullet (anglais)

Message non lu par Gaudens » ven. 21 janv. 2022, 14:00

Je doute assez de ce supposé "yalta entre culture et politique" qu'auraient réalisé après-guerre et jusqu"aux années 1970, communistes et gaullistes.
D'abord parce que cela ne correspond pas à ce qu'on sait de la pensée ,des attaches intellectuelles et spirituelles, de la manière d('être, enfin, du Général de Gaulle qui se refusait aux "yaltas",justement.
Ensuite, parce que le développement de la "contre-culture" des "French philosophers" chers aux campus américains, s'est développé d'abord à l'lmbre et dans le confort des universités et autres temples de la culture, sanctuarisés par leur statut protecteur (et protégé des politiques gouvernementales): les épigones de Levi Strauss, Foucauld, Barthes et autres dans l'université, Althusser à l'Ecole des Hautes Etudes,idem pour un Bourdieu (un des rares vrais "marxistes culturels au sens strict),etc...
A partir de l'université, ce genre de pensée s'est en effet répandu ,sans doute dans la littérature(le "Nouveau Roman", déconstructeur par nature) et le cinéma dont l'influence sur les changements radicaux de paradigme à partir du débit des années 1960 devra être analysé et scruté un de ces jours....
Par contre, radios et télévisions restaient strictement contrôlées par l'Etat gaullien (Alain Peyrefitte) jusqu'à l'orée des années 1970 (l'ORTF, pas de radios indépendantes ,etc...).

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