L'Église en France

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jean_droit
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Re: Evolution de l'Eglise de France

Message non lu par jean_droit » lun. 28 janv. 2008, 7:58

Bonjour à tous !
La liturgie nous appelle depuis quelques jours à aller en mission avec Paul et Tite.
Elle nous appelle à suivre Notre Seigneur avec les 70 disciples.
Elle nous appelle, après Simon et André, à être des pêcheurs d'hommes.
Chacun avec ses moyens, chacun avec ses talents, chacun avec ses manques, chacun avec ses erreurs.
Dans les petites choses comme dans les grandes essayons de suivre l'appel de Jésus.
Ne nous décourageons pas car nous savons que l'Esprit nous aide.
Soyons unis pour le Christ !
Ni égaux ni semblables mais unis !

"Si un royaume se divise, ce royaume ne peut pas tenir.
Si une famille se divise, cette famille ne pourra pas tenir."

Amen !

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Les vocations en France

Message non lu par jean_droit » jeu. 10 avr. 2008, 23:07

Remarque : Malheureusement je ne peux guère analyser ces statistiques. J'avais simplement l'impression que l'on parlait de 950 à 1000 séminaristes. Ce qui est certain c'est que le nombre de séminarises baisse nettement à Paris ( de 100 à 75 ... ). C'est à dire que la région parisienne représenterait 10 % des séminaristes français, ce qui est homogène avec sa population.

L'Eglise de France fournit quelques statistiques :

En France, des jeunes se préparent à devenir :

prêtres diocésains

(au 15 novembre 2007) 133 entrées 1ère année de formation au ministère de prêtre diocésain
756 séminaristes en formation en 2007

religieux

(2006-2007) 79 entrées en formation dont 31 dans les monastères
99 novices français dont 42 moines
183 professions temporaires
77 professions perpétuelles


religieuses apostoliques

(1er janvier 2007) 65 novices françaises en France
127 novices non françaises en France


moniales

(1er novembre 2007) 170 professes temporaires
75 novices en France
82 postulantes

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Re: Les vocations en France

Message non lu par jean_droit » ven. 11 avr. 2008, 13:01

Petit article pris dans le Forum Catholique.

Intéressant, vrai et paradoxal .

Pas de crise des vocations ? Que je suis content, les séminaires sont remplis !

...............

Bertrand Auville : «Il n'y a pas de crise des vocations !»


Entretien avec le P. Bertrand Auville, responsable du service des vocations du diocèse de Nanterre

La Croix : Vous écrivez qu’« en aucun cas, il n’y a crise des vocations » : comment pouvez-vous l’affirmer ?

P. Bertrand Auville : Une vocation – du latin vocare –, c’est avant tout un appel. Parler de crise des vocations signifierait que Dieu n’appelle plus, ce qui serait une ineptie ! La Bible est pétrie d’exemples d’appels : ceux des prophètes, ceux des Apôtres… Or, la Parole de Dieu ne cesse jamais d’être créatrice. Soutenir que Dieu n’appelle plus me semble donc parfaitement inconcevable. En revanche, il y a bien une crise de la réponse à cet appel.

Pour l’entendre, il faut «avoir les bons écouteurs» ! S’il y a trop de bruit autour, on passe à côté. De plus, cette réponse nécessite du temps, elle implique qu’on soit à l’affût et qu’on permette à la Parole de se dire. Dans ce monde assourdissant et pressé, les jeunes sont sans cesse en mouvement, pris dans le tourbillon de l’action… Difficile, dans ce contexte, d’être réceptif.

Est-ce la seule cause à cette «crise de la réponse» ?
Je crois aussi que le contexte social est défavorable. Le ministère de prêtre ne correspond pas aux canons modernes : ses revenus sont modestes, son statut est peu envié… Mieux vaut avoir un poste à responsabilité dans une entreprise ! De plus, le prêtre est une personne exposée : il peut être angoissant de se savoir jugé, scruté.

Y compris dans les familles pratiquantes, il n’est pas rare de se moquer de son curé à la fin d’une célébration, parce qu’on a trouvé son homélie ennuyeuse, parce qu’on désapprouve ses propos… Pour toutes ces raisons, de nombreux jeunes susceptibles d’entrer au séminaire n’osent pas parler de leur projet avec leurs parents. J’en rencontre fréquemment qui témoignent de cette difficulté.

Une réalité d’ailleurs très paradoxale : ce sont souvent ces mêmes familles qui prient pour les vocations, tout en freinant leurs enfants ! «Des prêtres ? Oui ! Mais chez les autres…» Il nous faut accepter que le futur prêtre soit peut-être un proche, un tout proche, voire soi-même… N’est-il pas hypocrite de prier pour que le Seigneur appelle, mais loin de soi ou de soi-même ?

Comment changer d’état d’esprit ?
Prier est indispensable, mais il faut aller plus loin. La vocation découle d’un appel conjoint de Dieu et de l’Église. Dans une paroisse, quand le groupe de 50 enfants n’a toujours pas de catéchiste à la veille de la rentrée, on sollicite les fidèles dans l’urgence, et on trouve presque systématiquement un volontaire. Pas de catéchiste, pas de caté ! Ne devrait-on pas en faire autant dans nos diocèses où le manque de prêtres devient criant ?

Aujourd’hui, la plupart des vocations s’opèrent sur le mode d’un appel personnel, intérieur. Je crois que l’Église, et en particulier les prêtres, doivent faire un travail pour oser appeler beaucoup plus concrètement. Dans notre diocèse, nous menons par exemple une «démarche d’interpellation» : l’évêque envoie une lettre à quelques jeunes choisis par les curés, en les invitant à discerner un appel possible du Christ…

L’Église est un corps dont tous les membres sont importants. Quand il vient à manquer de prêtres, de diacres, de religieux et de laïcs consacrés, l’Église devient alors «un corps claudiquant». Cette responsabilité concerne tous les baptisés. À nous de savoir médiatiser et valoriser l’appel du Seigneur, d’être des témoins de la richesse de l’Église, même si cela n’est pas toujours simple dans un milieu laïque et sécularisé. Sommes-nous «appelants», sommes-nous un «canal de transmission» de l’appel ?

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Re: Les vocations en France

Message non lu par Arzur » ven. 11 avr. 2008, 15:40

Je trouve cet article intéressant. Mais rendons à César ce qui est à César, cet article a été écrit par le quotidien La Croix.

http://www.la-croix.com/article/index.j ... &rubId=786


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Re: Les vocations en France

Message non lu par jean_droit » ven. 11 avr. 2008, 17:04

Oui, je l'ai trouvé intéressant.
J'ai toujours présent dans ma mémoire ce sermon d'un prêtre béninois ami qui disait, à Notre Dame :
"Les principaux obstacles aux vocations ce sont la famille en France et l'argent en Afrique"
Ce qui n'empêche que l'on pourrait discuter de la façon d'aider nos prêtres à se "revaloriser' socialement.
Il faudrait qu'ils retrouvent un statut social "digne" ( je ne sais quel qualificatif employer ... j'allais dire "privilégié" ).

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Re: Les vocations en France

Message non lu par Arzur » sam. 12 avr. 2008, 1:46

jean_droit a écrit :Ce qui n'empêche que l'on pourrait discuter de la façon d'aider nos prêtres à se "revaloriser' socialement.
Il faudrait qu'ils retrouvent un statut social "digne"
Je suis entièrement d'accord avec vous. Cela ne passe pas par une revalorisation des traitement des prêtres ! :-D Mais cela passe par un grand respect envers les prêtres, qui sont des dons de Dieu.


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Re: Les vocations en France

Message non lu par jean_droit » lun. 14 avr. 2008, 8:57

Hier, notre archevêque, le cardinal Vingt Trois, est venu faire une visite pastorale dans notre modeste église.
Jour de joie et de bénédiction bien sûr. Eglise bondée, bien sûr.
Malheureusement il m'a semblé vraiment grippé et il était légèrement aphone pour le début de son sermon.
Il m' a paru fatigué.
Quand on pense qu'il devait être présent à la messe pour monseigneur Rahho l'après midi ... Quel courage !
Bien sûr il a parlé des vocations.
Il a insisté sur le célibat des prêtres : "On n'est pas à Dieu à mi temps !".
Il nous a fait remarquer que les vocations c'était l'affaire de tous.
Il a bien affirmé qu'il ne peut y avoir d'Eglise sans pasteurs.
Tout cela était, quand même, un peu pessimiste.
Sans doute cela était dû à son évidente méforme.

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Re: Les vocations en France

Message non lu par jean_droit » lun. 14 avr. 2008, 14:00

J'allais dire : CQFD !

...............

Journée Mondiale des vocations
C'est aujourd'hui la journée mondiale des vocations. Voici le messag du Pape pour l'occasion.

Extrait :

"C'est seulement dans un terrain spirituellement bien cultivé que fleurissent les vocations au sacerdoce ministériel et à la vie consacrée. En effet, les communautés chrétiennes, qui vivent intensément la dimension missionnaire du mystère de l'Église, ne seront jamais portées à se replier sur elles-mêmes. La mission, comme témoignage de l'amour divin, devient particulièrement efficace quand elle est partagée d'une manière communautaire, «afin que le monde croie» (cf. Jn 17, 21)."

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Re: Les vocations en France

Message non lu par monachorum » lun. 14 avr. 2008, 15:44

jean_droit a écrit :Oui, je l'ai trouvé intéressant.
J'ai toujours présent dans ma mémoire ce sermon d'un prêtre béninois ami qui disait, à Notre Dame :
"Les principaux obstacles aux vocations ce sont la famille en France et l'argent en Afrique"
Ce qui n'empêche que l'on pourrait discuter de la façon d'aider nos prêtres à se "revaloriser' socialement.
Il faudrait qu'ils retrouvent un statut social "digne" ( je ne sais quel qualificatif employer ... j'allais dire "privilégié" ).
Bonjour Jean,
Ne croyez-vous pas qu'un "statut social digne" commence peut être par l'habillement histoire qu'il soit reconnaissable quand on en croise un ? Peut être pas forcément le retour obligatoire de la soutane, mais porter le col romain serait le minimum je pense.

Ensuite un statut social digne demande préalablement la fin de l'hypocrisie laïcarde et la reconnaissance de l'Eglise Catholique comme participant au fondement de l'histoire de France. On peut accepter toutes les religions, tolérer qu'elles soient représentées et admettre l'idée qu'il y en a une qui sort du lot de par sa participation historique à ce pays.

Ensuite avant d'avoir un statut social digne, il faudrait que les prêtres fassent un petit travail sur eux même au niveau de l'expression qu'ils communiquent aux fidèles. Un prêtre heureux qui dit qu'il est heureux et dont le bonheur d'avoir suivis Jésus se voit et se propage parce que l'ont dit que les prêtres annoncent la BONNE nouvelle ? Une bonne nouvelle ce n'est pas avoir un mine d'enterrement mais de rayonner de joie et quand je vois certains prêtre le sacerdoce ne me donne pas envie.

Don Guéranger qui est celui qui à rétablie la vie Bénédictine en France disait aux moniales de Solesmes que celle ci doivent être "Alleluia Alleluia de la tête aux pieds" et je crois que la vie de prêtre doit également être Alleluia Alleluia, c'est à dire une vie d'un croyant contemplatif parce que comme le faisait le Saint curé d'Ars, il passait lui plusieurs heures par jour en prière et faisait également de par son comportement l'exemple de l'amour de Dieu.


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Re: Les vocations en France

Message non lu par François-Xavier » lun. 14 avr. 2008, 18:45

monachorum a écrit : Don Guéranger qui est celui qui à rétablie la vie Bénédictine en France disait aux moniales de Solesmes que celle ci doivent être "Alleluia Alleluia de la tête aux pieds"
Vous avez d'excellentes références... !

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Re: Les vocations en France

Message non lu par jean_droit » lun. 14 avr. 2008, 18:56

Bonjour Monachorum,
Vous vous doutez bien que je suis d'accord, tout à fait d'accord avec vous.
Nous devons respecter nos prêtres mais, eux aussi, doivent respecter leurs fonctions.
Pratiquement tous les prêtres que je fréquente portent, au moins, le col romain.
Nous avons pris l'habitude d'afficher notre appartenance sans complexes en tous lieux.
Petit peu par petit peu cette attitude porte ses fruits.

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Re: Les vocations en France

Message non lu par Théophane » mar. 15 avr. 2008, 11:56

Je pense que le nombre de vocations sacerdotales et religieuses a diminué de façon poportionnelle en même temps que le nombre de pratiquants en France. Autrefois, les prêtres étaient plus nombreux, mais les fidèles aussi. Si l'on observe le nombre de prêtres par rapport à celui de pratiquants, il n'est pas sûr que le pourcentage ait vraiment baissé.

Je partage également l'avis du P. Auville. Tout appel de Dieu est une vocation, et pas seulement les appels au sacerdoce. J'ai lu dernièrement un article qui expliquait qu'après une vision ultra-cléricale de l'Église et de la vocation, il y avait eu deux étapes de redécouverte du sens véritable de l'appel : la première au temps de la Réforme protestante où l'on a compris que tout travail, y compris profane, était un appel de Dieu ; la seconde avec saint Josémaría Escrivá qui avait trouvé une interprétation catholique de la même idée, avec la notion fondamentale d'appel à la sainteté et de sanctificatin du travail.

Pardonnez-moi de faire encore référence au message de l'Opus Dei, mais je crois vraiment que cette spiritualité a le mérite de proposer un modèle satisfaisant pour notre époque. Pour l'Opus Dei, le prêtre n'est pas appelé à plus de sainteté que le fidèle laïc ; tout travail est une occasion de servir Dieu et de devenir saint. C'est ce que le Concile Vatican II n'a fait que confirmer.

Plutôt que de s'affliger de la baisse des vocations sacerdotales, on devrait se réjouir de voir qu'il y a de nombreuses vocations matrimoniales, ou tout simplement des vocations de laïcs qui ont compris que Dieu les invitait à demeurer au milieu du monde afin de témoigner de Lui dans leur travail professionnel, là où précisément ne peuvent intervenir que les laïcs.
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

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Re: Les vocations en France

Message non lu par jean_droit » mar. 15 avr. 2008, 13:54

Bonjour Théophane,
Je suis d'accord avec toi sur le lien entre le nombre de vocations et le nombre de fidèles.
Il est évident.
C'est pourquoi je pense tout à fait que Evangélisation et Vocations sont tout à fait liées.
Sans Evangélisation le nombre de fidèles stagnera ou diminuera et, donc, le nombre de vocations.
Mais il faut introduire dans cette équations deux remarques déjà citées :
La première d'un des prêtres de ma paroisse :
"Pour évangéliser il faut, d'abord, croire. Si la majorité des catholiques ne croit pas à la Résurrection comment voulez vous Evangéliser ?"
La deuxième est celle du Saint Père citée plus haut :
"C'est seulement dans un terrain spirituellement bien cultivé que fleurissent les vocations au sacerdoce ministériel et à la vie consacrée".
Tant qu'à l'implication des laïcs j'en suis tout à fait partisan ... pour autant que ce ne soit pas un pis aller par manque de prêtres.
Dernière modification par jean_droit le mar. 15 avr. 2008, 18:08, modifié 1 fois.

Sursum Corda
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Re: Les vocations en France

Message non lu par Sursum Corda » mar. 15 avr. 2008, 16:34

François-Xavier a écrit :
monachorum a écrit : Don Guéranger qui est celui qui à rétablie la vie Bénédictine en France disait aux moniales de Solesmes que celle ci doivent être "Alleluia Alleluia de la tête aux pieds"
Vous avez d'excellentes références... !
Et ce n'est pas lui qui, par hasard leur aurait déclaré :
"quel magnifique vocation que la vôtre : vivre en vierge et mourir en sainte!" (à lire à voix haute) :rire:

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Re: Les vocations en France

Message non lu par jean_droit » mer. 16 avr. 2008, 21:36

http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine ... e-dieu.php


Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !

...................

La jeunesse de Dieu


Qui sont-ils, aujourd'hui, les jeunes qui se préparent à devenir prêtres catholiques? Quel sens donnent- ils à leur foi ? Enquête au séminaire de la Castille, près de Toulon.

» EN IMAGES

Audi benigne conditor / Nostras preces cum fletibus... » : « Ecoute, ô Créateur très bon / Notre prière avec nos pleurs / Qu'en sacrifice nous t'offrons / Au temps béni de ce carême. »Au séminaire de la Castille, les vêpres sont alternativement chantées en latin et en français. Tandis que la nuit descend sur la Provence, quarante voix de jeunes hommes montent vers la voûte de la chapelle. Nous sommes entre Toulon et Hyères. Le bâtiment principal, un manoir flanqué de quatre tourelles, date du XVIIIe siècle. Le dernier châtelain, mort sans descendance, en a fait don à l'Eglise en 1922, demandant que la maison soit consacrée à l'accueil et à la formation des prêtres. Le séminaire, ouvert en 1929 et fermé en 1958 pour cause de pénurie de vocations, a rouvert en 1983 *.

Une soixantaine de futurs prêtres, appelés à appartenir au diocèse de Toulon, poursuivent leurs études ici. Au milieu des vignes : la Castille, c'est aussi un vignoble de 160 hectares dont l'exploitation côtesde- provence et vin de pays du Var permet de soutenir matériellement le domaine qui, outre le séminaire, abrite une hôtellerie pour des groupes, des familles ou des personnes âgées.

L'aube de cette fin d'hiver givre la campagne. Il est un peu plus de 6 h 30 quand la première sonnerie donne le signal du réveil. Au programme des séminaristes, une demi-heure d'oraison dans la chapelle, messe, puis petit déjeuner sur fond de musique sacrée. Ensuite cours, les participants se distribuant par niveaux. Ils se retrouveront au déjeuner, plus animé, certaines tables, ce jour-là, étant invitées à converser en anglais, en allemand ou en espagnol. L'après-midi sera consacré à d'autres cours, au travail individuel, aux entretiens avec les directeurs spirituels.

En fin de journée, après un moment de détente, nouvelle prière en commun, dîner dont la première partie se déroulera en écoutant une lecture (en l'occurrence la vie de sainte Thérèse d'Avila), puis chacun regagnera sa chambre.

Qui sont-ils, ces garçons qui ont choisi une vie qui tranche tellement avec celle de leurs contemporains ? Il y a les parcours classiques. Augustin, 29 ans, Gabriel, 22 ans, ou Joseph, 28 ans, évoquent avec gratitude ce qu'ils doivent à leur milieu. Grands-parents et parents fervents, familles nombreuses, scoutisme : la foi catholique, ils sont tombés dedans quand ils étaient petits, et c'est un bain dont ils ne sont jamais sortis. Mais un tiers des inscrits sont des atypiques. Stephen, 28 ans, élevé dans une famille pratiquante, raconte comment il a oublié la foi au collège avant de plonger, lycéen, dans toutes les « dérives adolescentes ». Pierre-Marie a tout fait : un CAP, un boulot de bagagiste, un stage d'apprenti géomètre, la route jusqu'au Népal. C'est à 31 ans qu'il a été baptisé. Et à 36 ans, le voici séminariste…

Le père Arnaud Adrien, supérieur de l'établissement, parle d'une voix douce. Mais avec l'autorité de celui qui sait où il va. Du séminaire, dont la direction lui a été confiée par son évêque, il souligne trois caractéristiques : la fidélité au magistère de l'Eglise, l'exigence spirituelle, avec l'accent sur l'oraison (« Il faut, dit-il, une mentalité de consacré »), et la dimension missionnaire.

Une vingtaine de professeurs enseignent à la Castille. La plupart sont prêtres, mais on compte quelques laïcs, dont quatre femmes. Théologie fondamentale, dogmatique, morale, pastorale, théologie des sacrements, spiritualité, philosophie, mariologie, Ecriture sainte, grec, latin, histoire de l'Eglise, droit canon, psychologie, français et histoire : les séminaristes suivent 16 heures de cours par semaine, 18 heures avec les langues vivantes et le chant. Le cursus se répartit en une année préparatoire (la propédeutique), un premier cycle de deux ans (la philosophie) et un second cycle de quatre ans (la théologie) : sept années sont nécessaires pour amener un séminariste à l'ordination. Tous ceux qui entrent en première année ne vont pas jusqu'au bout. « Certains, explique le père Adrien, dans l'enthousiasme d'une conversion, confondent l'appel à la sainteté, qui concerne tout chrétien, et l'appel au sacerdoce, qui est une grâce particulière. Notre rôle est de les accompagner dans ce discernement. »

Préparer à leur mission des prêtres de terrain

Directeur des études, le père Laurent Sentis revendique deux références essentielles : le Catéchisme de l'Eglise catholique et saint Thomas d'Aquin. « La foi chrétienne n'est pas un système, ajoute-t-il toutefois. Ce qui nous préoccupe ici, ce sont les questions que les prêtres vont rencontrer sur le terrain. Notre but est de leur transmettre une théologie de la mission, de façon à ce qu'ils soient capables de prononcer une homélie ou d'assurer une préparation au mariage. »

Aux yeux des séminaristes, les cours sontils tous attirants ? « Toutes les matières m'intéressent, répond Gabriel, qui a été étudiant en droit, mais ce qui se passe ici est différent de la fac. Le but n'est pas tant d'accumuler des connaissances que de faire la volonté de Dieu. Nous avons à obéir à ce qui nous est demandé par l'évêque et par le séminaire. Au bout, il y a la sainteté et l'évangélisation. »

Professeur à la Castille, le père Didier- Marie est frappé de voir combien l'esprit de ses élèves diverge de celui des années 70, quand certains chaussaient les lunettes de Marx pour lire les Evangiles : « Nous étions la génération de la contestation. Eux, ils reçoivent. Nous étions pris dans des bagarres idéologiques. Ici, il n'y a pas de conflits : c'est un séminaire heureux, axé sur la prière. » Le prêtre regrette peut-être que ces jeunes n'aient plus la culture d'autrefois, mais il admire leur générosité et leur profondeur. Et de se réjouir : « Le bras de Dieu ne s'est pas raccourci. Il attire toujours. »

Ces garçons, quand ont-ils voulu devenir prêtres ? Joseph y pensait depuis l'âge de 12 ans, mais il s'est décidé après sept années passées dans la Marine. Augustin se rappelle avoir fait « l'expérience de Dieu » à Vézelay, lors d'un pèlerinage scout. Gabriel a ressenti un « flash » lors d'une cérémonie de consécration épiscopale à laquelle il participait : « J'ai vu le lien entre la messe et le salut. » Stephen, l'ancien rebelle, s'est fait « retourner » à l'occasion d'un voyage à Jérusalem : « Au Golgotha, en une fraction de seconde, j'ai éprouvé que Dieu m'avait toujours attendu. De cet instant date mon désir d'être prêtre. » Pierre-Marie, le converti total, explique avoir « accepté le Dieu unique en Inde », puis « accepté Jésus » de retour en France : « Un jour, j'ai fondu en larmes quand j'ai vu mes péchés. C'est ça que j'avais fait de ma vie sans Dieu. L'appel au sacerdoce est venu un an après, le jour de l'Ascension. »

Et comment s'imaginent-ils plus tard ? « Je veux être prêtre pour dire la messe et confesser », sourit Augustin. « Ce que je porte, affirme Pierre-Marie, c'est d'être prêtre pour tous. Il faut d'abord aimer la personne, quoi qu'elle ait fait. » Joseph se sent attiré par le travail en paroisse : « Pour les gens éloignés de l'Eglise, c'est la référence. Au regard des solitudes et des ruptures familiales de notre société, ces communautés fraternelles sont un enjeu capital. »

Cela fait vingt-cinq ans que le séminaire de Toulon a rouvert ses portes. De la part de l'évêque de l'époque, Mgr Joseph Madec, c'était un acte de foi. « Je crois en l'avenir des vocations sacerdotales et religieuses, rétorquait- il aux sceptiques, parce que je crois en l'Eglise et au Seigneur de l'Eglise. » En 2002, Mgr Dominique Rey lui a succédé sur le siège de Fréjus-Toulon. « C'est vraiment un père pour nous », estime un séminariste. Sous l'impulsion de cet évêque dynamique, le diocèse a accueilli une cinquantaine de communautés dont la palette représente toutes les mouvances du catholicisme d'aujourd'hui. Un mariage réussi : à la Castille, charismatiques et « tradis » cohabitent fraternellement.

Ces jeunes-là respirent la joie

Le samedi et le dimanche, les séminaristes sont mobilisés par des activités pastorales en paroisse : catéchèse, visite de malades, animation de groupes. Gabriel, avec les membres de sa communauté, fait du porte-à-porte dans le quartier du port de Toulon, sonnant parfois chez des musulmans. « Les gens sont surpris de voir des catholiques, raconte-t-il. Mais les réactions de rejet sont rares. La vraie difficulté, c'est l'indifférence. »

Avec une moyenne de trois ordinations par an, Toulon bénéficie d'une situation privilégiée dans l'Eglise de France. Il faut y voir le fruit d'un effort porté par deux évêques successifs. « Il faut des saints prêtres, insiste Mgr Rey, il faut des prêtres qui soient pauvres d'eux-mêmes pour être riches du Christ, et des prêtres qui soient vraiment missionnaires. »

Nul besoin de poser aux séminaristes la question que tout le monde leur pose, tant la réponse se lit sur leurs visages : ni le célibat ni le renoncement à une carrière ne leur pèsent. « L'amour du Christ comble totalement », assurent-ils comme une évidence. Si différents de leur temps, et néanmoins plongés dans leur temps, n'ayant peur de rien, ces jeunes-là respirent la joie. Répandant quelque chose qui doit s'appeler le bonheur de Dieu.

* Séminaire de la Castille : 04.94.00.80.70. http://www.diocese-frejus-toulon.com

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