Le Père Joseph Wresinski (14 février 1988)

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Le Père Joseph Wresinski (14 février 1988)

Message non lu par mandonnaud » ven. 19 juin 2009, 10:15

Refuser la misère… Une pensée politique née de l’action, Par Joseph Wresinski

Extrait

Comment lutter contre le mal absolu que représente la misère ? De cet ensemble de textes prononcées en diverses occasions par le père Joseph Wresinski devant les institutions nationales ou internationales, quelques extraits : "La violence faite aux pauvres". (1968 - revue Igloos-QUART Monde)

"Seul est misérable l’homme qui se trouve écrasé sous le poids de la violence de ses semblables. Il est celui sur qui s’acharne le mépris ou l’indifférence, contre lesquels il ne peut se défendre"…

…" La violence du mépris et de l’indifférence crée la misère, car elle conduit inexorablement à l’exclusion, au rejet d’un homme par un autre"…

…"La privation constante de cette communion avec autrui, qui éclaire et sécurise toute vie, condamne son intelligence à l’obscurité, enserre son coeur dans l’inquiétude, l’angoisse et la méfiance, et détruit son âme"…

…"Le bidonville aurait pu être le lieu de passage d’un peuple de malheureux vers une cité plus juste. Au nom d’un ordre social, nous en avons fait un enfer, rendant leur vie infernale sous prétexte d’empêcher les familles de s’y accrocher. Notre hâte d’imposer un ordre nous fait oublier l’homme"…

Refuser la misère…Une pensée politique née de l’action, par Joseph Wresinski

Comment lutter contre le mal absolu que représente la misère ? Extraits de cet ensemble de textes prononcés en diverses occasions par le père Joseph Wresinski devant les institutions nationales ou internationales.

Oui, nous trouvons, dans ce livre écrit par le Père Wresinski dans les dix dernières années de sa vie, le fond de sa pensée. Avec son style bien à lui, d'abord il avance des principes connus et généraux, souvent "les droits de l'homme", puis il puise dans son immense expérience du vécu réel des plus pauvres, avec leurs vues sur leur vie, des expériences de vie avec les raisons internes de leurs actions, et la description des échecs vécus malgré tout. De ces faits il déduit des actions politiques, humanitaires et d'engagement avec toujours la proposition d'une écoute, de la participation des plus pauvres à toute action contre la misère.

En vérité ce livre est composé de 16 interventions dans des instances comme le Bureau International du Travail, la Sorbonne, la Communauté de l'Arche de Lanza del Vasto, le Congrès international de l'enfance du quart monde à l'Unesco etc., entre 1980 et 1986.

A la fin de sa vie son expérience unique du vécu des plus pauvres de France mais aussi du monde est reconnue et recherchée, car il rencontre depuis 30 ans ces plus pauvres, et son originalité historique de faire des plus pauvres des partenaires à écouter et auprès desquels une expérience des atteintes aux droits de l'homme est à prendre en compte, fait qu'il fut très demandé.

Le mouvement avait soit gardé ses notes, soit enregistré ses dires, et à la maison Wresinski, à Baillet, un travail de rassemblement de ses écrits a été fait. Ce livre ne contient que les parole du Père Joseph, or elles ont gardé une telle actualité sur les faits, qu'on les dirait écrites hier matin !!!

Du coup ce livre "Refuser la misère. Une pensée politique née de l'action", de Joseph Wresinski, éditions du Cerf et éditions Quart-monde, 282 pages, 22 euros, fait le tour de tous les aspects de la vie des plus pauvres : éducation, enfance, travail, santé, placement etc., et donne des idées et méthodes d'action politique pour vaincre la misère.
Il est passionnant à lire, avec de courts chapitres, et me paraît être le livre le plus essentiel pour comprendre le mouvement ATD Quart monde et son projet de société vraiment démocratique.

Paul Mandonnaud
Jésus est infiniment misericordieux.
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Haïti et l'anniversaire de la mort du père Joseph

Message non lu par mandonnaud » jeu. 11 févr. 2010, 17:17

Mouvement ATD Quart Monde
Délégation générale du Mouvement International
9 février 2010
Chers amis,
« Courage, courage, vous n'êtes pas seuls. - écrit Guillaume, ami de longue date du Mouvement en
Centrafrique aux amis de Haïti - Je fonds en larmes quand je vois ce qu'il s'est passé chez vous.
Nous Centrafricains pensons beaucoup à vous. Si vous étiez proches, on pourrait vous abriter chez
nous ».
Nous continuons à être en lien chaque jour avec les membres du Mouvement en Haïti.
Vous le savez, six d'entre nous sont partis renforcer l'équipe depuis une semaine.
En vous adressant ce que nous avons exprimé lors de la marche du Mouvement du 8 février nous
aimerions aussi partager ce que l'un d'eux nous disait aujourd'hui au téléphone.
« Hier, c'était une journée très spéciale. Pour la première fois depuis la catastrophe l'équipe
réunissait les familles du quartier de manière collective. Il y avait un côté émouvant de se
retrouver comme ça avec tous les gens réunis. On avait mis une grande toile dans la cour pour
se protéger du soleil et on avait décoré les lieux avec les objets apportés de Méry-sur-Oise, les
messages arrivés d'un peu partout dans le monde. La rencontre a commencé par un temps de
prière, ce qui est habituel ici. Ensuite on a fait quelques minutes de silence à la mémoire de
toutes les victimes du tremblement de terre et puis on a chanté. Ensuite, on s'est mis en quatre
groupes pour parler. Les gens ont beaucoup dit où ils étaient le 12 janvier, comment ils ont
cherché leurs enfants, les membres de leur famille. Comment, pour certains, ils ont découvert
leur maison écroulée. Les familles disaient aussi combien les jours où elles ont de quoi faire à
manger, elles partagent avec ceux des environs. Les gens partagent beaucoup de choses. Tout
le monde dort dehors.
Quand on s'est remis tous ensemble, l'équipe a dit ce que le Mouvement a cherché à faire
depuis le 12 janvier, en allant dans les quartiers, en cherchant à prendre des liens avec d'autres
organisations, avec les structures du Gouvernement haïtien pour chercher à ce que l'aide qui
arrive, puisse rejoindre les familles. Elle a parlé de la solidarité qui se manifeste et du projet
de nutrition pour les petits enfants qui est en train de voir le jour en partenariat avec Action
Contre la Faim dans le quartier de Grande Ravine et qui pourrait toucher plus d'un millier
d'enfants. Elle a aussi introduit le fait qu'on avait pu avoir auprès de l'Ambassade du
Venezuela de la nourriture qui serait partagée à la fin, dans les sacs de plastique très colorés
que Saint Jean avait trouvés le matin même.
Et puis Eugen a parlé de tous les membres du Mouvement dans le monde qui s'étaient
manifestés, de tous les messages reçus de partout. Il a raconté combien, peut-être pour la
première fois dans l'histoire du Mouvement avec une telle intensité, tous les membres du
Mouvement étaient unis autour de la peine et du courage des familles en Haïti. Il a terminé en
disant : nous sommes ensemble aujourd'hui, nous serons ensemble toujours. Et puis on a
chanté, c'était très beau. Pendant que l'on chantait, les volontaires haïtiens, Saint Jean,
Nerline, Rosanna, Yannick, Louisamène, Mogène, Marie Ange, qui ont organisé la journée
avec une attention extraordinaire aux détails, qui ont habillé les lieux, ont remis à chaque
famille un sac de nourriture. C'était tout, sauf une distribution. C'était une réunion et à la fois
une rencontre d'amis, où les amis qui sont au loin pensent aux amis qui sont ici et partagent
avec eux des pensées, des paroles, et aussi des choses concrètes qui permettent la vie.
A la fin, Jacqueline et David ont passé du temps avec un groupe de personnes que nous ne
connaissions pas et qui de ce fait n'avaient pas été invitées à la rencontre. Un groupe de jeunes
et d'enfants et un groupe de femmes qui avaient attendu des heures à la porte pour essayer
d'obtenir quelque chose, avec patience, et par moments avec colère. Ils les ont invités à entrer,
à s'asseoir, ils ont parlé avec eux. Et puis ils leur ont donné quelque chose, des biscuits, un
peu de lait, mais dans une relation qui était complètement autre. Jacqueline me disait après : le
pire c'est l'humiliation. On ne peut pas renvoyer chez eux sans rien des gens qui passent trois
heures devant la porte, c'est impossible. On ne peut pas non plus rentrer dans une distribution
avec tous ceux qui arrivent à la porte sinon dans deux heures il y aura trois cent personnes
devant la porte. Il faut prendre le temps et quand c'est le moment faire rentrer les gens comme
on fait rentrer des amis, prendre le temps avec eux. Alors, ils repartent en sentant qu'on a pris
ce temps avec eux, qu'ils ont été accueillis. On n'a pas le droit de faire que leur demande se
transforme en humiliation ».
Il y a presque un mois, la terre tremblait en Haïti. Depuis, les Haïtiens ont dû faire face à tant de
choses, se mobiliser sans répit pour sauver des vies, continuer à bâtir la vie malgré tout. Ils n'ont pas
pu s'arrêter et ils nous disent : « nous avons besoin que le monde se mobilise avec nous pour nous
aider, mais aussi pour pleurer avec nous ».
Le Gouvernement haïtien a proposé que les 12, 13 et 14 février soient des journées de deuil
national. Cherchons, chacun où nous sommes, selon nos contextes quels gestes poser ces jours-là
pour être en lien avec Haïti mais aussi avec tous ceux qui font face chaque jour à l'injustice.
En Haïti, l'équipe voudrait que chacun de ses membres puisse s'arrêter un peu, pour vivre un
moment de répit, aller enfin revoir sa famille, ce que certains n'ont pas encore pu faire tellement ils
ont été pris jour et nuit, participer à des temps collectifs de prière ou de jeûne, retrouver les familles
des quartiers et rejoindre avec elles ce qui se vivra au niveau du pays. Les familles demandaient :
« que ferons-nous cette année, pour le 14 février ? » En Haïti, chaque année les membres du
Mouvement marquaient par un rassemblement cette date anniversaire de la mort du Père Joseph.
Cette année, ils ont décidé de se retrouver dans un lieu significatif pour le pays, au Champs de
Mars, devant le Palais National, avec beaucoup de leurs frères haïtiens.
Peu de temps avant de mourir, le Père Joseph nous a laissé « Les strophes à la gloire du Quart
Monde de tous les temps », dans lesquelles il dit : « Ce n'est pas votre mort que j'évoque aujourd'hui
(…) c'est de votre vie dont je témoigne ». Voilà qui pourrait guider notre façon de vivre ces journées
: mettre entre nous ce que tant d'enfants, de jeunes, de femmes et d'hommes ont apporté d'unique et
de précieux pour rendre notre monde plus humain. Au Centre international du Mouvement, par
exemple, nous nous retrouverons le 12 février autour du Cèdre, porteur des terres de nos vies. Peutêtre
pourrions-nous aussi être attentifs à rejoindre là ou nous vivons, des communautés,
associations, voisins haïtiens pour communier à leur peine et leur témoigner notre amitié...
Cela donne de la force de savoir que les uns et les autres continuent à organiser des rencontres chez
eux, dans des lieux du Mouvement, et ailleurs, pour lire ensemble ces nouvelles et continuer à lier
notre quotidien à Haïti.
Il nous faut chercher les moyens, y compris les moyens financiers, pour pouvoir soutenir l'action et
la présence du Mouvement en Haïti dans la durée. Merci de continuer à en parler autour de vous et
de proposer à vos amis, vos relations, d'aller sur le site du Mouvement.
Avec Eugen à Port-au-Prince,
Diana et Isabelle
Jésus est infiniment misericordieux.
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Père Joseph Wresinski

Message non lu par mandonnaud » lun. 15 févr. 2010, 17:40

Père Joseph Wresinski
1917 -1988

JPG - 9.6 ko
Père Joseph

Né d’un père polonais et d’une mère espagnole, le 12 février 1917, l’enfant Joseph Wresinski grandit dans un foyer très pauvre à Angers, France. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1946, à Soissons. Curé dans des paroisses ouvrières et rurales, pendant dix ans, dans le département de l’Aisne, son évêque lui propose en 1956 de rejoindre un camp de sans-logis, à Noisy-le-Grand (région parisienne).

Le 14 juillet 1956, il rejoint les 252 familles rassemblées dans le camp des sans-logis. Il y éprouve un véritable choc. "Ce jour-là, je suis entré dans le malheur", écrira-t-il plus tard. Désormais, il consacrera toute son énergie à faire reconnaître ce peuple en quête de dignité, un peuple avec une pensée et une expérience uniques, indispensables à la société.

"J’ai été hanté par l’idée que jamais ces familles ne sortiraient de la misère aussi longtemps qu’elles ne seraient pas accueillies dans leur ensemble, en tant que peuple, là où débattaient les autres hommes. Je me suis promis que si je restais, je ferais en sorte que ces familles puissent gravir les marches du Vatican, de l’Elysée, de l’ONU..."

A Noisy-le-Grand, il proposera aux familles de créer un jardin d’enfants et une bibliothèque. "Ce n’est pas tellement de nourriture, de vêtements qu’avaient besoin tous ces gens, mais de dignité, de ne plus dépendre du bon vouloir des autres." Une chapelle, un atelier pour les jeunes et les adultes, une laverie, un salon d’esthétique pour les femmes vont être réalisés peu à peu.

Avec les familles vivant à Noisy-le-Grand, le père Joseph Wresinski créera une association qui deviendra "Aide à Toute Détresse" (ATD). Une certitude anime le père Joseph Wresinski : "La misère est l’oeuvre des hommes, seuls les hommes peuvent la détruire." Des hommes et des femmes de tous horizons le rejoignent peu à peu. Certains, venant de nombreux pays, choisissent d’engager leur avenir avec les plus pauvres. Ainsi nait le volontariat permanent du Mouvement ATD Quart Monde.

Membre du Conseil économique et social de la République française à partir de 1979, le père Joseph Wresinski rédigera un Rapport aux répercussions sociales et politiques importantes à travers l’Europe et dans le monde. Ce rapport intitulé "Grande pauvreté et précarité économique et sociale" est adopté le 11 février 1987.

Pour la première fois, le peuple du Quart Monde s’exprime officiellement par la voix de l’un des siens. Le rapport reconnaît la misère comme une violation des droits de l’homme. Il est proclamé qu’il n’est pas possible de supprimer la grande pauvreté sans associer d’emblée les plus pauvres comme partenaires.

Quelques mois plus tard, le 17 octobre 1987, à Paris, répondant à l’appel du père Joseph Wresinski, plus de 100 000 personnes expriment la nécessité de s’unir pour faire respecter les droits de l’homme en se rassemblant autour du parvis du Trocadéro à Paris, à l’endroit où fut signée la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. A cette occasion, une dalle affirmant que les plus pauvres sont les créateurs d’une humanité fraternelle, a été gravée. On peut y lire l’appel du père Joseph : "Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré".

Ce rassemblement a institué le 17 octobre, Journée mondiale du refus de la misère. Cette journée a été reconnue officiellement par les Nations Unies le 22 décembre 1992.

Le 14 février 1988, le père Joseph Wresinski décède. Il est inhumé à Méry-sur-Oise (Val d’Oise, France), où se trouve le centre international du Mouvement ATD Quart Monde. Son nom est désormais lié à la libération des plus pauvres dont il a été durant toute sa vie un authentique représentant. Le Centre International Joseph Wresinski de Baillet-en-France (Val d’Oise, France) rassemble l’ensemble de ses publications et écrits et contribue à répandre son message à travers le monde
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Notre indifférence face à la misère

Message non lu par pajaro » ven. 19 févr. 2010, 15:39

La vie du P. Wrezinski dénonce notre indifférence face à la misère

Homélie de Mgr Sanchez de Toca y Alameda




ROME, Jeudi 18 février 2010 (ZENIT.org) - La vie du P. Wresinski est une vraie « dénonciation de notre indifférence, de notre résignation face "à la fatalité de la misère" », affirme Mgr Sanchez de Toca.

L'anniversaire de la mort du P. Joseph Wresinski, rappelé par Dieu le 14 février 1988, et dont la cause de béatification a été introduite au Vatican, a été marqué à Rome par une célébration eucharistique présidée par le sous-secrétaire du Conseil pontifical de la culture, Mgr Melchor Sanchez de Toca y Alameda, à Saint-Jean-du-Latran, samedi dernier, 13 février.

Le parvis des droits de l'homme

Chaque 17 octobre, le parvis de la basilique du Latran - cathédrale des papes - est en effet à Rome le lieu de rassemblement des membres et des amis de la fondation lancée par le P. Wresinski (12 février 1917 - 14 février 1988).

C'est là que, pendant l'Année sainte, le 15 octobre 2000, le cardinal Roger Etchegaray a inauguré une dalle analogue à celle du « Parvis des Droits de l'Homme », au Trocadéro, à Paris (où il s'était rendu), sur le parvis de la basilique du Latran, au nom de Jean-Paul II.

Cette « Dalle à l'honneur des victimes de la misère », a été scellée à Paris le 17 octobre 1987, avec ces paroles : « Le 17 octobre 1987, des défenseurs des droits de l'homme et du citoyen de tous pays se sont rassemblés sur ce parvis. Ils ont rendu hommage aux victimes de la faim, de l'ignorance et de la violence. Ils ont affirmé leur conviction que la misère n'est pas fatale. Ils ont proclamé leur solidarité avec ceux qui luttent à travers le monde pour la détruire. Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l'homme sont violés. S'unir pour les faire respecter est un devoir sacré. Père Joseph Wresinski. »

Et cinq ans après, en 1992, les Nations unies ont reconnu officiellement la Journée du 17 octobre comme « Journée mondiale du refus de la misère ».

Le pape Wojtyla a voulu que l'inscription du Trocadéro soit inscrite au Latran, et il a ajouté personnellement : « Jamais plus de discrimination, d'exclusion, d'oppression, de mépris des humbles et des pauvres ».

Une voix prophétique

Vingt-deux ans après le départ du fondateur du Mouvement ATD-Quart monde, il est en effet clair qu'il demeure « la voix prophétique des plus pauvres », a souligné Mgr Sanchez en commentant les lectures du VIe dimanche du Temps ordinaire, l'Evangile des Béatitudes, selon saint Luc.

« Heureux les pauvres »: c'est, explique Mgr Sanchez, « l'Evangile des laissés pour compte, de ceux qui appartiennent à l'Ordre sacré des Malheureux, l'Evangile des Perdants: les pauvres, ceux qui ont faim, ceux qui pleurent et qui sont détestés, méprisés, ignorés ».

« Les Béatitudes de Jésus, insiste Mgr Sanchez, ne sont pas une proclamation abstraite, mais une annonce adressée directement aux pauvres : à vous, les pauvres. Et c'est aussi une annonce de libération, une bonne nouvelle. C'est ainsi que s'accomplit la prophétie d'Isaïe : aux pauvres est annoncée la Bonne nouvelle. L'écho de ce message est facilement perceptible dans les paroles prononcées par le P. Wresinski au Trocadéro à Paris, le 17 octobre 1987, quelques mois avant sa mort :

« Je témoigne de vous, pauvres de tous les temps,

et encore d'aujourd'hui,

happés par les chemins,

fuyant de lieux en lieux, méprisés et honnis.

« Travailleurs sans métier,

écrasés en tout temps par le labeur.

Travailleurs dont les mains, en ces jours,

ne servent plus à rien.

« Je témoigne de vous, mères / dont les enfants condamnés à la misère / sont de trop en ce monde.

« Je témoigne de vos enfants / tordus par les douleurs de la faim, / n'ayant plus de sourire, / voulant encore aimer.

« Je témoigne de ces millions de jeunes / qui, sans raison de croire, ni d'exister, / cherchent en vain un avenir / en ce monde insensé ».

Les pauvres et l'Eglise

Pour Mgr Sanchez, la vie du P. Wresinski a été une vie « dépensée pour la défense de la dignité de ces frères les plus pauvres : il avait senti l'appel de Dieu à se faire l'un d'eux, et il a voulu réfléchir à cette vocation dans sa devise sacerdotale, "Avance en eau profonde et jette les filets", "duc in altum", loin de la rive, loin de la sécurité, de la protection et des commodités d'une existence sacerdotale ordinaire ».

Car, ajoute-t-il, le P. Joseph Wresinski « se sentait appelé à faire découvrir la dignité personnelle, la dignité des enfants de Dieu, de nos frères : un attachement sans limite à Jésus Christ Sauveur, comme point de départ pour "restituer les plus pauvres à l'Eglise et l'Eglise aux plus pauvres", une Eglise qu'il voyait dans l'attitude de prière silencieuse et immobile de sa mère dans la forge désaffectée où ils habitaient étant enfants. »

Et de souligner que pour le fondateur, « partager sa vie avec les pauvres n'était pas une façon pour lui de résoudre un problème économique ou social, pour éliminer des poches de misère autour de nos villes simplement parce qu'elles ne sont pas belles, ou parce qu'elles constituent une menace pour l'ordre public, ou pour la santé, ou parce que ce sont des facteurs potentiels de désordres sociaux. Il s'agissait pour lui d'aider à redécouvrir la dignité dont chaque homme et chaque femme, même dans la situation de misère la plus abjecte, est cependant toujours porteur, parce qu'ils sont des enfants de Dieu. Redonner la dignité aux plus pauvres parce que « là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l'homme sont violés. S'unir pour les faire respecter est un devoir sacré ». »

Le refus de la misère

Aujourd'hui, la vie du P. Wresinski est une vraie « dénonciation de notre indifférence, de notre résignation "à la fatalité de la misère" », a conclu Mgr Sanchez de Toca.

Le 17 octobre est désormais célébré dans de très nombreux pays, et notamment dans beaucoup de pays francophones : France, Belgique, Suisse, Canada, de nombreux pays d'Afrique, au Liban... Et des répliques de la dalle du Trocadéro ont été inaugurées ces dernières années au Burkina Faso, à l'Ile Maurice, au Québec, en Belgique.

L'un des objectifs de la Journée du refus de la misère est de « donner la parole aux plus pauvres, d'entendre ce qu'ils ont à dire, non seulement par rapport à la pauvreté et à la manière de la combattre mais au sujet de la paix, de la justice, de l'avenir du monde, des sociétés », a confié Jean Tonglet à Zenit : « Cette attitude d'écoute est quelque chose que le 17 octobre veut promouvoir pour que nous puissions ensuite la vivre jour après jour ».

La cause de béatification

Le P. Marc Leclerc, postulateur de la cause de béatification du P. Joseph Wresinski a pour sa part indiqué que l'enquête diocésaine, ouverte à Soissons le 19 mars 1997, s'est conclue en 2003. Les 20.000 pages du dossier ont été apportées, dûment scellées, à la Congrégation romaine pour les causes des saints.

Elles ont été reliées en une soixantaine de volumes, qui ont été examinés par la juriste chargée de ce travail par ce dicastère. « Depuis lors, nous avons reçu le décret de validité de la part de la Congrégation, un Relateur a été nommé, le P. Hieronim Fokcinski sj, et ainsi s'est ouverte officiellement la phase romaine de la procédure », a indiqué le P. Leclerc.

Anita S. Bourdin

© Innovative Media, Inc.

Source: http://www.zenit.org/article-23558?l=french
A quien Dios quiere hacer muy santo, lo hace muy devoto de la Virgen María.
San Luis de Monfort

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le Père Joseph Wresinski, la culture est une arme contre la

Message non lu par mandonnaud » mer. 01 févr. 2012, 9:25

Avec le 14 de se mois une messe à Rome pour l'anniversaire de la mort du Père joseph Wresinski le 12, une de ses première militante mort ces jours ci donne du relief à l’originalité de sa pensée(article en deuxième partie) dans sa lutte contre la pauvreté par la culture ,Paul Mandonnaud de Limoges

Pour le Père Joseph Wresinski, la culture est une arme contre la misère
Par Jean Tonglet
 
ROME, mardi 31 janvier 2012 (ZENIT.org) – La  culture était pour le P. Joseph Wresinski « une arme fondamentale dans le combat contre  la misère et l'exclusion », explique Jean Tonglet.
 
Une semaine après le décès de la présidente honoraire du mouvement ADT-Quart monde, Mme Alwine de Vos van Steenwijk, le 24 janvier, le mouvement et ses amis ont rendez-vous au Latran, le 12 février, à 18 h, pour une messe en mémoire d’elle et du P. Joseph Wresinski, fondateur du mouvement, sous la présidence de Mgr Barthélémy Adoukonou, secrétaire du Conseil pontifical de la culture.
 
Jean Tonglet, délégué du Mouvement International ATD-Quart Monde en Italie et auprès du Saint-Siège, évoque les initiatives romaines du mouvement et la cause de béatification du P. Joseph.
 
Zenit - ATD-Quart Monde fera mémoire du P. Wresinski le 12 février à  Rome, au Latran, pourquoi?
 
Jean Tonglet - Le père Joseph Wresinski est né le 12 février 1917 et il est décédé le  14 février 1988. C'est pourquoi nous célébrons chaque année sa  mémoire le dimanche le plus proche de ces deux dates, cette année le  12 février.
Nous le faisons en la basilique de San Giovanni in Laterano depuis  qu'en 2000 une dalle en l'honneur des victimes de la misère, qui  reprend un texte du père Joseph, a été inaugurée sur le parvis de la basilique. Elle proclame que "là où des hommes sont condamnés à  vivre dans la misère, les droits de l'homme sont violés. S'unir pour  les faire respecter est un devoir sacré".
 
La célébration sera présidée par Mgr Barthélémy Adoukonou, secrétaire du Conseil pontifical de la culture : qu'est-ce que  le P.  Wresinski dit à nos cultures?
 
Le père Joseph nous a invité à partager avec les plus pauvres non pas seulement la nourriture, les surplus alimentaires, non pas  seulement les vêtements, ou l'argent, même s'ils en ont évidemment  besoin, mais à partager le meilleur de nous-mêmes: la culture, le  savoir, la beauté, l'art, la poésie, la spiritualité, etc... Cela  l'a conduit à créer dans les lieux de misère des bibliothèques de  rue, des universités populaires, des programmes culturels, etc... La  culture était pour lui une arme fondamentale dans le combat contre  la misère et l'exclusion. Et en partageant notre savoir avec les  plus pauvres, nous leur permettons par la même occasion de révéler  le leur, ce qu'ils savent par expérience de vie, ce qu'ils pensent, ce dont ils rêvent.  Nous pouvons ainsi progressivement entre dans  une relation beaucoup plus réciproque, où chacun apprend l'un de  l'autre.
 
On fera aussi mémoire de Mme Alwine de Vos van Steenwijk, président honoraire du Mouvement, qui s’est éteinte le 24 janvier, la semaine dernière:  quel a été son rôle?
 
Je vous joins le message de notre délégué général à son sujet (cf. Ci-dessous, documents, ndlr).
 
Quels sont les autres rendez-vous de ATD cette  année?
 
Le 5 mars, une délégation italienne de 7 personnes dont 5 habitant dans des quartiers très pauvres de Rome participera à une rencontre  européenne des Universités Populaires Quart Monde au Comité économique et social de l'Union européenne à Bruxelles. La  préparation de cette délégation coïncide avec le démarrage d'une  Université Populaire Quart Monde à Rome.
Le 17 octobre prochain sera célébrée la Journée mondiale du refus de  la misère, comme chaque année.
 
Où en est la cause de béatification du P. Wresinski?
 
La « positio » a été validée par le « relateur » et imprimée et doit être  maintenant soumise aux consulteurs de la Congrégation pour les  Saints.
Une enquête diocésaine est en cours dans le diocèse de Lyon suite à  une guérison inexplicable signalée au Postulateur, le père Marc  Leclerc sj.
 
Propos recueillis par Anita Bourdin
Madame Alwine de Vos van Steenwijk, présidente d’honneur du mouvement ATD-Quart Monde
Première biographe du Père Joseph Wresinski
 
ROME, mardi 31 janvier 2012 (ZENIT.org) – Madame Alwine de Vos van Steenwijk, présidente d’honneur du mouvement ATD-Quart Monde s’est éteinte le 24 janvier dernier, à l’âge de 90 ans. Ses obsèques ont eu lieu à Wijhe, aux Pays-Bas, dans son village, le 28 janvier.
 
Voici le Message du délégué général d’ATD-Quart Monde, Eugen Brand, sur la personnalité et le rôle de cette « ambassadrice » du cœur : la messe annuelle en mémoire du P. Wresinski, sera célébrée aussi en sa mémoire, du 12 février prochain au Latran (cf. Entretien ci-dessus avec Jean Tonglet).
 
Hommage à Mme Alwine de Vos van Steenwijk
 
Madame Alwine de Vos van Steenwijk est décédée mardi 24 janvier. Ses forces, qu’elles a investies sans compter pour bâtir notre Mouvement, l’ont quittée. Elle avait 90 ans.
 
 
A la fin des années 50, alors que Madame de Vos était diplomate à Paris pour son pays, les Pays Bas, elle a entendu parler du Père Joseph Wresinski et du combat que des familles et lui menaient dans le camp de Noisy-le-Grand. Bouleversée par le dénuement dans lequel se trouvaient les familles et interpellée par la nouveauté de ce qu'elles et le Père Joseph entreprenaient, elle s'est décidée un jour à emprunter le chemin de terre et de poussière qui menait au camp. Elle voulait s'entretenir avec le Père Joseph. Il lui a proposé d'aider à trier toutes sortes de choses déposées pour les familles du camp en l'attendant. Comment trier quand on découvre des habits en partie déchirés ou pas lavés ? A la tombée de la nuit, c'est une Alwine en larmes que le Père Joseph a retrouvée assise sur une chaise dans le vestiaire. « Pourquoi pleurez-vous ? » « Je découvre combien mon propre milieu peut humilier les pauvres. Il croit lui être utile en lui envoyant des chaussures dépareillées. ».
  « Si vous voulez être utile, aidez-moi à créer un institut de recherches ».
 
Elle a alors jeté les bases du "Bureau de recherches sociales" qui a donné une nouvelle crédibilité au combat du Mouvement. Celui-ci continue à se développer aujourd'hui dans le cadre du Centre International Joseph Wresinski. Cela marqua le début d'un combat mené avec intelligence et pugnacité pour faire entrer l'expérience et la pensée des familles très pauvres dans le monde scientifique. Des centaines d'écrits de toutes sortes attestent de la passion de Madame de Vos pour le rassemblement et le partage de connaissances acquises au jour le jour et travaillées pour que le monde s'en saisisse et se libère de l'emprise de la misère et de la violence.
Alors qu'avec le Colloque international « La misère est violence. Rompre le silence. Chercher la paix », nous allons conclure, ce 26 janvier à l'UNESCO, une démarche de recherche menée depuis trois ans dans une dynamique de croisement des savoirs, nous nous rappelons que c'est en convoquant le Colloque international sur la pauvreté en 1964, dans l'enceinte de  l'UNESCO, que le Père Joseph et elle ont posé les bases d'un travail de connaissance ancré dans la réciprocité des savoirs.
 
Par la suite, le Père Joseph lui a demandé de se faire ambassadrice de son peuple avec cette ambition que le Quart Monde puisse monter les marches des Nations Unies, c'est-à-dire qu'il soit introduit comme nouveau partenaire dans la vie publique internationale, là où se réfléchit, s'élabore et se dessine l'avenir de la communauté humaine. Jamais elle n'est sortie d'un rendez-vous avec un haut responsable sans lui poser cette question : « Que pouvons-nous dire aux familles ? Quels engagements êtes-vous prêt à prendre? »
 
Après le décès du Père Joseph, faire connaître sa vie est devenu son combat premier. C'est elle qui rédigea la première biographie du Père Joseph et qui travailla à constituer les deux tomes « Ecrits et paroles du Père Joseph ». Elle mettait toute son énergie à faire en sorte que l'action et la pensée Wresinski soient reconnues en tant que telles, deviennent accessibles, soient dialoguées pour rester sources d'inspiration, aussi bien dans les sphères politiques, scientifiques, culturelles que dans son Eglise à lui. Ce fut la première étape vers le Centre International Joseph Wresinski.
 
Ces dernières années, aux Pays Bas, elle s'est lancé dans une merveilleuse histoire de réalisation de pièces de théâtre avec Laurens Umans, acteur de théâtre et réalisateur professionnel, et avec des familles confrontées à cette exclusion qui conduit à l'injustice de la misère. Leurs pièces de théâtre d'un niveau artistique incontesté et d'une grande profondeur ont ouvert et mobilisé le coeur et l'intelligence de milliers de spectateurs de tous les horizons culturels, sociaux, spirituels et politiques à travers le pays et en Europe. Quelques heures avant son départ, elle a confié aux proches qui se trouvaient autour d'elle : « dites aux familles que je les aime ».
 
Ses obsèques auront lieu à Wijhe (Pays-Bas), dans son village, le 28 janvier, à 11 h 30.
 
Celles et ceux qui le souhaitent peuvent nous envoyer un message que nous partagerons à sa famille.
 
Nous vous disons notre profonde amitié.
 
Eugen, Diana et Isabelle
PS : les versions anglaise et espagnole seront envoyées plus tard. N'hésitez pas à faire connaître la nouvelle autour de vous. Merci

Sur mon site sa vie;
http://www.mandonnaud.net/reflexion_atd.php
d'une autre volontaire;
http://www.mandonnaud.net/atd_2005.php
et la pensée politique de Joseph Wresinski
http://www.mandonnaud.net/Refuser%20la%20misere.php
Bonne lecture
Paul Mandonnaud
Jésus est infiniment misericordieux.
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Ficelle
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Re: le Père Joseph Wresinski, la culture est une arme contre

Message non lu par Ficelle » mer. 01 févr. 2012, 10:04

Bonjour,
Je vous remercie pour votre article.
Le père Wresinski est une personne que j'admire beaucoup, je l'ai "découvert" il y a peu grâce à une de ses biographies. Je trouve son oeuvre admirable. Quel courage et quelle vision!
:sun:
"Heureux les hommes dont tu es la force, des chemins s'ouvrent dans leur coeur." Psaume 83

mandonnaud
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Re: pour l'anniversaire de la mort du Père joseph Wresinski

Message non lu par mandonnaud » mar. 14 févr. 2012, 13:04

Voila aujourd'hui 14 février, 24 ans qu'il a rejoint le Père éternel
http://www.joseph-wresinski.org/
Prions avec lui et pour ceux qu'il a tant aimer les plus pauvres du monde....
amitiés Paul
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Re: pour l'anniversaire de la mort du Père joseph Wresinski

Message non lu par patrick_mtl » mar. 14 févr. 2012, 18:43

Une grande inspiration pour moi.

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La charité,vie de l'Eglise,carème avec le P. Wresinski

Message non lu par mandonnaud » jeu. 05 avr. 2012, 22:01

« La Charité, vie de l'Eglise »

Le carême avec le P. Wresinski

ROME, jeudi 22 mars 2012 (ZENIT.org) – « La Charité, vie de l’Eglise » : c’est le titre de la conférence de carême donnée à Saint-Louis des Français, hier, mercredi 21 mars 2012, par Monique et Jean Tonglet, représentants d’ATD Quart Monde à Rome. En voici le texte intégral.

Les textes en italique, ce sont des extraits des deux livres cités, "Les pauvres rencontre du vrai Dieu" (Le Cerf, 2005, pour la nouvelle édition) du P. Joseph Wresinski, fondateur du mouvement, et "Neuf mois place Saint Pierre" de Monique Tonglet (DDB, 2008).

***

1° Remerciements. Merci de nous avoir invités.

Heureux de faire cela en cette année du 50ème anniversaire du début di Concile Vatican II. Le titre du livre principal du père Joseph Wresinski, « Les pauvres sont l’Église » n’a pas été choisi par hasard. Son auteur voulait y voir une référence explicite à ce qu’il appelait la prophétie de Jean XXIII, lequel déclarait dans son message radiophonique à un mois de l’ouverture du Concile, le 11 septembre 1962 : « L'Église se présente telle qu’elle est et telle qu’elle veut être, l’Église de tous et particulièrement l’Église des pauvres ».

2° Dans le cadre de ce cycle de conférences, nous avons pensé que ce n’était pas le cadre approprié pour vous expliquer en détails l’histoire du Mouvement, son action, son fonctionnement, etc… Nous pourrons si vous le souhaitez y revenir dans le cadre du débat et aussi vous indiquer livres, publications, sites internet, …

Ce soir, c'est de la charité que nous voudrions parler en nous basant sur ce que nous avons appris au fil des années de ceux dont nous cherchons à faire nos maîtres : le père Joseph Wresinski, fondateur du Mouvement d'une part, les femmes et les hommes vivant dans la grande pauvreté d'autre part . Nous le ferons principalement à travers la lecture d'extraits d'une méditation du père Joseph sur la charité, d'une part, et à travers la lecture de quelques portraits de femmes très pauvres dont Monique est l’auteur.

4° Deux mots sur le père Joseph Wresinski, très brièvement, car il ne s'agit pas ici d'en faire une biographie. Deux mots pour vous donner en quelque sorte une clé de lecture pour comprendre d'où parle cet homme à qui nous allons laisser la parole. La longue histoire de la charité dans l’Église est jalonnée de figures venues d'un monde inclus, parfois très aisé, et qui suite à une rencontre décisive ont fait le choix de rejoindre le monde des pauvres. François d'Assise, Vincent de Paul, Frédéric Ozanam et bien d'autres, comme plus récemment l'Abbé Pierre, sœur Emmanuelle ou Mère Teresa. Plus rare est la figure du père Joseph – qu'on peut rapprocher d'un autre Joseph, l'abbé Cardijn, fondateur de la JOC – né lui-même dans le monde de la pauvreté et de l'exclusion, s'y étant forgé dans le sang et les larmes, et qui à l'âge de la maturité choisit ou rechoisit de lier définitivement son destin à celui du peuple des pauvres dont lui-même était issu. Gardons cela en tête en l'écoutant car par sa voix, c'est celle de son peuple qui cherche à se faire entendre.

Mais avant même d'entrer dans cette méditation, écoutons une première fois, par la médiation écrite de Monique, la voix d'une de ces femmes qui nous disent quelque chose d'essentiel sur l'homme, sur le monde, sur Dieu et sur la Charité.

6° Sonia ( texte de Monique Tonglet)

Telle une nécessité qu’aurait engendré le silence, des mots, enfouis depuis des années au fond de moi, avaient soudain repris place en ma mémoire. Et je les récitais : « Les pauvres sont les créateurs la source même de tous les idéaux de l’humanité car c’est à travers l’injustice que l’humanité a découvert la justice à travers la haine l’amour à travers la tyrannie l’égalité de tous les hommes . » Je les récitais en parcourant le souterrain qui mène à la place Saint-Pierre et à la Communauté des Missionnaires de la Charité où je travaillais comme volontaire. Si souvent dans ce souterrain et les rues alentour j’ai croisé ces personnes qui nous tendent la main nous apostrophant parfois ou bien baissant la tête.

Un mercredi du mois de mai je m’étais accroupie près d’une dame toujours postée devant la même église. Assise sur son vieux sac de voyage elle tenait sur les genoux son panier d’images pieuses répétant d’une voix forte “ Signore ! Signora ! ” Elle m’a dit que le soleil lui faisait mal à la tête. C’est pourquoi elle s’était assise à l’ombre sous le porche. J’ai remarqué qu’elle avait un dizainier au pouce. « Vous priez ? » lui ai-je demandé. « Oui » a-t-elle répondu simplement. Après un silence, je lui ai dit que mon mari et moi nous ne pouvions rester à Rome plus d’une année que nous étions tristes de partir et je confiais cela à sa prière.

Sur le chemin du retour d’un coup j’ai pris conscience de l’énormité de ce que je venais de lui demander : prier pour nous qui retournons dans notre pays alors qu’elle est elle loin des siens loin de sa Bosnie natale depuis des années. Je suis entrée dans une église. Il fallait que je m’arrête un moment. Puis j’ai décidé de retourner la voir. Elle était toujours là. Je lui ai demandé pardon. Dans un long et doux regard elle m’a dit qu’il ne fallait pas ! Et elle a ajouté : “ Je prie pour la paix dans mon pays et aussi pour la paix dans le monde. ” Dans son panier, elle a choisi une image sur laquelle le Christ est dessiné. Le montrant elle m’a dit : “ Ici je souffre comme Lui.” Puis elle a pointé son doigt sur le cœur de Jésus en disant : “ C’est par là que nous sommes unis. ”

7° Le père Joseph a développé cette méditation dans un cycle de conférences données pendant le Carême à Paris, dans le Quartier Latin. Lors des deux rencontres précédentes il avait successivement abordé la Foi en Quart Monde, et l'Espérance en Quart Monde. Voici comment il introduit cette troisième conférence.
«Foi, espérance et charité en Quart Monde- il semble bien que notre méditation nous entraîne au plus profond de ce que peut être le désert humain, en même temps qu’elle nous dévoile ce que l’humanité peut révéler de plus merveilleux sur la présence de Dieu dans le monde.
Notre méditation nous fait entrevoir des abîmes que nous avons créés en laissant durer la misère. Et elle nous révèle la réponse de Dieu qui est de les combler, de vouloir que là, précisément soient posés les fondements du Royaume. Elle nous révèle l’appel de Dieu à descendre avec lui dans l’abîme pour participer à l’ouvrage. Mais nous ne sommes pas au bout de notre démarche. Il nous reste à chercher, en Quart Monde, ce que saint Paul a appelé la plus grande des trois vertus : la charité ».

Le père Joseph va alors le faire comme dans les chapitres précédents sur la Foi et l’Espérance, à sa manière, qui est devenue aussi la manière du Mouvement qu’il a créé, en méditant l’histoire d’une famille, la famille Armand dont il dit, en préambule, qu’elle « est de celles qui ne se racontent pas : Parmi les malheurs qui forment la trame de la vie sous-prolétarienne, les Armand semblent accumuler ceux qui risquent le plus de faire sensation .Et il n’est pas bon de raconter des histoires à sensation sur la misère. Elles nous touchent l’épiderme et, paraissant pas trop exceptionnelles, elles ne nous incitent pas à intérioriser plus profondément la condition de ceux qui en sont frappés ».

Il va donc comme il le dit se rendre avec nous au foyer des Armand. Avec un objectif, se demander ce que le foyer Armand a à lui et à nous dire sur la charité.

Il nous invite d'abord à écouter tout ce qu'on dit de Mme Armand, dans son voisinage, dans son entourage, dans les services sociaux : « qu’elle tyrannise son mari invalide, qu’elle ne le soigne pas quand les crises d’asthme l’étouffent et qu’il ne mange plus. On dit encore qu’elle vit en égoïste, sans jamais se préoccuper des malheurs des voisins ; qu’elle est gourmande à l’excès, alors que les ressources familiales sont bien trop maigres, pour permettre la moindre extravagance. Et on dit enfin que, ma foi, il faut lui pardonner, parce qu’elle est infantile, peut-être même débile ».

Difficile, conclut-il, de découvrir les signes de la charité. A ce qu'on dit, le père Joseph ajoute ce qu'il sait, ce qu'il a appris de la vie de Mme Armand. Il nous révèle qu'elle a grandi auprès de sa grand-mère en Charente. Son père, ouvrier agricole, puis manœuvre instable en usine, n’avait pas de quoi nourrir ses huit enfants. Il laissa la petite Renée auprès de sa propre mère, qui accepta de l’élever en retour de services rendus. Ainsi, dès ses six ans, la fillette a droit à l’existence pour des services rendus en retour.

Il parcourt ensuite longuement l’existence de Renée, son premier mariage, le placement des enfants, la violence d’un mari alcoolique, sa mort accidentelle qui survient comme une délivrance, la création d’un nouveau ménage avec un homme bon, Etienne, qui lui aussi a été placé en nourrice dans des fermes dès sa naissance, qui accepte de prendre en charge la seule enfant du premier mariage restée à la garde de la maman sans jamais lui faire sentir qu’il n’est pas son père, la naissance d’autres enfants, la mort de l’un d’entre eux, qui leur est reprochée et entraine la placement des autres et la déchéance de la puissance parentale, l’expulsion de leur logement, l’errance, la rue,…

Au bout de cette longue descente aux enfers, un étrange silence descend sur le foyer, Renée et Etienne, ne se parlent plus. Chacun est comme emmuré dans sa propre souffrance, coupé de l’autre, coupé aussi du monde extérieur. Monsieur Armand ne reçoit plus personne, part des journées entières seul, sur son vélo, faire un peu de récupération de ferraille pour survivre.

A les voir vivre, rien ne demeure de ce qui jadis avait pu naître de compréhension et d’amour entre ces deux êtres. La solitude a tout envahi. Mais alors, à nous qui voulions méditer sur la charité en Quart Monde, ce foyer rétréci, apparemment sans vie et sans amour, qu’a-t-il à nous apprendre ? Faut-il simplement conclure que la misère tue l’amour humain ? Et que l’amour transfiguré que nous appelons la charité ne peut pas exister en Quart Monde ?

La misère, c’est l’anti-charité…

Ce long récit fait dire au père Joseph que « nous ne le crierons jamais assez, que la misère, c’est l’anti-charité. Faire l’éloge de la solidarité, de l’amitié, du partage que pratiquent les pauvres risque de nous induire en erreur. Si l’existence de la misère est notre plus grave péché, celui qui résume tous les autres, c’est bien parce qu’en dépouillant l’homme de sa juste part, en l’enfonçant dans l’angoisse, la peur, l’inutilité et la honte, nous défigurons cet homme qui était fait à « l’image de Dieu », car nous étouffons en lui ses capacités et nous le privons des possibilités de vivre la charité. Nous l’empêchons d’aimer ».
« La charité, c’est d’abord aimer Dieu ». Et comme pour la foi et l’espérance cela semble hors de la portée de celui qui naît et vit en Quart Monde. « Pourtant, à lui aussi, il est dit : « Tu aimeras Dieu de toute ton âme, de tout ton cœur et de toutes tes forces ». « Puis, la charité, c’est aimer les autres, tous les autres, même ceux qui n’ont aucun intérêt temporel pour nous ou dont les intérêts temporels paraissent contraires aux nôtres. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Aimer Dieu, aimer son prochain, deux commandements qui n’en font qu’un et qui résument toute la charité. Ils nous disent que Dieu doit être pour nous, le commencement et la fin de tout, et que tous les hommes doivent être traités par nous en égaux. Ainsi, la charité représente une vaste entreprise, à réaliser dans le temps, à travers les contingences changeantes de l’existence et à travers ce que nous portons, les uns et les autres, de forces et de faiblesses dans notre personnalité.

Et cette entreprise qu’est l’amour au sens chrétien suppose bien des choses et d’abord la liberté du choix. L’amour qui a confiance et qui espère ne se force pas. Il est un acte libre.

L'amour au sens chrétien suppose la durée, un projet de vie avec Dieu et avec les autres. Le choix doit être renouvelé tous les jours, puisque nous nous situons dans le temps. Les circonstances et les êtres évoluent et, chaque jour, nous avons à réajuster notre esprit et notre cœur aux autres. Notre libre choix doit se muer en effort durable.

Notre recul, notre conscience de nous-mêmes et notre reconnaissance des autres, eux aussi, vont se bâtir dans le temps. Chaque jour de nouveau nous allons nous demander : suis-je au diapason avec Dieu, avec son prochain ? Chaque jour nous allons nous effacer, laisser la place aux autres, penser à leurs progrès, nous efforcer de toujours mieux les connaître et les reconnaître. Nous allons sans cesse les voir avec des yeux nouveaux ».

Regardons maintenant avec ces yeux nouveaux une de ces femmes accueillies dans un dortoir de Rome, Vittoria. Vittoria parle peu. Juste quelques mots de sa grande vie qu’elle m’a partagés un jour alors que je m’étais assise près d’elle, après avoir fini le ménage du dortoir. « J’ai été élevée par des religieuses. J’ai travaillé chez les autres toute ma vie. J’ai 70 ans. Je n’ai pas de famille. » Vêtue souvent de couleurs pastels et douces, toute menue, ses cheveux courts et gris sont lissés autour d’un visage si rond que l’on ne devine pas l’absence de ses dents. Chaque matin, longtemps avant le repas de onze heures, elle se tient assise devant la table déjà dressée, le regard droit, fixé au mur blanc du dortoir. Chaque matin, sur la table en formica, je mettais les assiettes et les couverts certains avec des fleurs, d’autres sans dessin, tous différents. Ce n’est qu’au bout d’un long temps que je me suis rendu compte que Vittoria, très souvent, se lève, change les couverts et place devant elle une cuillère à soupe dont le dessin est le plus semblable à celui de sa fourchette. Plus tard, bien plus tard, je m’aperçus que Vittoria ne se sert jamais de sa cuillère à soupe. Dans un ultime geste de résistance au vide quotidien Vittoria harmonise ainsi, chaque jour, son bout de table. Le regard droit, le couvert bien dressé, elle attend la soupe qu’elle ne prendra pas.

La charité en Quart Monde .

« Mais alors, reprend le père Joseph, chercher l’amour en Quart Monde, quelle dérision ! Les plus pauvres sont privés des conditions nécessaires à la croissance de l’amour : l’intégrité personnelle, le sentiment de sécurité, d’utilité, de dignité, de liberté : en Quart Monde, l’amour se construit dans l’inutilité, l’angoisse et la honte. L’homme s’y bâtit dans l’impossibilité de croire à l’autre, d’espérer avec l’autre. En dehors de tout projet, en dehors de Dieu surtout, dans la mesure où personne ne vient traduire ses pauvres expériences en termes de foi, d’espérance et d’amour de Dieu ».

Comprendre la charité des plus pauvres

« Mais, poursuit-il, les gestes de la charité existent en Quart Monde dans la mesure où, à tout homme, il est laissé une part de liberté. Si petite soit-elle, l’homme du Quart Monde sait faire un projet d’amour de cette part de liberté. C’est sans doute la plus grande des merveilles. Mais il est vrai aussi que sa liberté se situe tellement au ras du sol qu’il faut se mettre à genoux pour la découvrir. Il nous faut savoir reconnaître l’infiniment grand dans l’infiniment petit, pour nous en émerveiller. Il faut avoir introduit la misère dans notre esprit et dans notre cœur pour comprendre ces gestes maladroits, aussitôt tournés en échecs et qui ne vont jamais jusqu’au bout. Pour comprendre et apercevoir ce qu’ils nous disent de la charité de Dieu et de l’amour des pauvres.

De gestes maladroits et qui tournent court, la vie des Armand en est parsemée. Mais il ne faut pas confondre. Partager son propre repas, donner sur ses quelques sous de quoi payer le lait des enfants de la voisine, accueillir sous son toit la mère pourchassée par son mari ivrogne, cela ne relève pas nécessairement de l’amour du prochain. Ces actes de tous les jours son rarement des gestes libres et désintéressés Ce sont des gestes de pitié, certes, mais aussi ceux que l’on fait parce qu’il le faut bien, ou pour avoir la paix, ou encore parce que tôt ou tard ils « rapporteront » quelque chose.

Dans les cités sous-prolétariennes, les hommes et les femmes sont trop angoissés, trop humiliés pour agir librement et uniquement en fonction du bien de l’autre. Ils donnent parce qu’ils sont assaillis en permanence par les autres. Pour se sentir assaillie, ils n’ont pas besoin, comme nous, d’être sollicités. Il leur suffit de sentir l’autre à côté d’eux… D’un seul coup d’œil ils savent les besoins terribles des autres, ils les comprennent, puisque eux-mêmes sont constamment harassés. En Quart Monde, on donne beaucoup par lassitude et aussi avec la conscience confuse que demain on aura besoin de demander à son tour et qu’il ne faut pas risquer, alors, de trouver les portes fermées.

La charité existe pourtant, mais elle est ailleurs. Dans la vie des Armand elle est peut-être d’abord et avant tout dans ce mariage qui dure. Puisque ces deux êtres sont demeurés ensemble, quand rien ne les y obligeait plus, quand les derniers enfants leur furent retirés et que l’un et l’autre n’avaient apparemment plus rien à se donner, plus rien à se dire. Ils se rechoisissent l’un l’autre, dans un acte muet et désespéré.

La charité est peut-être dans ce pardon de tous les jours : après les cris et les pleurs, après les insultes et les coups, on reprend la vie quotidienne ensemble. Il y a peu de jours où ce pardon ne soit pas nécessaire et même indispensable. C’est grâce à ce pardon que les Armand ne se sont pas détruits. Grâce à une incommensurable mansuétude mutuelle, sur les ruines d’un foyer brisé, ils ont pu en rebâtir un autre

Et la charité est, assurément dans cette femme corpulente de plus de cinquante ans, qui ne semblait avoir plus rien à offrir à son mari et qui, lorsqu’il est hospitalisé, fait quatorze kilomètres à pied pour lui rendre visite. La bourse familiale est vide, il n’y aura pas de quoi manger le soir. Mais Mme Armand a trouvé une pomme. En arrivant au chevet de son mari, elle reste muette. Mais elle dépose la pomme sur la couverture, dans un geste d’affection ineffable, comme si elle déposait sur ce lit d’hôpital le cadeau le plus prestigieux.

Elle fera le chemin plusieurs jours de suite, comme le font toutes les femmes de la cité. Nous les avons vues prendre la route de l’hôpital, inlassablement, pour voir le mari, pour voir l’enfant, pour déposer sur le lit du malade quelques friandises qui expriment ce qu’on ne sait plus dire : « Quand tu es loin de moi, je sais que je t’aime ».

Car ce sont souvent la maladie ou la prison qui permettent enfin le recul. C’est aussi, parfois, le travail. Quand les êtres sont éloignés, on peut enfin prendre un peu de distance aussi mentalement. Et c’est peut-être alors seulement que l’on peut reprendre conscience de son amour, le revivre.

Ce qui fait notre émerveillement, c’est surtout cette manière qu’à l’amour des pauvres de renaître apparemment de rien, sur des ruines, dès la moindre accalmie, dès la moindre occasion.

Pour les Armand comme pour toutes les familles de nos cités de misère, la question se repose : irons-nous partager leur vie pour pouvoir leur révéler que ce qu’ils vivent c’est l’amour ? Leur dirons-nous que Dieu les attend en premier, parce que mieux que quiconque ils peuvent comprendre ce que signifie bâtir son Royaume ? »

Emerveillons-nous maintenant des gestes posés par Anna, une autre de ces femmes qui nous enseignent la charité.

J’ai su que vous êtes retournée dans votre pays,

la Pologne, après plusieurs années passées dans le dortoir des personnes âgées.

Agée, Anna, vous ne l’étiez pas.

Et de vous, je connais peu de choses, si ce n’est que vous avez longtemps vécu dans la rue.

Souvent, le regard abattu, lointain, vous passiez à table

dès onze heures, gardant sur vous votre bonnet de laine et votre anorak.

Une fois seulement vous avez accepté que je vous aide à l’enlever

avant de vous asseoir.

Vos gestes étaient incertains, votre démarche difficile ;

pourtant, un matin, vous avez pris le balai pour nettoyer le dortoir avec moi.

Des mots, entre nous, il n’y en eut pas beaucoup.

Je ne parle pas polonais, vous connaissiez quelques mots d’italien.

Le visage défait, souvent, vous répétiez :

« Roma per lavoro.. Per lavoro. »

Vous étiez venue à Rome pour trouver du travail.

Une seule fois, en arrivant, j’ai vu votre visage rayonnant.

Dans vos mains, une petite bible ouverte qu’un prêtre polonais de passage vous avait offerte la veille au soir.

Comme vous ne sortiez jamais,

Les sœurs m’ont demandé de vous emmener un matin place Saint Pierre.

Nous y avons croisé une mariée, que l’on prenait en photo.

Alors vous m’avez fait signe de regarder en me serrant plus fort le bras.

L’année suivante, quand je suis revenue,

longtemps je me suis demandé ce que j’allais pouvoir vous apporter

pour signifier les retrouvailles.

Je ne voyais pas.

Une plante ?

Non, on ne laisse pas une plante dans un dortoir.

Alors m’étais je dit,

peut-être que le plus beau cadeau que je pourrais vous offrir serait de m’attabler là ,

avec vous, les huit dames du dortoir du bas,

avec qui personne, jamais, ne partage un repas.

Comme souvent le lundi,

il fut composé de choses reçues.

Dons ?

Superflu ?

Assistance ?

Assistance, si souvent humiliante…

Partage ?

Partage à l’exemple de la veuve qui « mis de son indigence » (Marc, 2, 44)

Qui sait ce que la main donne ?

Ce jour là il y avait un peu de tout, légumes, viandes…

Je n’ai pas osé m’asseoir.

Comme je l’avais toujours fait lorsque j’avais fini le ménage,

je suis restée debout.

Et là, dans le silence du dortoir,

vous vous êtes levée, Anna.

Lentement, d’un pas fragile

vous vous êtes dirigée vers l’armoire de la salle de bain.

Vous en êtes revenue avec une assiette, des couverts,

et sans rien dire, vous les avez posés devant moi.

Alors je me suis assise à table avec vous toutes,

et dans le silence

vous avez partagé votre repas avec moi.

Instant de communion,

ce qui reste à l’humain

quand il ne reste rien….

Pour conclure : une politique de la magnificence

« Le Quart Monde, monde de l’échec perpétuel ou de l’éternel recommencement ? Il est vrai que l’amour ne peut y bâtir un homme et un avenir. Mais pourquoi ? Parce que les nantis, les possédants font durer un rapport de forces inégal ? Ou parce que les croyants ne se pressent pas assez d’aller révéler leurs forces aux plus pauvres ?

Nous, les croyants, les privilégiés, savons que tout amour humain trouve son achèvement en Dieu. Que Dieu peut tout et qu’à cause de Jésus-Christ, notre amour, notre foi, notre espérance peuvent tout. Et nous savons aussi que Jésus s’est identifié d’abord à la foi des humbles, à l’espérance des plus petits, à la charité des plus pauvres. Et qui oserait contester aux familles sous-prolétariennes de notre temps cette qualification des humbles, des plus petits, des plus pauvres ? Qui oserait prétendre qu’ils ne sont pas ces hommes et ces femmes qui ont faim, qui sont nus, qui sont en prison, qui souffrent de l’injustice et dont le Christ a dit : « Ce que vous leur aurez fait, c’est à moi que vous l’aurez fait ? »

Nous, les croyants savons ces choses, mais les familles du Quart Monde n’en sont pas instruites. Elles peinent et font des merveilles, puis échouent dans une souffrance aveugle. L’homme du Quart Monde veut bien croire que Jésus-Christ est mort pour les hommes, mais il ne peut pas croire qu’il est mort pour lui. Il croit toujours que c’est pour les autres, pour tous les autres, sûrement mais pas pour lui. Il ne sait pas que Dieu l’a aimé en premier et que par ses amours c’est Dieu qui aime. Il ne sait rien de tout cela et tout ce qu’il vit dans le monde lui dit le contraire. Pourtant, tant qu’il ne le saura pas, l’œuvre du Christ sera inachevée et nous-mêmes nous ne verrons pas le Royaume.

Nos méditations de carême, nourries de la vie des familles dans la misère, ouvrent la voie au seul projet digne de notre foi et de notre Eglise : celui d’aller en Quart Monde, de déléguer auprès de ce peuple des émissaires qui vivent cette réalité : « Je vous ai choisis, je vous ai aimés en premier. Aimez-vous en mon nom ».

Aller en Quart Monde pour signifier aux familles qu’elles sont déjà partie prenante du dessein de l’engagement et de la fidélité immuable de Dieu : dans cette perspective et avec la volonté que les plus pauvres aillent devant, les chrétiens peuvent s’engager dans les combats politiques sociaux, syndicaux de leur choix. La justice de Dieu n’est pas seulement pour un au-delà que nous ne pouvons qu’espérer. Il veut que nous bâtissions la justice et la paix, l’unité entre les hommes dans notre monde et dans notre temps. Jésus-Christ n’est pas un -politique. Il s’est fait le plus pauvre, frère des plus humiliés, et il nous a enjoint de le suivre dans la foule des misérables : « Allez dans les ruelles, allez dans les chemins creux au-delà de la ville… Allez annoncer aux plus pauvres la Bonne Nouvelle qu’ils sont bienheureux ». C’est un projet social, politique, culturel et spirituel complet que nous propose le Seigneur. Une politique et un programme non pas de l’aide, de l’assistance ou de la bienfaisance, mais de la magnificence pratiquée envers les plus démunis.

C’est au nom d’une justice qu’ils sont les premiers à instaurer dans le monde, que Jésus nous propose de donner notre vie. Non pas de la donner un peu ou à moitié, mais de l’offrir jusqu’au bout. Le Fils de Dieu a donné sa vie pour tous les hommes mais en s’engageant d’abord pour les plus exclus : les lépreux, les possédés réfugiés dans les grottes, les paralytiques, les plus faibles parmi les estropiés, l’aveugle mendiant aux portes du Temple. C’était cela la magnificence de Dieu qui renversait et renversera encore la justice du monde
Jésus est infiniment misericordieux.
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25e anniversaire : Joseph Wresinski, celui qui remue la vie

Message non lu par mandonnaud » jeu. 14 févr. 2013, 11:33

Je l'ai rencontré plusieurs fois avent son passage vers la vie éternelle et il m'a marqué à vie,écoutons le!!et vivons son idéal.
25e anniversaire : Joseph Wresinski, celui qui « remue la vie » - Mouvement ATD (Agir Tous pour la Dignité
http://www.atd-quartmonde.fr
http://www.atd-quartmonde.fr/25e-annive ... inski.html
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père Joseph Wresinski 14 février 1988mort-14 février 2014

Message non lu par mandonnaud » ven. 14 févr. 2014, 20:31

Une messe au Latran en l'honneur du P. Joseph Wresinski

Associer les pauvres au combat contre la misère

Jean Tonglet
ROME, 13 février 2014 (Zenit.org) - A l’occasion du double anniversaire du père Joseph Wresinski (12 février 1917-12 février 2014: anniversaire de sa naissance ; 14 février 1988-14 février 2014: anniversaire de sa mort), une célébration eucharistique aura lieu en la basilique de Saint-Jean-du-Latran, dimanche prochain, 16 février à 18h.
Elle sera présidée par Mgr José Rodriguez Carballo ofm, secrétaire de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.
Né à Angers, dans un camp d'internement où avaient été regroupés, dès le début de la première guerre mondiale, les "étrangers indésirables" et "les bouches inutiles à nourrir", l'enfant Joseph Wresinski (http://www.joseph-wresinki.org), de père polonais et de mère espagnole, grandit dans un foyer très pauvre à Angers. La précarité dans laquelle vit sa famille pousse son père à aller chercher du travail toujours plus loin. S'en suivra la séparation des parents. La maman élèvera seule ses quatre enfants.
Entré en apprentissage à 13 ans, le certificat d'études primaire en poche, Joseph, apprenti pâtissier, rencontrera à Nantes la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Rencontre décisive qui sera à l'origine de sa vocation: "A dix-huit ans, à travers la lutte jociste, j’ai recommencé à prier, à songer à libérer mes frères. C’est alors que j’ai pensé devenir prêtre. Prier dans l’Église, offrir l’Eucharistie, c’était vouloir apporter l’Évangile à mes frères, à tous ceux qui avaient vécu la même vie que ma mère. Et combattre pour eux, pour que jamais plus une famille ne fût semblable à la mienne, c’était devenir prêtre de Jésus Christ mort et ressuscité".
Ordonné en juin 1946, il est vicaire puis curé dans diverses paroisses du diocèse de Soissons, Laon et Saint Quentin, avant de rejoindre, à la demande de son évêque, le camp des sans-logis de Noisy-le-Grand, dans l'Est parisien. Il y retrouve des familles plongées dans une misère insoutenable, une population, un peuple dira-t-il, lui rappelant ce que lui-même avait vécu dans sa propre famille, quarante ans plus tôt à Angers.
Avec les familles du camp, il crée une association qui deviendra le Mouvement ATD Quart Monde (http://www.atd-quartmonde.org). Dès sa création, le Mouvement s'appuie sur une conviction essentielle: il est impossible de supprimer la misère sans associer, à part entière, les plus pauvres à ce combat. Ils sont en effet les premiers à refuser la misère qu'ils subissent. Ils ont besoin et ont le droit que des hommes et des femmes de toutes conditions les rejoignent dans leur volonté de bâtir un monde de justice et de paix.
L'actualité du message du père Joseph Wresinski est évidente en ce temps où partout dans le monde, la pauvreté extrême continue à broyer des hommes, des femmes, des enfants; à détruire des familles; à priver des hommes et des femmes de leurs droits fondamentaux, de l'accès à la culture et même de l'accès à la spiritualité.
"Toute ma vie, dit encore le père Joseph, j'ai voulu rendre l’Église aux plus pauvres et les plus pauvres à l’Église". Son message prophétique est donc aussi d'une grande actualité pastorale. Lui qui s'est porté, en France et dans le monde, aux périphéries de l'existence, là où plus personne ne va, cherchant sans cesse les plus pauvres parmi les pauvres, peut nous inspirer et nous aider à répondre aux appels pressants du pape François qui nous invite à aller vers les périphéries à la rencontre des plus pauvres, à la rencontre de la chair du Christ.
Retourné à Dieu le 14 février 1988, le père Joseph Wresinski repose dans la Chapelle qu'il avait fait construire à Méry-sur-Oise au centre international du Mouvement ATD Quart Monde. Ouverte en 1997, sa cause de béatification (http://www.apjw.org) est à un stade avancé. La positio, consignée en décembre 2010 à la Congrégation pour les causes des saints, sera prochainement examinée.
La postulation propose cette prière aux fidèles :
Seigneur Jésus, Toi qui as appelé le Père Joseph du fond de la misère pour être ton humble prêtre, Toi qui l'as envoyé jusqu'au bout du monde afin d'y chercher les plus pauvres et les plus abandonnés des hommes, nous Te confions à travers lui la cause de tous les malheureux de la terre. Nous Te demandons la grâce de sa béatification, afin que nous puissions suivre ses traces dans la paix, l'unité et la joie d’œuvrer ensemble pour la venue de ton règne, illuminés par ta parole: "Heureux, vous les pauvres !" Amen.
Jésus est infiniment misericordieux.
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Le père Joseph Wresinski aurait eu 99 ans

Message non lu par mandonnaud paul » ven. 12 févr. 2016, 11:16

12 février 1916/12 février 2017 : le père Joseph Wresinski‬ aurait eu 99 ans. Nous entrons donc dans l'année du centenaire de sa naissance. Une année pour découvrir et redécouvrir l'actualité de sa pensée, de son action, de sa spiritualité. Une année pour permettre à de nouveaux amis de le connaître. Faites connaître la page https://www.facebook.com/APJWresinski qui, modestement, cherche à diffuser sa pensée. Et n'oubliez pas le site http://www.joseph-wresinski.org/ qui lui est dédié.
Souvenons-nous et relisons le!!! Pour vivre de ses conseils.
Paul de Limoges
http://www.joseph-wresinski.org/

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Re: Le Père Joseph Wresinski (14 février 1988)

Message non lu par mandonnaud paul » dim. 14 févr. 2016, 11:19

Une messe au Latran en l’honneur du P. Joseph Wresinski
Associer les pauvres au combat contre la misère

13 FÉVRIER 2014JEAN TONGLETÉGLISE CATHOLIQUE
A l’occasion du double anniversaire du père Joseph Wresinski (12 février 1917-12 février 2014: anniversaire de sa naissance ; 14 février 1988-14 février 2014: anniversaire de sa mort), une célébration eucharistique aura lieu en la basilique de Saint-Jean-du-Latran, dimanche prochain, 16 février à 18h.

Elle sera présidée par Mgr José Rodriguez Carballo ofm, secrétaire de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.

Né à Angers, dans un camp d’internement où avaient été regroupés, dès le début de la première guerre mondiale, les « étrangers indésirables » et « les bouches inutiles à nourrir », l’enfant Joseph Wresinski (www.joseph-wresinki.org), de père polonais et de mère espagnole, grandit dans un foyer très pauvre à Angers. La précarité dans laquelle vit sa famille pousse son père à aller chercher du travail toujours plus loin. S’en suivra la séparation des parents. La maman élèvera seule ses quatre enfants.

Entré en apprentissage à 13 ans, le certificat d’études primaire en poche, Joseph, apprenti pâtissier, rencontrera à Nantes la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Rencontre décisive qui sera à l’origine de sa vocation: « A dix-huit ans, à travers la lutte jociste, j’ai recommencé à prier, à songer à libérer mes frères. C’est alors que j’ai pensé devenir prêtre. Prier dans l’Église, offrir l’Eucharistie, c’était vouloir apporter l’Évangile à mes frères, à tous ceux qui avaient vécu la même vie que ma mère. Et combattre pour eux, pour que jamais plus une famille ne fût semblable à la mienne, c’était devenir prêtre de Jésus Christ mort et ressuscité ».

Ordonné en juin 1946, il est vicaire puis curé dans diverses paroisses du diocèse de Soissons, Laon et Saint Quentin, avant de rejoindre, à la demande de son évêque, le camp des sans-logis de Noisy-le-Grand, dans l’Est parisien. Il y retrouve des familles plongées dans une misère insoutenable, une population, un peuple dira-t-il, lui rappelant ce que lui-même avait vécu dans sa propre famille, quarante ans plus tôt à Angers.

Avec les familles du camp, il crée une association qui deviendra le Mouvement ATD Quart Monde (www.atd-quartmonde.org). Dès sa création, le Mouvement s’appuie sur une conviction essentielle: il est impossible de supprimer la misère sans associer, à part entière, les plus pauvres à ce combat. Ils sont en effet les premiers à refuser la misère qu’ils subissent. Ils ont besoin et ont le droit que des hommes et des femmes de toutes conditions les rejoignent dans leur volonté de bâtir un monde de justice et de paix.

L’actualité du message du père Joseph Wresinski est évidente en ce temps où partout dans le monde, la pauvreté extrême continue à broyer des hommes, des femmes, des enfants; à détruire des familles; à priver des hommes et des femmes de leurs droits fondamentaux, de l’accès à la culture et même de l’accès à la spiritualité.

« Toute ma vie, dit encore le père Joseph, j’ai voulu rendre l’Église aux plus pauvres et les plus pauvres à l’Église ». Son message prophétique est donc aussi d’une grande actualité pastorale. Lui qui s’est porté, en France et dans le monde, aux périphéries de l’existence, là où plus personne ne va, cherchant sans cesse les plus pauvres parmi les pauvres, peut nous inspirer et nous aider à répondre aux appels pressants du pape François qui nous invite à aller vers les périphéries à la rencontre des plus pauvres, à la rencontre de la chair du Christ.

Retourné à Dieu le 14 février 1988, le père Joseph Wresinski repose dans la Chapelle qu’il avait fait construire à Méry-sur-Oise au centre international du Mouvement ATD Quart Monde. Ouverte en 1997, sa cause de béatification (www.apjw.org) est à un stade avancé. La positio, consignée en décembre 2010 à la Congrégation pour les causes des saints, sera prochainement examinée.

La postulation propose cette prière aux fidèles :

Seigneur Jésus, Toi qui as appelé le Père Joseph du fond de la misère pour être ton humble prêtre, Toi qui l’as envoyé jusqu’au bout du monde afin d’y chercher les plus pauvres et les plus abandonnés des hommes, nous Te confions à travers lui la cause de tous les malheureux de la terre. Nous Te demandons la grâce de sa béatification, afin que nous puissions suivre ses traces dans la paix, l’unité et la joie d’œuvrer ensemble pour la venue de ton règne, illuminés par ta parole: « Heureux, vous les pauvres ! » Amen.

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