Une Église régénérée ?
Publié : jeu. 01 nov. 2018, 13:22
Bonjour,
je ne sais si c'est le plus opportun d'ouvrir un nouveau sujet sur ce point, mais le fil où je pensais poster au départ étant verrouillé... je laisse la modération juge de la pertinence du sujet.
Je viens de tomber sur un article, dont le titre est attristant mais le contenu beaucoup plus positif :
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la- ... se-6045923
Pour faire court, il s'agit d'un énième article qui souligne l'ampleur du désastre de la pédophilie dans deux petits séminaires en Vendée du fait de 8 ou 9 prêtres, entre 1960 et 1979. Le coté positif, c'est que l'on sent toute la cohésion entre l'évêché et le procureur de la république qui parlent d'une même voix, qui agissent et ne laissent rien passer, et qui sont sensibles à la détresse de chaque victime même s'il y a prescription. Des débats sont même organisés pour libérer la parole des victimes et prier avec eux.
On peut se dire que ça ne fera pas tout, en présence de prescription, c'est déjà ça, les victimes ne sont pas renvoyées à leurs pénates, dans l'oubli et le silence. Elles sont symboliquement prises en compte, et c'est un pas. Le procureur de son coté auditionne tout prêtre incriminé malgré la prescription par souci de pouvoir donner des réponses aux victimes, en tous les cas de prendre en compte leurs positions et leurs souffrances.
Le seul truc qui me choque, c'est le traitement des prêtres (trois si j'ai bien compris) encore en vie ; ils sont relevés de leur statut de prêtre (OK, c'est la moindre des choses) et envoyés finir leurs jours dans un monastère (là je m'étouffe!) ; encore une fois, comment se fait-il que la prescription légale, laïque, suffise à exonérer un méfait pareil? Je veux dire, comment se fait-il que devant Dieu, un évêque puisse soutenir que parce que le péché est ancien, et la loi du pays inopérante, on protège un prédateur d'enfants et on lui offre gîte et couvert jusqu'à sa mort, qu'on le garde au sein de l'Institution qui appartient à Dieu, et qui est sensée regrouper les représentants de Dieu sur terre?
Je reviens à un classique : Matthieu 18:5-6: Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer.
Bref, je vais pas la refaire en couleur, vous voyez l'aspect irritant de la position de l'Eglise.
Mais outre cet aspect et pour en venir au but, soyons honnêtes, les choses bougent enfin; après Benoît XVI, qui a eu l'immense mérite de jeter un pavé dans la mare, notre Pape François s'inscrit aujourd'hui dans sa lignée (sur ce point) : l'Eglise amorce quelque chose d'important, elle entame une révision de son fonctionnement, à travers les scandales certes, et avec beaucoup de honte certes, mais elle bouge: les destitutions se font jour, les diocèses changent les uns après les autres d'attitude, (l'exemple que je cite ne fait désormais plus figure d'exception mais devient au contraire de pus en plus la norme). A la télé, il y a un an environ, un jeune prêtre témoignait de la sévérité de l'évêque de son lieu de formation et de son pointillisme sur le sujet de la pédophilie, expliquant clairement que la moindre plainte leur vaudrait une remise immédiate aux autorités civiles.
Ce qu'on remarque c'est que la pédophilie est mise à sa juste place; elle n'est que la surface immergée d'un iceberg, d'une mentalité et d'un fonctionnement qui sont à revoir sous peine de la voir refleurir dans l'Eglise, et c'est ainsi qu'on entend traiter les choses du point de vue du Vatican (je renvoie aux lettres papales assez connues de ces derniers mois).
ENFIN... Enfin, même si c'est acculée et accablée de mille scandales, l'Eglise, notre Eglise, mue et fait face aux maux qui ne l'ont que trop rongée, trop longtemps rongée. Je relie ce que se passe actuellement à la fameuse lettre de Noel 2014 des 15 maux qui ravagent l'Eglise (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_ ... ies_%C2%BB).
Je pense que malgré ses maladresses, ses sorties de route sur la forme, nous sommes en face d'un Pape qui impulse quelque chose qui va changer profondément et durablement quelque chose de consistant dans l'Eglise... Cette Eglise que nous avons à réaliser avec l'Aide de Dieu comme une assemblée de Lumière, de sages pasteurs et de bons bergers; j'y vois pour ma part un début de réponse à nos prières, à celles de nombreux Papes et pasteurs. Je pense aussi que Jean-Paul II et Benoît XVI ont essayé de travailler sur cette Eglise à reprendre en main, l'un par son coté "Pèlerin infatigable", initiateur des JMJ, etc. et l'autre par son coté théologien, son coté ouvert vers des brebis inquiètes qui ne se sont senties trahies par une évolution qu'elles ne comprenaient pas.
Je vois dans l'action de ces trois papes autant de ferments qui finissent par se rejoindre, d'une certaine façon, et font lever quelque chose dans l'Eglise, une fermentation, un truc qui commence tout doucement à circuler...
C'est cet aspect des choses que j'aimerais, pour une fois, retenir dans un fil qui permettrait à tout un chacun de témoigner ou d'analyser ce qu'il se passe dans l'Eglise et qui a été (ou est) propice à la perpétuation d'un esprit authentiquement chrétien, pur et entièrement orienté vers Dieu, ne poursuivant qu'un but : servir Dieu sans se servir au passage. Nous avons besoin, les uns et les autres, de nous édifier mutuellement sur ce qui a été fait mais est resté ignoré, ou sur ce que nous percevons ou analysons qui va dans le sens de cette purification de l'Eglise appelée des voeux de notre Pape François.
je ne sais si c'est le plus opportun d'ouvrir un nouveau sujet sur ce point, mais le fil où je pensais poster au départ étant verrouillé... je laisse la modération juge de la pertinence du sujet.
Je viens de tomber sur un article, dont le titre est attristant mais le contenu beaucoup plus positif :
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la- ... se-6045923
Pour faire court, il s'agit d'un énième article qui souligne l'ampleur du désastre de la pédophilie dans deux petits séminaires en Vendée du fait de 8 ou 9 prêtres, entre 1960 et 1979. Le coté positif, c'est que l'on sent toute la cohésion entre l'évêché et le procureur de la république qui parlent d'une même voix, qui agissent et ne laissent rien passer, et qui sont sensibles à la détresse de chaque victime même s'il y a prescription. Des débats sont même organisés pour libérer la parole des victimes et prier avec eux.
On peut se dire que ça ne fera pas tout, en présence de prescription, c'est déjà ça, les victimes ne sont pas renvoyées à leurs pénates, dans l'oubli et le silence. Elles sont symboliquement prises en compte, et c'est un pas. Le procureur de son coté auditionne tout prêtre incriminé malgré la prescription par souci de pouvoir donner des réponses aux victimes, en tous les cas de prendre en compte leurs positions et leurs souffrances.
Le seul truc qui me choque, c'est le traitement des prêtres (trois si j'ai bien compris) encore en vie ; ils sont relevés de leur statut de prêtre (OK, c'est la moindre des choses) et envoyés finir leurs jours dans un monastère (là je m'étouffe!) ; encore une fois, comment se fait-il que la prescription légale, laïque, suffise à exonérer un méfait pareil? Je veux dire, comment se fait-il que devant Dieu, un évêque puisse soutenir que parce que le péché est ancien, et la loi du pays inopérante, on protège un prédateur d'enfants et on lui offre gîte et couvert jusqu'à sa mort, qu'on le garde au sein de l'Institution qui appartient à Dieu, et qui est sensée regrouper les représentants de Dieu sur terre?
Je reviens à un classique : Matthieu 18:5-6: Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer.
Bref, je vais pas la refaire en couleur, vous voyez l'aspect irritant de la position de l'Eglise.
Mais outre cet aspect et pour en venir au but, soyons honnêtes, les choses bougent enfin; après Benoît XVI, qui a eu l'immense mérite de jeter un pavé dans la mare, notre Pape François s'inscrit aujourd'hui dans sa lignée (sur ce point) : l'Eglise amorce quelque chose d'important, elle entame une révision de son fonctionnement, à travers les scandales certes, et avec beaucoup de honte certes, mais elle bouge: les destitutions se font jour, les diocèses changent les uns après les autres d'attitude, (l'exemple que je cite ne fait désormais plus figure d'exception mais devient au contraire de pus en plus la norme). A la télé, il y a un an environ, un jeune prêtre témoignait de la sévérité de l'évêque de son lieu de formation et de son pointillisme sur le sujet de la pédophilie, expliquant clairement que la moindre plainte leur vaudrait une remise immédiate aux autorités civiles.
Ce qu'on remarque c'est que la pédophilie est mise à sa juste place; elle n'est que la surface immergée d'un iceberg, d'une mentalité et d'un fonctionnement qui sont à revoir sous peine de la voir refleurir dans l'Eglise, et c'est ainsi qu'on entend traiter les choses du point de vue du Vatican (je renvoie aux lettres papales assez connues de ces derniers mois).
ENFIN... Enfin, même si c'est acculée et accablée de mille scandales, l'Eglise, notre Eglise, mue et fait face aux maux qui ne l'ont que trop rongée, trop longtemps rongée. Je relie ce que se passe actuellement à la fameuse lettre de Noel 2014 des 15 maux qui ravagent l'Eglise (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_ ... ies_%C2%BB).
Je pense que malgré ses maladresses, ses sorties de route sur la forme, nous sommes en face d'un Pape qui impulse quelque chose qui va changer profondément et durablement quelque chose de consistant dans l'Eglise... Cette Eglise que nous avons à réaliser avec l'Aide de Dieu comme une assemblée de Lumière, de sages pasteurs et de bons bergers; j'y vois pour ma part un début de réponse à nos prières, à celles de nombreux Papes et pasteurs. Je pense aussi que Jean-Paul II et Benoît XVI ont essayé de travailler sur cette Eglise à reprendre en main, l'un par son coté "Pèlerin infatigable", initiateur des JMJ, etc. et l'autre par son coté théologien, son coté ouvert vers des brebis inquiètes qui ne se sont senties trahies par une évolution qu'elles ne comprenaient pas.
Je vois dans l'action de ces trois papes autant de ferments qui finissent par se rejoindre, d'une certaine façon, et font lever quelque chose dans l'Eglise, une fermentation, un truc qui commence tout doucement à circuler...
C'est cet aspect des choses que j'aimerais, pour une fois, retenir dans un fil qui permettrait à tout un chacun de témoigner ou d'analyser ce qu'il se passe dans l'Eglise et qui a été (ou est) propice à la perpétuation d'un esprit authentiquement chrétien, pur et entièrement orienté vers Dieu, ne poursuivant qu'un but : servir Dieu sans se servir au passage. Nous avons besoin, les uns et les autres, de nous édifier mutuellement sur ce qui a été fait mais est resté ignoré, ou sur ce que nous percevons ou analysons qui va dans le sens de cette purification de l'Eglise appelée des voeux de notre Pape François.