L'Église en Allemagne

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jibrillatein
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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par jibrillatein » dim. 16 mai 2021, 20:31

cmoi a écrit :
dim. 16 mai 2021, 19:59
Je suis d'accord avec vous Jibrillatein, c'est pourquoi je pense que tout se jouera avec le prochain pape..., 2 papes de transition c'est limite, 3 ce serait trop...
Je ne sais pas si ça a un rapport, mais le fait que le Saint-Père a renouvelé plus de la moitié des cardinaux électeurs ferait penché la balance pour quelqu'un qui lui serait semblable.
Cependant, ne sachant pas comment les cardinaux sont choisis, mais en sachant qu'il faut 2/3 des suffrages pour élire un pape (donc, même si 50% "ont une affinité" avec le Pape François, ils devront se joindre à d'autres pour dégager les 66% nécessaires), je pense que cette information est sans-doute d'une importance négligeable pour déterminer comment sera le Saint-Père prochain. C'est là que tout va se jouer en effet, mais n'oublions pas que l'Esprit-Saint est à l'oeuvre !

Fraternellement dans le Christ,
Jb
Dernière modification par jibrillatein le lun. 17 mai 2021, 17:15, modifié 1 fois.
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la samaritaine
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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par la samaritaine » dim. 16 mai 2021, 21:15

Il faut quand même rappeler que ce que font ces prêtres allemands, c'est de donner une bénédiction à ces couples homosexuels, il ne s'agit pas de mariage sacramentel. Un prêtre doit pouvoir bénir qui il veut en son âme et conscience, et je pense qu'en Allemagne, ils ont vécu l'intervention du Vatican comme une ingérence spirituelle. Moi-même, j'en suis choquée.
De fait c'est étonnant. Un certain nombre de prêtres, partout (en Occident...) bénissent des couples homosexuels, en toute discrétion et pas en toute circonstance. En France, le Père Guy Gilbert le raconte dans ses bouquins, il bénit certains couples engagés ensemble dans la fidélité et qu'il connait bien. Ce n'est pas du tout un acte de convenance et ce n'est pas du tout public. En fait, c'est une histoire pudique entre 2 personnes, le prêtre et Dieu.
En l'interdisant officiellement, le Vatican intervient dans l'engagement personnel du prêtre auprès de ses ouailles, sans rien connaitre des circonstances des bénédictions effectuées. Trois cas de figure vont désormais avoir lieu pour les prêtres qui bénissent les couples homosexuels : une révolte officielle comme en Allemagne, un acte d'obéissance aux directives et une continuité discrète des bénédictions en suivant sa conscience.

C'est très étonnant en effet que les médias n'en parlent pas du tout.

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par Perlum Pimpum » dim. 16 mai 2021, 22:33

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Dernière modification par Perlum Pimpum le lun. 13 juin 2022, 13:04, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par Cinci » lun. 17 mai 2021, 0:21

Merci d'attirer l'attention sur les sacramentaux, Perlum Pimpum. C'est en plein le sujet, dans le fond.



La notion de sacramental


Un sacramental désigne tous les rites sacrés institués par l'Église pour obtenir de Dieu des grâces particulières. La similitude entre sacrements et sacramentaux naît dans le signe sensible utilisé pour accorder aux fidèles des grâces actuelles ou des effets spirituels pour se sanctifier. Ils diffèrent des sacrements parce qu'ils n'ont pas été institués par le Christ pour produire dans les âmes une grâce particulière, mais par l'Église au fil des siècles.

Le théologien Hugues de Saint-Victor distingua trois catégories de sacrements désignées par une nouvelle terminologie pour préciser sa pensée. La première catégorie, sacramenta salutis, recouvre la notion moderne de sacrements, c'est à dire les signes sensibles signifiant le salut que Dieu nous propose ainsi que la manière dont nous les recevons.

La deuxième, sacramenta administrationis, regroupe les signes sensibles nécessaires à la préparation du salut, tandis que la troisième , sacramenta exercitionis, rassemblent ceux qui préparent au salut ainsi qu'à la réception de la grâce. Les deux dernières catégories recouvrent la notion moderne de sacramental. A sa suite, Pierre Abélard distinguait les sacramenta majora des sacramenta minora. Les premiers s'adressent aux sacrements tandis que les seconds traduisent les sacramentaux.

Tout en acceptant cette distinction, Thomas d'Aquin n'envisagera les sacramentaux qu'en relation étroite avec les sacrements auxquels ils se rapportent. Pour lui, sacramentalia ne signifie par "petits sacrements" ou "imitation de sacrements" mais choses relatives aux sacrements.

[...]

Autrement dit, les sacramentaux disposent l'âme à recevoir la grâce que produisent les sacrements, soit en écartant un obstacle comme le démon, soit par la rémission des péchés véniels, ou encore en disposant le fidèle à accomplir et à recevoir les sacrements.


Ex : Som.Th. III a 65, a 1 ad 6. « l'eau bénite et les autres choses consacrées ne sont pas appelés des sacrements parce qu'elles ne conduisent pas jusqu'à l'effet du sacrement qui est l'obtention de la grâce. Mais ce sont là des dispositions aux sacrements qui opèrent en écartant un obstacle : c'est ainsi que l'eau bénite est dirigée contre les pièges du démon et contre les péchés véniels, ou encore en produisant une certaine capacité à l'égard de la réception des sacrements; c'est ainsi que par révérence envers l'eucharistie, on consacre l'autel et les vases qu'on y emploie.» (cité dans L'eau bénite. Histoire et spiritualité)


La théologie ancienne opérait de nombreuses distinctions parmi les sacramentaux : orans, le Notre Père, les prières prescrites et dites au nom de l'Église; tinctus, les aspersions d'eau bénite et les onctions saintes; edens, les aliments bénits; confessus, la récitation du confiteor; dans, l'aumône et les oeuvres de miséricorde, benediscens, les bénédictions.

La théologie au début du XXe siècle

La théologie avait abandonné ces subtiles distinctions pour ne retenir que deux catégories de sacramentaux, les sacramentaux-actions et les sacramentaux-choses.

Les "sacramentaux-actions" regroupent toutes les bénédictions, consécrations et exorcismes qui ont des effets de courte durée. c'est à dire du temps de l'action, tandis que les sacramentaux-choses présentent un caractère permanent, tant que l'objet demeure, c'est le cas d'une médaille bénite ou encore d'un autel consacré. Ainsi, le Code de droit canonique de 1917 classifiait parmi les sacramentaux-actions, les consécrations, les bénédictions et les exorcismes.

Avec le Code de droit canonique de 1917, l'Église recentra le débat théologique dans ses canons 1144-1145 :

Can. 1144. Les sacramentaux sont des choses ou des actions que l'Église a l'habitude d'employer, par une certaine imitation des sacrements, pour obtenir par sa prière des effets avant tout spirituels. Can. 1145. Seul le Saint-Siège peut constituer de nouveaux sacramentaux, interpréter authentiquement ceux déjà en usage, abolir ou changer quelques uns d'entre eux.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la théologie prit ses distances avec la logique scolastique et ses multiples divisions pour appréhender la motion de sacramental dans sa globalité. Ainsi, à la veille du concile Vatican II, M. Righetti définissait ainsi les sacramentaux : «Les sacramentaux sont des signes visibles, d'ordre religieux, institués par l'Église en vue du culte, comme une protection contre les agissements du démon, et pour faire grandir le bien spirituel et matériel des fidèles.»

Cette dernière définition permet d'envisager davantage les sacramentaux dans leur dimension ecclésiale et non plus proprement à la lumière des sacrements.


La synthèse conciliaire du magistère actuel

La réflexion théologique va permettre aux Pères du concile Vatican II de sortir définitivement des distinctions entre les sacramentaux-actions et sacramentaux-choses pour ne considérer en eux qu'un signe qualifié de sacré.

Ces signes sacrés, institués par l'Église, agissent à l'imitation des sacrements. Ils produisent des effets spirituels pour préparer les fidèles à la réception des sacrements ou encore les aider dans leur vie quotidienne. La Constitution Sacrosanctum Concilium résume ainsi la doctrine des sacramentaux :
«En plus, la Sainte Mère l'Église a institué des sacramentaux. Ce sont des signes sacrés par lesquels, selon une certaine imitation des sacrements, des effets surtout spirituels sont signifiés et obtenus grâce à l'intercession de l'Église. Par eux, les hommes sont disposés à recevoir l'effet principal des sacrements et les diverses circonstances de la vie sont sanctifiées.»
Cette conception des sacramentaux est également complétée par les autres documents conciliaires, notamment la Constitution dogmatique Lumen Gentium, qui authentifie le lien entre l'acte cultuel et l'engagement temporel des fidèles. Cet enseignement sera entièrement repris dans le Magistère ordinaire actuel. Ainsi le Catéchisme de l'Église catholique, dans l'article consacré aux sacramentaux, reprend la citation conciliaire de Sacrosanctum Concilium, avant d'en exposer sobrement la théologie :
«Ils sont institués par l'Église en vue de la sanctification de certains ministères de l'Église, de certains états de vie, de circonstances très variées de la vie chrétienne, ainsi que de l'usage des choses utiles à l'homme. Selon les décisions pastorales des évêques, ils peuvent aussi répondre aux besoins, à la culture et à l'histoire propre au peuple chrétien d'une région ou d'une époque. Ils comportent toujours une prière, souvent accompagnée d'un signe déterminé, comme l'imposition de la main, le signe de la Croix, l'aspersion d'eau bénite (qui rappelle le baptême). Ils relèvent du sacerdoce baptismal : tout baptisé est appelé à être une "bénédiction" (cf. Gn 12,2) et à bénir (cf. Lc 6,28; Rm 12,14; 1 P 3.9) [...] »

CEC n. 1668-1669
Note : j'utilise ici comme source Marc-Antoine Fontenelle, oblat bénédictin, L'Eau bénite. Histoire et spiritualité, Pierre Téqui éditeur. 2009

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par Perlum Pimpum » lun. 17 mai 2021, 8:41

.
Dernière modification par Perlum Pimpum le lun. 13 juin 2022, 13:05, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par PaxetBonum » lun. 17 mai 2021, 14:56

la samaritaine a écrit :
dim. 16 mai 2021, 21:15
Il faut quand même rappeler que ce que font ces prêtres allemands, c'est de donner une bénédiction à ces couples homosexuels, il ne s'agit pas de mariage sacramentel. Un prêtre doit pouvoir bénir qui il veut en son âme et conscience, et je pense qu'en Allemagne, ils ont vécu l'intervention du Vatican comme une ingérence spirituelle. Moi-même, j'en suis choquée.
Bonjour Samaritaine,

Ne soyez pas choquée du fait que le Vatican rappelle la Foi et la morale dans ses enseignements… c'est son devoir !
la samaritaine a écrit :
dim. 16 mai 2021, 21:15
De fait c'est étonnant. Un certain nombre de prêtres, partout (en Occident...) bénissent des couples homosexuels, en toute discrétion et pas en toute circonstance. En France, le Père Guy Gilbert le raconte dans ses bouquins, il bénit certains couples engagés ensemble dans la fidélité et qu'il connait bien. Ce n'est pas du tout un acte de convenance et ce n'est pas du tout public.
La bénédiction ne pourrait être accordée qu'à une paire d'homosexuels qui vivent leur fidélité dans la chasteté suivant ainsi les recommandations de l'Eglise.
la samaritaine a écrit :
dim. 16 mai 2021, 21:15
En fait, c'est une histoire pudique entre 2 personnes, le prêtre et Dieu.
[/quote]

Oui… et non.
"Il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. C'est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu dans la lumière, et ce que vous aurez dit à l'oreille dans les chambres sera prêché sur les toits."

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par Cinci » lun. 17 mai 2021, 16:32

La Samaritaine :
Il faut quand même rappeler que ce que font ces prêtres allemands, c'est de donner une bénédiction à ces couples homosexuels, il ne s'agit pas de mariage sacramentel. Un prêtre doit pouvoir bénir qui il veut en son âme et conscience, et je pense qu'en Allemagne, ils ont vécu l'intervention du Vatican comme une ingérence spirituelle. Moi-même, j'en suis choquée.
Non, il ne s'agit pas du sacrement du mariage. Évidemment ...

La bénédiction qui est un sacramental devrait préparer en l'état les personnes concernées à recevoir les fruits du sacrement. Ceci est un non sens, si on part du principe que l'Église ne va pas consentir un mariage entre personnes du même sexe. Tout ce que l'on peut comprendre du geste sacré de ces prêtres dissidents, c'est que ceux-ci seraient en faveur du mariage à l'église de ces personnes qui réclament fièrement pouvoir vivre leur comportement homosexuel comme si cela était une excellente chose, une liaison valable aux yeux de la Sainte Trinité, un état de vie qui appellerait de soi la bénédiction du ciel.

C'est un peu comme une personne qui se signerait de la croix avec de l'eau bénite avant de perpétrer un vol de banque. Comme si l'acte de voler au final pourrait être un moyen normal pour obtenir la grâce du Seigneur.

Dans toute la tradition de 2000 ans d'Église, il n'a jamais été entendu que l'on pouvait "se sanctifier" en vivant dans le concubinage d'une manière désordonnée. La volonté de délivrer le sacramental à ces personnes vivant ainsi de manière marginale, mais c'est comme une volonté de nous dire et de nous enseigner que Dieu pourrait faire ainsi «oeuvre sainte», au travers d'un désordre intrinsèque, pour parler comme le Catéchisme de l'Église. On pourrait voir cela comme une sorte de blasphème à la limite !

Ce serait comme affirmer - encore ! - qu'un homme pourrait se sanctifier par des comportements violents, un paroissien en ne respectant pas trois ou quatre article du Décalogue.

- «Je trouve Jésus sympa, mais je n'entend pas devoir suivre son programme, en tout cas je ne suis pas d'accord avec ces règles fixées par l'Église, mon père. Est-ce que je peux communier ? Mais oui, mon fils, Sans problème. - Je peux avoir aussi une bénédiction ? Mais oui, mais oui ... nous ne sommes pas des pharisiens. Dieu est bon, c'est Lui qui va nous sanctifier en nous prenant comme nous sommes là. Pas besoin de changer vraiment, ni faire effort. Il faut s'accepter. Nous sommes tous des enfants de Dieu, et tous promis au Paradis sans problème. Il faut quand même savoir distribuer une vraie bonne nouvelle, une parole pour mettre d'accord tout le monde.

Je pense que c'est dans le Catéchisme du concile de Trente : il y est stipulé que les relations sexuelles "contre-nature" représenteraient l'un des quatre péchés qui crient contre le ciel, qui appellent de soi la vengeance de Dieu quoi ! Les Pères conciliaires de la contre-réforme catholique du XVIe siècle condamnent sans détour l'homosexualité, maintenant on a des prêtres qui voudraient bénir la chose. Totale contradiction ...

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par Cinci » lun. 17 mai 2021, 16:52

Correction : j'ai parlé du catéchisme du concile de Trente mais c'est plutôt dans le Catéchisme de saint Pie X au début du XXe siècle siècle qu'est stipulé cette condamnation de l'homosexualité comme l'un des quatre péchés "qui crient vengeance vers le ciel". Au numéro 966.

[...]

Quels sont les péchés dont on dit qu'ils crient vengeance
devant la face de Dieu?


Il Y a quatre péchés dont on dit qu'ils crient vengeance
devant la face de Dieu; : 1 ° l'homicide volontaire; 2° le
péché impur contre l'ordre de la nature; 3° l'oppression
des pauvres; 4° le refus du salaire aux ouvriers.

Pourquoi dit-on que ces péchés crient vengeance devant
la face de Dieu?

On dit que ces péchés crient vengeance devant la face
de Dieu, parce que l'Esprit-Saint le dit, et parce que leur
iniquité est si grave et si manifeste qu'elle provoque Dieu
à les punir des plus sévères châtiments.

(Catéchisme de Saint Pie X)
La mention est reprise dans le Catéchisme de l'Église catholique produit en 1992, au numéro 1867
1867 La tradition catéchétique rappelle aussi qu’il existe des " péchés qui crient vers le ciel ". Crient vers le ciel : le sang d’Abel (cf. Gn 4, 10) ; le péché des Sodomites (cf. Gn 18, 20 ; 19, 13) ; la clameur du peuple opprimé en Egypte (cf. Ex 3, 7-10) ; la plainte de l’étranger, de la veuve et de l’orphelin (cf. Ex 22, 20-22) ; l’injustice envers le salarié (cf. Dt 24, 14-15 ; Jc 5, 4).

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par la samaritaine » mar. 18 mai 2021, 10:32

PaxetBonum a écrit :
lun. 17 mai 2021, 14:56

Ne soyez pas choquée du fait que le Vatican rappelle la Foi et la morale dans ses enseignements… c'est son devoir !
Bonjour cher Cinci et Paxet Bonum !

Mais ces évêques et prêtres allemands (et autres de par la planète, plus discrets) aussi ont la foi, une morale et le sens du devoir. Ils n'ont pas le même point de vue sur la question de l'homosexualité et très probablement de la sexualité en général. Il y a un hyatus important sur ce sujet dans l'Eglise, un clivage et aucun dialogue, pour l'instant ne peut dépasser cette différence fondamentale de vision.
Au moins, au moins, on peur faire l'effort de s'abstenir de jugement, de remise en question de la foi de l'autre car c'est chaque personne, au nom même de sa foi, qui défend une certaine vision de la sexualité et de sa corrélation plus ou moins poussée avec le péché.

PaxetBonum a écrit :
lun. 17 mai 2021, 14:56
La bénédiction ne pourrait être accordée qu'à une paire d'homosexuels qui vivent leur fidélité dans la chasteté suivant ainsi les recommandations de l'Eglise.
Ce serait encore ici une très grave ingérence ! C'est comme de dire que les personnes divorcées remariées ne peuvent communier que s'ils vivent chastement. Vont-ils se promener avec un panneau "tout va bien, on ne b....pas " pour pouvoir communier et être bénis ? Ce que vivent les personnes dans leur vie privée et leur sexualité ne regarde personne et l'Eglise ne devrait pas s'en préoccuper. Mais mes propos sont en lien avec une certaine vision de la sexualité dont je parlais plus haut.


En Christ,

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par nano » mar. 18 mai 2021, 12:32

Le triste spectacle auquel on assiste actuellement en Allemagne est peut-être moins une question de morale que d'argent. Il faudrait que je vous retrouve l'article qui expliquait ça.

En gros, l’Église qui est en Allemagne (et les autres confessions) est financée par un impôt spécifique, qui assure un train de vie très confortable au clergé allemand (environ 2 fois ce qu'on trouve en France). Impôt dont on peut s'exonérer par un acte d'apostasie en bonne et due forme, mais alors, l’Église refusera logiquement les sacrements et les funérailles.

Réciproquement, une personne éloignée de l’Église à laquelle celle-ci refuserait les sacrements (divorcés-remariés, homosexuels notamment), n'a donc, de son point de vue, plus aucune bonne raison de payer cet impôt. Donc, acte d'apostasie, et baisse de revenus pour le clergé allemand. Évidemment la récente prise de parole du Saint-Siège contre les bénédictions de couples homosexuels ne va pas arranger ces affaires.

D'où ce carnaval, qui est peut-être autant un cri "restez les gens, nous on vous aime bien [et on a besoin de vous pour vivre confortablement]" qu'un défi au Saint-Siège. Et finalement, dans les deux cas, les personnes homosexuelles sont plus instrumentalisées, que véritablement au cœur du souci de leur clergé.

Quant à savoir si l’Église devrait moins se préoccuper des péchés contre le 6° commandement que des autres ... comment dire ... ce serait au moins aussi alarmant que le schisme Allemand qui semble se préparer ...

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par PaxetBonum » mar. 18 mai 2021, 12:46

la samaritaine a écrit :
mar. 18 mai 2021, 10:32

Au moins, au moins, on peur faire l'effort de s'abstenir de jugement, de remise en question de la foi de l'autre car c'est chaque personne, au nom même de sa foi, qui défend une certaine vision de la sexualité et de sa corrélation plus ou moins poussée avec le péché.
Non, la Foi ne donne pas libre court à une interprétation personnelle de la morale sexuelle.
Elle invite à se conformer aux enseignements de Dieu véhiculés par son Eglise.
Et en ce qui concerne les pratiques homosexuels il n'y a pas de débat possible, cela fait partie des crimes qui crient vengeance à la face de Dieu selon les termes du Catéchisme.
Aucun évêque ne peut remettre cela en question, c'est une révélation biblique.

De même, la gravité d'un péché n'est pas proportionnelle à notre corrélation avec le péché.

la samaritaine a écrit :
mar. 18 mai 2021, 10:32

Ce serait encore ici une très grave ingérence ! C'est comme de dire que les personnes divorcées remariées ne peuvent communier que s'ils vivent chastement. Vont-ils se promener avec un panneau "tout va bien, on ne b....pas " pour pouvoir communier et être bénis ? Ce que vivent les personnes dans leur vie privée et leur sexualité ne regarde personne et l'Eglise ne devrait pas s'en préoccuper. Mais mes propos sont en lien avec une certaine vision de la sexualité dont je parlais plus haut.
En va-t-il de même pour toutes les formes de pratiques sexuelles selon votre vision subjective ?
J'imagine que non…
La communion est interdite pour toute personne en état de péché mortel quel qu'il soit.
L'adultère en fait partie, donc des personnes non mariées qui accomplissent l'œuvre de chair ensemble ne peuvent prétendre à communier.

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par Cinci » mar. 18 mai 2021, 14:39

nano :
Le triste spectacle auquel on assiste actuellement en Allemagne est peut-être moins une question de morale que d'argent. Il faudrait que je vous retrouve l'article qui expliquait ça.
Je donne le lien vers l'article plus haut. Il s'agit d'une suggestion qui tablerait sur ce qu'il pourrait toujours y avoir d'assez moche dans son prochain mais probablement trop, je soupçonnerais, s'agissant de cette projection. Ce serait trop simple de penser que l'argent expliquerait l'essentiel du problème à mon avis.

La racine du problème est sans doute ailleurs. J'accorderais une place prioritaire aux idées, l'idéologie, le système de représentation des choses, la culture quoi !

Bonne journée !

Cinci
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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par Cinci » mar. 18 mai 2021, 14:46

Perlum Pimpum :
Merci Cinci pour cet excellent texte.
Je vous en prie.

:)

Cinci
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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par Cinci » mar. 18 mai 2021, 16:20

Salut La Samaritaine !
La Samaritaine :

Mais ces évêques et prêtres allemands (et autres de par la planète, plus discrets) aussi ont la foi, une morale et le sens du devoir. Ils n'ont pas le même point de vue sur la question de l'homosexualité et très probablement de la sexualité en général. Il y a un hiatus important sur ce sujet dans l'Église, un clivage et aucun dialogue, pour l'instant ne peut dépasser cette différence fondamentale de vision.
Oui. Ces évêques n'ont pas le même point de vue sur la question. Et ils n'auront pas le même point de vue non plus que le magistère plus ancien de l'Église catholique. C'est cela qui est grave. «Ayez une même pensée», disait saint Paul. C'est l'unité de l'Église qui se trouve à voler en éclat avec l'affirmation et le maintien d'un désaccord semblable.

L'Église est infaillible, et le magistère de l'Église catholique aura eu amplement le temps déjà de s'exprimer infailliblement sur la question, La Samaritaine. De sorte, que l'on ne peut pas imaginer que des évêques catholiques puissent nous revenir, pour mettre en cause les fondements de la morale de l'Église aussi bien que les dogmes. On imaginerait mal que des évêques catholiques s'amèneraient demain pour mettre en discussion la Trinité ! C'est la même chose avec l'homosexualité. Prétendre que l'Église n'aura toujours fait que se tromper depuis 2000 ans à ce sujet, c'est comme discréditer totalement le magistère, la papauté.

Il paraîtrait beaucoup plus logique. plus simple de concevoir comment des clercs peuvent être amenés à pécher, eux, contre la doctrine (refuser de croire à tel article de foi) mais tout simplement parce qu'ils sont plongés dans un environnement culturel global qui les incite fortement à délaisser l'enseignement traditionnel. En fait, je dirais que toute notre société présente occidentale démocratique et libérale "conspire" contre les divers articles de la foi de l'Église. Ce ne sera donc pas étonnant si à un moment donné des prêtres pourraient en avoir assez de se trouver en porte à faux avec tous les beaux esprits qui composent notre société. Personne ne trouvant très agréable ni enviable de se faire considérer avec dédain, mépris, comme autant de sectaires ignares et intolérants.

Actuellement, ce sont toutes les institutions de notre société sans exception, toutes mais toutes-toutes, de même que toutes les entreprises, organismes, grandes banques, GAFAM (etc.), qui poussent avec vigueur pour normaliser l'homosexualité au mépris le plus complet de ce que l'Église a toujours dit. Les prêtres (plusieurs) sont donc tentés de vouloir composer avec cette réalité.

Puis la fameuse réconciliation avec le monde, le nécessaire accommodement avec des frères luthériens/anglicans qui pensent aussi que ... la volonté d'accorder son violon avec les grandes lignes des accords internationaux sur les droits de la personne, les ententes à l'ONU pour la lutte contre les discriminations, etc.

Sauf ...

Est-ce que c'est le monde qui doit enseigner l'Église en matière de foi et de morale ? C'est le monde ou bien si ce serait plutôt le boulot de l'Église d'instruire le monde au sujet des choses révélées ?

Et sinon, mais qui pourrait croire vraiment que c'est le Saint Esprit qui soufflerait en faveur de la normalisation du mode de vie homosexuel ? Difficile d'imaginer que le Saint Esprit puisse nous tenir un discours contraire selon les lieux ou les époques.

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Re: L'Église en Allemagne

Message non lu par jibrillatein » mar. 18 mai 2021, 19:07

Hélas, il est plus dur de passer d'un gouvernement "libéral" à un gouvernement "plus intègre" que de faire l'inverse (parallèle que l'on peut faire pour la Sainte Messe en latin : on s'y déshabitue plus vite qu'on s'y réhabitue !).

Maintenant, pour en revenir à ce qu'on a déjà dit plus tôt, tout se joue maintenant : ou le Saint-Siège prend des mesures contraignantes pour résoudre cette crise, ou bien on laisse couler et la fuite ne risque pas de se réparer d'elle-même. La critique est facile, mais je crois que : ce n'est pas en ne faisant rien que ça va s'améliorer. Même si ça va "faire mal" en cas de sanctions graves, il vaut mieux que ça fasse mal, puisqu'il y a des sujets pires qui émergeront dans l'avenir...

Fraternellement dans le Christ,
Jb
"Adjutorium nostrum in nomine Domini, qui fecit caelum et terram" (Ps CXXIII)

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