L'Église en France

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VexillumRegis
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Message non lu par VexillumRegis » mer. 25 mai 2005, 13:00

ZF05052306 2005-05-23

Décès de Mgr Guérin, fondateur de la communauté Saint-Martin

ROME, Lundi 23 mai 2005 (ZENIT.org) – Le fondateur de la communauté Saint-Martin, Mgr Jean-François Guérin est décédé le 21 mai, annonce un communiqué du modérateur général de la communauté, l’Abbé Jean-Marie Le Gall.

La messe des funérailles sera présidée le 25 mai à 10 heures en la cathédrale Saint-Louis de Blois, par Mgr Maurice de Germiny, évêque de Blois, précise le communiqué.

Fondée en 1976 par Mgr Jean-François Guérin, la communauté Saint-Martin rassemble des prêtres séculiers et des diacres désireux de vivre en commun le ministère pastoral dans les diocèses. Elle est donc en premier lieu destinée à la formation sacerdotale, au sein de l’École supérieure de théologie située à Candé, à 15 kilomètres de Blois, précise le site de la communauté (cf. http://www.communautesaintmartin.org). Elle compte 78 membres.

Le 1er novembre 2000, le Saint-Siège a conféré à la communauté Saint-Martin le statut d' Association cléricale publique de Droit Pontifical. Entre 1980 et 2003, plus d' une soixantaine de prêtres, ainsi que des diacres permanents, ont été ordonnés dans la Communauté. Ils assurent aujourd'hui, en petites communautés apostoliques, de nombreux ministères paroissiaux, en ville ou à la campagne, dans les diocèses de Fréjus-Toulon, Blois, Tours, Sées, Chartres, Perpignan et Vannes. Elle assure en tout la charge pastorale de treize grands ensembles paroissiaux.

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Message non lu par VexillumRegis » jeu. 26 mai 2005, 8:36

Notre Seigneur a rappelé à Lui, le 21 mai, son fidèle serviteur Monseigneur Jean-François GUÉRIN, fondateur de la Communauté Saint-Martin dont la Maison-mère est à Candé-sur-Beuvron. La Messe de Requiem pour le défunt sera célébrée par Mgr de Germiny le 25 mai à 10h. en la cathédrale Saint-Louis de Blois.

La Communauté Saint-Martin a été fondée par l'Abbé Guérin, en 1976, pour permettre à des jeunes gens de devenir prêtre et d'exercer leur ministère dans le cadre d'une fraternité sacerdotale pleinement fidèle au concile Vatican II. D'abord obligés de s'installer hors de France (on est alors en pleine crise post-conciliaire), la Communauté est accueillie à Voltri par le Cardinal Siri, Archevêque de Gênes. Reconnue par le Saint-Siège, les prêtres de Saint-Martin sont alors demandés par quelques évêques français dont les diocèses n'ont plus assez de prêtres. L'un des premiers à confier ainsi des paroisses à des prêtres de la Communauté sera Mgr Madec, Evêque de Fréjus et Toulon.

Actuellement, des prêtres issus de l'oeuvre de Mgr Guérin assurent un service pastoral dans plusieurs paroisses des diocèses de Fréjus, Blois, Tours et Vannes, mettant un point d'honneur à respecter intégralement l'enseignement de l'Eglise, spécialement en ce qui concerne la Sainte Liturgie restaurée à la suite du concile Vatican II.

http://perso.wanadoo.fr/proliturgia/Informations.htm

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Message non lu par jean_droit » ven. 25 août 2006, 11:51

Origine Yahoo :

................

L'archevêque de Strasbourg démissionne pour raison de santé

PARIS (AP) - Le pape Benoît XVI a accepté la démission de l'archevêque de Strasbourg, Mgr Joseph Doré, pour raison de santé, annonce vendredi la Conférence des évêques de France (CEF). Agé de 69 ans, il était à la tête de l'archidiocèse de Strasbourg depuis 1997.

La CEF précise qu'il en restera l'administrateur apostolique jusqu'à la prise de possession de son successeur. AP

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Message non lu par Boris » lun. 28 août 2006, 7:35

Très bonne nouvelle ! ! !

Cet Evêque est connu pour ses positions à la limite de l'hérésie et pour avoir vidé son séminaire en faisant fuir les candidats aimant la Liturgie Romaine.

Il a également intenter plusieurs procès à Denis Crouan pour ss propos "dérangeant" et les a tous perdu ! Cela a permis de se rendre compte que les propos de Denis Courant sont parfaitement juste au regard de la Foi.
UdP,
Boris

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Les Chrétiens dans la cité

Message non lu par jean_droit » mer. 08 nov. 2006, 12:13

De christicity.com

Et pendant ce temps on se bagarre ....

..........

Pour les 10 ans de « Chrétiens dans la Cité », nous vous proposons une relecture de la décennie écoulée. Les initiatives prises par les « chrétiens dans la cité » ont eu pour toile de fond une crise multiforme. D’abord celle des acteurs. Les mouvements de jeunesse chutent : le Mej (Mouvement eucharistique des jeunes) compte aujourd’hui moins de 6000 membres contre 30 000 il y a 20 ans, les Scouts et Guides de France ont perdu la moitié de leurs effectifs en 15 ans etc. La plupart des grandes organisations sont en déclin. L’Action catholique s’effondre au point où certains mouvements tels que la Jic ou la Jec sont devenus fantomatiques. C’est également le cas des groupes de chrétiens « de gauche » (La Vie nouvelle, parmi d’autres) et plus encore « progressistes »/contestataires affirmés (Réseaux des Parvis, Jonas…). Mais aussi des organisations « de droite », par exemple les héritiers de la Cité catholique (dont le nom après divers changements est aujourd’hui Ichtus).

A COTE DE CES ACTEURS DISONS INSTITUTIONNELS, de nouveaux modes d’intervention ont jailli, sous forme de réseaux à la fois plus légers et moins durables. On peut évoquer ici les initiatives officielles ou officieuses de l’Alliance pour les droits de la vie (dernier exemple en page 3) et de la Fondation de Service politique. L’internet est utilisé en raison de sa rapidité de mise en oeuvre (pétitions en ligne, lettres d’information, blogs…). La création de collectifs ad hoc peut mobiliser les chrétiens contre des projets gouvernementaux (100 000 participants à la manifestation anti-pacs de janvier 1999) ou des attaques christianophobes (affiches des films Larry Flint, Corpus Christi, Amen, publicité Volkswagen caricaturant la Cène etc.). S’y ajoutent les batailles juridiques menées notamment par la petite association Promouvoir. La plupart de toutes ces actions sont souvent sans lendemain et leurs résultats sont inégaux.

CES CAMPAGNES SONT ENGAGEES PAR DES LAÏCS plutôt jeunes, la plupart du temps sans soutien des autorités morales. Le silence de l’épiscopat français est assourdissant, en particulier en matière de défense de la vie. Or - l’exemple américain le prouve - l’implication de l’Eglise est souvent une clé décisive de succès. En France, les multiples petites associations anti-avortement semblent être au point mort. La décennie a vu la fin des « opérations sauvetage » (les « commandos anti-IVG » dénoncés par la grande presse), lourdement réprimées et peu comprises par l’opinion.
Un constat analogue peut être fait au sujet de la défense de la famille. Les dernières décennies ont été marquées par l’effondrement de la politique familiale et l’adoption de lois de plus en hostiles à la famille (pacs en 1998, loi répressive sur « l’homophobie », réforme du Code de la famille…). Cette involution n’a pas été contrecarrée en raison de la neutralisation efficace des mouvements censés défendre les familles au sein de l’Unaf. On peut à bon droit parler d’une crise du mouvement familial, y compris dans sa composante catholique.

Du côté de l’action politique au sens étroit du terme, les dernières années du vingtième siècle ont vu la création de petits groupes d’inspiration chrétienne, la plupart éphémères : Mouvement chrétien Ve République, Chrétiens en politique, Chrétiens pour une gauche nouvelle, Droite libérale-chrétienne, Alliance avec les chrétiens en politique etc. Peut y être rattaché le Forum des républicains sociaux de Christine Boutin dont le piètre score aux présidentielles de 2002 suivi du rallie-ment à Jacques Chirac a marqué le tournant dans une carrière de moins en lisible pour son électorat catholique. Par ailleurs, 2002 a porté au paroxysme la confrontation entre une partie de l’Eglise de France et le Front National : refus de Mgr Rouet de baptiser un militant lepéniste, avalanche de déclarations épiscopales entre les deux tours, débat sur l’opportunité d’une excommunication etc. Mais au sein même du Front,

les catholiques n’ont pas échappé aux crises : certains sont partis avec Bruno Mégret et ceux qui restent (tel Bernard Antony) sont de plus en plus marginalisés. Quant à Philippe de Villiers, rien n’indique pour l’instant qu’il saura attirer un vote catholique de plus en plus incertain.

Parmi les débats de la décennie ayant le plus mobilisé les chrétiens, on notera d’abord la montée d’une « christianophobie » (Michel De Jaeghere), d’un « christianisme en accusation » (René Rémond). Les incidents se multiplient : persécutions visant les scouts, perquisition de l’Officialité de Lyon, refus d’ouvertures d’aumôneries catholiques dans l’enseignement public, tentative de suppression du lundi de Pentecôte, menaces autour de la loi sur les signes religieux (2004). Le vieux laïcisme français s’est exprimé moins dans les mornes célébrations du centenaire de la loi de 1905 que dans le refus de l’invocatio Dei ou des références aux racines chrétiennes dans le projet de constitution euro-péenne. Les chrétiens, pourtant traditionnellement favorables à la construction européenne, furent ainsi divisés lors du référendum de 2005.

En amont de l’action, la réflexion sociale chrétienne n’a guère émergé. Les librairies religieuses remarquent que les essais tournant autour des rapports entre Eglise et société, religion et politique, figurent parmi les plus mauvaises ventes (les meilleures portant sur les problèmes psycho-spirituels). La relance des Semaines sociales est modeste. Le feuilleton du « catéchisme social » espéré par Jean Paul II s’est achevé, après moult péripéties, avec la publication d’un Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise dont la traduction française est passée inaperçue dans les médias.

Précisément, que deviennent les médias chrétiens ? Leur mauvaise santé n’est que le reflet du rétrécissement continu de leur marché. La plupart des grands titres historiques de la presse catholique ont perdu les deux tiers de leurs lecteurs en vingt
ans : c’est vrai pour des magazines à fort tirage tels que La Vie ou des journaux plus modestes comme Témoignage chrétien ou L’Homme Nouveau. Les Publications de la Vie Catholique ont été absorbées par Le Monde (2003), Témoignage chrétien a fait appel au capital du Monde, de Bayard puis de Jacques Maillot, les publications proprement chrétiennes des groupes Bayard et Média Participations sont principalement financées grâce aux autres activités qui ne le sont pas. L’édition religieuse traverse également une crise, ainsi que la librairie (les librairies religieuses ferment l’une après l’autre).

D’autres médias ont surgi depuis dix ans : des radios chrétiennes, KTO et surtout l’internet. Le premier numéro de Chrétiens dans la Cité comportait un article sur ce phénomène alors tout nouveau. Le développement de l’internet rapide (ADSL) accélère la circulation des informations, vraies et fausses. Que sera la prochaine décennie ?

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Message non lu par Boris » mer. 08 nov. 2006, 12:42

Je pense que ce constat ne s'attardent pas assez sur les mouvements qui se revendiquent vritablement d'Eglise et qui s'appuyent exclusivement sur les textes du Magistère et non l'idée de untel ou autre tel.

Si on prend le cas du scoutisme : Quid des scouts d'Europe et des SUFs ?
On parle de 50 000 guides et scouts de France depuis la réunion des mouvements et de la baisse des inscriptions. Mais combien parmis eux sont entrés en religion ?
Pour les scouts d'Europe : chaque voit de plsu en plus de jeunes s'inscrire. 30 000 il y 1 an ou 2.
Idem chez les SUFs !
Par contre, 60% des vocations sacerdotales sont des anciens scouts d'Europe ! Et ils sont connus pour leur coté plutôt classique en matière de pratique religieuse (classique, pas tradi).

En réalité, on oit bien comment les cadres scouts de France refuse la religion surtout celle de Rome alors que la dénomination exacte était "Association Catholique des Scouts de France". Ils ont même fait un procès à un groupe tradi qui s'appelle "Scouts Catholique de France". Quelle preuve de charité et d'ouverture !

A travers cet exemple, je veux montrer combien tous les mouvements dit en baisse se sont en réalité éloignés de l'Eglise et du Christ !
Bayard publie des journaux pour enfants où la famille peut être composée de 2 papas ou 2 mamans ! Hérésie !
Bayard publie une parodie de bible soit-disante moderne ! Pourquoi ne pas prendre ce qui est dans la Bible sans chercher à l'adapter à nos vues mais plutôt adapter nos vue à la Bible ?
La dernière : Bayard vient de se prendre 2 remontés de bretelles par des Evêques Français : la première concerant le traitement de l'information sur l'homosexualité et les sémianires par Mgr Catenoz qui a dit que l'éditorial de La Croix trouverait plus sa place dans une revue homosexuelle, et la seconde par Mgr Bruguès contre le livre récemment publié allant à l'encontre de l'ensignement catholique sur la sexualité.

Si vous avez encore des doutes sur la catholicité des éditions Bayard, moi pas.
Je suis ces Evêques et la doctrine Catholique ! Et là il y a du fruit : l'Emmanuel, le Chemin Neuf, La Communauté Saint Martin (qui refuse du monde au séminaire par manque de place et qui a déjà un éveque !), ...
UdP,
Boris

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Message non lu par jean_droit » mer. 08 nov. 2006, 13:18

J'avoue, Boris, que tout le tintamare actuel au sein de l'Eglise de France me secoue.

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Message non lu par Boris » mer. 08 nov. 2006, 16:34

Vous secoue ? Heureusement, il reste l'espérance chrétienne !
UdP,
Boris

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Message non lu par jean_droit » mer. 08 nov. 2006, 17:25

Je suis assez ami avec quelqu'un qui a dit :
"Courage ! N'ayons pas peur !"

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Message non lu par jean_droit » mar. 12 déc. 2006, 10:39

Bonjour à tous,

Je ne sais où mettre cette entrée piquée dans Forum Catholique.
Ce qui y est dit me parait raisonnable.

..................

Tout le monde sur ce forum n'est pas "saintpidiste" et la vie de l'Eglise catholique en France et dans le monde ne se réduit pas à celle de la FSSPX, à moins de pencher vers le sédévacantisme.

Pour répondre tout de même à la question, ces chiffres illustrent, dans une certaine mesure:
- Le dynamisme des fraternités, qui contraste avec la situation du clergé diocésain en Europe occidentale (ce n'est pas le cas dans d'autres régions du monde).
- Le fait que pour la France, le poids respectif des uns et des autres est en train d'évoluer, et qu'il faudra bien que les évêques en tiennent compte d'une manière ou d'une autre.
- Les chiffres de la France sont importants car c'est de France qu'est parti le mouvement tradi, c'est en France qu'il y a le plus grand nombre de tradis, c'est en France que les tensions et les résistances sont les plus fortes (comme tout le monde le remarque souvent sur ce forum, il n'y a pas à l'étranger les psychodrames qui nous agitent au sujet du motu proprio par exemple).

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Message non lu par Boris » mar. 12 déc. 2006, 11:46

La question "tradi" est quasiment franco-française !

Il faut effectivement que les Evêques se préoccupent plus de ces fidèles, qui sont souvent plus fidèles au magistère que ceux qui vont aux messes en français :
- chasteté
- régulation naturelle des naissances
- études théologiques
- réception des encycliques
...

Il n'y a que 2 points qui posent problèmes :
- la question de la Liturgie (mais les "tradis" sont nettement plus respecteux de la Liturgie que les paroisses)
- la question de la liberté religieuse (il faut de vrai débats pour bien comprendre ce qu'a dit le Concile qui n'a sûrement rien inventé de nouveau mais a mis par écrit un position qui se dégageait dans l'Eglise et qui est théologiquement acceptable).
UdP,
Boris

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Une charge contre l'Eglise de France

Message non lu par jean_droit » mar. 12 déc. 2006, 17:01

Tiré de "trésor de la foi" :

Tout cela a été dit dix fois sur ce forum mais c'est une bonne synthèse.

Le malheur c'est que je suis d'accord sur cet article que je trouve modéré.

.................

L'Espicopat français : un monde à part ? La question des problèmes de l'Eglise de France.
[+] Texte masqué
Denis Crouan, docteur en théologie et fondateur de l'association Pro Liturgia, me demande de mettre sur mon site le texte qu'il a composé et qui explique bien les problèmes de l'Eglise Catholique en France. Si j'accepte de mettre ce texte sur mon site, c'est parce que je suis tout à fait d'accord avec tout ce qu'il dit dans ce texte.

Les fidèles catholiques de France ont remarqué que, depuis plusieurs années, on leur promet une Eglise "présente", des paroisses "dynamiques", des communautés "engagées", des célébrations "vivantes"... Mais dans le même temps, lorsqu'ils regardent autour d'eux, ils voient une Eglise devenue quasi insignifiante dans le paysage socio-religieux, des paroisses abandonnées (sauf quelques rares exceptions locales), des communautés réduites à des groupuscules de fidèles qui ne représentent bien souvent qu'eux-mêmes, des célébrations indigentes et inexpressives, une catéchèse qui se délite... A cette situation passablement alarmante, il faut ajouter la fatigue des prêtres qui, désormais, se divisent en deux groupes: celui des "bureaucrates" déconnectés des réalités tant ils fonctionnent en cercles fermés, et celui des "curés de paroisses" qui s'épuisent à appliquer tant bien que mal les décisions prises par les responsables diocésains appartenant au premier groupe.
Mais, dira-t-on, peut-être les fidèles catholiques ne voient-ils pas ce qu'ils devraient voir? Peut-être ne regardent-ils pas vers là où ils devraient regarder? Peut-être les choses vont-elles mieux qu'il n'y paraît? Nous voudrions bien le croire, mais nous avons du mal.
Dès lors, une question surgit: quelle est l'origine de cette situation pour le moins navrante, dans laquelle se trouve aujourd'hui plongée l'Eglise en France?
En analysant les choses avec un certain recul, tout porte à croire que la situation actuelle est le résultat de décisions souvent maladroites et extravagantes, prises par un épiscopat qui, depuis des années, semble ne pas vouloir appliquer honnêtement et fidèlement les décisions et les orientations magistérielles. En ce sens, on peut dire que certains évêques de France sont représentatifs d'un véritable mouvement néo-gallican: ils veulent une Eglise "particulière", ils souhaitent une Eglise qui pourrait, jusqu'à un certain point, affirmer son indépendance vis-à-vis de Rome. Ce n'est pas nouveau: Dom Guéranger connaissait déjà, au XIXème siècle, cette marque d'un particularisme bien français.
Evoquons quelques faits - certains parlent de "bourdes épiscopales" - qui témoignent bien de cette volonté d'une partie peut-être non négligeable de notre épiscopat de se démarquer du Saint-Siège, et voyons par la même occasion quels en ont été les conséquences.

1. LE CONCILE

Alors qu'aucun document conciliaire n'est à proprement parler "révolutionnaire", en France, de nombreux clercs et théologiens (souvent relayés par les médias) vont présenter Vatican II comme une occasion de transformer de fond en combles les traditions et les usages catholiques, pour aller très au-delà des orientations des décrets et des constitutions conciliaires.
Ainsi s'organise, entre 1965 et 1985, une Eglise de France bien différente de celle qui avait existé jusqu'alors. Elle s'appuie sur la publication d'une quantité d'articles mettant en avant tout ce qui, au nom de l' "esprit du Concile", devrait maintenant être "nouveau": la "nouvelle messe", les "nouveaux rites", les "nouveaux prêtres", la "nouvelle façon de se confesser", le "nouveau catéchisme"... etc.
Profitant d'un courant qui leur est favorable, ainsi que du silence des évêques, de nombreux clercs se placent en première ligne pour prendre des décisions et imposer des pratiques très éloignées des intentions véritables de Vatican II; rapidement perçus comme étant les promoteurs du "vrai" Concile, ils se font alors nommer aux postes-clés des diocèses d'où ils imposent leurs idées aussi bien aux fidèles "de la base" qu'aux évêques eux-mêmes.

2. LA LITURGIE

Dès les lendemains du Concile, on assiste à une véritable dévastation des églises paroissiales: les choeurs sont abandonnés, les autels anciens sont remplacés par des tables ou par des caisses placées le plus près possibles des fidèles, les bancs de communion et les grilles fermant les choeurs des églises sont supprimés, les confessionaux sont démolis, les vêtements et les objets liturgiques sont remisés dans les placards de sacristies, les prie-dieu et les agenouilloirs sont enlevés... Tout cela contribue à une sorte de banalisation des sanctuaires et, partant de là, à favoriser la désacralisation des cérémonies liturgiques qui s'y déroulent.
En 1974, Paul VI fait publier et distribuer aux évêques du monde entier le livret "Iubilate Deo" contenant le minimum de pièces grégoriennes que tous les fidèles de rite romain devraient connaître. Les évêques français ne diffuseront jamais cet opuscule. Le grégorien est déjà sur le chemin de l'oubli faute de ne plus être régulièrement chanté et, selon les promoteurs de la prétendue "liturgie nouvelle", il est bon qu'il disparaisse définitivement: du passé faisons table rase... Résultat: hormis chez les "traditionalistes", les fidèles de nos paroisses sont devenus incapables, en quelques années, de chanter ensemble un Credo ou le Pater noster. Et le fidèle qui demande aujourd'hui à un clerc une messe grégorienne, s'entend généralement répondre: "Les gens ne savent plus chanter en grégorien". C'est vrai: "ils" ne savent plus chanter. Mais à qui la faute? Qui leur a interdit de transmettre l'héritage de l'Eglise sinon les clercs eux-mêmes?
Viendra sûrement un jour où les historiens nous diront qu'une génération de prêtres post-conciliaires aura fait davantage de dégâts dans l'Eglise en France que la Révolution française elle-même.
En 1979, la Congrégation romaine pour l'Education catholique publie une Instruction sur "la formation liturgique dans les séminaires". Cette Instruction, riche d'enseignements importants, ne sera jamais appliquée dans les séminaires diocésains français. Tout à l'inverse de ce qui est demandé par cette Instruction, dans les séminaires diocésains de France, on apprend aux futurs prêtres à inventer des oraisons, à composer des prières eucharistiques, à célébrer la messe sans revêtir les vêtements prescrits (aube, cordon, chasuble... etc.). Les saluts du T.S. Sacrements sont interdits, tout comme la récitation du chapelet ou encore l'usage du chant grégorien. "C'est dépassé", disent les Supérieurs des séminaires français.
Comme résultat de cette dévastation devant laquelle nos évêques - une fois de plus - gardent un silence gêné ou complice, nous avons aujourd'hui des prêtres - et, parmis eux, des évêques - qui n'ont eu aucune formation liturgique et ne savent faire qu'une chose: reproduire et répéter toutes les erreurs qu'on leur a apprises du temps où on leur enseignait que, selon Vatican II, la liturgie devait être un chantier permanent où la libre expression, le bavardage et l'improvisation sont la norme.
Le 4 décembre 1988, à l'occasion du 25ème anniversaire de la Constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican II, le pape Jean-Paul II fait publier une Lettre apostolique: or rien de ce qui est dit dans ce document ne trouvera le moindre écho dans les diocèses de France. Une chape de plomb identique tombera d'ailleurs sur d'autres documents magistériels tels que Ecclesia de Eucharistia, Redemptionis Sacramentum, ou encore Mane nobiscum. Nos évêques n'ont aucune raison de se sentir concernés par de tels documents puisque, selon eux, il n'y a pas de problèmes liturgiques en France. Naïveté ou volonté de désinformer?
En 2000, le pape Jean-Paul II fait publier la nouvelle "Introduction générale du Missel romain" et en 2202, il approuve l'édition révisée - et grandement améliorée! - du Missale romanum. Alors que ces ouvrages sont rapidement présentés et diffusés dans nombreux pays, ils restent ignorés en France: une majorité de prêtres - à l'exemple de leurs évêques - ne sait pas même qu'ils existent, et continue à célébrer l'Eucharistie en se référant plus ou moins à des livres devenus caduques.

3. LE CATECHISME

C'est à grand renfort de publicité et d'auto-satisfaction que les évêques de France nous annoncent, dans les années 80, la publication d'un ouvrage sensé donner un nouveau souffle à la catéchèse des jeunes: "Pierres Vivantes" est né. Ce livre sera accompagnés de "parcours catéchétiques" imposés aux fidèles - clercs et laïcs - chargés de la formation religieuse des enfants de 8 à 12 ans. En remarquant le contenu fort peu "orthodoxe" de ces manuels publiés par Bayard Presse, des parents et des prêtres protestent. En vain: ces couvrages ont été examinés, leur dit-on, par des "commissions épiscopales" (!) et sont revêtus de certificats de conformité. Les dérives de la catéchèse peuvent donc se poursuivre allègrement avec la bénédiction des évêques.
Pourtant, Jean-Paul II rappelle à temps et à contretemps ce que doit être une catéchèse véritable: un enseignement qui ne trahit pas l'intégrité du message de Dieu et qui transmet le contenu de la Révélation. Pour autant les mises au point magistérielles ne troublent pas les évêques français pourtant toujours si prompts à se "laisser interpeller par l'autre"... Il faudra attendre 1984 pour que le Cardinal Ratzinger adresse une lettre à Mgr Vilnet (alors Président de la Conférence des évêques de France) dans laquelle il est clairement précisé que le manuel "Pierres Vivantes" ne peut pas être présenté comme un "catéchisme" au sens formel du mot.
Mais pourquoi tenir compte de ce qu'écrit "ce" Cardinal Ratzinger qui, aux yeux de nos bons évêques passe déjà pour un personnage fermé, aux idées rétrogrades, coupé des réalités?
Bien entendu, les évêques de France ne pouvaient pas imaginer, à cette époque, qu'ils seraient un jour tenus de prier, à chaque messe, "en union avec le pape Benoît".

4. EN POLITIQUE

"(...) Il ne peut suffire d'aménager le capitalisme; il faut le supprimer pour permettre la promotion de la classe ouvrière. (...) Mais on ne peut s'arrêter en si bon chemin. La lutte des classes passe aussi par l'Eglise (...)". Tel est le contenu d'un rapport officiel de l'ACO (Action Catholique Ouvrière) datant des années 1970. Il ne sera jamais remis en cause par l'épiscopat français.
Dans une étude faite en 1979-1980, Brigitte Vassort-Rousset montre que les évêques de France sont majoritairement bienveillant à l'égard du discours socialo-communiste, la gauche ayant su convaincre que ses idées "généreuses" étaient proches des valeurs évangéliques. "Paul VI avait eu beau insister auprès des évêques en visite ad limina sur leur fonction première de docteur de la foi et de bâtisseurs d'unité, c'est leur désir d'engagement social qui l'a emporté", ajoute le journaliste Jean Bourdarias. Un seul évêque aura le courage de dénoncer les dérives que peuvent engendrer certains choix politiques: il s'agit du Cardinal Decourtray, Primat des Gaules, au cours d'une interview donnée au Figaro le 2 janvier 1990. Mais à la suite de ses déclarations, Mgr Decourtray subira des pressions telles, qu'il sera obligé très rapidement de s'infliger un démenti à lui-même.
Le vrai problème ne se trouve pas tant dans le fait que des évêques puissent faire des choix politiques, que dans le fait que progressivement, dans les évéchés, dans les paroisses, aux postes importants, vont être nommés des responsables - prêtres et laïcs - qui pensent comme leurs évêques. Et une fois à leurs postes, ces indéboulonnables bureaucrates auront les mains libres pour orienter plutôt à gauche toute la pastorale diocésaine via les réunions de secteurs, la formation des catéchistes, le choix des chants "engagés" pour les messes, la formation des séminaristes... etc.
Il ne se trouvera aucun évêque ayant assez de courage pour remettre à sa place tel responsable qui tient des propos pour le moins ambigus sur le plan socio-politique.

5. BIEN D'AUTRE "AFFAIRES"

L'affaire Lefebvre

La liturgie romaine restaurée à la suite du Concile ayant été falsifiée dès le départ et même interdite en France (il convient bien de dire "interdite" puisque le fidèle qui souhaite une messe célébrée strictement selon le missel actuel est obligé de demander une autorisation... qui lui est généralement refusée au motif qu' "il ne faut pas créer de précédent dans la paroisse" ou que "l'équipe liturgique n'est pas d'accord"), les évêques, par leurs silences sur les dérives liturgiques, vont incontestablement amplifier le mouvement lefebvriste.
A peine le schisme de Mgr Lefebvre a-t-il eu lieu, en juillet 1988, qu'on voit alors quelques évêques opportunistes se proposer de célébrer l' "ancienne messe", plus pour tenter de récupérer les fidèles récupérables que par conviction liturgique.
Nouveau coup d'épée dans l'eau: les fidèles n'ont plus guère confiance en ces pasteurs qui, après avoir tellement dénaturé la liturgie romaine actuelle et interdit qu'elle soit correctement célébrée, font maintenant semblant d'aimer les "belles messes en latin" d'avant le Concile.

L'affaire Gaillot

Il se trouve sûrement un plusieurs d'évêques français qui, sans oser le dire ouvertement, partagent les vues anti-romaines de Mgr Gaillot: ils s'habillent comme lui et parlent comme lui. La seule différence est qu'ils savent demeurer dans certaines limites et ne se montrent pas aussi souvent dans les médias que lui. Mais au fond...

Les ADAP (Assemblées Dominicales en l'Absence de Prêtre)

Pour nombre de clercs plus ou moins soutenus par leurs évêques, il faut que les fidèles apprennent à se débrouiller seuls. C'est ce qu'écrit le Père Gelineau dans Demain la liturgie. Selon ce grand spécialiste de la pastorale liturgique franco-française, les "ADAP ne sont qu'une transition pédagogique jusqu'à ce que les mentalités aient changé. Il est vrai qu'il y a - ajoute-t-il - encore trop de prêtres pour que les choses évoluent vite".
Trop de prêtres? C'est exact... du moins si l'on en croit certains évêques qui, jusque dans les années 90, déclarent sans rire que "la baisse des vocations est une chance pour l'Eglise" ou encore que "les fidèles sont aujourd'hui moins nombreux dans les églises, mais ceux qui y viennent encore sont plus fervents qu'autrefois".
Ne fallait-il pas aller jusqu'au bout du raisonnement épiscopal et dire carrément que la ferveur des baptisés est inversement proportionnelle au nombre des fidèles qui participent aux messes dominicales ?
Les églises vides: une chance pour l'Eglise en France ?

Le Cérémonial des Evêques (Caeremoniale Episcoporum)

Encore un ouvrage officiel superbement ignoré de la majorité des évêques français... tout comme fut ignoré, en son temps, le "Directoire pour le ministère et la vie des prêtres" publié en 1994 par la Congrégation pour le Clergé.

Le combat pour la défense de l'école libre.

Arrivés au pouvoir en 1981, les Socialistes étudient un projet de loi qui vise à faire mourir l'école libre à petit feu. Le Président de l'enseignement catholique, appuyé par les évêques, ne semble pas voir venir le danger. Seuls quelques évêques réagissent mollement avant d'abandonner le dossier de l'école libre au Parlement.
Tous les partisants de l'enseignement libre organisent une grandiose manifestation, en juin 1984, obligeant le Président Mitterrand à désavouer Alain Savary, alors Ministre de l'Education nationale.
Une grande manifestation qui aura mobilisé beaucoup de monde... à l'exception des évêques, bien entendu.
La visite du pape Jean-Paul II en France.
"Ne vous déplacez pas pour voir le pape; vous le verrez mieux à la télévision" disent certains évêques, craignent peut-être que l' "homme en blanc", par ses paroles autehntiquement catholiques, ne leur fasse de l'ombre.
Une fois encore, les fidèles passent outre ces (mauvais) conseils épiscopaux et viennent en masse accueillir Jean-Paul II. Ils ont organisé leurs déplacements à la rencontre su Souverain Pontife en ne tenant pas compte des circuits officiels mis en place par les diocèses et les paroisses, ce qui fait que jusqu'au dernier moment, les évêques seront incapables d'estimer le chiffre des baptisés qui seront présents pour recevoir le pape.
Surpris par tant de monde qui a fait le déplacement, nos évêques garderont le sourire, histoire de faire croire, peut-être, qu'ils ont encore le contrôle de ce qui se fait dans leurs diocèses.

"La Passion du Christ" de Mel Gibson

Lorsque sort dans les salles de cinéma "La Passion du Christ", de Mel Gibson, les évêques de France se montrent très réservés. Faut-il aller voir ce film "violent" (sic)? De très nombreux pasteurs le déconseillent: "Le visage du Christ transparaît moins que nos obsessions contemporaines: angoisse du mal, fascination pour la violence, recherche de coupables", déclare le très sérieux Conseil permanent de l'épiscopat français.
Heureusement, les fidèles armés de leur bon sens catholique passeront outre ces mises en garde.
Une fois de plus, notre épiscopat s'isole: partout ailleurs qu'en France, le film de Mel Gibson est accueilli avec enthousiasme, et dans de très nombreux pays, les conférences épiscopales locales conseillent vivement d'aller le voir et de prolonger la projection du film par la prière, ce que feront beaucoup de jeunes de la génération dite "de Jean-Paul II".

Le combat pour la vie

En janvier 2005, des fidèles se mobilisent pour une marche "pour la vie" et "contre l'avortement". Aucun évêque français ne participera à cette manifestation.
En d'autres pays (Espagne, Etats-Unis...), les évêques se montrent en première ligne... et habillés en évêques (soutane violette, croix pectorale) de façon à ce qu'on sache bien qu'ils sont là pour défendre, avec le peuple, les valeurs essentielles.

Les restructurations paroissiales

Dans tous les diocèses on restructure les paroisses. Et partout ces restructurations sont officiellement présentées comme une "chance", comme un signe de "renouveau", comme une marque de "dynamisme"... alors que tout le monde sait bien qu'il ne s'agit en réalité que d'un art d' "accomoder les restes": restes de paroisses, restes de curés, et restes de fidèles.
Mais ce qui est plus grave - et qui ne semble pas alerter outre mesure nos évêques - c'est que ces "restructurations" dissimulent une autre réalité. En voici une preuve parmi bien d'autres: dans un secteur paroissial proche de Strasbourg et qui compte cinq paroisses distantes de quelques kilomètres les unes des autres, il a été annoncé qu'à l'occasion de la mise en place officielle de la nouvelle "communauté de paroisses", le dimanche 28 janvier, une messe dominicale unique sera célébrée par l'Archevêque de Strasbourg, dans l'église principale du nouveau "secteur". Avec une seule messe pour cinq paroisses, l'église sera pleine: ça fera illusion et l'archevêque pourra triomphalement annoncer que la communauté est bien vivante.
Mais ce même dimanche, les personnes âgées ou n'ayant pas de moyen de locomotion, seront privées de messe: il n'y aura pas même de messes le samedi soir. Voilà le premier point qu'il faut relever.
Le second point concerne l'annonce faite officiellement dans les feuilles paroissiales distribuées aux fidèles du nouveau "secteur". Nous la livrons telle quelle: "(...) l'équipe d'animation pastorale partage désormais pleinement la charge curiale (...); la dynamique de la collégialité est enclenchée."
Il apparaît ici très clairement qu'on est en train de créer, à l'insu des fidèles, une nouvelle Eglise qui ne sera plus catholique puisque la vie sacramentelle ne sera plus exclusivement sous la responsabilité d'un prêtre, mais d'équipes locales qui seront autorisées - au nom de l'exercice de leur "charge curiale" - d'imposer leurs vues à l'ensemble des fidèles, prêtres y compris. Ce qui est pourtant totalement contraire au code de Droit canonique (cf. can. 520 et ss).
Quelle sera alors la fonction du prêtre dans ces nouvelles structures qui se multiplient dans les diocèses de France? Mgr Rouet, Evêque de Poitiers - et grand promoteur des "restructurations diocésaines" -, l'a clairement annoncé au cours d'une émission télévisée: "La charge essentielle et première des prêtres sera désormais de fédérer les communautés locales." (c'est bien connu: le Christ a envoyé ses disciples "fédérer" des communautés... cf. Mt. 28, 19).
Devenu un homme comme un autre, le "prêtre-super-manager" est dès lors psychologiquement réduit à l'état laïc (comme cela se remarque à sa façon de s'habiller et à la façon de s'habiller de certains évêques), même s'il conserve encore un titre de "clerc" qui l'autorise à poser certains actes... à condition d'obtenir l'accord des "équipes qui partagent sa charge curiale". Quant aux évêques eux-mêmes, devenus des sortes de "super-administrateurs" obligés de passer plus de temps derrière leurs ordinateurs ou en sessions, que devant le tabernacle de l'autel, il sont progressivement transformés en "ronds-de-cuir mitrés", selon l'expression du P. Louis Bouyer.
La conclusion s'impose d'elle-même : l'ordination sacerdotale apparaît désormais inutile. Le sacerdoce, en effet, devient superflu dans ce nouveau type d'Eglise où les célébrations de sacrements sont de plus en plus remplacés par des réunions dirigées par les équipes en place, et où le prêtre n'exerce plus qu'une fonction temporaire par députation. On peut donc, effectivement, s'interroger - comme le font déjà ouvertement certains évêques - sur l'opportunité du mariage des prêtres. Pourquoi le PDG du secteur paroissial n'aurait-il pas femme et enfants ?

Questions subsidiaires :

1. Qui est appelé à faire partie de ces omniprésentes "équipes" chargées d'exercer désormais une "charge curiale" dans les "secteurs"? Réponse: quelques laïcs qui "grenouillent" dans les milieux cléricaux généralement les plus ignorants des orientations émanant du Siège apostolique.

2. Qui est chargé de la (dé)formation des membres de ces "équipes"? Réponse: quelques prêtres soixante-huitards à la théologie insuffisante et à la pastortale plus que douteuse, mais qui sont néanmoins bien vus de leurs "pères-évêques" cravatés qui s'en servent pour mieux montrer une laïcisation de l'Eglise déjà en marche.

3. En vue de quoi sont formés les membres des nouvelles "équipes"? Réponse: en vue de s'auto-proclamer leaders d'une "Eglise nouvelle perpétuellement en projet" - comme l'annonce pompeusement un évêque -, ce qui revient à dissuader définitivement les derniers fidèles catholiques de nos paroisses à avoir confiance en leurs pasteurs.

CONCLUSION.

De manquements en manquements, l'épiscopat français semble de plus en plus constituer un "monde à part", parfois tellement refermé sur lui-même qu'il finit par se couper des réalités et, pire encore, de faire en sorte qu'on s'interroge à présent sur sa crédibilité et sur sa capacité à sortir l'Eglise en France des ornières dans lesquelles il l'a laissée s'embourber.
Comme l'a fort justement remarqué l'historien François-Georges Dreyfus, "la crise de l'Eglise de France n'est pas seulement institutionnelle, elle est plus encore intellectuelle (...). Tant sur les problèmes structurels que politiques, éthiques ou pastoraux, le catholicisme français (...) s'engage sur des voies qui sont plutôt des impasses."

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Boris
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Message non lu par Boris » mer. 13 déc. 2006, 17:10

Effectivement, Trésor de la Foi est un très bon site.

Son auteur a été encouragé par le Saint Siège et fait parti de la fameuse association "Pro Liturgia" qui dénonce non seulement les manquement à la Liturgie mais aussi les abuts du type omniprésence ou omnipotence de certains conseils qui n'ont qu'un rôle de ... conseil et non de décision selon le CIC.

On voit facilement en France et en Allemagne comment ces conseils font la pluie et le beau temps et mettent à l'écart les Evêques ou les curés alors que ce sont ces derniers qui ont réellement la charge.

J'ai vu de mes yeux un curé voulant reprendre sa charge à un conseil paroissiale se faire détruire et la seule solution fut une mutation rapide au bout d'un an à peine (pour épargner le prêtre).

Il faudrait pouvoir rendre illégitime des tels conseils paroissiaux ou épiscopaux ou autres encore qui n'ont aucune compétence ni formation sinon un brin de bonne volonté.

Et c'est là où cela fait mal : la bonne volonté ! Que voulez-vous répondre à cela ? La bonne volonté ne suffit pas : elle n'est pas un sacrement ni même sacrée !
Alors il faut avoir le courage de mettre dehors toute cette bonne volonté ou de la ré-orienté à d'autres activités paroissiales (kermesse, chaines de prières, visite des personnes seules, ...)
UdP,
Boris

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Message non lu par James » dim. 24 déc. 2006, 0:32

Je ne suis pas surpris: ce genre de "relativisation" de la pensée religieuse de la part meme des croyants est un phénomène assez général. Cela peut meme tenir de l'ignorance comme le montrent les Evangiles eux-memes (cf Mt 16, 13-17).
Si le sondage avait demandé aussi à des juifs si Abraham ou Moise ont existé ou bien à des bouddhistes si bouddha lui-meme a existé, je ne suis pas sur que la majorité aurait répondu oui...

Paix

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C'est honteux !

Message non lu par Domy » dim. 24 déc. 2006, 0:53

C'est vraiment une honte de voir que les gens croient davantage les mensonges que la vérité !

Mais que voulez-vous y faire ? C'est le mal républicain : enseigner des choses fausses sur le Christ et nos rois de France, faire du génocide franco-français une merveille de l'Histoire et du relativisme une victoire de l'esprit humain alors que c'est tout simplement la victoire de la bêtise !

Le jour où les Français voteront Alliance Royale ( http://www.allianceroyale.fr ), ils sauveront le Christ ! Parce que le Roi de France et le Christ, c'est tout un !

Celui qui se bat pour le Christ se bat pour le Roi !

Pro Deo e Rege !
Domy
http://lafrancecouronnee.xooit.fr

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