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cmoi
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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par cmoi » ven. 09 oct. 2020, 6:34

PaxetBonum a écrit :
jeu. 08 oct. 2020, 17:07
N'ayant pas lu l'encyclique je ne vais pas la critiquer ici (d'autant que c'est interdit par la charte du forum) mais ce point est essentiel à éclairer !
Je ne comprends pas ce discours qui n'est pas que le vôtre.
Je ne lirai même pas la chartre, car la vérité est la vérité et soit elle est conforme, soit il faut la changer.
II y a critique et critique : il me semble avoir déjà lu sur ce forum que la critique y était autorisée, pourvu qu'elle soit argumentée, autrement dit qu'elle ne relève pas de l'opinion pure et simple - et en cela ce serait très juste, vu le charisme propre au pape.

Autrement par une telle attitude, vous vous refusez surtout à être critiqué ! Le critère de discernement donné par ce forum dans ce cas est pertinent

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Suliko
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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Suliko » ven. 09 oct. 2020, 12:49

Car c'est peut-être la question qu'il faut se poser : comment un pape peut-il faire œuvre de prédication dans une société qui a abandonné tous les repères du catholicisme?
La société a abandonné les valeurs catholiques principalement parce que l'Eglise ne les a plus transmises ! Et François est le continuateur de cette Eglise qui ne sait plus ou ne veut plus transmettre correctement la foi. Vous affirmez qu'il est très au fait de la Tradition. Permettez-moi d'en douter fortement. Si c'était le cas, il ne chercherait pas à promouvoir une paix purement humaine et à rabaisser le catholicisme au rang de simples convictions personnelles, mais il proclamerait comme Pie XI :
Convaincus qu'il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l'espoir qu'il serait possible d'amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C'est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, fréquentés par un nombre appréciable d'auditeurs, et, à leurs discussions, ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, et même ceux qui, par malheur, se sont séparés du Christ ou qui, avec âpreté et obstination, nient la divinité de sa nature et de sa mission.
De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu'elles s'appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s'égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l'athéisme. La conclusion est claire: se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c'est s'éloigner complètement de la religion divinement révélée.
Quant au souci de se faire entendre par la société occidentale moderne, il ne doit pas conduire au relativisme et à l'acceptation d'idéologies incompatibles avec la vraie religion. Rappelons-nous de cette proposition condamnée par le Syllabus :
Le Pontife romain peut et doit se réconcilier et faire un compromis avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne.
Je finirai avec l'inimitable Louis Veuillot :
« Suivre le courant ». C'est à quoi se résument ces fameuses inventions et ces grandes fiertés du libéralisme catholique.
Et pourquoi donc suivre le courant ! Nous sommes nés, nous sommes baptisés, nous sommes sacrés pour remonter le courant. Ce courant d'ignorance et de félonie de la créature, ce courant de mensonge et de péché, ce courant de boue qui porte à la perdition, nous devons le remonter et travailler à le tarir. Nous n'avons pas d'autre affaire au monde.
Notre histoire est le récit du triomphe de Dieu par la vérité désarmée de toute politique humaine à l'égard des princes et à l'égard du monde. Les païens étaient libéraux. Ils ont beaucoup voulu s'arranger avec l'Église. Ils ne lui demandaient que d'avilir un peu son Christ et de le faire descendre au rang de particulier divin.
Alors le culte aurait été libre ; Jésus aurait eu des temples comme Orphée et comme Esculape, et ls païens eux-mêmes, reconnaissant sa philosophie supérieure, l’auraient adoré.
En négociait cet accommodement, et pour aider à la transaction, le pouvoir public, poussé par les philosophes, les gens de lettres, les juifs, les astrologues et les apostats, persécutait les chrétiens. Il arrivait, dans les provinces, que la persécution prenait d'un coup de filet une église entière. L'Évêque, le clergé, les fidèles, les enfants, les néophytes étaient là devant le proconsul. Fréquemment le proconsul les conjurait de le mettre à même de les acquitter ; il ne leur demandait qu'un signe.
Ces chrétiens ne délibéraient pas, ne se disaient pas : Que deviendra l'Église et qui servira Dieu si nous mourons ? Ils confessaient le Dieu unique et ils mouraient. C'est ainsi qu'ils ont fait tomber le fer des mains du bourreau, ôté le glaive des mains de l’Empereur, et arraché le genre humain de l'abîme. Mais ce qu'ils avaient affirmé persécutés, ils ne l'ont pas renié vainqueurs. Ils avaient affirmé la royauté du Christ, ils l'ont établie, et la croix du Labarum a dominé la couronne impériale.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Daïdalon
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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Daïdalon » ven. 09 oct. 2020, 17:49

Bonjour,
Suliko a écrit :
ven. 09 oct. 2020, 12:49
La société a abandonné les valeurs catholiques principalement parce que l'Eglise ne les a plus transmises !
Je ne crois pas ; la première cause de l'incroyance est l'éducation scientifique (qui dégénère chez beaucoup en "scientisme" auquel on adhère comme à une religion). Le préjugé matérialiste omniprésent empêche de croire aux miracles, à la Résurrection, etc.

Ensuite il existe en parallèle, depuis au moins cinq cents ans (depuis la Réforme), une critique, parfois excessive mais largement justifiée il faut bien le dire, de certains abus de l’Église, càd de la perversion du christianisme par le clergé, qui en maintes occurrences, s'est montré bien peu chrétien. (Inutile de s'étendre là-dessus, ce sont des faits connus et archi-connus.)

À l'heure actuelle, que l'Eglise enseigne ceci ou cela importe peu en vérité parce qu'elle est inaudible. La grande majorité des jeunes gens la perçoivent comme ringarde, dépassée, sentant le renfermé, et pétrie de contradictions. Ce sentiment est souvent assez diffus (puisque les jeunes Français ne connaissent en général strictement rien au catholicisme et aux religions en général...) mais il s'abreuve aux deux mamelles du matérialisme scientiste et de la critique "protestante", qui sont eux très répandus.

Bref, si vous voulez ressusciter le christianisme il va falloir sortir du carcan sclérosé des 1500 dernières années et revenir à la saine énergie créatrice des cinq premiers siècles.

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par cmoi » ven. 09 oct. 2020, 18:05

Chère Suliko,

Je me trompe ou votre première citation concerne bien l’œcuménisme ? Non que je cherche à rendre général un angle d’abord particulier et intéressant que vous avez adopté par ce biais, mais parce que je veux vous demander : êtes-vous « contre » quoi qu’il en soit, ou cela peut-il encore dépendre de conditions particulières ?
Autrement dit, si vous étiez d’accord sur l’œcuménisme en ce que son désir et son existence préexistait depuis bien avant Vatican II (et depuis Jésus lui-même !), il faudrait alors tenir compte quand même de l’évolution de la société dans ces conditions (il ne s’agit pas de compromis, mais d’un dialogue et visant un objectif), et il y aurait moyen d’en discuter.
Sinon je crains que non, si vous n’en avez pas été déjà convaincue au fil des échanges parus sur ce forum depuis 18 mois, que l’oecuménisme est conforme au désir de Jésus, il n’y a plus de discussion possible sur le sujet qui ne serait répétition.
Autre question que je voudrais vous poser par rapport à votre dernière citation cete fois, la même qu’à Thurar :
Thurar a écrit :
dim. 04 oct. 2020, 16:15
La vérité ne peut pas cohabiter avec l'erreur, c'est aussi simple que cela.
Non, mais elle peut cohabiter avec une vérité qui ne serait qu'une partie de la sienne, dans un espace d'intersection : ne pensez-vous pas cela possible ?
Et j’ajouterai et la compléterai en disant qu’une vérité qui nous manque ne peut-elle nous être présentée par Jésus par le moyen du monde extérieur : y croyez-vous et sinon, comment conciliez-vous cela avec le devoir d’éviter l’orgueil ?
Par ailleurs, en nous qui ne sommes pas parfaits, l’erreur et la vérité cohabitent bien, n’est-ce pas ?
Merci.

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Foxy » ven. 09 oct. 2020, 18:29

Voici la Déclaration du .Conseil permanent de la Conférence des évêques de France :
1- Le Conseil permanent des évêques de France, réuni les 5 et 6 octobre 2020, salue la publication de l’encyclique Fratelli Tutti, Tous frères. Le pape François nous y offre un grand texte. La foi en Dieu créateur et père de tous nous fait reconnaître en tous les êtres humains des frères et des sœurs à recevoir librement et joyeusement. La fraternité n’est pas seulement un sentiment ou un impératif moral : elle est une attitude globale qui se vit dans tous les domaines de l’existence. Elle est alors très exigeante, elle bouleverse les constructions sociales, mais elle est source de joie et de vie. L’encyclique appelle notre monde globalisé à ne pas se limiter à l’horizon des mécanismes économiques ou politiques mais à choisir la fraternité avec les pauvres comme perspective d’une politique et d’une économie qui fassent grandir l’humanité. Les diocèses et les paroisses auront à cœur de favoriser et d’accompagner la réception de ce texte.

2- La publication de l’encyclique vient à point nommé pour notre pays, au moment où les autorités publiques s’inquiètent de l’action de groupes qui voudraient soustraire certains quartiers de nos villes aux lois qui régissent notre société. La lutte contre la violence et la surveillance des comportements sont sans doute nécessaires, mais elles resteront insuffisantes et impuissantes, si tous, nous ne travaillons pas à construire des relations de fraternité sans lesquelles la liberté et l’égalité perdent leur sens. La fraternité peut être plus forte que les menées séparatistes, si elle est vécue en vérité, sans naïveté et avec constance. Des lieux de culte chrétiens subissent de plus en plus en souvent des dégradations et, parfois même, des profanations. Des mosquées, des synagogues, des cimetières juifs également, nous ne l’oublions pas. Des personnes sont moquées et parfois agressées et même tuées, en raison de leur appartenance religieuse réelle ou supposée. Les évêques du Conseil permanent regardent avec attention les mesures prises par le gouvernement. Mais une culture du respect, de la connaissance mutuelle, de l’acceptation des autres, ne grandit pas par des injonctions. Les communautés chrétiennes sont appelées par l’encyclique du pape François à trouver un dynamisme nouveau dans cette direction. L’approfondissement de la foi va de pair avec une ouverture de cœur et d’esprit plus grande.

3 - Dans quelques jours, le Sénat reprendra la discussion de la révision des lois de bioéthique. Les évêques de France ont, depuis longtemps, fait part de leur inquiétude devant les dispositions du texte voté par l’Assemblée nationale. Depuis quelques semaines, la pression monte à l’Assemblée nationale pour que soient allongés encore les délais de l’avortement sous couvert de droits des femmes et d’égalité, on réduit la filiation à un simple acte de la volonté de ceux ou de celles qui prétendent devenir parents. Un enfant n’est plus accueilli, il est désiré, produit et choisi. Une société peut-elle être fraternelle lorsqu’elle n’a rien de mieux à proposer aux mères en détresse que l’élimination de l’enfant qu’elles portent ? Une société peut-elle être fraternelle lorsqu’elle organise la naissance d’enfants qui n’auront pas de père, tout au plus un géniteur ? Une société peut-elle être fraternelle lorsqu’elle renonce à reconnaître les rôles de la mère et du père, lorsqu’elle ne reconnaît plus que le lieu digne de l’engendrement d’un être humain est l’union corporelle d’un homme et d’une femme qui ont choisi d’unir leur vie pour créer un espace d’alliance et de paix au milieu de ce monde magnifique et dangereux ? Les évêques du Conseil permanent encouragent les parlementaires qui prennent ces sujets au sérieux ; ils invitent tous les citoyens, spécialement les catholiques, à s’informer de ces sujets et à faire connaître leurs réticences et leur opposition aux dispositions annoncées. Notre société ne doit pas se laisser entraîner subrepticement dans une voie dangereuse pour l’avenir de l’humanité.

4 - Le pape François nous le rappelle avec force : quoi qu’il en soit des lois, quoi qu’il en soit de la manière dont un être humain vient au monde, chacun, chacune est à l’image et à la ressemblance de Dieu. L’Église catholique accueille tout être humain, quelle que soit son origine et quelles que soient ses opinions, avec respect et espérance. Elle s’émerveille de tout acte de fraternité réelle : ils ont été nombreux pendant le confinement et ils le sont, en ce moment même dans les Alpes-Maritimes durement frappées. Quoi qu’un être humain ait fait, un chemin vers le Père lui est ouvert et il vaut toujours la peine de prendre ce chemin.


Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la CEF,
Mgr Dominique Blanchet, évêque de Belfort-Montbéliard, vice-président de la CEF,
Mgr Olivier Leborgne, évêque nommé d’Arras, vice-président de la CEF,
Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris,
Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois,
Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Pamiers,
Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen,
Mgr Philippe Mousset, évêque de Périgueux,
Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre,
Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers.

Le 06 octobre 2020
https://eglise.catholique.fr/espace-pre ... ce=Mailjet
La foi que j’aime le mieux,dit Dieu,c’est l’Espérance.
Charles Péguy

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Gaudens » sam. 10 oct. 2020, 18:38

On ne peut qu'approuver le second paragraphe de cette déclaration,sans restriction.
Concernant le premier, certans points laissent perplexes:
"La lutte contre la violence et la surveillance des comportements sont sans doute nécessaires, mais elles resteront insuffisantes et impuissantes, si tous, nous ne travaillons pas à construire des relations de fraternité sans lesquelles la liberté et l’égalité perdent leur sens. La fraternité peut être plus forte que les menées séparatistes, si elle est vécue en vérité, sans naïveté et avec constance. " .
Oui mais est-ce possible avec ceux qui ne veulent pas être nos frères et s'isolent de plus en plus de la société entière ou tout simplement suivent sans trop réagir ceux qui veulent les mener vers cela ?

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par prodigal » dim. 11 oct. 2020, 10:44

Cher Gaudens,
Dieu nous a commandé le combat, non la victoire (je cite de mémoire Blaise Pascal).
Pour savoir ce qui est possible ou pas, il faut essayer. Je ne vois rien de problématique dans cet extrait, que je vous remercie d'avoir cité, d'autant qu'il n'exclut ni la répression ni la lutte armée, reconnues comme "nécessaires". :)
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Gaudens » dim. 11 oct. 2020, 16:07

Et un article ancien de Joseph Ratzinger sur la notion de fraternité,posté par la créatrice du blog Benoit Et Moi,en contrepoint légèrement critique à Tutti Frattelli :

http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2020/1 ... eph-ratzin

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Fée Violine » lun. 12 oct. 2020, 20:42

Je reçois ce message du fr. Jean-Miguel Garrigues, éminent théologien dominicain :
Chers amis,

Je constate, à lire certaines réactions d'humeur, que des catholiques sincères ont été troublés en lisant la dernière encyclique du pape sur la fraternité universelle. Pour vous aider à la lire en catholiques cohérents, je vous recommande la lecture attentive de l'article de Figaro-Vox que je vous copie à la suite. En effet, cette manière de comprendre l'encyclique est à mon avis la seule possible, si on la lit, non pas en rupture, mais de manière homogène avec la doctrine sociale de l'Eglise et du Magistère antérieur. Un catholique cohérent, ne pouvant pas soupçonner de rupture avec la Tradition l'enseignement du successeur de Pierre qui exerce dans l'Eglise le Magistère suprême, n'a d'autre lecture possible de l'encyclique qu'une interprétation de ce type. Laissons le reste de nos réactions sur le plan des mouvements d'humeur, ou de mauvaise humeur, que le style à l'emporte-pièce de François peut provoquer parfois chez des catholiques occidentaux.

Comme cet article le montre, la doctrine qui est à la base de l'encyclique a été déjà enseignée au XXe siècle dans son principe par la doctrine sociale du magistère pontifical antérieur, soit pour rappeler, contre le libéralisme, que la propriété privée n'est pas absolue mais est ordonnée à servir la destination universelle des biens créés par Dieu, soit pour condamner le principe de la préférence absolue au plan national (maurrassisme) ou régional (tenants d'une Europe bastion). Ce qui peut choquer certains, c'est la manière de s'exprimer du pape qui rappelle ces exigences morales de toujours d'une manière si abrupte qu'elle peut sembler ignorer leur délicate mise en œuvre en prudence politique (cf. à propos du devoir d'accueil des migrants le n° 2241 du Catéchisme de l'Eglise Catholique). Cela peut être ressenti comme un discours culpabilisateur et provoquer en réaction des mouvements d'humeur. Lui-même a admis cette limite de son approche en reconnaissant, par exemple en rentrant de Suède, pays largement ouvert aux immigrés, de possibles effets pervers comme la ghettoïsation. Mais n'est-ce pas de cette manière abrupte que s'exprime parfois le Christ dans l'Evangile, auquel nous nous sommes sans doute trop habitués ? N'est-ce pas cette même fraternité universelle que nous rappellent des saints comme saint François et, plus près de nous, sainte Térésa de Calcutta ou le bx Charles de Foucault ? Le pape le fait, certes, avec des accents qui sont les siens : ceux d'un chrétien quelque peu tiersmondiste de l'hémisphère Sud, mais aussi de ce qu'on appelle en France un "catho de gauche". Il ne nous oblige pas à les partager, eux et les opinions humaines qu'ils comportent. Mais allons-nous pour autant nous fermer à tout ce que cette encyclique a de rappel évangélique, en n'étant pas prêt à l'entendre, même en le recevant de manière homogène avec la doctrine traditionnelle ? Pendant les deux pontificats antérieurs, des "cathos de gauche" ont reçu la parole de deux papes qui s'adressaient à eux avec des accents qui n'étaient pas les leurs. Les "cathos de droite" ne seraient-ils pas capables de faire de même à leur tour ? Ou ne sont-ils prêts à entendre le pape que quand il leur passe la main dans le sens du poil ? Prenez garde, ne vous laissez pas piéger par le sensationnalisme des médias ni, ce qui est encore pire, par certains blogs et sites qui instillent en permanence le soupçon contre le pape, souvent au profit de certains hommes d'Eglise romains qui ne veulent pas des efforts de celui-ci pour nettoyer la corruption de la Curie.

Je vous laisse à la lecture de l'article de Figaro-Vox et je vous recommande en complément de voir Les deux papes, le film d'un Brésilien qui n'a malheureusement pas passé dans les salles françaises malgré les acteurs de premier plan qui l'interprètent. Vous pouvez le voir gratuitement et en français par ce lien :
https://www.netflix.com/fr/watch/80174451?source=35

Avec l'assurance de ma prière et de mon amitié dans le Seigneur, fr. Jean-Miguel.

[+] Texte masqué
FIGAROVOX/TRIBUNE - Mathieu Detchessahar a lu l’encyclique du pontife argentin, «Fratelli tutti». Selon lui, François défend l’existence d’une fraternité universelle, qui ne peut exister sans que chaque nation cultive l’enracinement et la préservation de sa culture et de sa tradition.

Mathieu Detchessahar est professeur des Universités à l’IAE de l’Université de Nantes.

Il y a, me semble-t-il, deux manières de lire la dernière encyclique sociale du pape François. La première consiste à lister les différents dossiers chauds abordés par l’encyclique (néolibéralisme, migrants et migrations, place des personnes âgées ou handicapées ou à naître, guerres, propriété privée, dialogue interreligieux…) et à s’amuser à distribuer les positions du Pape sur l’échiquier des querelles politiques actuelles. Au terme de cette lecture paresseuse, certains se désespéreront du «gauchisme» du Pape argentin (critique du néo-libéralisme, accueil de l’étranger…) tandis que d’autres regretteront la persistance de positions «ultra-conservatrices» (défense de la vie de la conception à la mort, condamnation du relativisme culturelle et recherche de la vérité objective). Il faut aller au-delà de ces commentaires superficiels qui, même s’ils font le bonheur des échotiers, ne permettent pas de saisir le projet d’ensemble en dehors duquel chaque position particulière risque toujours d’être mal comprise.

Ce deuxième niveau de lecture est difficile. Le texte est foisonnant. Il procède d’une pensée dialectique qui fonctionne par allers et retours critiques entre des conceptions opposées mais également erronées du politique ce qui oblige souvent à faire une synthèse que le Pape ne fait qu’esquisser par moment. Par ailleurs, le Pape argentin ne résiste pas à quelques formules faciles qui claquent comme les slogans d’une manif’ de collégiens - «tous ensemble, voici un très beau secret pour rêver» (8), «l’amitié sociale inclusive et la fraternité ouverte» (94) «chaque pays est également celui de l’étranger» (124) -, formules qui n’échappent pas tout-à-fait à la «joyeuse superficialité» (113) qui caractérise notre temps et que le Pape critique par ailleurs. Néanmoins, il faut aller au-delà du style personnel de François, qui pour n’être pas celui de ses prédécesseurs a parfois une dimension de spontanéité énergisante, pour découvrir un texte profond. Le projet du pape est ambitieux: il ne s’agit de rien de moins que de penser, dans la grande tradition de la philosophie politique classique, les caractéristiques d’une société bonne pour notre temps.

La proposition centrale du texte est claire: la recherche de l’amitié sociale et de la fraternité universelle doivent constituer l’horizon du politique. Pas de communauté politique épanouie sans amitié entre ses membres et pas de relations pacifiées entre les communautés politiques sans la médiation de la fraternité. Cette ambition n’est pas nouvelle. Il est classique dans la doctrine sociale de l’Église de ne pas réserver l’amitié à la sphère privée et au domaine du sentiment mais d’en faire une véritable vertu publique au principe de la qualité des liens sociaux dans tous les domaines de la vie commune. Benoît XVI le rappelait dès l’introduction de sa grande encyclique sociale Caritas in Veritate: «L’amour est le principe non seulement des micro-relations: rapports amicaux, familiaux, en petits groupes, mais également des macro-relations: rapports sociaux, économiques, politiques.(…) Il est un élément fondamental des relations humaines, même de nature publique» (2 et 3). Ici, l’Église reprend et développe la grande tradition antique qui, d’Aristote dans l’Éthique à Nicomaque à Cicéron dans son traité De l’amitié, a toujours vu dans l’amitié civique le plus grand bien des cités, la source de leur cohésion comme de leur vitalité. Cette ambition politique n’est ni naïve, ni irénique, elle s’ancre au contraire dans une anthropologie réaliste. L’homme est un être de relations qui ne trouve son plein épanouissement qu’avec et par les autres. Aucun homme ne se fonde ni ne se construit seul! À l’école, dans la famille ou au travail, l’homme est celui qui doit «sortir de lui-même pour trouver en autrui un accroissement d’être» (88), nous rappelle le pape François en écho au Karol Wojtyla d’Amour et responsabilités. Dans le même temps, l’homme est profondément marqué par «une tendance constante à l’égoïsme». C’est pourquoi l’amitié sociale doit être cultivée, elle est le fruit «d’une véritable volonté politique traduite en éducation à la fraternité, au dialogue, à la découverte de la réciprocité et de l’enrichissement mutuel» (103).

De façon plus originale, le Pape revient ensuite à plusieurs reprises sur le fait que l’amitié politique ne peut se réaliser dans un «universalisme abstrait et autoritaire» (100) ou «abstrait et globalisant» (142) qui se méfierait de la force des cultures locales et «tenterait d’éliminer toutes les différences et toutes les traditions dans une recherche superficielle d’unité». Au contraire, c’est d’abord dans l’espace concret d’un territoire et d’une histoire partagés que naît l’amitié sociale. C’est dans cette proximité que s’inventent les manières amicales d’être et de vivre ensemble que la culture de la communauté conservera et transmettra. La «culture de la rencontre» que le pape appelle de ses vœux naît d’abord dans un peuple concret en un territoire concret. C’est pourquoi le Pape nous dit «qu’il n’y a pas pire aliénation que de faire l’expérience de ne pas avoir de racines, de n’appartenir à personne» (53) et qu’il nous rappelle que «les peuples qui aliènent leurs traditions (…) et qui par une négligence impardonnable ou apathie, tolèrent qu’on leur arrache leur âme, perdent avec leur identité spirituelle, leur consistance morale et enfin, leur indépendance idéologique, économique et politique» (14). L’amitié politique ne pourra tendre à la fraternité universelle qu’à la condition que chaque nation cultive «l’amour de sa terre, de son peuple, de ses traits culturels» (143) et le Pape nous appelle à nous méfier du «faux universalisme de celui qui a constamment besoin de voyager parce qu’il ne supporte ni n’aime son propre peuple» (99). Bref, François n’est apôtre ni de la haine de soi, ni de la culture de la repentance systématique encore moins de la «cancel culture». C’est toujours à partir d’un enracinement, d’une culture et d’un peuple que se conçoit un niveau de fraternité supérieur. Les paragraphes consacrés à la notion de peuple sont d’ailleurs très beaux et ne cèdent rien à ceux qui voudraient la faire disparaître sous l’anathème de «populisme». Ni cosmopolitisme, ni universalisme béat donc. Au plan global, c’est bien une «famille de nations» qu’il s’agit d’unir pas un tout informe composé de monades déracinées.

Une communauté politique unie par l’amitié sociale, dont le substrat est toujours une culture partagée, a donc découvert certains des secrets de la bonne vie commune et cette découverte lui confère dynamisme et capacité d’accueil. Cette communauté politique peut alors être un foyer auprès duquel le pauvre et l’étranger viennent se réchauffer et trouver de l’aide. Des communautés politiques enracinées, fortes de leurs traditions et de leur culture, n’ont pas vocation à la fermeture, à jouir égoïstement de leurs biens dans la plus grande indifférence aux malheurs du monde. Elles ne sont «ni des cachots ni des prisons» (142). De même que la propriété privée des biens matériels n’est légitime que dans la mesure où elle sert le bien du plus grand nombre, la possession par une communauté politique de biens sociaux et culturels est destinée à servir et à enrichir l’humanité tout entière. En sens inverse, une communauté politique saine et sûre de ses traditions doit envisager que l’accueil de l’étranger puisse être une richesse. Fils d’un même Créateur qui l’a institué créateur lui-même, il est possible que l’étranger ait découvert, depuis sa culture, d’autres secrets de vie commune pouvant féconder la culture locale et qu’il vaille le coup d’entrer avec lui dans une relation de dialogue. Contre la «sclérose culturelle» (134), le Pape affirme que «les narcissismes obsédés par le particularisme local ne sont pas un amour sain de son peuple et de sa culture (…) [ils] sont incapables d’admiration devant la multitude de possibilités offertes et de beautés que le monde tout entier offre» (145-146). Bref à bonne distance du «nationalisme de repli sur soi» (141) comme d’ «une conception de la personne humaine détachée de tout contexte social et anthropologique» (110), François plaide pour des communautés politiques enracinées dans un sol et une culture «stimulant une saine relation entre l’amour de patrie et l’intégration cordiale dans le monde» (149).

Sans la bonne compréhension de ce modèle global, il est impossible d’examiner les questions concrètes que le monde actuel nous pose. Chez François, la fraternité universelle n’est possible que si elle se construit par le bas, d’abord dans le concret des relations les plus quotidiennes: une famille aimante rayonne et peut accueillir, une nation unie autour d’une culture et d’une tradition peut s’ouvrir à une communion plus universelle. Faut-il en déduire une norme de l’accueil inconditionnel et de la circulation généralisée comme certains se plaisent à le faire pour s’en réjouir ou pour s’en désespérer? Certainement pas! La pensée de François nous invite toujours à réfléchir animé du double souci de la préservation des équilibres locaux et de l’exercice de la charité car je ne peux être charitable, «accueillir celui qui est différent et recevoir son apport original que dans la mesure où je suis ancré dans mon peuple avec sa culture» (143). Jamais «la solution ne réside dans une ouverture qui renonce à son trésor propre», il s’agirait alors d’une «fausse ouverture procédant de la superficialité vide de celui qui n’est pas capable de pénétrer à fond les réalités de sa patrie ou bien de celui qui nourrit un ressentiment qu’il n’a pas surmonté envers son peuple» (145). Car, on accueille jamais seul et jamais n’importe comment. Le Pape François y insiste: «l’amour du prochain est réaliste» (165). Le bon samaritain qu’il nous donne longuement en exemple «a eu besoin de l’existence d’une auberge qui lui a permis de résoudre ce que tout seul en ce moment-là il n’était pas en mesure d’assumer» (165). Une charité réaliste suppose d’abord de soigner l’auberge pour pouvoir prendre soin du pauvre ou de l’étranger. C’est pourquoi la décision d’accueillir doit toujours se prendre de façon consciente et responsable, animé de la vertu de prudence qui seule permet de concilier en situation des impératifs moraux en tension et de «trouver le juste équilibre entre le devoir moral de protéger les droits de ses propres citoyens et celui de garantir l’assistance et l’accueil des migrants» (40).

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par menochios » mar. 13 oct. 2020, 10:42

Le message du pape est à vocation universelle. Il doit toucher des esprits très différents, dans des contextes très différents. En ce qui nous concerne, nous qui vivons en France, la curiosité envers les étrangers et l'accueil est une haute tradition reconnue depuis les gaulois ( au moins ) et qui se perpétue jusqu'à nos jours. Il suffit de regarder nos rues pour constater que nous n'avons aucun problème d'ouverture d'esprit ( Pour ce qui est de notre désir d'une 'Open Society' ( Trademark reserved ) c'est un autre sujet et qui n'est que politique.
Nous avons par contre une fâcheuse tendance à considérer que valent mieux pour nous guider les lumières étrangères que notre propre réflexion. Les romains, les francs, les anglais, les allemands et maintenant les américains en attendant la suite. C'est en ce sens que je suis très heureux de la réaction des évêques de France. Réaction avec laquelle je me sens totalement en phase.
Quant à cette question de la fraternité...
Si mon frère traversait les continents, abandonnant tout ce qu'il connait et sa famille pour se faire serviteur sur une terre étrangère, je n'aurais de cesse de le faire revenir sur ma terre. Rien de pire qu'une vie de déraciné, sinon d'assister à l’acculturation de sa propre demeure.
Mais si toutefois il persistait, et qu'il voulait vraiment, pour Dieu sait quelle raison, s'intégrer à cette nouvelle terre, alors il faudrait l'y aider. Non pas en restant à sourire en lui souhaitant la bienvenue - fausse charité qui n'est que de l'indifférence polie - mais en lui indiquant comment faire.
Pour vivre en frère dans une maison commune, il faut avoir reçu la même éducation, sous la direction ferme et aimante d'un père qui aura su nous guider vers une œuvre commune.
Sont frères ceux qui œuvrent ensemble.
Formation, encadrement, projet collectif. Comme catholique, je saurais comment faire (encore que la question du projet collectif soit un peu floue ) Mais n'est pas cela que tente d'impulser François ? Un projet collectif de transformation de la Terre comprenant protection de la nature et migrations ?
Où Dieu m'a mis, je tiens.

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Riou » mar. 13 oct. 2020, 19:56

Fée Violine a écrit :
lun. 12 oct. 2020, 20:42
Je reçois ce message du fr. Jean-Miguel Garrigues, éminent théologien dominicain :

Comme cet article le montre, la doctrine qui est à la base de l'encyclique a été déjà enseignée au XXe siècle dans son principe par la doctrine sociale du magistère pontifical antérieur, soit pour rappeler, contre le libéralisme, que la propriété privée n'est pas absolue mais est ordonnée à servir la destination universelle des biens créés par Dieu, soit pour condamner le principe de la préférence absolue au plan national (maurrassisme) ou régional (tenants d'une Europe bastion).
Le pape le fait, certes, avec des accents qui sont les siens : ceux d'un chrétien quelque peu tiersmondiste de l'hémisphère Sud, mais aussi de ce qu'on appelle en France un "catho de gauche".
Les "cathos de droite" ne seraient-ils pas capables de faire de même à leur tour ? Ou ne sont-ils prêts à entendre le pape que quand il leur passe la main dans le sens du poil ? Prenez garde, ne vous laissez pas piéger par le sensationnalisme des médias ni, ce qui est encore pire, par certains blogs et sites qui instillent en permanence le soupçon contre le pape, souvent au profit de certains hommes d'Eglise romains qui ne veulent pas des efforts de celui-ci pour nettoyer la corruption de la Curie.
C'est un des problèmes essentiels : l'esprit de parti asphyxie la spiritualité catholique aujourd'hui. L'esprit de parti, c'est l'inverse même de l'évangile. L'ordre de la charité dépasse l'ordre de la chair et ses mesquineries partisanes, et ne se soumet à aucun à aucune idole, que ce soit la propriété privée, la nation, l'argent, le grand soir, le Marché ou le Plan, les entreprises ou l’État.

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par AdoramusTe » mer. 14 oct. 2020, 10:02

Riou a écrit :
mar. 13 oct. 2020, 19:56
C'est un des problèmes essentiels : l'esprit de parti asphyxie la spiritualité catholique aujourd'hui. L'esprit de parti, c'est l'inverse même de l'évangile. L'ordre de la charité dépasse l'ordre de la chair et ses mesquineries partisanes, et ne se soumet à aucun à aucune idole, que ce soit la propriété privée, la nation, l'argent, le grand soir, le Marché ou le Plan, les entreprises ou l’État.
Sauf que dans le cas précis c'est plus grave : il s'agit de défendre la Foi contre ceux qui veulent la brader contre une fraternité universelle qui sacrifie l'annonce du Salut par Jésus Christ seul.
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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Gaudens » mer. 14 oct. 2020, 10:19

La synthèse critique mais plutôt favorable de Mathieu Detchessahar dans le Figaro il y a deux jours ;
J'espère que le lien marchera cette fois-ci:

https://www.lefigaro.fr/vox/religion/en ... e-20201009

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Gaudens » mer. 14 oct. 2020, 10:27

Et la tribune d'Edouard Husson dans Atlantico ,un démontage à la tronçonneuse,cette fois (peut-être trop violemment maniée,je le crains ).
Même remarque sur le lien.
https://www.atlantico.fr/decryptage/359 ... rd-husson-)
https://www.atlantico.fr/decryptage/359 ... rd-husson-

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Re: Nouvelle encyclique du Pape François

Message non lu par Gaudens » mar. 20 oct. 2020, 19:50

Vatican.news donne une interview du Patriarche Bartholomée à propos de l'encyclique:

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/ne ... tinople-ba


Il est à noter que sa réponse à la première question se centre sur les dérives anthropologiques actuelles:
"Cependant, nous sommes à juste titre troublés par le fait que les développements techniques et scientifiques modernes ont renforcé l'“hybris” de l'homme."

Et dans la suite de l'interview on trouve cette perle qui peut donner beaucoup à méditer quand on la lit attentivement:
"Les droits de l'Homme et le droit international sont élaborés et servent des objectifs sans rapport avec la justice, la liberté et la paix. Le problème des réfugiés, le terrorisme, la violence d'État, l'humiliation de la dignité humaine, les formes modernes d'esclavage et l'épidémie de Covid-19 placent désormais la politique devant de nouvelles responsabilités et effacent sa logique pragmatique".

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