Cinci a écrit : ↑dim. 11 avr. 2021, 16:13
En passant :
Kérygme :
Exemplarité ou désobéissance ? Laquelle sert au mieux le corps mystique du Christ qu'est l'Église ?
Ce n'est plus vrai, ça. Que le corps mystique du Christ soit l'Église catholique romaine ? Non. Du moins, pas pour Vatican II. Je ne parle pas de l'Église d'avant.
Dans la nouvelle constitution dogmatique de l'Église, Lumen Gentium : l'Église du Christ subsiste dans l'Église catholique romaine. Mais l'Église du Christ se retrouve aussi en dehors de l'Église catholique romaine. Et, donc, aussi bien chez les «tradis» en rupture (... comme chez les Luthériens, les Églises orientales dissidentes, etc.) En sorte qu'il ne fait plus aucun sens d'en appeler à un devoir spécial d'obéissance bien étroite ("comme un cadavre") envers le Pape.
Si le fait de ne pas croire au purgatoire, ni à l'assomption de la Sainte Vierge, ni à l'infaillibilité de l'Église catholique, ni à la papauté, n'est pas chose qui empêche à faire de vous des «frères dans la foi», des vrais chrétiens innocents et porteurs de la grâce sanctifiante, des partenaires égaux avec qui dialoguer et avec qui devoir impérativement se ressouder, on comprendra bien mal comment le fait de ne pas porter un masque lors d'une Messe à Paris ferait de vous des faux frères, des suppôts du diable, des désobéissants de la désobéissance de l'Antique serpent de la Genèse et etc.
Il y a quelque chose qui tourne pas rond là-dedans.
Il n’est pas rare qu’il vous arrive ainsi de « toucher à quelque chose d’essentiel » mais qui reste noyé dans la multiplicité et l’éclectisme de vos interventions qui ne sont pas toutes du même niveau.
Si ce que vous dénoncez là était exact, or c’est souvent ce que nous croyons être pensé par une majorité et peut être même au sein de la hiérarchie ecclésiale, en effet, et du coup certains le croient sur cette seule base, - alors il nous faudrait nous faire tous Tradis et leur donner raison !
Mais ce n’est pas là l’esprit de Vatican II qui a voulu corriger des excès et dérives antérieurs, que ceux-ci précisément conservent précieusement et jalousement comme un privilège.
Le corps mystique du Christ reste ici-bas l’Eglise, mais comme vous le savez surement il y a dans nos définitions 3 Eglises pour en faire qu'une, la dernière :
- L’Eglise militante (ici-bas) dont vous parlez
L’Eglise Souffrante (au purgatoire)
Et l‘Eglise triomphante (au ciel)
Ce qui donc est rappelé c’est que des personnes qui n’appartiennent pas à L’Eglise militante ici bas appartiendront aux deux autres, et que d’autres appartenant à l’Eglise militante n’appartiendront plus à l’Eglise dans l’au-delà.
Je le présente ainsi pour adopter votre présentation, mais il y a mieux pour en défendre la nouveauté qui n’est pas nouvelle.
Et cela nous oblige à faire dès ici-bas et exercer un discernement, de ne pas "partir en guerre" injustement contre de futurs frères, sous les instigations de ceux qui n'ont pas apprécié que Jésus leur ait demandé de "tendre l'autre joue" et qui veulent se rendre utiles et fiers autrement, donner un autre exemple au nom de leur survie et d'un apostolat, comme si Dieu attendait cela d'eux plutôt que ce soit à nous d'attendre de Lui sa protection et ses instructions - pas si facile, d'écouter ce que l'Esprit a à nous dire...
J'ai l'impression de répéter ici ce qui a déjà été écrit sur d'autres fils...
Donc le devoir d’obéissance subsiste, il est même en grande partie la cause quand il n’est pas accompli, de cette « exclusion » future – mais la façon de le dire est plus orientée sur l’amour et l’élan du cœur que sur le devoir et donc le jugement, les apparences.
Car nous serons jugés selon la mesure dont nous nous serons servis nous-mêmes, et en cela conformément aux grâces que nous aurons reçues, notamment de connaissance.
En revanche, « le fait de ne pas croire » est insuffisant pour ce que vous en faites,
il faut y ajouter pour cela la notion d’ignorance et alors oui, cela n’empêchera pas d’être sauvé, pourvu d’avoir eu un comportement conforme à l’esprit des évangiles.
Car ne pas croire alors que nous avons reçu toutes les lumières nécessaires et suffisantes pour croire, reste un motif de condamnation tel que formulé par la fin de l’Evangile de Marc – qui insiste beaucoup notamment sur la « preuve par le miracle », ce qui n'est pas anodin.
Ce n’est donc là dans ce que notamment cette constitution a ajouté à la Tradition, qu’une mise au point concernant
la justice et la miséricorde. Le baptême sauve (grâce aussi à toute l’initiation et les conditions qui l’accompagnent,
ce n’est pas par magie !), mais à condition de lui rester fidèle, et son absence ne perd que ceux qui le refusent en connaissance de cause et non pas quand y intervient l’ignorance ou la désinformation.
D’où l’importance de la prédication, et de l’exemple de la vie qui soit en accord, car si ceux-ci sont incorrects, pas étonnant que les choses deviennent compliquées !
Je me devais de préciser cela car l’équilibre n’est pas dans un renversement de tendance, ni un relativisme, il ne s’agit que de précisions complémentaires apportées pour bannir l’hypocrisie, l’opportunisme, le favoritisme, et bien d’autres idées masquées (élitisme) qui pataugent dans le mouvement tradi et qui ne sont pas conformes à l’esprit des évangiles, mais s’accrochent à certaines expressions désuètes (« hors de l’Eglise pas de salut », par exemple) issues d‘un autre temps et d’un autre contexte, dont le sens est à moduler d’une intention qui n’était qu’implicite et trop floue pour notre époque.
Rien n’a changé sur le fond, il ne s’agit pas d’une tolérance nouvelle, mais d’énoncer des vérités simples qui ont pris plus d’importance vu à la fois les facilités de communications et de migrations et d’échanges entre populations aux religions hétérogènes, le nombre de personnes qui naissent en dehors de l’Eglise, et le déclin de la capacité de celle-ci à convaincre et pourfendre l’erreur, sans faire usage de la force qui n’est plus de mise, ou de la terreur, et qui du côté de l’esprit prend la forme d’œillères, de bêtises, de l’intégrisme, du parti pris et du manque d’arguments, du refus d’écouter l’autre et de reconnaître sa part de vérité, du désir de se démarquer plus que de se réconcilier, d’asséner plus que d’enseigner, de postuler plus que de démontrer, de dominer plus que de servir, etc.
Et je fais exprès de manquer d’éloquence dans ma description, et de rester « fade », car cela ne dépend pas d’une « présentation », il y a là un vrai problème de fond quant à leur « exemplarité » qui s’appuie sur une désobéissance et se maintient dans la seule chose finalement qu’ils peuvent reprocher aux autres : de leur ressembler à vouloir « maintenir une position » indéfendable et prétendant détenir la seule vérité et qui ne serait pas la leur mais celle de Dieu – risque de fanatisme ou d’orgueil, si défaut de bienveillance et d’écoute, de compréhension et d’estime, de courtoisie et de sociabilité, de capacité à rester objectif.
Mais encore ne mélangeons pas tout : cela n’a rien à voir avec l’application ou non de mesures sanitaires décidées par des autorités civiles.
Kerygme a écrit : ↑dim. 11 avr. 2021, 14:12
La véritable aliénation, pour moi, c'est l'enfermement spirituel mais aussi du cœur provoqué par les peurs auxquelles on donne prise.
Très bon résumé
Contrairement à ceux qui aiment schématiser et carricaturer, qui refusent les nuances qui sont plus que des nuances, ( il suffit de lire Altior nommer "modernistes" tous ceux qui ne vont pas à la messe de St Pie V), la vérité est bien plus complexe et subtile que ceux qui prétendent l'avoir une fois pour toutes démembrée et la conserver en toute exclusivité.
Jésus seul est la vérité, et s'il a rattaché notre salut aux sacrements de son Eglise, lui-même en est exempté et peut agir autrement. Nous sommes désormais invités à discerner les signes qu'il nous en donne, pour purifier son Eglise au sein de laquelle s'est infiltrée la fumée de Satan (par plusieurs narines qui toutes ne soufflent pas du même côté !)